Disponible en ligne sur
ScienceDirect www.sciencedirect.com Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S135–S147
18es Journées nationales d’infectiologie
Posters : infections à VIH
VIH-01
Syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire révélant/aggravant une leucoencéphalopathie multifocale progressive chez les patients infectés par le VIH : étude rétrospective monocentrique et revue de la littérature de 46 cas A. Fournier 1 , G. Martin-Blondel 2 , E. Lechapt-Zalcman 1 , J. Dina 1 , A. Kazemi 3 , R. Verdon 1 , A. de la Blanchardiére 1 1 CHU de Caen, Caen, France 2 CHU de Toulouse, Toulouse, France 3 CHU de Lille, Lille, France Introduction Avec l’avènement des HAART, le mode de présentation de la leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) chez les patients vivant avec le VIH s’est modifié avec la diminution de l’incidence de la LEMP et l’apparition de syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire (IRIS) révélant ou aggravant la LEMP. Le diagnostic différentiel entre LEMP d’aggravation progressive et LEMP-IRIS est complexe, gênant dans la littérature l’appréciation des caractéristiques de la maladie et de l’impact des corticoïdes. Matériels et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique et une revue de la littérature des cas d’IRIS-LEMP prouvés survenus chez des adultes vivant avec le VIH. Pour chaque cas, nous avons analysé la présentation clinique et radiologique, le délai d’apparition, les données immunovirologiques à l’institution de l’HAART et au diagnostic de l’IRIS-LEMP, les données du LCR et des biopsies cérébrales, les traitements rec¸us et l’évolution à 24 mois. Résultats Deux cas d’IRIS-LEMP documentés sont survenus dans notre CHU depuis 1996 et 44 cas prouvés ont été publiés depuis le premier cas rapporté en 1998, dont 21 IRIS-LEMP révélateurs et 25 paradoxaux. Les patients étaient en majorité des hommes (sex-ratio 4/1) d’âge médian 40,5 ans (intervalle 12–66). Le délai médian entre l’initiation de l’HAART et l’IRIS-LEMP était de 38 jours (18–120). La présentation clinique mettait en évidence 27 (69 %) déficits moteurs, 14 (36 %) troubles de la parole, 13 (33 %) troubles cognitifs, 11 (28 %) ataxies cérébelleuses et 9 (23 %) troubles visuels. Le nombre médian de LTCD4 avant l’HAART et au début de l’IRIS-LEMP était respectivement de 45/mm3 (0–301) et de 101/mm3 (20–610). L’IRM cérébrale montrait des zones hyperintenses en T2 et en FLAIR dans 35 cas (76 %) et une prise de contraste dans 40 cas (87 %). La PCR pour le virus JC dans le LCR était positive dans seulement 32 cas sur 38 (84 %), mais la biopsie cérébrale permettait le diagnostic virologique de LEMP dans 19 cas sur 21 (90 %). Une aggravation clinique avec décès liée à l’IRIS-LEMP a été observée dans 12 cas sur 43 (28 %). Un corticoïde a été prescrit dans 29 cas sur 46 (63 %), sans bénéfice statistiquement significatif sur l’évolution clinique. Conclusion Le diagnostic d’IRIS-LEMP devrait être envisagé chez un patient vivant avec le VIH présentant une aggravation neurologique après l’initiation ou la reprise d’un HAART, quel que soit le nombre de CD4. Si la PCR JC est
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négative dans le LCR, une biopsie cérébrale doit être discutée. Les données actuelles ne permettent pas de recommander le recours aux corticoïdes hors situation critique. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.326 VIH-02
Prévalence et facteurs associés à l’anémie chez les adultes infectés par le VIH à l’initiation du traitement antirétroviral C.A. Attinsounon 1 , C.A. Dovonou 2 , C.A. Alassani 2 , M. Gomina 2 , K.A. Agbodandé 3 , F.A. Wanvoegbe 3 , R. Bokpè 2 , R. Ahanhanzo-Glèlè 2 , A. Azon-Kouanou 3 , D.M. Zannou 3 1 CHRU de Nancy, Nancy, France 2 CHUD de Parakou, Parakou, Bénin 3 CNHU de Cotonou, Cotonou, Bénin Introduction/objectif Déterminer la prévalence et identifier les facteurs associés à l’anémie chez les adultes infectés par le VIH à l’initiation du traitement antirétroviral. Matériels et méthodes Il s’agissait d’une étude transversale descriptive à visée analytique avec collecte prospective des données réalisée entre le 2 mai et le 31 octobre 2016. Tous les patients nouvellement dépistés VIH positif, ont été recrutés de fac¸on systématique et exhaustive sur trois principaux sites de prise en charge du VIH dans le département. Un bilan pré-thérapeutique incluant une numération formule sanguine a permis d’apprécier le taux