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Pourquoi y a-t-il des cicatrices d’acné et pourquoi sont-elles difficiles à traiter ? C. Beylot Bordeaux, France Mots clés : Acné ; Cicatrices ; Traitement Être marqué pour la vie par des cicatrices « scarred for life » a un retentissement indéniable sur l’image de soi et la qualité de vie chez un adolescent ou un jeune adulte, d’où l’importance de la prévention par un traitement précoce et efficace de l’acné. En effet, ces cicatrices restent, malgré les progrès technologiques, de traitement difficile, comme en témoigne la multiplicité des thérapeutiques proposées dont aucune n’est complètement satisfaisante. Ce sont les cicatrices atrophiques qui ont suscité le plus de travaux et la démarche thérapeutique liée à l’étiologie acnéique y est complexe et spécifique, alors celle des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes résultant d’une acné n’a pas de particularités par rapport aux autres causes. Pourquoi y a-t-il des cicatrices d’acné ?.— Il n’y a pas toujours parallélisme entre la sévérité de l’acné et l’apparition de cicatrices et il est difficile d’en prédire le risque. Cependant, elles surviennent habituellement au décours d’acné sévères nodulaires où l’inflammation a été intense et profonde et surtout s’il y a eu une inflammation prolongée liée au retard de traitement : ainsi, dans la série de LAYTON concernant des acnés sévères, le délai entre le début de l’acné et sa prise en charge efficace était en moyenne de 3 ans. Mais on peut en voir aussi après des acnés papulo-pustuleuses plus superficielles, même récentes et la survenue de cicatrices est un argument pour passer à l’isotrétinoïne. Sur le plan histopathologique, l’évolution d’une lésion acnéique est complexe : initialement inflammation et vasodilatation, puis réparation, avec angiogénèse, formation de collagène surtout de type III et d’acide hyaluronique par les fibroblastes, et enfin remodelage prolongé de la matrice extracellulaire du derme, surtout du collagène, régulé essentiellement par les métalloprotéases matricielles (MMPs) et leurs inhibiteurs. De nombreuses cytokines interviennent à toutes ces phases. Un dysfonctionnement dans une de ces étapes, peut favoriser l’apparition de cicatrices, de même qu’une inflammation et une angiogénèse plus prolongées, l’apparition précoce de lymphocytes T mémoire. Dans la phase de remodelage, la surexpression de l’intégrine 5 ␣ qui prolonge la production de la MMP1 (collagénase) pourrait favoriser les cicatrices atrophiques alors que la réparation à partir de fibroblastes profonds qui produisent moins de MMP1 expliquerait les cicatrices hypertrophiques. Schématiquement, dans les cicatrices atrophiques, il n’y a pas assez de synthèse de collagène et trop de remodelage et que c’est l’inverse dans les cicatrices hypertrophiques : trop de synthèse de collagène et pas assez de remodelage. Pourquoi leur correction est-elle difficile ?.— Les cicatrices atrophiques d’acné sont profondes, scléreuses, à bords irréguliers et cela, plus que leur nombre et leur dimension fait la difficulté de leur traitement : — profondes, elles vont souvent au-delà du derme superficiel où elles ne sont plus accessibles aux lasers ablatifs et à la
JDIP 2012 dermabrasion. Les lasers fractionnés, qui permettent d’atteindre le derme plus profondément sans risque, représentent un progrès. Mais souvent, il faut quand même, avant le laser, remettre à niveau le fond des cicatrices, par relèvement, microgreffes, ou reconstruction chimique par TCA focalisé à forte concentration. — scléreuses et ce socle rigide où des tractus fibreux, fixent latéralement et en profondeur les cicatrices, gêne considérablement toutes les techniques de correction. La subcision pour atténuer ces tractus fibreux n’est vraiment efficace que sous les cicatrices en M (rolling scars) assez souples pour se relever ainsi. Les cicatices en V (ice pick) quand elles sont groupées dans un placard scléreux ne peuvent être subcisées et les cicatrices en U (boxscars), quand leur socle est scléreux se relèvent très mal. Cette sclérose qui a succédé à une inflammation importante et prolongée caractérise les cicatrices d’acné et est l’élément de pronostic le plus défavorable. — irrégulières et leurs contours accidentés ne permettent pas facilement de les inclure dans un bistouri punch arrondi pour les techniques chirurgicales de remise à niveau. Les cicatrices hypertrophiques et surtout chéloïdes sont toujours de traitement difficile, qu’il s’agisse de cicatrices d’acné ou d’autres étiologies. Une forte motivation du patient est indispensable à la réussite du traitement.— La correction des cicatrices d’acné, qui nécessite dans la plupart des cas l’association de plusieurs traitements pour obtenir le résultat optimal est beaucoup plus complexe et difficile que l’imagine le patient et les résultats, même quand ils sont considérés comme bons, sont toujours incomplets. La plupart de ces techniques ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie et nécessitent un devis. Il faudra expliquer tout cela au patient, s’assurer qu’il est suffisamment motivé, que ses attentes sont réalistes et obtenir son adhésion avant d’établir avec lui un programme de traitement. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.04.188
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Les peelings dans le traitement des cicatrices d’acné J.-L. Vigneron Saint Paul de Vence, France Mots clés : Acné ; Cicatrices ; Peelings Nous avons traité environ 50 cas de cicatrices d’acné par peelings. Les cicatrices d’acné présentent une difficulté de correction du fait d’une composante fibreuse qui rigidifie le derme et « tracte » des points de surface vers la profondeur. Nous présentons une classification simple des cicatrices et une estimation clinique rapide qui permettent un choix dans les moyens et dans leurs associations : ± medical roller, ± laser fractionnel et toujours le peeling profond phénolé comportant pendant son déroulement une phase mécanique manuelle. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.04.189