Accepted Manuscript Title: Pr´edicteurs cliniques de sacro-iliite d´etect´ee par IRM chez les enfants atteints d’enth´esite avec arthrite Author: Myriame Bou Antoun Catherine Adamsbaum Luca Semerano Isabelle Kone-Paut Linda Rossi-Semerano PII: DOI: Reference:
S1169-8330(18)30016-4 https://doi.org/doi:10.1016/j.rhum.2018.02.001 REVRHU 4942
To appear in:
Revue du Rhumatisme
Accepted date:
19-7-2017
Please cite this article as: Antoun MB, Adamsbaum C, Semerano L, KonePaut I, Rossi-Semerano L, Pr´edicteurs cliniques de sacro-iliite d´etect´ee par IRM chez les enfants atteints d’enth´esite avec arthrite, Revue du rhumatisme (2018), https://doi.org/10.1016/j.rhum.2018.02.001 This is a PDF file of an unedited manuscript that has been accepted for publication. As a service to our customers we are providing this early version of the manuscript. The manuscript will undergo copyediting, typesetting, and review of the resulting proof before it is published in its final form. Please note that during the production process errors may be discovered which could affect the content, and all legal disclaimers that apply to the journal pertain.
Prédicteurs cliniques de sacro-iliite détectée par IRM chez les enfants atteints d’enthésite avec arthrite Myriame Bou Antoun1, Catherine Adamsbaum1, Luca Semerano2, Isabelle Kone-Paut3, Linda
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Rossi-Semerano3
1. Service de radiologie pédiatrique, hôpital Bicêtre, Assistance Publique-Hôpitaux de
cr
Paris (AP-HP), université de Paris Sud, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
2. Inserm UMR 1125 ; Sorbonne Paris Cité, université Paris 13, Bobigny ; (AP-HP),
us
Hôpitaux Universitaires Paris-Seine-Saint-Denis, service de rhumatologie, 93017
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Bobigny, France.
3. Service de rhumatologie pédiatrique, hôpital Bicêtre, AP-HP, université de Paris Sud,
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Bicêtre, France.
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Centre de référence des maladies auto-inflammatoires (CEREMAI), 94270 Le Kremlin-
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Auteur correspondant : Linda Rossi-Semerano, service de rhumatologie pédiatrique, Centre de référence des maladies auto-inflammatoires, CHU de Bicêtre, 78 rue du Général Leclerc, 94270, Le Kremlin-Bicêtre, France.
E-mail :
[email protected] ; tél. : +33 1 45 21 32 42 ; fax : +33 1 45 21 33 43
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Résumé Objectifs Déterminer les prédicteurs cliniques de sacro-iliite détectée par imagerie par résonance magnétique (IRM) chez les enfants atteints d’enthésite avec arthrite.
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Méthodes Dans cette étude longitudinale rétrospective, nous avons collecté des données cliniques et
cr
biologiques dans les dossiers de patients atteints d’enthésite avec arthrite confirmée, et évalué l’association entre ces données et une sacro-iliite détectée à la première IRM réalisée
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après l’apparition de la maladie.
Les IRM des articulations sacro-iliaques ont été lues par deux radiologues indépendants et
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comparées à celles de 25 témoins appariés selon l’âge et le sexe ne présentant pas d’affection rhumatologique. Résultats
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Nous avons examiné les dossiers cliniques de 20 patients atteints d’enthésite avec arthrite pour lesquels des IRM des articulations sacro-iliaques étaient disponibles. Cinq présentaient
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une sacro-iliite bilatérale, trois une sacro-iliite unilatérale et 12 n’avaient pas de sacro-iliite.
