Première caractérisation des faciès céramiques néolithiques de la région du Gobaad en République de Djibouti. Les sites d’Hara-Idé 2 et d’Asa-Koma (As-Eyla, district de Dikhil)

Première caractérisation des faciès céramiques néolithiques de la région du Gobaad en République de Djibouti. Les sites d’Hara-Idé 2 et d’Asa-Koma (As-Eyla, district de Dikhil)

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L’anthropologie 112 (2008) 691–715 http://france.elsevier.com/direct/ANTHRO/

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Première caractérisation des faciès céramiques néolithiques de la région du Gobaad en République de Djibouti. Les sites d’Hara-Idé 2 et d’Asa-Koma (As-Eyla, district de Dikhil) First characterization of the Neolithic ceramic facies in the Gobaad region (Republic of Djibouti). The sites of Hara-Idé 2 and Asa-Koma (As-Eyla, District of Dikhil) Jessie Cauliez a,*, Xavier Gutherz b, Jean-Michel Pène b a MMSH, UMR 6636, laboratoire méditerranéen de Préhistoire (Europe–Afrique) 5, rue du Château-de-l’Horloge, BP 647, 13094 Aix-en-Provence cedex 2, France b UMR 5140, archéologie des sociétés méditerranéennes, 390, avenue de Pérols, 34970 Lattes, France

Disponible sur Internet le 19 septembre 2008

Résumé Les recherches engagées depuis 1982 sur les sites de la région du Gobaad en République de Djibouti dans le cadre du programme intitulé « Premières sociétés de production dans la Corne de l’Afrique » contribuent à la caractérisation d’un contexte chronoculturel encore inconnu dans cette zone. Cet article présente la première analyse exhaustive d’ensembles céramiques abondants et significatifs provenant de sites néolithiques. La description de ces assemblages confirme pour l’instant l’existence d’au moins deux productions distinctes, celle pour laquelle le site d’Hara-Idé 2 constitue la principale référence et celle reconnue sur l’établissement majeur d’Asa-Koma, seul site à bénéficier de datations isotopiques. # 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Cauliez). 0003-5521/$ – see front matter # 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.anthro.2008.06.003

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Abstract The research engaged since 1982 on the sites of Gobaad region in Republic of Djibouti within the framework of the program entitled ‘‘First society of production in the Horn of Africa’’ contributes to the characterization of a still unknown chronocultural context in this zone. This article presents the first exhaustive analysis of abundant and significant ceramic sets coming from Neolithic sites. The description of these assemblages confirms for the moment being the existence of at least two distinct productions, one for which the site of Hara-Idé 2 constitutes the principal reference and one recognized in the major settlement of Asa-Koma, the only site to have undergone isotopic dating. # 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Corne de l’Afrique ; République de Djibouti ; Néolithique ; Céramique ; Chronologie ; Faciès Keywords: Horn of Africa; Republic of Djibouti; Neolithic era; Ceramics; Chronology; Facies

1. Introduction : contexte et objectifs de l’étude Au Sud-Ouest de la République de Djibouti, le grand fossé tectonique du Gobaad qui s’étend de Dikhil au lac Abhé a fait, depuis une trentaine d’années, l’objet de nombreuses missions paléontologiques et archéologiques. Ce bassin tectonique qui fut au cours des dix derniers millénaires envahi à plusieurs reprises par les eaux du lac, aujourd’hui en voie d’assèchement, est particulièrement riche en gisements de grande faune tropicale fossile (principalement, Elephas recki daté de 1,5 à 1 million d’années). Dans le secteur des puits d’Hara-Idé, creusés dans le lit de l’oued Dagadlé, principal affluent de l’oued Gobaad, plusieurs sites d’importance ont été prospectés ou fouillés, notamment celui de Barogali, étudié en 1986–1987 par J. Chavaillon qui y a reconnu la présence d’un cadavre d’éléphant considéré comme ayant été dépecé par les hommes du Paléolithique inférieur. Dans la même zone, le gisement paléontologique d’Hara-Idé 1 a livré, en 1984, le maxillaire supérieur d’un Homo sapiens archaïque (Chavaillon et al., 1987). La période néolithique qui nous intéresse plus directement ici est aussi largement représentée dans le Gobaad, aux environs d’As-Eyla (Fig. 1). De nombreux sites de surface livrant de la céramique modelée et de l’industrie en obsidienne ont été localisés et prospectés depuis 2001 dans le cadre du programme « Premières sociétés de production dans la Corne de l’Afrique » dirigé par X. Gutherz. Ces derniers documentent la période néolithique dans cette région qui a toujours été un axe de passage entre la basse vallée de l’Awash et le bassin de Dikhil, et, au-delà, par une série de bassins jusqu’au littoral de l’océan Indien, lui-même ouvert aux apports de la Péninsule arabique et probablement du sud du continent asiatique. Cette même région qui appartient à la vaste dépression Afar a, sans doute, constitué un réceptacle d’influences culturelles de la part des centres dynamiques septentrionaux où la néolithisation a été plus précoce. C’est principalement le cas du Soudan où la région de Khartoum est connue comme un important foyer de domestication du bœuf dès le Ve millénaire B.C. et d’apparition de la céramique vers le VIIe millénaire B.C. La caractérisation et la datation des styles céramiques des premières cultures néolithiques de la Corne de l’Afrique ayant fait usage de la poterie constituent une étape indispensable dans le processus de recherches sur les plus anciennes sociétés de production de cette région. L’étude des faciès céramiques présentée ici est la première analyse détaillée réalisée sur des séries abondantes et représentatives de la céramique modelée néolithique, issues de deux sites majeurs : celui d’Asa-Koma et celui d’Hara-Idé 2. Cela est d’autant plus urgent que les régions voisines (Soudan au nord et Kenya au sud) sont sensiblement mieux documentées.

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Fig. 1. Localisation des zones prospectées (Ghoubbet et Gobaad) – Localisation des sites archéologiques de la région du Gobaad : 1, Alaïlou. 2, Ali-Daba 1. 3, Ali-Daba 12. 4, Ali-Daba 16. 5, Ali-Daba 18. 6, Ali-Daba 11. 7, Antakari Sud. 8, Antakari Nord. 9, Asa-Koma. 10, Barogali (ancien village). 11, Doumali. 12, Hara-Idé 2. 13, Wakrita (Carte J.-M. Pène). Localization of the prospected zones (Ghoubbet and Gobaad region) – distribution map of the sites (Gobaad region): 1, Alaïlou. 2, Ali-Daba 1. 3, Ali-Daba 12. 4, Ali-Daba 16. 5, Ali-Daba 18. 6, Ali-Daba 11. 7, Southern Antakari. 8, Northern Antakari. 9, Asa-Koma. 10, Barogali (old village). 11, Doumali. 12, Hara-Idé 2. 13, Wakrita (Map J.-M. Pène).

