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Communications affichées : néphrologie / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 320–360
AN086
Insuffisance rénale terminale secondaire à une intoxication cannabique J. Bloch a , A. Lionet a , B. Hennart b , T. Guyon-Roger a , A. Garstka a , C. Lessoré de Ste Foy a , D. Allorge b , M. Frimat a , C. Noel a a Néphrologie - dialyse - transplantation, CHRU de Lille, Lille, France b Laboratoire de toxicologie, CHRU de Lille, Lille, France Introduction.– La consommation de cannabis a triplé ces 20 dernières années en France, avec actuellement environ 1,7 millions de consommateurs réguliers. Nous rapportons le cas d’un jeune patient, devenu hémodialysé chronique, suite à des crises itératives d’hyperémésis, imputées à posteriori aux cannabinoïdes. Patients et méthodes.– Les données cliniques étaient recueillies rétrospectivement et le D-9-tétrahydrocannabinol (THC), dosé sur échantillons sanguins pré et post-dialytiques. Résultats.– Le patient a été admis 7 fois sur 12 mois dans 2 hôpitaux avant la prise en charge en hémodialyse. Chaque hospitalisation associait des vomissements incoercibles résistants aux antiémétisants, d’amélioration spontanée, et une insuffisance rénale aiguë (pic de créatininémies de 308 à 1240 M/L). La récupération de la fonction rénale était incomplète entre chaque crise, conduisant le patient jusqu’à l’insuffisance rénale chronique terminale. L’ensemble du bilan étiologique (endocrinien, neurologique, gastro-entérologique) était négatif. La biopsie rénale montrait une nécrose tubulaire aiguë et des lésions chroniques de fibrose interstitielle estimée à 25 %. En hémodialyse, la fréquence des hyperémésis régressait et le patient avouait une consommation cannabique ancienne et chronique. La moyenne des concentrations sanguines de THC pré- et post-dialytiques (n = 3) étaient de 10,5 (± 3) et 4,8 (± 2) ng/mL (taux d’épuration moyen : 54 %). Discussion et conclusion.– L’hyperémésis aux cannabinoïdes est sous-estimé et pourvoyeur d’errance diagnostique. L’association hyperémésis-insuffisance rénale aiguë fonctionnelle est classique, contrairement à l’atteinte organique sévère de notre patient. Une toxicité directe des cannabinoïdes n’est pas exclue. L’espacement des symptômes est probablement favorisé par l’épuration partielle du cannabis par la dialyse, suggérant un effet-dose. Le sevrage cannabique reste nécessaire, en particulier quand il existe un projet de greffe rénale. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.090 AN087
Premier cas de syndrome de lyse tumorale peropératoire chez un enfant, révélateur d’un lymphome B EBV+ avec hyperkaliémie maligne fatale P. Reboul a , C. Kumba b , D. Candela b , A. Prougere b , C. Prelipcean a , H. de Faucal c , S. Cariou a , B. Branger a a Néphrologie et hémodialyse, CHU de Nîmes, Nîmes, France b Département d’anesthésie réanimation, CHU Caremeau, Nîmes, France c Service d’aide médicale urgente, CHU Caremeau, Nîmes, France Introduction.– Le syndrome de lyse tumorale (SLT) est caractérisé par l’association hyperkaliémie, hyperuricémie, hyperphosphatémie, hypocalcémie, lors des traitements des tumeurs [1]. Le SLT spontané existe, sur forte masse tumorale ou favorisé : iodes, I. Rénale, chirurgie, anesthésie. La littérature retrouve 4 cas de SLT peropératoire sur tumeurs connues [2]. Nous rapportons à notre
connaissance le premier cas de SLT peropératoire, révélateur d’un lymphome B EBV+ avec hyperkaliémie maligne fatale. Patients et méthodes.– Un enfant de 7 ans, est hospitalisé en CHG pour douleurs abdominales, fièvre, récent traumatisme abdominal scolaire. Biologie initiale normale. Échographie abdominale : mésentère infiltré, hyperéchogène, adénopathies. TDM abdominopelvien injecté : hémopéritoine important. Antibiothérapie et laparotomie exploratrice : masse mésentérique hémorragique. À 2H30 du début d’intervention, hypotension, bradycardie à QRS larges. Kaliémie 9,3 mmol/L, uricémie 1094 mol/L, calcémie 2,04 mmol/L, phosphorémie 4,27 mmol/L. Diagnostic : SLT et hyperkaliémie maligne peropératoire. Transfert en CHU pour hémodialyse « de sauvetage » mais évolution défavorable. ECMO de sauvetage récusée. Décès sur choc cardiogénique réfractaire. Histologie : lymphome B EBV+. Discussion et conclusion : – l’imagerie chez l’enfant sur syndrome abdominal aigu repose sur l’échographie ; – devant un syndrome tumoral, transférer le patient en CHU pour prise en charge spécialisée ; – si possible, explorer par biopsies transcutanées pour éviter la laparotomie exploratrice ; – laparotomie exploratrice sur CHU avec équipe de chirurgie pédiatrique et anesthésistes prévenus du risque de SLT peropératoire pour : ◦ éviter la manipulation de la masse tumorale (anoxie, nécrose tissulaire), éviter l’utilisation de drogues aggravant [2], ◦ monitoring rigoureux et contrôles biologiques peropératoires systématiques. Arythmie, arrêt cardiaque, convulsions doivent évoquer le diagnostic [1], ◦ prévoir si SLT confirmé, une épuration extrarénale rapide et prolongée [2], ◦ prévoir également si ACR une possibilité d’ECMO pédiatrique. Références [1] Bishop M, et al. Br J Haematol 2004;127(1):3–11. [2] Lee MH, et al. Anaesthesia 2007;62:85–7. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.091
Maladies rénales chroniques AN088
Impact d’une formation à la gestion du stress sur le vécu de la maladie dans l’insuffisance rénale chronique C. Isnard Bagnis a,b , C. Khaldi b Service de néphrologie, groupe hospitalier Pitié-Salpetriêre, Paris, France b Chaire de recherche en éducation du patient, institut d’éducation thérapeutique, fondation UPMC, Paris, France a
Introduction.– Les patients vivant avec une maladie rénale chronique expriment une franche altération de leur qualité de vie. Parmi les éléments impactant ces résultats, le stress chronique lié à la maladie et ses traitements et la douleur sont des plaintes très prévalentes et insuffisamment prises en charge. Cette étude évalue l’impact de la participation de patients insuffisants rénaux chroniques à un programme de gestion du stress par la méditation de pleine conscience (développé aux États-Unis il y a plus de 25 ans par Kabat Zinn [1]). Patients et méthodes.– L’enquête s’est concrétisée par la réalisation d’un dispositif « d’observation participante » par une sociologue au sein d’un programme meditation-based-stress-reduction program (MBSR) mis en place dans un service de néphrologie et la réalisation d’une enquête longitudinale : suivi des patients après la formation