Prise en charge des patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan : quelle place pour les inhibiteurs de la DPP-4 ?

Prise en charge des patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan : quelle place pour les inhibiteurs de la DPP-4 ?

Pour la pratique Prise en charge des patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan : quelle place pour les inhibiteurs de la DPP-4 ? Management of...

96KB Sizes 6 Downloads 132 Views

Pour la pratique

Prise en charge des patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan : quelle place pour les inhibiteurs de la DPP-4 ? Management of type 2 diabetic patients during Ramadan: What place for DPP-4 inhibitors? S. Halimi1, M. Lévy2

Résumé

1

La prévalence du diabète de type 2 est plus élevée dans le monde chez les patients issus des pays émergents, comme le Maghreb, le Moyen-Orient et l’Afrique sub-saharienne. Ces patients y sont majoritairement musulmans. La question de l’observance du jeûne du Ramadan se pose donc souvent dans ces pays, et également dans les nôtres où la proportion de ces personnes dans la population générale se situe entre 3 % et près de 10 %. De plus, depuis quelques années, et pour encore les années à venir, ce jeûne se déroule en été. Il dure donc de 16 à 18 heures, et durant des mois de très grande chaleur. Aujourd’hui, ces patients diabétiques désirent majoritairement observer ce jeûne, avec – sous insuline, ou sous insulino-sécréteurs (sulfonylurées, glinides) – un risque pour leur santé, principalement celui de présenter des hypoglycémies, dont certaines peuvent être sévères. Nous rapportons ici le bénéfice que peuvent offrir chez ces patients l’utilisation des inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase IV (DPP-4) qui, en bithérapie avec la metformine, offrent un meilleur rapport bénéfice/risque, à contrôle métabolique équivalent, comparés aux sulfonylurées ou au répaglinide. Dans cette classe, la sitagliptine, et plus encore la vildagliptine, ont apporté de nombreuses études pour faire préférer cette classe thérapeutique, à chaque fois que le système de santé le permet. Néanmoins, il convient, quels que soient les choix thérapeutiques, de faire en sorte d’anticiper ce jeûne, de mettre en place des approches éducatives ciblées, d’autant plus que ces populations présentent des caractéristiques à plus haut risque d’inobservance, ou d’accidents iatrogènes (surtout avec certaines sulfonylurées ou glinides).

Clinique d’endocrinologie-diabète-nutrition, CHU de Grenoble ; Université Joseph Fourier, Grenoble. 2 Service de diabétologie-endocrinologie, Hôpital Max Fourestier, Nanterre.

Mots-clés : Diabète de type 2 – jeûne – Ramadan – hypoglycémies – sulfonylurées – glinides – inhibiteurs de la DPP-4 – sitagliptine – vildagliptine.

Summary

Correspondance Serge Halimi Clinique d’endocrinologie-diabète-nutrition Pavillon les Écrins CHU de Grenoble 38043 Grenoble cedex [email protected] © 2014 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés.

The prevalence of type 2 diabetes is higher among patients from emerging countries such as North Africa, the Middle East and sub-Saharan Africa, regions of the world with large Muslim populations. The question of the observance of Ramadan for diabetic patients often arises in these countries as in ours, where the proportion of Muslims in the general population is between 3% and nearly 10%. Today the majority of these Muslim diabetic patients elect to fast during the month of Ramadan. Moreover, in recent years and for the years to come, this fast takes place in the summer, where it can last up to 16-18 hours, and occurs during the months of extreme heat. For patients treated with insulin or insulin-secreting agents (sulfonylureas or repaglinide alone, or combined to metformin) there is a health risk, primarily of hypoglycemia, sometimes severe. In this review we illustrate the benefit that the use of DPP-4 inhibitors can provide to these patients in combination with metformin, offering the best risk-benefit ratio with equivalent metabolic control compared with sulfonylureas or glinides. In this

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2014 - Vol. 8 - N°3

299

300

Pour la pratique

class, sitagliptin, and mostly vildagliptin, brought the studies/data to favor this therapeutic class, whenever the health care system allows. Nevertheless, regardless of the treatment choices, one must ensure to prepare for the fast, by implementing general and targeted therapeutic education approaches, which are even more important for these populations at higher risk of noncompliance or iatrogenic accidents essentially with some sulfonylureas or glinides. Key-words: Type 2 diabetes – fasting – Ramadan – hypoglycemia – sulfonylureas – glinides – DPP-4 inhibitors – sitagliptin – vildagliptin.