2. Deux sites majeurs : les habitats d’Asa-Koma et d’Hara-Idé 2 Le site le plus connu, celui d’Asa-Koma, a été fouillé par la mission archéologique francodjiboutienne, dirigée par R. Joussaume, puis X. Gutherz entre 1986 et 1996. Asa-Koma est un habitat installé au sommet d’une butte basaltique culminant à 371 m d’altitude, aussi appelée volcan d’Asa-Koma (ou la colline rouge en Afar). Ce volcan, formé postérieurement à la mise en place de la série stratoïde de l’Afar (basaltes de la série moyenne datées de 2,2 à 1,8 millions d’années), émerge du bassin lacustre comblé de limons et se trouve à une trentaine de kilomètres à l’est du lac Abhé et à 4 km en aval du site d’Hara-Idé en bordure de l’oued Dagadlé (Gutherz, 1996 ; Gutherz et al., 1996 ; Gutherz et Joussaume, 2000). Il a fait l’objet d’une fouille exhaustive afin d’identifier la nature de l’occupation qui semble s’étendre sur environ 1000 m2 et constitue l’unique établissement à céramique daté dans la région. Sur cette aire de forme elliptique, le substrat basaltique érodé est irrégulier ; des pointements rocheux cernent des cuvettes naturelles dans lesquelles les dépôts holocènes se sont accumulés. Les sédiments sont essentiellement constitués de limon pulvérulent mêlé à une quantité plus ou moins grande de cendres qui résultent des activités humaines. Ces activités s’orientent autour de trois axes principaux caractérisant une économie dite à large spectre : l’activité halieutique (poissons-chats et tilapies), la chasse du chacal à flancs rayés (Canis cf. adustus), de

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l’hippopotame (Hippopotamus amphibius), de la gazelle et du lièvre du Cap ou d’Abyssinie (Lepus capensis ou L. habessinicus), mais aussi l’élevage du bœuf domestique (Bos Taurus). En termes d’aménagements, trois sépultures en fosses ont été fouillées et plusieurs structures ont été mises au jour : des foyers plats ou en cuvette à pierres chauffées et des concentrations de blocs de pierres se rattachant certainement à des abris en matériaux périssables étant donné leur répartition et leur association à du mobilier archéologique. Ce mobilier comprend une industrie lithique sur obsidienne caractérisée principalement par l’abondance des microlithes de type segment et de pièces esquillées, auxquels s’ajoutent quelques outils débités au percuteur dur (lames retouchées, grattoirs, perçoirs et racloirs), des parures sur test d’œuf d’autruche ou de mollusques marins, sur quartz ou sur os, ainsi qu’un outillage osseux (pointes, poinçons et épingles). Le matériel de broyage représenté à Asa-Koma dans des proportions importantes (meules souvent usées et fragmentées et broyeurs en basalte) et la céramique, constituent tous deux traditionnellement des marqueurs de l’agriculture. Ils ne peuvent toutefois être utilisés pour une telle interprétation sur ce site. En effet, les preuves directes des activités agraires ne sont pas rassemblées à Asa-Koma. On pense notamment aux carporestes qui font défaut (Amblard et Quéchon, 1994), alors que les charbons de bois sont très abondants et que les sédiments ont fait l’objet d’un tamisage rigoureux lors des opérations de fouille. Une autre hypothèse a été avancée pour expliquer l’abondance du matériel de broyage, celle de la confection de farine de poisson (Gutherz, 1996 ; Van Neer et Lesur, 2004). La présence du bœuf, témoin du pastoralisme, autorise toutefois l’attribution du site au Néolithique, sens communément admis d’un stade culturel où l’homme est en mesure de produire sa nourriture et peut constituer des réserves alimentaires pour une consommation sur le long terme (Lesur, 2004). Le site d’Hara-Idé 2, prospecté et sondé en 1999 par X. Gutherz et R. Joussaume, puis étudié par la suite sous la direction d’H. Duday, a été retenu ici pour l’opportunité qu’il offre d’une comparaison entre deux ensembles (Duday et al., 2001) ; il livrait, à la fois, des vestiges d’habitat matérialisés par un nombre important de foyers empierrés affleurant à la surface du sol, mais aussi du mobilier épars visible en surface et des sépultures individuelles à inhumation. Le site d’Hara-Idé 2 se présente comme une vaste aire en forme de croissant dominant de quelques mètres le cours d’un affluent de l’oued Dagadlé, sur la rive gauche au nord d’As-Eyla. Le site couvre une surface de près de 2 ha. La pente générale en direction de l’oued, bien que peu accusée, a favorisé les processus d’érosion linéaire liée aux écoulements des eaux pluviales. Le site est donc parcouru par des ravines qui ont entraîné le démantèlement partiel des ensembles archéologiques. D’autres processus érosifs, notamment éoliens, ont altéré ces aménagements souvent conservés très partiellement. Ils sont ainsi implantés en surface de faciès sédimentaires lacustres constitués de diatomites et d’argiles crayeuses riches en mélania et bivalves, dépôts liés aux transgressions importantes du lac Abhé au cours de l’Holocène. Sous cette formation lacustre, les niveaux correspondent à des faciès sabloargileux. Le site est subdivisé en plusieurs secteurs définis à la fouille en fonction des concentrations et de la nature des vestiges les plus représentatifs visibles en surface. Le locus 1 correspond à l’aire principale de regroupement des sépultures en fosses individuelles, actuellement non datées. Elles sont dénuées de mobilier, mais les caractéristiques d’inhumations permettent toutefois de les considérer comme antérieures à la diffusion de l’Islam en pays Afar, dont on sait qu’elle est très précoce (aux alentours du VIIe siècle de notre ère). Le locus 2 est constitué par un ensemble de dépôts cendreux riches en ossements de poissons (tilapies) dus à des apports anthropiques et associé à de l’industrie lithique sur obsidienne. Quant au locus 3, à l’est du groupe de sépultures, il a livré un grand nombre de structures de combustion affleurant à la surface. Au total, 39 aménagements ont été clairement identifiés soit comme des foyers en légère cuvette remplis de cendres et recouverts de pierres