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Tous les clichés IRM de sacro-iliite révélaient un œdème médullaire mais pas d’érosions, de sclérose ni d’enthésite sacro-iliaque. Des antécédents personnels de fessalgie ou d’examen physique anormal des articulations sacro-iliaques étaient prédictifs d’une sacro-iliite visible à l’IRM, avec une valeur prédictive positive de 0,75 (intervalle de confiance à 95 % 0,35-0,95). Lorsque ces éléments cliniques étaient absents, il était peu probable d’identifier une sacroiliite à l’IRM (valeur prédictive négative 0,83 ; intervalle de confiance à 95 % 0,50-0,97). Conclusion
Chez les enfants atteints d’enthésite avec arthrite, la présence de fessalgie ou d’examen anormal des articulations sacro-iliaques est un facteur prédictif majeur de sacro-iliite détectée par IRM.
Mots-clés : spondyloarthrite juvénile, enthésite avec arthrite, sacro-iliite, IRM, évaluation radiologique
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Introduction L’ILAR (International League of Associations for Rheumatology) a défini sept catégories mutuellement exclusives d’arthrite juvénile idiopathique. L’enthésite avec arthrite (ERA), le rhumatisme psoriasique et l’arthrite indifférenciée sont les formes les plus courantes de spondyloarthrite juvénile (jSpA) (1).
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Par comparaison avec la SpA de l’adulte, l’ERA débute souvent par une arthrite périphérique, une arthrite de la hanche et une enthésite. Les symptômes au niveau du rachis et des articulations sacro-
cr
iliaques apparaissent généralement plus tard (2,3).
Le diagnostic d’ERA s’appuie essentiellement sur les critères cliniques de la classification de
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l’ILAR (1), à savoir arthrite associée à une enthésite ou arthrite/enthésite accompagnée d’au moins deux des critères suivants : présence ou antécédents de sensibilité des articulations
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sacro-iliaques accompagnée ou non de douleur lombosacrée inflammatoire, apparition d’arthrite chez le garçon de plus de 6 ans, uvéite antérieure aiguë, positivité HLA-B27,
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antécédents de spondylarthrite ankylosante, ERA, sacro-iliite avec maladie inflammatoire chronique de l’intestin, maladie de Reiter ou uvéite antérieure aiguë chez un parent au
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premier degré.
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Chez l’adulte, la classification de la SpA distingue la SpA périphérique et la SpA axiale, diagnostiquée avec une rachialgie inflammatoire depuis au moins trois mois et des anomalies des articulations sacro-iliaques à la radiographie ou à l’IRM (4). La rachialgie inflammatoire marque généralement l’apparition de la sacro-iliite chez l’adulte (5).
La sacro-iliite se déclare chez environ un tiers des enfants atteints d’ERA dans les années suivant le diagnostic (6–8). La rachialgie inflammatoire est moins fréquente chez l’enfant que chez
l’adulte, et il arrive qu’une sacro-iliite ne s’accompagne d’aucun signe clinique. Compte tenu des implications majeures de l’atteinte axiale pour le traitement, il est primordial de diagnostiquer précocement la sacro-iliite dans l’ERA. Notre étude a cherché à identifier les facteurs prédictifs de sacro-iliite à partir des résultats cliniques et biologiques de patients atteints d’ERA.
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Méthodes Patients Nous avons réalisé une étude longitudinale rétrospective à partir des dossiers et des clichés d’imagerie des enfants reçus en consultation dans un centre de référence des maladies rhumatismales pédiatriques. Les facteurs prédictifs de sacro-iliite visible à l’IRM ont été
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analysés en comparant des patients atteints d’ERA dont les IRM présentaient des signes de sacro-iliite à des patients atteints d’ERA sans sacro-iliite. Les critères d’inclusion étaient un diagnostic d’ERA conforme à la classification de l’ILAR posé par un expert en rhumatologie
cr
pédiatrique et un cliché IRM disponible comprenant des séquences d’inversion-récupération
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(STIR) en T2 ou saturation de graisse en T2 et écho de spin en T1 des articulations sacroiliaques dans les plans axial et frontal, avec des coupes ≤ 4 mm. Un diagnostic antérieur
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d’une autre catégorie d’arthrite juvénile idiopathique était le principal critère d’exclusion.