d’hémoglobine. Le dosage des réticulocytes a été fait secondairement aux patients anémiés. L’anémie était définie selon les critères de l’OMS. Les données étaient analysées à l’aide du logiciel Epi Info 7. Résultats Au total, 185 adultes récemment dépistés VIH positif ont été inclus dans cette étude. L’âge moyen était de 36,2 ± 10,9 ans et le sex-ratio de 0,6. Il s’agissait d’une infection à VIH1 dans 97,8 % des cas, dépistée sur suspicion clinique dans 82,2 %. Cent deux patients présentaient une anémie soit une prévalence de 55,1 %. On notait 46 cas d’anémie légère (45,1 %), 43 cas d’anémie modérée (42,2 %) et 13 cas d’anémie sévère (12,7 %). L’anémie était arégénérative chez 35 patients (93,1 %). Selon le type, on notait essentiellement une anémie normochrome normocytaire (34,3 %) suivie d’une anémie normochrome microcytaire (27,4 %). Les facteurs associés à l’anémie étaient : le dépistage sur suspicion clinique (p = 0,000), la maigreur (p = 0,001), une gestité supérieure à deux chez les femmes (p = 0,016), la présence d’infections opportunistes bactériennes (p = 0,016), un stade clinique avancé (stade III et IV OMS) de la maladie (p = 0,001), un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/mm3 (p = 0,000), ou compris entre 200 et 350 cellules/mm3 (p = 0,006), une thrombopénie (p = 0,019) et une lymphopénie (p = 0,033).
S136
18es Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S135–S147
Conclusion L’anémie, avec une prévalence très élevée chez les adultes infectés par le VIH, peut être dans notre contexte un véritable motif de dépistage systématique de l’infection à VIH pour l’atteinte de l’objectif 90-90-90 de l’OMS à l’horizon 2020.
VIH-04
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
T. Maitre 1 , P. Muret 2 , M. Blot 1 , A. Waldner 1 , M. Duong 1 , A. Si-Mohammed 1 , P. Chavanet 1 , S. Aho 1 , L. Piroth 1 1 CHU Fran¸ cois-Mitterrand, Dijon, France 2 CHU Jean-Minjoz, Besan¸ con, France
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.327 VIH-03
Facteurs associés à la mortalité par suicide chez les patients vivant avec le VIH : une étude cas-témoin nichée M. Hentzien 1 , A. Kaladjian 2 , P. Pugliese 3 , E. Billaud 4 , C. Allavena 4 , L. Cotte 5 , C. Duvivier 6 , M. Valantin 7 , M. Dramé 1 , F. Bani-Sadr 1 1 CHU Robert-Debré, Reims, France 2 CHU de Reims, Reims, France 3 CHU L’archet, Nice, France 4 CHU de Nantes, Nantes, France 5 CHU de Lyon, Lyon, France 6 CHU Necker, Paris, France 7 CHU Pitié-Salpêtrière, Paris, France Introduction Les patients vivant avec le VIH (PVVIH) ont un risque de suicide plus élevé que la population générale. Le suicide est la première cause de décès chez les PVVIH en succès immuno-virologique en France. L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs associés à la mortalité par suicide chez les PVVIH en France. Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude cas-témoin nichée dans une cohorte nationale franc¸aise multicentrique, à l’ère des trithérapies hautement actives (HAART), de janvier 2000 à juillet 2013. Les cas sont les PVVIH décédés de suicide. La sélection des témoins (jusque quatre témoins pour un cas) a été faite par échantillonnage de densité d’incidence, permettant l’estimation de risques relatifs. Les témoins ont été appariés sur la durée de la séropositivité VIH et le centre clinique. Les variables explicatives potentielles extraites sont les suivantes : âge, sexe, pays d’origine, niveau d’éducation, catégorie socioprofessionnelle, statut marital, statut parental, groupe de transmission du VIH, nadir de CD4, taux de CD4, stade CDC, charge virale VIH, traitement antirétroviral, co-infections VHB et/ou VHC, consommation de tabac, d’alcool, de stupéfiants, antécédent de troubles anxieux, de dépression, de trouble bipolaire, de schizophrénie ou de tentative de suicide, et usage de psychotropes (anxiolytiques, antidépresseurs, neuroleptiques, thymorégulateurs). Un retour au dossier médical a également été effectué pour optimiser l’exhaustivité des données. Une méthode d’imputation multiple a été utilisée pour la gestion des données manquantes. Un modèle de régression logistique conditionnel uni- puis multivarié a permis l’obtention de risque relatifs ajustés. Résultats Parmi 349 patients inclus, 70 étaient des cas et 279 étaient des témoins. En analyse multivariée, une toxicomanie active ou substituée (risque relatif ajusté [RRa] = 3,29, IC95 %[1,10–9,85]), une consommation d’alcool > 20 g/j ou un antécédent d’éthylisme chronique (RRa = 3,56, IC95 %[1,43–8,88]), un antécédent de syndrome dépressif (RRa = 3,76, IC95 %[1,49–9,50]), un antécédent de tentative de suicide (RRa = 5,93, IC95 %[1,58–22,24]), et l’usage de traitements psychotropes (RRa = 6,37, IC95 %[2,56–15,85]) étaient indépendamment associés au suicide réussi, alors que le fait d’avoir des enfants était un facteur protecteur (RRa = 0,23, IC95 %[0,10–0,70]). Conclusion L’identification de facteurs associés à la mortalité par suicide pourrait permettre d’identifier les PVVIH les plus susceptibles de bénéficier d’interventions visant à réduire le risque de suicide. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.328
Intérêts et limites du suivi thérapeutique pharmacologique des antirétroviraux en pratique courante
Introduction Le suivi thérapeutique pharmacologique (STP) est un des outils du suivi des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). L’objectif de cette étude est d’évaluer en pratique courante l’utilisation du STP, ainsi que les situations dans lesquelles il apporte un bénéfice thérapeutique. Matériels et méthodes Toutes les PVVIH ayant bénéficié d’au moins un STP entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012 ont été rétrospectivement incluses. Chaque fois qu’un STP a été réalisé, nous avons analysé sa conformité aux recommandations franc¸aises, les concentrations plasmatiques des molécules antirétrovirales, les modifications thérapeutiques consécutives, et l’évolution virologique 6 mois après le premier STP. Résultats Sur 571 PVVIH incluses, 248 (43,4 %) ont bénéficié d’au moins un STP de leur traitement antirétroviral. Le STP était conforme aux recommandations chez 120 patients (48 %). Les STP réalisés conformément aux recommandations mettaient plus fréquemment en évidence des concentrations en dehors de l’intervalle thérapeutique (107 [28,4 %] vs. 74 [19,6 %] p = 0,03), en particulier lorsque motivés par un échec virologique (156 [41,5 %] vs. 110 [29,2 %] p = 0,09). Au total, 56 patients (22,6 %) ont bénéficié d’une modification de leur traitement antirétroviral, consécutive au STP. Les inhibiteurs de protéase, les inhibiteurs non nucléotidiques de la transcriptase inverse et le raltégravir étaient consécutivement plus souvent modifiés lorsque la concentration plasmatique était en dehors de l’intervalle thérapeutique (p = 0,008, p = 0,05 et p = 0,02, respectivement). Au final, seuls 44 STP (11,7 %) ont mis en évidence une concentration en dehors de l’intervalle thérapeutique motivant une modification du traitement avec un contrôle virologique VIH confirmé 6 mois après. Conclusion Si le bénéfice global du STP en pratique courante peut apparaître modéré lorsqu’il est pratiqué largement, il est d’un intérêt lorsqu’il est réalisé dans le cadre défini par les recommandations. Il n’est pas, à l’échelon individuel, un outil de décision en soi, mais un outil utile lorsqu’intégré à une approche globale incluant le contexte clinique et virologique. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.329 VIH-05
Incidence et facteurs associés aux interruptions de soins médicaux dans une cohorte de patients infectés par le VIH A. Fournier 1 , K. Champenois 1 , E. Papot 1 , E. Bouvet 2 , R. Landman 2 , J. Parienti 3 , R. Verdon 3 , Y. Yazdanpanah 1 1 Université Paris Diderot, France 2 Hôpital Bichat, AP–HP, France 3 CHU de Caen, France Introduction La rétention dans le soin est cruciale pour réduire la mortalité et la morbidité des personnes vivant avec le VIH et pour atteindre l’objectif fixé par l’ONUSIDA d’ici 2020 : 90 % des personnes traités par antirétroviraux avec une charge virale indétectable. L’infection par le VIH étant devenue une maladie chronique, le défi est de faciliter et de maintenir le suivi des patients. L’objectif de notre étude était d’estimer l’incidence des interruptions de soins médicaux (ISM) et d’identifier les patients à risque d’ISM en France. Matériels et méthodes Nous avons estimé l’incidence d’ISM chez 4796 personnes infectées par le VIH suivies dans une cohorte hospitalière, entre le 1er janvier 2010 et le 31 mai 2016. Nous avons inclus les patients majeurs vus au moins deux fois dans le service entre le 1er janvier 2010 et le 31 octobre 2014. Les patients étaient considérés en ISM s’ils n’avaient eu aucun contact médical à l’intérieur ou à l’extérieur de l’hôpital pendant 18 mois ou plus, qu’ils reviennent ou non dans le système de soins après l’interruption. Pour chaque cas d’ISM,