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chauffées, soit comme des tâches cendreuses associées à quelques pierres pouvant se rapporter à des foyers à cuisson directe ou à des vidanges. Ce secteur a livré de l’outillage et des produits de débitage en obsidienne représentés surtout par des segments microlithiques et quelques pointes de flèche foliacées, des éléments de parures (perles sur test d’œuf d’autruche) et des fragments d’ossements d’animaux domestiques et sauvages en relation directe avec cette occupation, qui argumentent tous dans le sens d’une aire d’habitat. C’est surtout cette zone qui a fourni la plus grande quantité de fragments de poterie modelée, alors que le locus 2 témoigne de l’occupation par un groupe de pêcheurs acéramique à une période indéterminée. Une datation qui laisse perplexe attribuerait cependant cette occupation aux derniers 50 ans (Bêta 173080 ; 104,8  0,68 pMC). Les études archéozoologiques conduites par J. Lesur montrent que les faunes présentes sur ces deux établissements traduisent l’existence d’un environnement plus humide et plus boisé que l’actuel (Lesur, 2004), ce qui ne fait que confirmer les données paléoenvironnementales recueillies par F. Gasse sur l’évolution des lacs de l’Afar (Gasse et al., 1980), ainsi que les études paléobotaniques des échantillons polliniques ou anthracologiques d’Asa-Koma (Gutherz et al., 1996 ; Newton et al., 2008). 3. Les productions céramiques du Gobaad 3.1. Préliminaires méthodologiques Dans le domaine des formes et des formats des vases, la nature du matériel étudié nous a permis de reprendre le protocole et la terminologie que nous avons élaborés pour les séries de la fin du Néolithique du Sud-Est de la France (Cauliez et al., 2001–2002). Cette procédure d’étude repose sur différentes observations morphotypologiques organisées autour de trois critères de description des récipients que sont l’ouverture (évasée, rétrécie ou droite), le contour (simple ou complexe) et la forme (volumes géométriques). Lorsque le diamètre à l’ouverture et la hauteur maximum du vase sont évalués, un classement par familles de format est réalisé (jarre, marmite, godet, écuelle, assiette, bol, jatte et grande jatte. . .). Cette description est complétée par celle des éléments diagnostiques isolés (lèvre, bord, col, préhension, fond. . .) et des caractères technologiques macroscopiques (nature du dégraissant, finition et régularité des parois, traitement de surface, traces techniques, coloration des surfaces et de la tranche). Plutôt qu’un véritable examen technologique, il s’agit d’une approche préliminaire qui dresse un premier état de la série et peut mettre en évidence d’éventuelles tendances. Dans la lecture des décors, pour pouvoir se référer aux assemblages céramiques du Gobaad pour des implications régionales et chronologiques, nous avons opté pour une conjugaison de deux protocoles descriptifs largement employés dans le cadre de plusieurs recherches sur la céramique imprimée néolithique du Soudan, de la Vallée du Nil et du Sahara libyen (Keding, 1997 ; Livingstone Smith, 2001 ; Jesse, 2003). Comme la fragmentation dans les séries djiboutiennes est comparable à la céramique du Soudan, nous avons ainsi emprunté à I. Caneva sa grille d’analyse qui met avant tout l’accent sur la détermination de la technique décorative (geste et instrument) en général accessible même sur de petits fragments (Caneva, 1983, 1987, 1988, 1989). En parallèle à ce premier système analytique, nous avons appliqué la méthode de description du style décoratif d’A. Gallin, auquel se prête particulièrement les séries dans lesquelles il est possible d’identifier les niveaux de composition, les répertoires graphiques de chaque niveau et les règles de constructions décoratives qui régissent le passage d’un niveau à l’autre (Gallin, 2001–2002, 2004, 2007).

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Fig. 2. Les éléments diagnostiques : effectifs et pourcentages par type à Hara-Idé 2 et à Asa-Koma (Fig. J. Cauliez). Diagnostic elements on Hara-Idé 2 and Asa-Koma sites: total elements and percentages per type (Fig. J. Cauliez).

3.2. Hara-Idé 2 3.2.1. Formes et formats La production céramique d’Hara-Idé 2 représente un corpus assez réduit (Fig. 2). Les vases à ouverture rétrécie sont majoritaires par rapport aux vases à ouverture évasée et les vases à ouverture droite sont rares (Fig. 3). Les morphologies s’inscrivent dans des formes simples peu diversifiées : sphériques, hémisphériques, ellipsoïdales et subcylindriques. Les lèvres sont en biseau externe ou arrondies, plus rarement plates, éversées, ourlées ou amincies (Fig. 4). Les récipients sont à fond arrondi. En terme de format, les récipients, dont les diamètres à l’ouverture sont compris entre 15 et 20 cm, ont des capacités volumétriques moyennes. Les petits contenants de type coupe et écuelle et les très grands vases, comme les jarres ou les marmites, sont absents. 3.2.2. Aperçu technologique Les pâtes, en général dures, incluent systématiquement un dégraissant fin d’origine minérale : sables, grains de quartz, éclats d’obsidienne ou basaltes. Le dégraissant à la coquille fait figure d’exception. Les récipients sont montés aux colombins. Les parois sont très régulières et toujours traitées en finition, lissées ou polies. Les surfaces et la tranche sont souvent de couleur rouge et orangée, traduisant une cuisson à tendance oxydante (Fig. 5).

Fig. 3. L’ouverture des vases : effectifs et pourcentages par type à Hara-Idé 2 et à Asa-Koma (Fig. J. Cauliez). Pottery aperture on Hara-Idé 2 and Asa-Koma sites: total elements and percentages per type (Fig. J. Cauliez).

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Fig. 4. La morphologie de la lèvre : effectifs et pourcentages par type à Hara-Idé 2 et à Asa-Koma (Fig. J. Cauliez). Morphology of the lip on Hara-Idé 2 and Asa-Koma sites: total elements and percentages per type (Fig. J. Cauliez).