Collecte des données
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Les données suivantes ont été collectées : âge, sexe, antécédents familiaux de maladie rhumatismale, durée de la maladie, rachialgie inflammatoire, fessalgie, examen physique
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(sensibilité à la palpation des articulations sacro-iliaques, arthrite périphérique, arthrite de
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hanche et enthésite), vitesse de sédimentation (VS), concentration de protéine réactive C (CRP), positivité HLA-B27. En ce qui concerne l’imagerie, nous avons analysé le premier cliché IRM réalisé après l’apparition de la maladie. Lorsque des radiographies pelviennes standards étaient disponibles, elles ont également été examinées. Bien qu’il s’agisse d’une étude rétrospective, nous avons adopté un plan longitudinal car les données physiques et biologiques retenues pour l’analyse étaient toujours antérieures à l’IRM. Nous avons notamment recueilli des données portant sur les trois mois précédant l’IRM. Les critères d’anomalie concernant les marqueurs de l’inflammation étaient une VS > 20 mm/h et une CRP > 6 mg/l.
Méthodes Deux radiologues ayant respectivement un an (MB, interne) et 30 ans (CA) d’expérience en radiologie pédiatrique ont examiné tous les clichés IRM (20 patients atteints d’ERA et 25 témoins) de façon indépendante. Les lecteurs ne connaissaient pas les données démographiques et cliniques et ont analysé les clichés sur la base d’une liste pré-établie de 4 Page 4 of 17
critères qualitatifs. La sacro-iliite a été définie par la présence d’un œdème médullaire (OM) au niveau du sacrum ou de l’ilium adjacent et/ou d’érosions (9). L’OM à l’IRM a été défini comme un
signal hyperintense sur les séquences T2 avec saturation de graisse/STIR et un signal hypointense sur les séquences pondérées en T1 (figure 1). Les érosions ont été définies comme des pertes de substance osseuse à la périphérie articulaire, avec signal hypo-intense sur les
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séquences d’écho de spin pondérées en T1. Ces profils anormaux devaient se retrouver sur au moins deux coupes.
Pour valider les résultats, nous avons comparé les IRM des articulations sacro-iliaques
cr
des patients à celles de 25 témoins appariés selon l’âge et le sexe ayant passé une IRM pour
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des raisons non rhumatologiques.
Les affections des témoins étaient les suivantes : masse kystique pelvienne (7) ; malformation du tractus urogénital (7) ; rhabdomyosarcome de l’utérus ou du tractus génital
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(6) ; suspicion de torsion d’ovaire (2) ; suspicion d’ovaires polykystiques (2) ; syndrome de Turner (1). Aucun des témoins ne présentait d’affection concomitante ou ne prenait de
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traitement susceptible de modifier l’intensité du signal de la moelle osseuse. La génération des clichés IRM a été similaire pour les patients et les témoins (séquences frontales STIR ou
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T2 avec saturation de graisse et séquences pondérées en T1 dans les plans axial et frontal).
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Les IRM ont été réalisées sans injection de gadolinium. Les clichés de trois des témoins (7, 8 et 10 ans) ont présenté un signal T1
hyperintense bien défini de cartilage de croissance et de moelle osseuse hétérogène correspondant à des variantes normales (10) (figure 2). L’accord entre les radiologues senior et junior était presque parfait (coefficient kappa
de 1). Pour tous les clichés retenus pour l’analyse (patients atteints d’ERA et témoins), l’IRM a été réalisée avec un aimant de 1,5 T (Siemens, GE, Philips).
