Pratique sportive et conduite dopante d'un échantillon représentatif des élèves de Midi-Pyrénées

Pratique sportive et conduite dopante d'un échantillon représentatif des élèves de Midi-Pyrénées

Science & Sports 2002 ; 17 : 8-16  2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés S0765-1597(01)00106-X/FLA Article ori...

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Science & Sports 2002 ; 17 : 8-16  2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés S0765-1597(01)00106-X/FLA

Article original

Pratique sportive et conduite dopante d’un échantillon représentatif des élèves de Midi-Pyrénées F. Pillard 1 , P. Grosclaude 2 , F. Navarro 3 , E. Godeau 3 , D. Rivière 1∗ 1 Service d’exploration de la fonction respiratoire et de médecine du sport, hôpital Purpan, place du docteur Baylac, 31059 Toulouse cedex, France ; 2 registre des cancers du Tarn, chemin des Trois Tarn, 81000 A1bi, France ; 3 service médical du rectorat de l’académie de Toulouse, Annexe 12, rue Mondran, 31400 Toulouse, France

(Reçu le 2 février 2001 ; accepté le 10 juillet 2001)

Résumé Objectifs – Mesurer le phénomène du dopage sportif chez des adolescents français. Matériels et méthodes – Notre population effective était celle des élèves de Midi-Pyrénées en 1999 après exclusion des sections sportives de haut niveau. Notre enquête s’est déroulée auprès d’un échantillon représentatif (sur le sexe, le département et le type d’établissement) de 1 506 filles et 1 420 garçons âgés de 13 à 20 ans, sélectionnés par un sondage en grappes. Les données ont été recueillies à l’aide d’un autoquestionnaire anonyme. Des estimations régionales ont été calculées. Résultats – Plus de 80 % des élèves de notre échantillon ont déclaré pratiquer une activité sportive en dehors de l’éducation physique et sportive. Près de 3 000 élèves de notre population effective (2 % de celleci) consommeraient un produit classé dopant (parfois sans le savoir) pour faire du sport, et 8,6 % des sportifs considéreraient « connaître un copain se dopant pour faire du sport ». La situation pourrait être encore plus inquiétante si l’on considère que plus de 12 000 élèves (8,7 %) de la population effective pourraient être tentés de se doper. Les principales substances dopantes citées par les élèves étaient la caféine sous forme de comprimés, les béta 2 mimétiques et le cannabis. Un total de neuf jeunes sportifs a également déclaré consommer de la créatine.  2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS adolescents / dopage / épidémiologie / sport

Summary – Sport-practice and doping among a representative sample of adolescents attending school in a french region. Objective – Estimate the phenomenon of doping in sport among french adolescents. Method – Our effective population was the students of the Midi-Pyrenees French Region in 1999 exception made of the high-level sport section. The data were gathered by an anonymous questionnaire filled by a representative sample of 1 506 girls and 1 420 boys aged from 13 to 20 randomly selected by a two stage sampling. Regionals estimations are given. Results – A sport-practice out of school concerned 85% of our sample. Nearly 3 000 students of our effective population (2% of this population) would consume a substance classified as a doping-drug for sport (sometimes innocently), and 8.6% of our athletes would consider to know a “friend consumming doping substances for sport-practice”. The situation would be more worrying if we consider that more than 12 000 adolescents (8.7%) of the effective population would be tempted to consum suc a substance. The most cited doping substances were caffeine shape of tablet, beta 2 mimetics and cannabis. A total of nine students also declared a creatine consumption.  2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS adolescents / doping / epidemiology / sport

∗ Correspondance et tirés à part.

Adresse e-mail : [email protected] (D. Rivière).

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Pratique sportive et conduite dopante