3.2.3. Analyse de la céramique décorée Près de 75 % du corpus portent un décor (Fig. 2). Les fragments de panse bien conservés témoignent d’une ornementation essentiellement couvrante, s’étendant de l’ouverture du vase jusqu’au fond ou à l’amorce du fond et dans laquelle les zones vierges sont exceptionnelles.

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Fig. 5. Les traitements de surface et la coloration du cœur : effectifs et pourcentages par type à Hara-Idé 2 et à Asa-Koma (Fig. J. Cauliez). Surface treatments and colour of the section on Hara-Idé 2 and Asa-Koma sites: total elements and percentages per type (Fig. J. Cauliez).

3.2.3.1. Techniques, gestes et outils. Deux grands procédés techniques sont utilisés : l’impression qui domine (simple, roulée et pivotante à deux pivots1 ; Langlois, 2004) et de façon moins importante l’incision (Fig. 6). Les deux techniques sont parfois associées (20 % des décors). La décoration est réalisée à l’aide d’outils variés. Pour l’impression, il s’agit de poinçons, de coins à front triangulaire ou rectangulaire et de peignes à dents multiples. L’impression simple au doigt ou à l’ongle (Fig. 7(1, 3)), à la spatule à front plat (Fig. 7(4)), au poinçon à front circulaire, ovalaire ou ogivale n’est que très exceptionnellement représentée (Fig. 7(2, 5)). Pour l’impression roulée, des roulettes composites nouées (Fig. 8(8)), des cordelettes torsadées de type 1 (Fig. 8(5)) et des fibres plates nouées, parfois en scoubidou inversé (Fig. 7(6) et 8(6, 7)) sont employées 1 (Soper, 1985). Quant à l’impression pivotante, elle est effectuée à l’aide d’une coquille de cardium, d’une coquille à bord lisse ou d’une spatule à front courbe. Les outils à pointes mousses et aiguës ont été utilisés pour les incisions. 3.2.3.2. Approche stylistique. Face au matériel présent, on peut seulement isoler quelques informations sur les motifs représentés, le décor dans sa globalité n’étant jamais accessible. Les impressions simples au poinçon à base triangulaire sont fréquentes (Fig. 7(10)). Elles sont utilisées pour la réalisation de lignes rectilignes encadrant des lignes de traits obliques imprimées 1

L’impression roulée et les instruments utilisés pour cette technique ont été identifiés à Hara-Idé 2 par comparaison avec les pièces ethnographiques et archéologiques présentées sur le site internet http://cerafim.free.fr.

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Fig. 6. Les techniques décoratives : effectifs et pourcentages par type à Hara-Idé 2 et à Asa-Koma (Fig. J. Cauliez). Decorative techniques on Hara-Idé 2 and Asa-Koma sites: total elements and percentages per type (Fig. J. Cauliez).

à la coquille (Fig. 7(7)) ou sous lesquelles sont parfois effectuées des bandes de zigzag par impression pivotante. Elles s’agencent aussi en lignes brisées horizontales dans la partie supérieure du vase ou encore pour interrompre une série de traits pointillés horizontaux ou obliques imprimés au peigne. Cet outil permet, dans de nombreux cas, de dégager un chevron pseudo-excisé (Fig. 7(8, 9)), tel qu’il est identifié par D. Grébénart sur la céramique du Néolithique saharien d’Orub (Grébénart, 1985). Il peut prendre place juste sous la lèvre, laquelle est en général décorée d’une trame losangée incisée ou imprimée (Fig. 7(11, 12) et 8(1, 2, 4)). Lorsque la surface conservée est importante, on observe souvent sous ce chevron, des impressions obliques à la coquille ou au peigne ou encore une zone vierge (Fig. 8(3)). Sur un vase semi-complet, les lignes d’impressions au poinçon à base triangulaire délimitent des triangles joints « tête-bêche » dans lesquels s’inscrivent des traits horizontaux parallèles incisés, qui forment un bandeau décoré borné par une ligne de triangles en haut et en bas. Ce bandeau est directement suivi d’un arrangement de chevrons (impression roulée à la fibre plate nouée en scoubidou inversé) semblant couvrir la panse (Fig. 7(6)). L’impression simple au peigne est utilisée pour la réalisation de lignes pointillées horizontales rectilignes ou brisées contiguës lesquelles, parfois combinées, s’organisent sous la forme de chevrons alignés. L’impression roulée est bien représentée et produit des plages d’un seul et même motif en trame (Fig. 7(6) et 8(5, 6, 7, 8)).

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Fig. 7. La céramique du site d’Hara-Idé 2 (Dessins et DAO J.-M. Pène et J. Cauliez). The ceramics of the site of Hara-Idé 2 (Drawings J.-M. Pène and J. Cauliez).

Quant à l’impression pivotante, elle permet la réalisation de bandes horizontales de zigzag parallèles (Fig. 8(9)). Ces arrangements sont parfois séparés par une bande vierge. Elle est également utilisée dans la mise en place de motifs en trame losangée plus ou moins serrée. L’incision, elle, conduit généralement à des lignes rectilignes horizontales parallèles régulièrement espacées (Fig. 8(10, 14)), à des lignes horizontales de traits verticaux ou obliques parallèles (Fig. 8(12, 15)) et parfois à des lignes ondulées, sous lesquelles se développent des décors d’impressions au peigne. Lignes horizontales incisées et traits verticaux ou obliques incisés sont quelques fois associés dans la mise en place de bandes horizontales (Fig. 8(11, 13)). Les lèvres en biseau externe sont presque toujours décorées d’une trame losangée incisée ou imprimée, au-dessous de laquelle s’organise une bande vierge (Fig. 8(17)), des motifs incisés (Fig. 8(16)) ou imprimés à la roulette, de façon pivotante ou au peigne (Fig. 8(18)).

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Fig. 8. La céramique du site d’Hara-Idé 2 (Dessins et DAO J.-M. Pène et J. Cauliez). The ceramics of the site of Hara-Idé 2 (Drawings J.-M. Pène and J. Cauliez).