Analyse statistique Les caractéristiques démographiques et cliniques sont décrites sous forme de fréquences (%) pour les variables catégorielles et de moyenne ± ET ou de médiane (plage) pour les variables continues, selon la répartition des données. Les facteurs prédictifs de sacro-iliite détectée par IRM ont été déterminés à l’aide du test exact de Fischer pour les variables catégorielles et du test t bilatéral pour échantillons indépendants pour les variables continues. 5 Page 5 of 17
Pour tester la prédictivité des caractéristiques cliniques et biologiques quant à la sacro-iliite, nous avons calculé la sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives positives et négatives à partir de tables de contingence en utilisant la sacro-iliite visible à l’IRM comme référence (et chaque caractéristique clinique ou biologique comme test). Tous les résultats descriptifs sont indiqués avec des intervalles de confiance à 95 % (IC 95 %). La significativité a été établie
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comme une valeur p < 0,05. L’accord interlecteur pour l’évaluation des IRM a été évalué par le coefficient kappa, selon le barème suivant : très faible 0-0,20 ; faible 0,21-0,40 ; modéré
cr
0,41-0,60 ; fort 0,61-0,80 et presque parfait 0,81-1 (11).
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Éthique
Conformément à nos réglementations locales, l’approbation d’un comité d’éthique n’était pas requise pour cette étude.
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Financement : aucun.
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Résultats Nous avons identifié 20 patients atteints d’ERA (8 garçons ; âge médian à l’apparition de la maladie : 11 ans [plage 2,3-15,4] ; durée médiane de la maladie au moment de l’IRM : 10,5 mois [0-104]) pour lesquels des IRM des articulations SI étaient disponibles. Les
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caractéristiques démographiques et les résultats cliniques et biologiques sont indiqués dans le tableau 1.
cr
Parmi les 20 patients pour lesquels des clichés IRM étaient disponibles, huit présentaient une sacro-iliite (40 %), bilatérale dans cinq cas et unilatérale dans les trois
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autres. Un OM a été observé sur tous les clichés IRM de sacro-iliite. En revanche, ni érosions, ni sclérose ni enthésite sacro-iliaque n’ont été mises en évidence. La figure 1 présente les
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caractéristiques types d’une sacro-iliite visible à l’IRM. L’IRM n’a révélé d’arthrite de hanche chez aucun des patients présentant un OM des articulations sacro-iliaques, mais deux patients dont l’IRM ne montrait pas de sacro-iliite présentaient une arthrite de hanche.
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Pour ces 20 patients, 13 radiographies simples standards du pelvis étaient disponibles, toutes normales. Les comptes-rendus de radiographie étaient disponibles pour
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les 20 patients, aucun ne signalant d’anomalies.
Chez les patients pour lesquels une sacro-iliite a été diagnostiquée par IRM, l’âge
médian à l’apparition de la maladie était de 10,8 ans (plage 2,8-13,8) et la durée médiane de la maladie au moment de l’IRM était de 5,5 mois (plage 0-62). La majorité des patients (75 %) se plaignaient de fessalgie ou présentaient une sensibilité à la palpation des articulations sacro-iliaques ou à la compression du pelvis lors de l’examen physique, ce qui constituait la seule différence significative entre les patients avec et sans sacro-iliite détectée par IRM (p < 0,05). Les patients ayant une sacro-iliite présentaient également une arthrite périphérique et/ou une enthésite (71 % et 63 % respectivement), tandis que seul un petit nombre avait des antécédents de rachialgie inflammatoire (13 %) et un quart (25 %) des antécédents familiaux de SpA. La moitié des patients présentant une sacro-iliite avaient un HLA-B27 positif et 29 %, des marqueurs d’inflammation élevés.
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Les antécédents de fessalgie et/ou de sensibilité à la palpation des articulations sacro-iliaques lors de l’examen physique étaient les seuls facteurs prédictifs d’une sacro-iliite visible à l’IRM. La probabilité de détecter une sacro-iliite chez des enfants ayant des antécédents personnels de fessalgie ou d’examen physique anormal des articulations sacro-iliaques était
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de 75 % (valeur prédictive positive : 0,75 ; IC 95 % 0,35-0,95). Pour les enfants ne présentant pas ces caractéristiques cliniques, la probabilité n’était que de 17 % (valeur prédictive
cr
négative 0,83 ; IC 95 % 0,50-0,97) (tableau 2).