En 1985, une enquête menée sur une période de 15 années dans cinq universités des États-Unis sur le thème de la consommation de drogues à des fins non médicales, mettait en évidence une extension progressive de la consommation de stéroïdes anabolisants chez les athlètes [6]. Depuis le début des années 1990, d’autres études épidémiologiques ont permis d’estimer des prévalences de consommation de produits dopants chez des adultes à l’occasion de la pratique sportive allant de 5 à 15 % [20]. S’il est actuellement admis que le dopage sportif touche tous les niveaux de pratique [4, 5], une autre évolution alarmante est son extension et sa banalisation auprès des adolescents sportifs. En dehors de la mise en évidence, lors de contrôles antidopage officiels, de sujets jeunes parmi les sportifs convaincus d’avoir utilisé des produits dopants, plusieurs études épidémiologiques ont permis d’étudier cette pratique chez les adolescents. Toutes réalisées en milieu scolaire, ces enquêtes s’intéressaient pour la plupart à la consommation spécifique de stéroïdes anabolisants (SA) par les adolescents du continent américain. Celles effectuées entre 1987 et 1995 objectivaient une prévalence de 3 à 11 % de la consommation de SA chez ces adolescents [2, 7, 12, 15, 17, 28, 31, 34, 36, 39, 40]. L’enquête nationale de Yesalis en 1991 estimait pour sa part que 0,6 % des adolescents américains âgés de 12 à 17 ans, soit 120 000 sujets, déclaraient utiliser des SA [41]. Le phénomène semblait plus inquiétant si l’on considérait le pourcentage d’adolescents qui rapportaient connaître dans leur entourage un utilisateur de SA [11, 29, 36] ou déclaraient pouvoir se procurer un tel produit [11]. Si la première prise était le plus souvent effectuée à 15 ans, certains adolescents déclaraient avoir débuté cette consommation plus jeunes [28, 31]. Une enquête réalisée en 1996 objectivait en effet que 2,8 % d’un échantillon national de jeunes canadiens âgés de 12 à 18 ans déclaraient consommer des SA [23]. Deux ans plus tard, une prévalence identique était rapportée chez des adolescents américains âgés de 9 à 13 ans [9]. Enfin, la consommation de SA ne semblait pas être la seule répandue chez les jeunes sportifs nord-américains puisqu’un nombre non négligeable d’entre eux aurait recours à d’autres substances comme l’hormone de croissance [29] et les amphétamines [7, 18, 30]. Au niveau européen, si une déclaration de consommation de SA a pu être relevée auprès de jeunes sportifs (Suéde [16, 25], Angleterre [8]), le phénomène du dopage sportif a pu être appréhendé de manière moins spécifique chez des adolescents français. Une étude menée en 1991 dans la région Midi-Pyrénées [38] mettait en évidence que 2,1 % d’un échantillon d’élèves âgés de 12 à 18 ans déclaraient consommer des substances qu’ils considéraient dopantes tandis que 7,7 % avouaient avoir déjà consommé un produit dans le but d’améliorer leur performance sportive sans connaître son caractère dopant et 10,0 % être tentés par le dopage. La découverte de cinq cas positifs sur les 20 contrôles antidopage réalisés en 1997 lors des

championnats de France de l’Union Nationale et Sportive du Sport Scolaire (UNSS), la mise en évidence de 6,3 % des jeunes sportifs de pôles espoirs d’une région française ayant avoué avoir utilisé des produits dopants [21], et plus récemment les dix cas positifs sur les 69 contrôles antidopage inopinés lors d’épreuves sportives scolaires nationales en 1999 (source : Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports, région Midi-Pyrénées) montrent que le dopage sportif existe chez les adolescents français. À notre connaissance, seule l’étude réalisée en 1991 dans la région Midi-Pyrénées a permis d’évaluer le phénomène du dopage auprès d’un échantillon représentatif d’adolescents français. En 1998, un rapport d’expertise du Centre National de la Recherche Scientifique [3] relayé un peu plus tard par certaines recommandations énoncées lors de la Conférence Mondiale sur le Dopage dans le Sport (Lausanne, Suisse ; 4 février 1999) puis par un rapport de la Commission des Affaires Culturelles de l’Assemblée Nationale [24], rappelaient pourtant la nécessité de réaliser des enquêtes épidémiologiques sur ce thème chez les jeunes sportifs et en particulier en milieu scolaire comme énoncé dans l’article 1er de la loi n◦ 99– 223 du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage. Il nous a donc semblé nécessaire d’évaluer le dopage sportif chez les élèves de Midi-Pyrénées en 1999, année qui était d’ailleurs présentée par Madame la Ministre de la Jeunesse et des Sports comme « celle de la lutte contre le dopage », et d’essayer de comparer les résultats à ceux obtenus dans la même région en 1991. MÉTHODE L’enquête, de type transversal, s’est déroulée au cours des mois de mai et juin 1999. La population source était celle des adolescents français scolarisés au delà de la classe de 5e dans la région Midi-Pyrénées en 1999. La population effective finalement retenue (143 189 élèves) était dérivée de la population source après exclusion des élèves scolarisés dans des sections d’éducation spéciale et des sections sportives scolaires. Peu représentées (246 élèves), les sections sportives scolaires devraient faire l’objet d’une évaluation ultérieure plus spécifique. L’échantillon d’étude a été randomisé selon un sondage en grappes à deux degrés stratifié sur le sexe, le département de scolarisation (huit départements) et le type d’établissement fréquenté (collège, lycée général/lycée technologique, lycée d’enseignement professionnel). Tous les élèves des grappes sélectionnées et présents le jour de l’enquête ont été interrogés mais le deuxième degré de sondage a sélectionné un nombre identique de questionnaires dans chacune des grappes au sein d’une même strate de façon à obtenir un échantillon d’élèves représentatif avec un taux de sondage uniforme pour toutes

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F. Pillard et al.