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3.3. Asa-Koma Asa-Koma a livré l’une des plus importantes collections céramiques actuellement connues dans la Corne de l’Afrique (Fig. 2 ; Stinflin, 1997 ; Le Bozec, 2002). Elle se caractérise par une fragmentation importante. 3.3.1. Formes et formats Les vases à ouverture rétrécie sont bien représentés, alors que les vases à ouverture évasée ou droite sont rares (Fig. 3). Les morphologies s’intègrent dans un contour simple et sont sphériques, ellipsoïdales, hémisphériques, subhémisphériques ou subcylindriques (Fig. 9). Les lèvres révèlent des surfaces en biseau, arrondie ou amincie, voire, plus ponctuellement, éversée, ourlée ou plate (Fig. 4). Un épaulement se dessine parfois dans la zone orificielle du récipient sous la forme d’un bord rentrant rectiligne. Ce dernier subdivise alors le profil en deux parties. Tous les récipients sont à fond arrondi, lequel peut occasionnellement présenter au centre une proéminence liée à la technique de montage au colombin pouvant participer à la stabilité du vase au sol. Parmi les formats, les contenances moyennes et assez profondes (bol, jatte et grande jatte) dominent. Les petits contenants et les contenants bas et larges (coupe, écuelle, assiette et plat) ne sont que très exceptionnellement représentés. Aucun grand vase (jarre ou marmite) ne figure dans le corpus. 3.3.2. Aperçu technologique Les pâtes, en général dures, incluent un dégraissant très fin d’origine minérale (sables, grains de quartz, basaltes) ou animale de type coquilles pilées. Les récipients sont montés aux

Fig. 9. Les principales formes reconstituées dans la céramique d’Asa-Koma : effectifs et pourcentages par type (Fig. J. Cauliez). Principal forms reconstituted in the ceramics of Asa-Koma: total elements and percentages per type (Fig. J. Cauliez).

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colombins superposés les uns aux autres de façon oblique. Les parois sont d’une grande régularité et majoritairement lissées. Les surfaces arborent des couleurs réparties entre différentes nuances de brun, de noir et, de façon anecdotique, de rouge. Quant aux couleurs reconnues dans la tranche, la tendance s’oriente vers des pâtes assez sombres grises ou noires, ce qui traduirait une cuisson à tendance oxydante incomplète. La cuisson réductrice est toutefois attestée par quelques pièces dont les surfaces et le cœur sont de couleur noire (Fig. 5). 3.3.3. Analyse de la céramique décorée Près de 30 % de la collection présentent un décor. Comme la plupart des lèvres sont décorées, il est possible d’envisager la prédominance des vases ornés dans l’assemblage, bien que les récipients sans décors soient attestés. Ce constat couplé à la forte proportion de fragments de panse non décorés montre, en revanche, que le décor se concentre dans la partie supérieure du récipient (Fig. 2). Les vases ne présentent jamais de décors couvrants et les zones vierges au sein du schéma décoratif sont nombreuses, ce dont témoignent parallèlement les fragments bien conservés et le fait que les fonds ne soient jamais ornés. 3.3.3.1. Techniques, gestes et outils. La céramique d’Asa-Koma est décorée à partir de deux grands procédés techniques : l’impression (simple, pivotante à deux pivots ou « stab and drag ») qui domine et l’incision. Là encore, ces techniques sont parfois cumulées sur une même pièce ; c’est le cas sur plus de 11 % de l’assemblage (Fig. 6). L’application de l’outil sur la pâte se réalise de façon perpendiculaire ou oblique par rapport à la paroi du récipient. Le décor est effectué à l’aide de divers ustensiles (Fig. 10). Les poinçons et coins à front circulaire, ovalaire, rectangulaire, ogival (Fig. 11(1, 6, 11, 13)) ou triangulaire (Fig. 11(2)) et les

Fig. 10. Les outils et les éléments du décor dans la céramique d’Asa-Koma : effectifs et pourcentages par type (Fig. J. Cauliez). Implement and decorative elements of the ceramics of Asa-Koma: total elements and percentages per type (Fig. J. Cauliez).

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Fig. 11. La céramique du site d’Asa-Koma (d’après Le Bozec, 2002 ; DAO J.-M. Pène et J. Cauliez). The ceramics of the site of Asa-Koma (adapted from Le Bozec, 2002; drawings J.-M. Pène and J. Cauliez).

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Fig. 12. La céramique du site d’Asa-Koma (d’après Le Bozec, 2002 ; DAO J.-M. Pène et J. Cauliez). The ceramics of the site of Asa-Koma (adapted from Le Bozec, 2002; drawings J.-M. Pène and J. Cauliez).

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Fig. 13. Les principaux motifs (Im : impression simple ou stab et drag, ImP : impression pivotante, In : incision), arrangements de motifs et figures dans la céramique décorée d’Asa-Koma (Fig. J. Cauliez). Principal motifs (Im: simple impression or stab and drag, ImP: pivoting technique, In: incision), arrangements of motifs and figures in the decorated ceramics of Asa-Koma (Fig. J. Cauliez).