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Discussion
Dans cette étude longitudinale rétrospective, nous démontrons que la présence d’une fessalgie ou d’une sensibilité des articulations sacro-iliaques à l’examen physique sont des
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facteurs prédictifs importants de sacro-iliite visible à l’IRM chez les enfants présentant une ERA.
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Bien que réalisée sur un nombre relativement restreint de patients pédiatriques atteints d’ERA, ce qui en a limité la puissance pour détecter des différences, cette étude
d
fournit des résultats potentiellement pertinents pour la pratique clinique. En particulier, la
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plupart des patients chez lesquels une sacro-iliite a été détectée à l’IRM présentaient des symptômes : les antécédents de fessalgie et/ou de sensibilité à la palpation des articulations sacro-iliaques étaient les seuls facteurs prédictifs de sacro-iliite. Qui plus est, l’absence de sacro-iliite radiographique chez tous ces patients suggère
que ces caractéristiques cliniques peuvent permettre d’identifier une atteinte précoce des articulations sacro-iliaques.
Par rapport à d’autres études (12,13), la nôtre a inclus une proportion élevée de filles mais le
rapport des sexes n’était pas différent entre les patients avec et sans sacro-iliite détectée par IRM.
Les patients présentant une sacro-iliite étaient plus jeunes à l’apparition de la maladie, mais la taille de l’échantillon était probablement insuffisante pour atteindre la significativité statistique. Par ailleurs, le diagnostic général des patients chez lesquels une sacro-iliite a été détectée par IRM était établi plus rapidement, bien que cette différence de délai ne soit pas significative. Les résultats d’IRM ont probablement contribué à confirmer le diagnostic d’ERA pour plusieurs de ces patients.
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Nous n’avons pas constaté de différence entre les patients avec et sans sacro-iliite en ce qui concerne la prévalence de HLA-B27 positif et/ou de CRP élevée rapportée en association avec la sacro-iliite (14). De plus, d’autres études ont conclu à une association entre sacro-iliite et arthrite de hanche et/ou enthésite pelvienne (6,7), résultat analogue à ceux observés dans les spondyloarthropathies de l’adulte (5). Lin et al. (13) ont suggéré que
jSpA. Aucune enthésite pelvienne n’a été décrite dans notre étude.
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l’enthésite diagnostiquée par une IRM pelvienne pourrait être un résultat spécifique dans la
L’OM était le seul profil de sacro-iliite identifié à l’IRM. D’autres auteurs (13,14) ont
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rapporté des érosions détectées à l’IRM chez une forte proportion d’enfants atteints
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de jSpA. Les enfants de ces études étaient toutefois plus âgés que ceux de la nôtre et malades depuis plus longtemps.
Des séquences avec gadolinium peuvent être utiles dans certaines affections comme des
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tumeurs ou une sacro-iliite infectieuse. Le rehaussement synovial a été décrit comme une composante de la sacro-iliite (13). Néanmoins, comme chez l’adulte (15,16), il a été démontré
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que l’injection de gadolinium n’améliorait pas la précision de la détection de sacro-iliite inflammatoire chez l’enfant et pouvait exposer les patients à une procédure plus invasive et
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risquée (17,18,19). C’est pourquoi, l’utilisation d’imagerie avec le gadolinium comme agent
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de contraste est encore discutée. Cette méthode n’est donc pas systématiquement préconisée dans l’ERA.
Contrairement au cas des adultes, l’épais cartilage de croissance présent chez les
enfants et les adolescents risque d’être considéré à tort comme une sacro-iliite sur les IRM (10). Toutefois, la force de notre étude réside dans la comparaison avec une série d’articulations sacro-iliaques normales.