les strates. L’échantillon sélectionné était représentatif et d’une taille de 3 003 élèves répartis entre 143 classes soit une fraction de sondage uniforme par strate de 2,1 %. Les données ont été recueillies à l’aide d’un autoquestionnaire strictement anonyme établi sur la base de celui utilisé lors de l’enquête de 1991. Les caractéristiques de la pratique sportive (qualitatives et quantitatives) étaient explorées par une question ouverte. Les élèves qui déclaraient pratiquer une activité sportive en dehors de l’éducation physique et sportive (eps) ont été considérés sportifs. La tentation pour le dopage sportif ainsi que la consommation de substances à l’occasion de l’activité sportive étaient renseignées par des questions fermées. Une question ouverte permettait cependant à l’élève de citer la substance spécifiquement consommée dans le cadre de la pratique sportive. Les élèves étaient interrogés à l’occasion d’un cours d’eps, sous la direction d’un enquêteur préalablement formé, qui devait présenter l’enquête (son but et ses modalités) et rappeler la définition du dopage sportif au début de la séance. Le professeur d’eps était prié de ne pas circuler parmi les élèves pendant la séance. Le questionnaire rempli, l’élève devait le glisser dans une enveloppe puis cacheter celle-ci avant de la remettre à l’enquêteur. Pour chaque classe, l’enquêteur devait spécifier sur une fiche d’enquête l’ambiance générale de la passation du questionnaire, les questions posées et les refus éventuels de remplir le questionnaire. Un médecin unique a classé les substances citées en produits dopants et produits non dopants par référence à la liste officielle des substances interdites ou soumises à certaines restrictions et procédés interdits dans le cadre de la réglementation contre le dopage (Ministère de la Jeunesse et des Sports, édition octobre 1999). Lorsque la voie d’administration était mentionnée, seuls les produits compatibles avec cette voie d’administration ont été retenus. La notion de dopage était volontairement étendue à tous les champs de la pratique sportive en dehors de l’eps et non uniquement à la pratique de la compétition ou en vue d’y participer comme défini dans la loi. La saisie des questionnaires a été réalisée sur le logiciel Epi-Info version 6.04 C (Center for Disease Control and Prevention, USA ; Organisation Mondiale de la Santé, Genève). Afin de limiter les erreurs de saisie, une double saisie avec contrôle à la saisie a été effectuée. L’analyse des données a été réalisée sur le logiciel Stata Statistical Software : Release 6.0 (College Station, Texas : Stata Corporation) afin de pouvoir tenir compte de la méthode d’échantillonnage. Après avoir vérifié la représentativité de l’échantillon d’étude, nous avons estimé le nombre de cas de consommation de produits dopants et de cas tentés par le dopage sur la population source. Ces estimations, non biaisées, sont présentées sous la forme d’une estimation régionale accompagnée de son intervalle de confiance à 95 % obtenue en tenant compte de la

méthode d’échantillonnage [22]. Le test du χ 2 de Pearson corrigé pour données d’enquêtes permettant de tenir compte du plan de sondage [26] a été utilisé pour étudier les associations entre variables qualitatives. Le test du χ 2 de tendance linéaire a été utilisé pour étudier les associations entre certaines variables et l’âge. RÉSULTATS À l’issue de la passation des questionnaires, aucun refus de participer à l’enquête ne fut signalé par les enquêteurs. Une première lecture des questionnaires retenus à l’issue du deuxième degré du sondage a permis d’exclure 40 questionnaires remplis par des élèves âgés de plus de 20 ans. Parmi les questionnaires ainsi sélectionnés, certains ont été jugés difficilement exploitables en raison de réponses aberrantes. L’échantillon finalement retenu de 1 506 filles et 1 420 garçons était globalement représentatif de la population étudiée. La majorité des élèves suivait une filière scolaire générale (respectivement 69,5 % des filles et 63,1 % des garçons) et les garçons étaient plus nombreux à suivre une filière techno-professionnelle. Plus du tiers des élèves se situait dans la tranche d’âge des 13–15 ans (35,4 % des filles et 34,1 % des garçons). La tranche d’âge des 16–17 ans était la plus représentée chez les garçons (38,5 % des élèves contre 34,1 % chez les filles). Près de la moitié (45,7 %) des élèves était scolarisée dans une petite ville périphérique de la région contre 26,7 % dans un établissement de Toulouse ou de sa proche agglomération et 27,6 % dans une préfecture. Près de 85,0 % des élèves déclaraient pratiquer une activité sportive en dehors de l’eps. Notre échantillon comportait un groupe de 1 259 compétiteurs parmi lesquels 85 ont déclaré un niveau national. La pratique d’une activité sportive en dehors de l’eps était significativement plus fréquente chez les garçons à tous les niveaux de pratique (p < 0,001 ; tableau I). Chez les filles sportives, la pratique sportive diminuait à tous les niveaux avec l’avancée en âge (p < 0,001). Chez les garçons sportifs, la diminution de l’intérêt pour une activité sportive était principalement observée à partir de 16 ans lorsque celleci se fait dans le cadre d’un club ou en compétition à un niveau régional ou départemental mais la pratique d’une activité sportive restait très fréquente. Chez ces derniers, la pratique de la compétition à un niveau national augmentait avec l’âge. Les garçons privilégiaient des sports collectifs comme le football (33,9 %) et le rugby (12,0 %), des sports individuels sans contact comme le tennis (7,4 %) et le cyclisme (6,3 %), des sports individuels de contact comme les arts martiaux (6,3 %). Chez les filles, les sports individuels sans contact comme la danse (15,2 %), le tennis (9,3 %), l’équitation (9,1 %) et la natation (9,0 %)