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peignes à dents multiples (de deux à cinq dents) forment les catégories d’outils les plus utilisées pour l’impression simple (Fig. 11(4, 10) et 12(3)). Les pointes aiguës, les spatules à front plat ou plus rarement courbe (Fig. 11(9, 12)), les tiges creuses parfois fendues, le doigt ou l’ongle sont employés de façon plus ponctuelle (Fig. 11(5, 8)). La coquille de cardium est utilisée pour l’impression simple (Fig. 11(7) et 12(7, 8)), mais aussi pour l’impression pivotante réalisée également à l’aide d’une spatule à front courbe ou d’une coquille à bord lisse (Fig. 12(11)). Les pointes mousses sont employées pour l’incision (Fig. 11(3) et 12(9, 11)). 3.3.3.2. Approche stylistique. À chaque type d’instrument utilisé correspond un graphe géométrique, lequel constitue l’unité inférieure du décor : l’élément de base (Fig. 10). Ces éléments — le point, le cercle, le triangle, le quadrilatère, l’arc de cercle. . . — s’orientent selon quatre directions (horizontale, verticale, oblique montant et oblique descendant) et sont répétés et agencés de manière à former des motifs (Fig. 13). À Asa-Koma, ces motifs s’organisent le plus souvent en lignes horizontales uniques ou multiples rectilignes, sinusoïdales ou brisées construites par un seul élément identique répété ou par plusieurs éléments différents répétés et regroupés (Fig. 11(1–13) et 14(2)). Ces lignes sont parfois interrompues par des bandes vierges. Les vases sont aussi décorés d’impressions au poinçon, à la spatule, au doigt ou à la coquille en ligne sur la lèvre (Fig. 11(14, 15)). Un autre motif moins fréquemment identifié correspond à une trame créée par l’entrecroisement de séries parallèles de traits obliques incisés ou imprimés (impressions pivotantes) arrangés en écailles de poisson (Fig. 12(1, 2)). Il existe aussi des motifs en tache relativement rares. Ils occupent une surface limitée et correspondent à un arrangement isolé d’éléments répétés, comme le motif en tache de traits verticaux imprimés au peigne circonscrit dans un losange incisé ou le motif en tache de zigzag réalisé par impression pivotante, intégré là aussi dans un losange (Fig. 12(3, 6) et 14(5)). Dans la plupart des cas, le niveau supérieur d’analyse qui consiste à décrire l’arrangement des motifs ne peut être atteint. Cependant, nous pouvons mettre en évidence quelques tendances (Fig. 13). Ces différents motifs s’agencent en bandes horizontales, souvent délimitées par une ligne incisée ou une zone vierge. Ces bandes horizontales sont simples ou multiples (Fig. 11(1, 6, 12, 13) et 12(4, 5, 10–12)) et pourront présenter des orientations variées par rapport au bord mais toujours parallèles entre elles (Fig. 12(9) et 14(6, 7)). Lorsque la surface conservée est importante, il est possible de déterminer la figure, reconnue sur une centaine de pièces. La figure est composée d’un arrangement de motifs : un ou plusieurs motifs identiques ou différents répétés et agencés (Fig. 13). Les figures généralement représentées sont des bandeaux décorés horizontaux, délimités en dessous et au-dessus par une bande vierge (Fig. 11(6, 13), 12(2) et 14(1–4)). Il existe également des pendentifs composés de lignes verticales de losanges remplis de traits imprimés ou incisés (Fig. 14(7)). Parfois, et c’est plus rare, sous un bandeau horizontal peut se développer un pendentif. Celui-ci est créé par l’agencement d’un motif se détachant sur un fond uniforme. Il peut s’agir d’un ou d’une série de losanges incisés occupés par des impressions (Fig. 14(5)), de rubans verticaux rectilignes ou brisés incisés (Fig. 14(6) et 15) ou de rubans verticaux de losanges hachurés d’impressions. Entre ces pendentifs, prennent place de nombreuses zones sans décor. L’ornementation dans sa totalité est rarement accessible. On peut toutefois formuler quelques hypothèses à partir des pièces les mieux conservées. La place accordée aux zones vierges est

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Fig. 14. La céramique du site d’Asa-Koma (d’après Le Bozec, 2002 ; DAO J.-M. Pène et J. Cauliez). The ceramics of the site of Asa-Koma (adapted from Le Bozec, 2002; drawings J.-M. Pène and J. Cauliez).

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Fig. 15. Vase complet décoré d’Asa-Koma (figure en bandeau et pendentifs ; dessin R. Joussaume et cliché A. Aigoin. Entire vase decorated of Asa-Koma (bands and pendentive figures; drawings R. Joussaume and photo A. Aigoin.

considérable au-dessus et en dessous de la figure. Entre l’ouverture du vase et le départ du décor, il existe souvent une bande vierge d’un demi à plusieurs centimètres. Ainsi, le décor n’est jamais couvrant. Il prend place en général dans les trois quarts supérieurs du récipient, les fonds ou amorces de fond sont très rarement décorés. Quand un vase présente un bord rentrant rectiligne, le décor prend place sous le bord. 4. Éléments de caractérisation des styles décoratifs du Gobaad Dans le domaine technologique, on peut rappeler la rareté du dégraissant à la coquille à HaraIdé 2, avéré en plus grand nombre à Asa-Koma, et la prédominance des pâtes de couleur orangée rouge à Hara-Idé 2, plus rares à Asa-Koma. C’est toutefois au niveau des décors que les divergences sont les plus affirmées entre les deux productions. Cela tient d’abord au fait que les récipients ornés sont représentés dans de plus fortes proportions à Hara-Idé 2, qu’à Asa-Koma. Ces dissemblances portent ensuite sur les techniques.

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L’incision correspond toujours à des effectifs assez réduits dans la série d’Hara-Idé 2, alors qu’elle est fréquente à Asa-Koma, où l’impression à la roulette n’est, par ailleurs, pas attestée. Au-delà de ces aspects, la construction décorative est, elle aussi, très différente. À Asa-Koma, le décor, souvent aéré, est concentré dans les trois quarts supérieurs du vase. La pluralité de l’outillage et la combinaison de plusieurs procédés techniques rendent possible l’élaboration d’un catalogue ornemental extrêmement diversifié au niveau du motif ; un thème principal se démarque, celui du losange. Les arrangements de motifs et les figures sont en revanche peu variés, souvent organisés en bandeaux horizontaux ou en bandeaux et pendentifs. À Hara-Idé 2, les décors sont couvrants, mais le vocabulaire ornemental apparaît plus monotone. L’outillage est moins panaché et les décors s’agencent fréquemment en lignes ou bandes horizontales comblées par différents types d’impressions. Le thème du losange est absent, tandis que les arrangements de motifs en triangles sont fréquents. Chaque site se distingue sur la base de traits céramiques univoques, qui permettent d’ébaucher deux ensembles stylistiques cohérents : un premier faciès représenté par Hara-Idé 2 et un second matérialisé par Asa-Koma. Dans l’immédiat, l’absence de repères chronologiques valides ne permet pas de déterminer de façon satisfaisante les limites temporelles du premier faciès, le principal obstacle étant la difficulté à obtenir des matériaux de datation sur le site d’Hara-Idé 2. Une tentative sur un lot d’ossements de faune provenant de foyers superficiels soumis au laboratoire Beta Analytic (Miami, États-Unis) a échoué en l’absence de collagène. Dans la région du Gobaad, d’autres sites peuvent être rapportés à cet ensemble stylistique ; c’est le cas d’Ali-Daba 1, 8 et 11 et d’Antakari2 qui présentent un mobilier céramique similaire à Hara-Idé 2 (Fig. 1 ; Duday et al., 2004). Mais là aussi, les sites ne sont pas stratifiés et ne livrent aucun matériau susceptible d’être soumis à datation. Cependant, les thèmes décoratifs, en particulier les décors de chevrons pseudoexcisés, offrent quelques rapprochements avec certaines productions identifiées sur les sites côtiers du Ghoubbet en République de Djibouti, datés de la deuxième moitié du IIIe millénaire avant J.-C. (Poisblaud, 1999). Des parallèles plus lointains sont également possibles. Les impressions simples de lignes pointillées, les impressions pivotantes de zigzag plus ou moins contigus ( packed zigzag) ou de trame losangée ( fish net) rappellent la céramique du Soudan attribuée aux phases récentes du Néolithique de Khartoum diagnostiqué sur les sites de Shaqadud (Caneva et Marks, 1990). Ces éléments, présents au nord de l’Éthiopie aux alentours du IIIe millénaire avant J.-C. (Fattovich, 1985, 1993, 1994 ; Fattovich et al., 1988), existent dès le VIe millénaire et perdurent jusqu’au IIe millénaire avant J.-C. au Soudan. Le second faciès stylistique est sans doute chronologiquement plus récent. Il peut être daté aux environs du IIe millénaire avant notre ère à partir des datations sur charbons de bois obtenues à Asa-Koma : 3440  90 B.P., soit 2000–1565 cal B.C. et 3510  70 B.P., soit 2061–1660 cal B.C. (Gutherz et al., 1996). Là encore, des points de comparaison existent dans la région du Gobaad. La série récemment découverte à Wakrita (50965 fragments de céramique ; Duday et al., 2005) ou le corpus d’Alaïlou montrent en effet des caractères typologiques, technologiques et décoratifs identiques à Asa-Koma (Fig. 1).