Nous avons constaté que des antécédents de fessalgie et/ou de sensibilité de
l’articulation sacro-iliaque étaient d’importants prédicteurs cliniques de sacro-iliite détectée par IRM, avec des valeurs prédictives élevées, positives comme négatives. Ces résultats pourraient s’avérer pertinents pour les patients qui consultent un rhumatologue pour la première fois avec des symptômes évocateurs de jSpA. Ni les travaux de Lin et al. (13), ni ceux de Weiss et al. (14) n’ont décrit d’association entre sensibilité sacro-iliaque et sacroiliite détectée à l’IRM. Cependant, ces deux études, à l’instar de la nôtre, ont travaillé sur un échantillon limité et ne sont pas parvenus aux mêmes conclusions quant aux facteurs 9 Page 9 of 17
prédictifs de la sacro-iliite détectée par IRM. Par conséquent, compte tenu des éléments de preuve actuels, il n’existe aucune caractéristique clinique ou biologique univoque permettant de sélectionner les patients pour lesquels il serait utile de réaliser une IRM des articulations sacro-iliaques à l’établissement du diagnostic de l’ERA. La question la plus pertinente, qui justifie de nouvelles explorations, est celle de savoir si cet examen devrait
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être effectué dans tous les cas de suspicion d’ERA ou uniquement chez certains patients. Les limites de notre étude résident dans sa nature rétrospective et, par suite, dans la variabilité des données cliniques et biologiques figurant dans les dossiers cliniques. La taille
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réduite de notre échantillon limite également la généralisation des résultats. Signalons
us
notamment que les intervalles de confiance des valeurs prédictives calculées étaient larges. Quoi qu’il en soit, l’association très nette entre fessalgie clinique et sacro-iliite détectée par IRM est un élément intéressant, qui pourrait être réévalué dans des études plus vastes
M
an
ou des analyses combinant plusieurs séries de patients.
Remerciements
Les auteurs sont reconnaissants à tous les médecins de l’hôpital pour leur aide dans
d
l’identification des cas d’ERA : Séverine Guillaume-Czitrom, Caroline Galeotti, Perrine Dusser
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et Céline Marsaud. Nous remercions les services de radiologie pédiatrique, les médecins et les techniciens qui ont réalisé les IRM.
Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.
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16. De Hooge M, Van den Berg R, Navarro-Compán V et al. Magnetic resonance imaging of the sacroiliac joints in the early detection of spondyloarthritis: no added value of gadolinium compared with short tau inversion recovery sequence. Rheumatol Oxf Engl. 2013;52:1220–24. 17. Weiss PF, Xiao R, Biko DM, Johnson AM, Chauvin NA. Detection of inflammatory sacroiliitis in children with magnetic resonance imaging: is gadolinium contrast enhancement necessary? Arthritis Rheumatol Hoboken NJ. 2015;67:2250–56. 18. Beckett KR, Moriarity AK, Langer JM. Safe Use of Contrast Media: What the Radiologist Needs to Know. Radiogr Rev Publ Radiol Soc N Am Inc. 2015;35:1738–50. 19. Rose TA, Choi JW. Intravenous Imaging Contrast Media Complications: The Basics That Every Clinician Needs to Know. Am J Med. 2015;128:943–49.
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Légendes des figures
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Fig. 1. Sacro-iliite bilatérale active chez une fille de 11 ans. Séquence frontale STIR en T2. Présence d’un œdème médullaire dans l’os sous-chondral du sacrum et de l’os iliaque (flèches). Aucune érosion ni sclérose visible.
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Fig. 2. Profil normal d’articulations sacro-iliaques chez un garçon de 8 ans passant une IRM pour un cancer de la vessie. Séquence axiale en T1 avec saturation de graisse. Zones de signal hyperintense bien défini correspondant au cartilage de croissance au niveau des crêtes iliaques et des articulations sacro-iliaques (flèches blanches et noires).