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Pratique sportive et conduite dopante Tableau I. Pourcentage d’élèves pratiquant une activité sportive selon le sexe et l’âge. Midi-Pyrénées 1999. Sexe Âge (années)

Filles 13–15

16–17

18–20

Effectif

533

514

438

Pratique de l’e.p.s.

97,8

96,9

95,4

Sport hors e.p.s.

82,2

76,7

70,2

Sport en club

42,8

36,6

22,9

Sport en compétition

35,5

27,2

16,3

Dep/rég**

35,3

24,7

15,0

Nationale

0,2

2,5

1,3

Garçons p*

p*

Toutes

13–15

16–17

18–20

1506

485

546

389

Tous

ns

95,6

97,3

97,8

95,4

ns

97,0

< 0,001

76,6

96,6

91,9

91,5

ns

92,8

0,002

34,6

70,9

65,0

61,4

0,01

66,1

< 0,001

26,8

65,6

55,9

59,6

ns

60,2

< 0,001

25,5

63,5

51,7

51,4

< 0,001

55,6

0,10

1,3

2,1

4,2

8,2

< 0,001

4,6

1420

* χ 2 de tendance linéaire ; ** niveau de compétition départemental ou régional.

étaient le plus souvent rapportés, tandis que le basket-ball (8,1 %) et le volley-ball (5,0 %) étaient les sports collectifs le plus souvent plébiscités. Chez les sportifs, les questions relatives à la consommation de produits dopants et à la tentation de dopage n’ont pas été renseignées par respectivement 5,6 % et 1,4 % des sportifs. Au total, 209 élèves sportifs de notre échantillon (69 filles et 140 garçons) considéraient s’être déjà dopés (7 filles et 34 garçons) ou peut-être déjà dopés (62 filles et 106 garçons), soit une estimation de 7,14 % (tableau IIa) de l’ensemble de notre population effective (environ 10 200 cas prévalents ; tableau IIb). Sur l’ensemble des dossiers, nous avons pu authentifier des substances dopantes (substances consommées spécifiquement lors de la pratique sportive) dans 58 cas (49 garçons et 9 filles) soit une estimation de 2 % de l’ensemble de notre population effective (environ 2 900 cas prévalents). Sur ces 58 sujets, 19 ne considéraient pas se doper, 22 ont déclaré ne pas savoir si la substance utilisée était dopante et 17 étaient conscients qu’ils se dopaient (figure 1). Ces consommations étaient plus fréquente chez les garçons sportifs que chez les filles sportives (p < 0,001) et augmentaient avec l’âge chez les garçons (p < 0,001). Elles étaient également plus volontiers retrouvées chez les compétiteurs que chez les non compétiteurs (tableau III). Les principales substances dopantes authentifiées étaient la caféine (25 cas, tous sous forme de comprimés), les béta 2 mimétiques (12 élèves déclaraient consommer ces substances en dehors d’un traitement antiasthmatique), des cannabinoïdes (11 cas, la consommation du produit étant rapportée à l’occasion de la pratique sportive), les amphétamines (quatre cas) et les corticoïdes (deux cas). Enfin, neuf adolescents ont déclaré consommer de la créatine. La consommation de produits susceptibles d’être dopants pourrait être plus importante si l’on considère que