2 Chaque corpus est homogène dans le domaine des formes, des styles décoratifs et des caractéristiques des pâtes ; mais notons, toutefois, la présence d’une céramique semblant se rapporter à une ou plusieurs périodes modernes. Elle se caractérise par des formes simples, parfois à bord éversé ou à col. Les pâtes sont dures. Elle est peu décorée et peut porter des éléments de préhension de type mamelon décoré perforé. On la retrouve, par ailleurs, sur les sites de Barogali ancien village et de Doumali (Fig. 1).

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Fig. 16. Les vases en pierre d’Ali-Daba 1 (clichés et DAO J.-M. Pène). Stone vases of Ali-Daba 1 (photos and drawings J.-M. Pène).

Les comparaisons au-delà de Djibouti sont, en revanche, délicates. Les rares ensembles synchrones sont éthiopiens, mais proviennent des grottes ou abris du plateau très peu fournis et pour la plupart inédits. Quelques fragments de poterie recueillis par G. Bailloud au cours de sondages dans des cavités des Monts-du-Harar présentent des décors apparentés à ceux d’AsaKoma, tout comme la céramique provenant du site de Mahal-Teglinos, près de Kassala, dans l’Est du Soudan (Fattovich et al., 1988 ; Fattovich, 1993) attribuée au Gash Group (2500–1500 avant J.-C.). Celle-ci présente notamment des décors en bandeaux et pendentifs de rubans verticaux hachurés qui ne sont pas sans rappeler les ornementations de ce faciès. Enfin, les décors en losanges pourraient renvoyer à la céramique de l’horizon Handessi identifié récemment dans le Ouadi Hariq au Nord-Ouest du Soudan aux environs de 1500 avant J.-C. (Jesse et al., 2004). Les prospections effectuées sur les sites à céramique modelée aux alentours de l’oued Dagadlé ont permis parallèlement de mettre au jour quelques fragments de récipients en pierre sur le site d’Ali-Daba 1 locus 1 et sur celui d’Hara-Idé 2 locus 2 (Fig. 1). Il s’agit de coupes en calotte à paroi épaisse de type Stone Bowl. Sur le site d’Ali-Daba 1 locus 1, un vase ouvert subhémisphérique est de petites dimensions et un récipient fermé de forme sphéroïdale en roche métamorphique verte présente un décor de chevrons incisés emboîtés sur la partie supérieure de la panse (Fig. 16(1, 2)). Ce décor renvoie aux chevrons incisés des céramiques d’Asa-Koma, d’Ali-Daba 16 ou d’Antakari Nord (Fig. 1). Ce rapprochement stylistique peut être l’indice d’une contemporanéité des récipients en pierre avec la phase récente des styles céramiques néolithiques du Gobaad définie sur la base de l’ensemble d’Asa-Koma. Cette hypothèse n’entre pas en contradiction avec la datation des Stone bowls du Kenya attribués à la culture Savanna Pastoral Neolithic, le terme trop globalisant de Stone Bowl Culture ayant été abandonné dans les années 1970 (Leakey, 1945 ; Bower, 1991). En effet, les bols de pierre sont