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Patients avec sacro-iliite à l’IRM
Patients sans sacro-iliite à l’IRM
Tous les patients
(n = 8)
(n = 12)
(n = 20)
5/3
7/5
Durée médiane de la maladie au moment de l’IRM (mois)
5,5 (0-62)
22,0 (2-104)
Âge médian à l’apparition de la maladie (plage)
10,8 (2,8-13,8)
12,7 (2,3-15,4)
Délai médian du diagnostic (plage)
9,5 (2,0-59,0)
24,0 (2,0-112,0)
Caractéristiques
11,0 (2,3-15,4)
p : ns
17,0 (2,0-112)
6/12 (50 %)
p : ns
8/20 (40 %)
4/12 (33 %)
p : ns
8/20 (40 %)
2/12 (17 %)
p < 0,05
8/20 (40 %)
1/8 (13 %)
3/12 (25 %)
p : ns
4/10 (20 %)
5/7 (71 %)
7/12 (58 %)
p : ns
12/19 (63 %)
5/8 (63 %)
6/12 (50 %)
p : ns
11/20 (55 %)
2/7 (29 %)
2/10 (20 %)
p : ns
4/17 (24 %)
an
4/8 (50 %)
n (%) Arthrite périphérique n (%) Enthésite n (%)
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6/8 (75 %)
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RI
M
HLA-B27 positif
Fessalgie ou sensibilité des articulations SI**
ip t p : ns
cr
10,5 (0-104)
2/8 (25 %)
n (%)
12/8
p : ns
Antécédents familiaux* de SpA n (%)
p : ns
us
F/G
Marqueurs d’inflammation élevés** n (%)
Tableau 1. Caractéristiques démographiques et cliniques des patients avec et sans sacro-iliite détectée par IRM et de la population étudiée globale au moment de l’IRM.
IRM : imagerie par résonance magnétique. SI : sacro-iliaque. SpA : spondyloarthrite. RI : rachialgie inflammatoire. * Antécédents familiaux : selon la classification de l’ILAR.
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** Les données cliniques et biologiques ont été collectées dans les trois mois précédant la date de l’IRM.
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Tableau 2. Précision des observations cliniques et des résultats biologiques pour la détection de la sacro-iliite à l’IRM. Spécificité (IC 95 %)
VPP (IC 95 %)
VPN (IC 95 %)
Fessalgie et/ou sensibilité des articulations SI*
0,75 (0,35-0,95)
0,83 (0,50-0,97)
0,75 (0,35-0,95)
0,83 (0,50-0,97)
RI
0,12 (0,06-0,53)
0,75 (0,42-0,93)
0,25 (0,01-0,78)
0,56 (0,30-0,79)
Antécédents familiaux de SpA**
0,25 (0,04-0,64)
0,50 (0,22-0,77)
0,25 (0,04-0,64)
0,50 (0,22-0,77)
Arthrite périphérique
0,71 (0,30-0,94)
0,41 (0,16-0,71)
0,41 (0,16-0,71)
0,71 (0,30-0,94)
Enthésite
0,62 (0,25-0,89)
0,50 (0,22-0,77)
0,45 (0,18-0,75)
0,66 (0,30-0,91)
Marqueurs d’inflammation élevés***
0,28 (0,05-0,69)
0,80 (0,44-0,96)
0,50 (0,09-0,90)
0,61 (0,32-0,84)
HLA-B27 positif
0,50 (0,17-0,82)
0,66 (0,35-0,88)
0,5 (0,17-0,82)
0,66 (0,35-0,88)
us
cr
ip t
Sensibilité (IC 95 %)
an
Observations
Ac ce pt e
d
M
IC : intervalle de confiance à 95 %. VPP : valeur prédictive positive. VPN : valeur prédictive négative. IRM : imagerie par résonance magnétique. SI : sacro-iliaque. SpA : spondyloarthrite. RI : rachialgie inflammatoire. * Les signes cliniques ont été collectés dans les trois mois précédant la date de l’IRM. ** Antécédents familiaux : selon la classification de l’ILAR. *** Les données biologiques devaient correspondre à la période de trois mois précédant la date de l’IRM.
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d
Ac ce pt e us
an
M
cr
ip t