213 jeunes sportifs ont déclaré connaître « un copain se dopant à l’occasion de sa pratique sportive » soit 8,64 % (idc95 % : [7,37–9,91]) des sportifs (10 % des garçons et 7,1 % des filles ; p = 0,02). Une telle déclaration était principalement retrouvée chez les compétiteurs de niveau national (22,1 % de ces derniers, 10,1 % chez les autres compétiteurs et 6,3 % chez les sportifs non compétiteurs ; p < 0,001). Sur les 2 437 sportifs qui avaient renseigné la question relative à la tentation de dopage, un total de 254 élèves sportifs (179 garçons et 75 filles) a déclaré pouvoir être tenté un jour par le dopage (dont 32 % avouaient avoir déjà consommé un produit qu’ils considéraient dopant ou peut-être dopant). Cela nous a permis d’estimer à plus de 12 000 le nombre d’adolescents sportifs (idc95 % : [10300–14600]) scolarisés dans la région Midi-Pyrénées en 1999 qui pourraient être tentés par le dopage soit 8,7 % (idc95 % : [7,37–10,03]) de l’ensemble de notre population effective. Sur les 41 sujets qui considéraient s’être déjà dopés pour faire du sport, 28 (68 %) déclaraient être tentés par le dopage, ainsi que 53 sujets (32 %) parmi les 168 qui considéraient s’être peut-être déjà dopés pour faire du sport. Parmi les 58 sujets chez lesquels nous avons authentifié une substance dopante, 22 (38 %) disaient être tentés par le dopage. DISCUSSION Depuis l’enquête menée en 1991 dans la région MidiPyrénées, aucune étude à notre connaissance n’a permis d’évaluer le phénomène du dopage sportif auprès d’un échantillon représentatif d’adolescents français. Nous sommes conscients que notre population effective n’était pas strictement celle des jeunes sportifs de la région Midi-Pyrénées en 1999. Cependant, nous considérons que compte tenu de l’étendue de l’obligation scolaire (et donc de la probable scolarisation de la majeure partie des jeunes

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F. Pillard et al.

Tableau IIa. Comportement dopant, substances authentifiées dopantes, tentation de dopage : estimation du pourcentage de cas et de son intervalle de confiance à 95 % (idc95 %) sur l’ensemble de la population effective. Midi-Pyrénées 1999. Considèrent s’être déjà dopés

Substance authentifiée dopante

Tentation pour le dopage

ou peut-être déjà dopés Estimation

idc95 %

Estimation

idc95 %

Estimation

idc95 %

7,14

[6,17−8,11]

2,00

[1,36−2,64]

8,70

[7,37−10,03]

garçons

4,80

[3,93−5,67]

1,70

[1,17−2,23]

6,16

[4,98−7,34]

filles

2,34

[1,77−2,89]

0,30

[0,10−0,51]

2,54

[1,85−3,23]

13–15 ans

2,23

[1,68−2,78]

0,31

[0,11−0,51]

2,88

[2,21−3,55]

16–17 ans

2,17

[1,59−2,73]

0,76

[0,44−1,08]

2,92

[2,13−3,71]

18–20 ans

2,74

[1,97−3,51]

0,93

[0,52−1,34]

2,90

[1,94−3,86]

Tous Sexe

Âge

Tableau IIb. Comportement dopant, substances authentifiées dopantes, tentation de dopage : estimation du nombre de cas prévalents sur la population effective. Midi-Pyrénées 1999. Considèrent s’être déjà

Substance authentifiée dopante

Tentation pour le dopage

dopés ou peut-être déjà dopés n*

Estimation**

idc95 %

n*

Estimation**

idc95 %

n*

Estimation**

idc95 %

209

10,2

[8,6−11,8]

58

2,9

[2,0−3,7]

254

12,4

[10,3−14,6]

140

6,9

[5,5−8,2]

49

2,4

[1,7−3,2]

179

8,8

[6,9−10,7]

69

3,3

[2,5−4,2]

9

0,5

[0,1−0,7]

75

3,6

[2,6−4,7]

13–15 ans

66

3,2

[2,4−4,0]

9

0,5

[0,2−0,7]

85

4,1

[3,1−5,1]

16–17 ans

63

3,1

[2,2−3,9]

22

1,1

[0,6−1,6]

85

4,2

[3,0−5,2]

18–20 ans

80

3,9

[2,7−5,1]

27

1,3

[0,7−1,9]

84

4,1

[2,7−5,6]

Tous Sexe garçons filles Âge

* Nombre de cas observés ; ** en milliers.

Figure 1. Consommation de produits dopants à l’occasion de la pratique sportive chez les sportifs : comportement dopant et produits authentifiés dopants (145 non réponses)* . La zone centrale grisée identifie les sportifs ayant déclaré la consommation d’un produit authentifié dopant. Midi-Pyrénées 1999.

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Pratique sportive et conduite dopante Tableau III. Comportement dopant chez les élèves sportifs : distribution selon le sexe, l’âge et le niveau de pratique sportive. Midi-Pyrénées 1999. Considéraient s’être déjà dopés

Substance dopante authentifiée

ou peut-être déjà dopés Effectif

%

idc95 %

Effectif

%

idc95 %

Ensemble des sportifs (N = 2471)

209

8,5

[7,4−9,6]

58

2,4

[1,7−3,0]

Garçons sportifs (N = 1317)

140

10,6

[9,0−12,4]

49

3,8

[2,8−5,1]

13–15 ans (N = 459)

36

7,9

[5,8−10,6]

7

1,5

[0,8−3,1]

16–17 ans (N = 502)

48

9,5

[7,2−12,5]

20

4,0

[2,6−6,1]

18–20 ans (N = 356)

56

15,6

[11,9−20,3]