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présents dans toute la séquence néolithique du Kenya et dans les trois principaux complexes chronoculturels Eburran, Savanna Pastoral Neolithic et Elmenteitan Neolithic (Ambrose, 1984). La culture Savanna Pastoral Neolithic s’inscrit dans une fourchette chronologique compatible avec celle du style d’Asa-Koma. Le faciès des plaines du nord du Kenya (audessous de 1100 m) est daté entre 5200 et 3300 B.P et celui des montagnes du centre du Kenya au nord de la Tanzanie (au-dessus de 1500 m) entre 3300 et 1300 B.P. Un fragment de bol en pierre a été également trouvé dans un des gisements du lac Besaka en Éthiopie, le site de Fejx 1 daté autour de 3500 B.P. (Brandt, 1980). Si les décors des sites d’Hara-Idé 2 et d’Asa-Koma discriminent clairement deux faciès, les points communs relevés dans les deux assemblages posent cependant plusieurs questions. Tout d’abord, dans les deux styles céramiques du Gobaad le répertoire formel est relativement pauvre au regard de la diversité des décors. Les vases sont majoritairement fermés à fond arrondi de formes simples inscrites dans la sphère ou le cylindre. Les formats sont petits à moyens et les vases de stockage totalement absents. Les récipients sont montés aux colombins, lissés en surface et souvent cuits en atmosphère oxydante. Les éléments de préhension ne sont pas attestés. Face à une telle homogénéité typotechnologique, doit-on considérer que ces faciès sont contemporains ou bien qu’ils se succèdent rapidement dans une plage de temps qui ne permet pas l’enregistrement de transformations mobilières importantes ? Sinon, cela traduit-il une certaine stabilité dans le domaine des productions céramiques sur un large espace/temps ? Ensuite, des analogies perceptibles dans certaines techniques décoratives reconnues dans les deux faciès contestent en partie ou tout du moins n’étayent pas la trame chronoculturelle établie par B. Poisblaud pour les régions djiboutiennes plus au nord du Gobaad. Celui-ci définit en effet deux « groupes culturels » pour le IIIe millénaire de la région du Ghoubbet (Fig. 1) à partir d’un échantillon de céramiques découvertes sur le site de Dankalelo et sur la base exclusive de l’outillage utilisé pour les décors. Ainsi, il distingue le « groupe du décor à la coquille » du « groupe du décor au peigne » et précise que « le rapport entre ces deux cultures n’est pas encore établi » (Poisblaud et al., 2002). Sans évacuer une synchronie partielle, il envisage toutefois une possible filiation, car un motif, celui du chevron pseudoexcisé, est développé dans les deux ensembles. Ce dernier « traduirait un contact entre les deux populations, avec le passage d’un décor spécifique d’une culture à l’autre » (Poisblaud, 2003). Dans les deux faciès définis pour le Gobaad, on constate que les décors à la coquille côtoient les décors au peigne. De ce point de vue, l’usage de l’une ou l’autre de ces deux techniques peut alors difficilement être considéré comme discriminant sur le plan chronologique et culturel. Pour compléter ces recherches, il sera nécessaire de comparer les productions des deux faciès du Gobaad avec les éléments recueillis ces dernières années sur les sites du Ghoubbet et plus récemment avec ceux récoltés sur d’autres sites de l’arrière-pays montagnard (chaîne du Day), où les travaux en cours permettent de localiser des habitats à céramiques présentant des similitudes avec celles des sites côtiers (Poisblaud et al., 2002). 5. Conclusion Il y a une vingtaine d’années, lorsque R. Joussaume réalisa le premier sondage sur le site d’Asa-Koma, la documentation extrêmement réduite n’autorisait pas le diagnostic des faciès céramiques anciens présents dans cette partie de la Corne de l’Afrique et encore moins leur datation relative. Après avoir réalisé prospections et sondages sur des sites d’habitat du bassin du Gobaad, dans le secteur d’As-Eyla et récolté ainsi au fil des années un riche matériel, nous pouvons aujourd’hui définir au moins deux grands styles céramiques.

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Le style d’Asa-Koma est daté de la charnière IIIe–IIe millénaire avant J.-C. Il constitue le seul repère chronologique précis dont on dispose aujourd’hui pour dater un des complexes culturels néolithiques du Sud de la République de Djibouti. On peut sans difficulté utiliser ici le terme de Néolithique non pas à cause de la présence de céramique, mais parce que le gisement d’AsaKoma apporte la preuve de l’existence d’un élevage bovin autour de 2000 ans avant J.-C. Cette présence du bœuf domestique à Asa-Koma, dans un contexte économique dominé par la pêche et la chasse, fournit par ailleurs une indication précieuse sur les débuts du pastoralisme dans la Corne de l’Afrique et fait de cet établissement un site de référence (Guérin et Faure, 1996 ; Van Neer et Lesur, 2004). La fouille très récente du site de Wakrita permettra de conforter la caractérisation du style d’Asa-Koma, car l’abondante série céramique qu’il a fournie appartient incontestablement au même complexe. Dans le Gobaad, alors que le style d’Asa-Koma est bien présent, on ignore encore quelle production céramique lui succède. On observe seulement que des poteries modelées à col bien marqué, lèvre crénelée et languettes de préhension perforées, de pâte et de traitement de surface différents du style d’Asa-Koma se rencontrent assez fréquemment sur divers sites de la région, comme celui de Barogali ancien village ou celui de Doumali (Fig. 1). La chronologie de ces styles postérieurs au début du IIe millénaire et antérieurs à la disparition de l’artisanat de la poterie dans cette région que l’on peut situer après le XVIe siècle de notre ère, reste à faire. Il n’existe en effet aucune tradition potière chez les Afar et les Somali, populations d’éleveurs de chameaux, de bovins et de petit bétail, animaux domestiques désignés ici selon leur rang en terme de valeur sociale. Rappelons seulement que ces populations, avant la colonisation qui les a contraintes peu à peu à se sédentariser, étaient essentiellement nomades. Le style d’Hara-Idé 2, que nous pensons être plus ancien, n’a pas encore pu bénéficier d’une datation isotopique. Pour ce qui concerne le moment de l’apparition de la céramique dans cette zone géographique, nous savons cependant, sur la base de l’étude du site voisin d’Ali-Daba 1 (locus 2, 3 et 13), que des populations occupant ces lieux au début du IVe millénaire et pratiquant des rites funéraires complexes (dépôts d’ossements humains et animaux brûlés entremêlés) ne possédaient pas de poterie (Duday et al., 2004). Nous ne disposons donc que d’une indication sur le terminus post quem fourni par la datation du site d’Ali-Daba 12, soit 3940–3850 cal B.C. Ainsi, c’est dans une plage temporelle encore très large que nous sommes pour le moment contraints de placer le style d’Hara-Ide 2. Il faut espérer que les découvertes à venir dans cette région permettront d’affiner ce premier tableau chronoculturel. Reste également à multiplier les points d’ancrage chronologiques et géographiques pour pouvoir rattacher ces styles céramiques à des complexes culturels plus vastes, tout en considérant le statut économique et social et les modes de subsistance des populations habitants ces établissements. Références Amblard, S., Quéchon, G., 1994. L’agriculture saharienne. In: Aumassip, G., Ferhat, N., Heddouche, A. (Eds.), Milieux, hommes et techniques du Sahara préhistorique : problèmes actuels. L’Harmattan, Paris, pp. 161–170. Ambrose, S.H., 1984. The introduction of Pastoral Adaptations to the Highlands of East Africa. In: Clarck, J.D., Brandt, S.A. (Eds.), From Hunters to Farmers: The Causes and Consequences of Food Production in Africa. University of California Press, Berkeley, pp. 212–240. Bower, J., 1991. The pastoral neolithic of East-Africa. Journal of World Prehistory 5, 49–81. Brandt, S.A., 1980. Investigation of late Stone Age occurrences at Lake Besaka, Ethiopia. In: Leakey, R.E., Ogot, B.A. (Eds.), Proceedings of the Eight Panafrican Congress of Prehistory and Quaternary Studies, Nairobi, pp. 239–243. Caneva, I., 1983. Wavy line decoration from Saggai I: an essay of classification. Origini 12, 155–190.

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