22

6,2

[4,0−9,5]

âge

p*

< 0,001

0,001

pratique sportive non compétiteurs (N = 462) compétiteurs (N = 855)

35

7,7

[5,3−10,0]

14

3,1

[1,6−4,6]

105

12,2

[10,1−14,6]

35

4,1

[2,8−5,9]

p ** Filles sportives (N = 1154)

0,001

0,35

69

6,0

[4,8−7,5]

9

0,8

[0,4−1,6]

13–15 ans (N = 438)

30

6,9

[5,1−9,2]

2

0,5

[0,1−1,9]

16–17 ans (N = 394)

15

3,8

[2,4−6,0]

2

0,5

[0,1−2,0]

18–20 ans (N = 322)

24

7,4

[4,9−11,1]

5

1,5

[0,6−4,0]

âge

p*

0,88

0,10

pratique sportive non compétitrices (N = 750)

35

compétitrices (N = 404)

34

p **

4,6

[3,1−6,1]

2

8,5

[6,4−11,1]

7

0,002

0,3

[0,02−0,7]

1,8

[0,8−3,7]

0,04

* χ 2 de tendance linéaire ; ** χ 2 de Pearson corrigé pour données d’enquête.

sportifs de la région), notre étude a permis une approche du phénomène du dopage chez les jeunes sportifs de cette région en 1999. L’étude de P. Laure réalisée en 1998 [21] auprès d’élèves sportifs de haut niveau d’une autre région française objectivait une consommation déclarée de produits authentifiés dopants par l’auteur chez 6 % des élèves. Ce résultat est proche de la consommation que nous avons pu mettre en évidence chez les garçons compétiteurs (4,1 %). Les adolescents scolarisés dans les sections sportives de haut niveau étant des compétiteurs et bien que les deux régions présentent quelques différences sur le plan des sports les plus pratiqués en compétition, nous pensons donc que l’attitude des compétiteurs de notre échantillon pourrait se rapprocher de celle des sections sportives de haut niveau de la région Midi-Pyrénées. La comparaison des résultats de notre enquête avec celle de 1991 doit être prudente en raison de différences

méthodologiques. Un sondage en grappes est en général moins précis qu’un sondage aléatoire simple pour un même nombre de sujets en raison d’un éventuel effet de grappe. La spécification de la grappe était donc nécessaire dans notre étude pour ne pas sous-estimer la variance dans chaque strate (effet de grappe) [22] tout comme la sélection d’un grand nombre de grappes a pu permettre de ne pas favoriser cette sous-estimation. Lors de l’enquête de 1991, un nombre moins important de grappes avait été sélectionné et l’ensemble des élèves de ces grappes avait été pris en compte pour l’analyse. Cela suggère un effet de grappe plus important en 1991. D’autre part, bien que les intervalles de confiance des estimateurs mesurant la consommation déclarée et la tentation de consommation de produits dopants ne soient pas fournis dans l’enquête de 1991, l’absence de spécification des grappes pour l’analyse lors de la première enquête a certainement participé à dégrader la précision des estimations.

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F. Pillard et al.

Si la qualité des réponses à un questionnaire dépend de la coopération et de la compréhension de l’individu, elle dépend également de l’honnêteté de ses réponses en particulier lorsqu’une conduite illicite est évaluée. Si certaines études ont suggéré que l’évaluation de la consommation de drogues chez des adolescents à partir d’un questionnaire pouvait être envisagée du fait de la validité des réponses [32, 33], l’utilisation d’un questionnaire pour évaluer de telles conduites, voire la conduite dopante, peut souffrir d’un manque de sensibilité [10]. L’individu peut en effet volontairement fournir une réponse faussement négative dans le but de cacher une pratique réprouvée, et ce même si l’anonymat a préalablement été garanti (la demande explicite faite aux enseignants de ne pas circuler entre les élèves durant la session devait permettre de ne pas majorer cette attitude). Un questionnaire sur le thème du dopage supposait par ailleurs que le sujet connaisse la définition du dopage et les substances interdites, ce qui n’est pas toujours le cas et particulièrement chez des adolescents. Ainsi, l’enquête de 1991 et notre enquête qui n’étudiaient pas une façon bien précise de se doper (par les anabolisants par exemple comme dans les enquêtes menées sur le continent nord-américain), étaient vulnérables face à une sous-déclaration de la consommation de produits dopants du fait que certains élèves adopteraient une conduite réellement dopante à l’occasion de leur activité sportive mais ne la considéraient pas comme telle, tandis qu’une surdéclaration d’un tel comportement pourrait être secondaire à la prise de substances considérées à tort dopantes par l’élève. Une autre cause possible de surdéclaration d’un comportement dopant pourrait être le fait de vantards mais nous pensons comme Yesalis [41] que l’anonymat et l’utilisation d’un questionnaire rendaient cette attitude peu probable. L’enquête ayant été présentée et la définition du dopage sportif rappelée au début de chaque session, la confusion avec le dopage intellectuel et la « dope », terme parfois employé pour désigner la consommation de drogues, était également peu probable. En 1991, 9,9 % des 2 425 élèves interrogés avaient répondu s’être déjà dopés ou peut-être dopés à l’occasion de leur pratique sportive. Avec 8,5 % de sportifs dans ce cas, nous observons donc une légère baisse des déclarations. Nous pensons cependant qu’en 1991, la connaissance des produits dopants par les adolescents était moindre qu’aujourd’hui, d’où une possible déclaration plus importante de la consommation de produits considérés à tort dopants ou peut-être dopants lors de cette première enquête. D’autre part, la sous-déclaration de cette consommation en rapport avec le désir de cacher une conduite illicite pourrait être plus importante en 1999 du fait de la large médiatisation des moyens politiques et judiciaires mis en place pour lutter contre le dopage sportif l’année ayant précédé notre enquête, et ce plus particulièrement en France à l’occasion du Tour de France cycliste 1998. Une telle hypothèse médiatique était déjà évoquée par

Yesalis pour expliquer une possible sous déclaration de la consommation de stéroïdes anabolisants dans son enquête en 1989 [41] (année succédant la disqualification de Ben Johnson pour utilisation de stanozolol). Le contexte sportif de l’année 1998, considérée par certains comme « l’année du dopage » [1], fut marquée par le renforcement de la coopération policière et judiciaire pour lutter contre ce phénomène [13]. Cette implication croissante de la justice dans la lutte contre le dopage a selon nous majoré l’image de conduite illicite du dopage auprès des adolescents en 1999 et donc favorisé la sous déclaration d’un tel comportement par rapport à 1991. La prévalence de consommation de produits authentifiés dopants dans notre enquête ne peut être comparée à celle évaluée en 1991. La raison principale est que lors de l’enquête de 1991, seuls les compétiteurs pouvaient citer le produit consommé. Pour les autres sportifs qui avaient déclaré s’être déjà dopés, le caractère dopant du produit consommé ne pouvait être vérifié [37]. Cette carence rendait alors difficile l’identification des adolescents qui considéraient avoir déjà consommé un produit dopant alors qu’ils étaient suivis pour une maladie autorisant la prise d’un tel produit à l’occasion de la pratique sportive sous couvert d’une justification thérapeutique. La vérification de la compatibilité de la voie d’administration renforçait par ailleurs la validité des cas de dopage que nous avons pu authentifier. La deuxième raison qui rend difficile la comparaison entre les deux enquêtes est qu’en 1991, la caféine n’a pas été classée par l’auteur dans la catégorie des substances authentifiées dopantes chez les compétiteurs. Le but d’un questionnaire cherchant à évaluer la conduite dopante n’est cependant pas de réaliser un contrôle anti-dopage et il nous semblait justifié de considérer toute prise de caféine dans un autre but que celui de « plaisir gustatif » (et en l’occurrence sous forme médicamenteuse) spécifiquement à l’occasion de la pratique sportive comme une conduite dopante. La troisième raison amenant la plus grande prudence dans la comparaison entre les deux enquêtes est que la consommation de cannabis de façon spécifique à l’occasion de la pratique sportive n’a pu être identifiée dans l’enquête de 1991. La consommation accrue de substances illicites (et principalement de cannabis) mise en évidence par de récentes enquêtes nationales en milieu scolaire [14] et la fréquente association de la consommation de telles substances à la consommation de produits dopants [7] pourrait inscrire la consommation de cannabis comme produit dopant dans le contexte plus général de la consommation de drogues. Si tel était vraiment le cas, les difficultés pour lutter contre le dopage sportif pourraient s’accroître dans un contexte actuel de discussion sur le thème de la dépénalisation de la consommation de cannabis. Pour ces raisons, il nous semble impossible d’établir toute comparaison entre les 0,24 % de consommateurs de produits dopants rapportés

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Pratique sportive et conduite dopante

chez les 821 compétiteurs en 1991 et les 3,33 % objectivés chez les 1 259 compétiteurs en 1999. La comparaison avec les autres études internationales (essentiellement nord-américaines) est également délicate car ces dernières considèrent essentiellement la consommation de stéroïdes anabolisants, ces substances n’étant pas citées par les jeunes scolaires de Midi-Pyrénées. La nature des principaux sports pratiqués par les adolescents nord-américains (musculation, football américain, baseball, basket-ball) et le développement « social » [19] de la consommation de SA en dehors de toute pratique sportive dans un but esthétique expliquent en partie ces différences qualitative et quantitative de consommation. Quel que soit l’indicateur utilisé pour mesurer la consommation de produits dopants (consommation déclarée authentifiée ou non), notre étude a permis de mettre en évidence un manque d’information des jeunes sportifs sur les substances dopantes (figure 1). En dehors de la nécessité de réduire le nombre absolu de jeunes sportifs dopés parmi lesquels certains se dopent sciemment, une démarche d’information sur le dopage apparaît donc nécessaire chez les jeunes sportifs afin d’éviter que certains (71 % des sujets considérés dopés de notre échantillon) consomment des produits dopants sans le savoir ou dans le doute. Une information sur la créatine devrait s’intégrer dans cette démarche car bien que ne figurant pas sur la liste actuelle des substances dopantes, son potentiel morbide est avéré pour des posologies élevées [35]. Et le plus souvent, « ce n’est pas la molécule qui défini le dopage, mais la dose » [27]. Nous avons pu observer que 13,6 % de l’ensemble des compétiteurs de notre échantillon ont déclaré être tentés par le dopage, ce qui représente une augmentation modérée par rapport aux 12,4 % de compétiteurs tentés par le dopage en 1991. Si la tentation est stable dans le sousgroupe des compétiteurs de niveau inférieur au niveau national, elle a nettement augmenté dans le groupe des compétiteurs de niveau national où elle passe de 20,3 % en 1991 à 28,6 % dans notre enquête. Une telle augmentation de la tentation chez ces compétiteurs suggère une modification des images de la pratique sportive et du dopage par rapport à 1991. La suite de notre enquête devrait permettre de rechercher des facteurs associés à un comportement favorable au dopage chez les adolescents qu’il s’agisse de facteurs sociodémographiques, des images de la pratique sportive ou des images du dopage. CONCLUSION Le dopage sportif a pu être considéré par certains comme un problème de santé publique de la fin de siècle. Que l’on accepte ou non cette notion, force est de reconnaître que ce comportement représente un danger pour la santé des sportifs et pour l’éthique du sport. Il faut donc continuer de lutter et surtout intensifier la lutte contre ce phénomène,

malheureusement trop souvent banalisé. La répression, si elle est indispensable, n’est à l’évidence pas le seul moyen de lutte ; elle montre tous les jours ses limites. La prévention du dopage nous apparaît aujourd’hui la principale solution d’avenir en particulier chez les jeunes sportifs avant qu’ils ne soient pris dans l’engrenage de la recherche de la performance à tout prix. Avec près de 3 000 élèves sportifs qui sans toujours en être conscients, auraient déjà consommé un produit figurant sur la liste des substances dopantes et 12 400 jeunes sportifs qui seraient tentés par le dopage, le phénomène du dopage semble donc toujours présent chez les jeunes sportifs de notre région. Il apparaît nécessaire de rechercher et de proposer des solutions licites pour satisfaire certaines motivations des adolescents dans le cadre de leur pratique sportive et leur permettre d’améliorer la performance dans leur sport. Rassemblant les élèves et certaines personnes susceptibles de dispenser de telles informations, le milieu scolaire aidé par une équipe de médecine du sport pourrait alors représenter un très bon terrain d’intervention. REMERCIEMENTS Les auteurs remercient la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports de Midi-Pyrénées, le Conseil Régional de Midi-Pyrénées et la Société MidiPyrénées de Médecine du Sport pour leur soutien financier. Les auteurs remercient également les professeurs d’éducation physique et sportive pour le concours qu’ils ont apporté à cette enquête. RÉFÉRENCES 1 Bahr R, Stray-Gundersen J. Time to get tough on doping. Br J Sport Med 1999 ; 3 : 75-6. 2 Buckley WE, Yesalis CE, Friedl KE, Anderson WA, Streit AL, Wright JE. Estimated prevalence of anabolic steroid use among male high school seniors. JAMA 1988 ; 260 : 3441-5. 3 Centre National de Recherche Scientifique, Département des Sciences de la Vie. Expertise sur le dopage sportif. http://www.cnrs.fr/SDV/dopageap.html. 4 Delbeke FT, Desmet N, Debackere M. The abuse of doping agents in competing body-builders in Flanders. Int J Sports Med 1995 ; 16 : 66-70. 5 Delbeke FT. Doping in cyclism: results of unannounced controls in Flanders. Int J Sports Med 1996 ; 17 : 434-8. 6 Dezelsky TL, Toohey JV, Shaw RS. Non medical drug use at five United States Universities: a 15 years study. Bull Narc 1985 ; 3 : 49-53. 7 DuRant RH, Rickert VI, Ashworth CS, Newman C, Slavens G. Use of multiple drugs among adolescents who use anabolic steroids. NEJM 1993 ; 328 : 922-6. 8 Evans NA. Gym and tonic: a profile of 100 male steroid users. Br J Sports Med 1997 ; 3 : 54-8. 9 Faigenbaum AD, Zaichkowsky LD, Gardner DE, Micheli LJ. Anabolic steroid use by male and female middle school students. Pediatrics 1998 ; 101 : 916-7.

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