Introduction En France, environ 3,5 millions de personnes sont porteuses d’un diabète, dont plus de 90 % sont de type 2 (DT2), soit plus de 3 millions d’individus. Parmi eux, 5 à 10 % sont de confession musulmane, et beaucoup sont observants du jeûne rituel du Ramadan. Cette situation, déjà ancrée dans la réalité en Europe, est bien plus fréquente encore en Afrique du nord, en Afrique sub-saharienne, au Moyen-Orient, au Pakistan, en Inde, en Indonésie ou en Malaisie. Gérer le jeûne du Ramadan est donc une question récurrente et délicate pour le patient, comme pour les soignants. Cette difficulté peut-elle être réduite par l’usage des nouveaux antidiabétiques oraux (ADO) de la classe des incrétines, les inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase IV (DPP-4) ? Telle est la question que nous abordons ici.

Les inhibiteurs de la DPP-4 : état actuel de la question La classe thérapeutique des inhibiteurs de la DPP-4 est, parmi les ADO, celle qui offre aujourd’hui, pour traiter le DT2, en particulier en bithérapie avec la metformine, le meilleur rapport efficacité glycémique/effets indésirables, si l’on considère le très faible risque hypoglycémique, l’absence de tout risque d’hypoglycémies sévères et la neutralité pondérale [1]. Le débat autour de leurs effets indésirables graves, comme le risque de pancréatites aigues ou de cancer du pancréas, est actuellement apaisé, comme en témoignent l’ensemble des positions prises par les grandes institutions (Food and Drug

Administration [FDA] aux États-Unis, European Medicine Agency [EMA] pour l’Europe, Haute Autorité de Santé [HAS] et Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé [Ansm] en France), tout en attendant les résultats des nombreuses études en cours, en particulier chez les sujets jugés à plus haut risque de pancréatite [2, 3]. Celles-ci sont sans nul doute les plus poussées en terme de sécurité d’emploi que les « thérapeutiques du diabète » ont connu depuis l’origine des ADO ou des antidiabétiques injectables [4]. Dans ce contexte, confirmant l’argumentaire de la prise de position conjointe des experts de l’American Diabetes Association (ADA) et de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) [5], la recommandation HAS/Ansm a rappelé que le choix des objectifs, comme des outils thérapeutiques, doit être individualisé. Il s’agit de choisir la juste cible glycémique et le traitement exposant au moindre risque iatrogène, mettant l’accent principalement sur les hypoglycémies [6]. Les sujets diabétiques âgés et/ou insuffisants rénaux sont, indéniablement, ceux chez lesquels le risque hypoglycémique et ses possibles conséquences en terme de morbi-mortalité représentent une réelle préoccupation [7]. C’est chez ces patients que l’usage de bithérapies (i.e. l’ajout d’un nouvel antidiabétique à la metformine) efficaces et à risque hypoglycémique très faible ou nul, légitime particulièrement l’usage des inhibiteurs de la DPP-4. Des données solides existent, en particulier avec la vildagliptine, chez les personnes DT2 âgées de 70-75 ans et plus [8], et d’autres avec la vildagliptine [9] et la sitagliptine chez les patients DT2 insuffisants rénaux [10]. En dehors de ces populations fragiles, il existe des

situations augmentant le risque hypoglycémique, et pour lesquelles ces bithérapies metformine + inhibiteurs de la DPP-4 offrent un rapport efficacité/ sécurité très favorable. Par exemple, comme indiqué dans la recommandation HAS/Ansm, lorsqu’on vise une HbA1c < 7 % ou ≤ 6.5 % [6]. Ce sont, en particulier, des sujets ayant un DT2 récent et une longue espérance de vie, afin de les protéger à long terme des complications de microangiopathie [11]. L’autre situation est celle du jeûne religieux prolongé, donc, pour l’essentiel, le Ramadan. Cette situation concerne de plus en plus la pratique médicale en Europe, et donc en France, et, bien plus encore, dans d’autres pays, comme ceux très proches, les pays du Maghreb, voire plus éloigné, d’Afrique sub-saharienne. Ceci est d’autant plus vrai que nombre de ces diabétiques font de fréquents allers et retours entre les pays, y compris durant ce mois de jeûne. L’intérêt des inhibiteurs de la DPP-4 chez les patients DT2, qui commencent à bénéficier d’une solide évaluation durant le jeûne du Ramadan, nous a donc semblé mériter une mise au point.

Le Ramadan concerne beaucoup de diabétiques « partout » dans le monde Aujourd’hui, l’Islam compte près de deux milliards de fidèles dans le monde [12]. Il se trouve, de plus, que les pays d’Asie, du sous-continent Indien, du ProcheOrient et du Moyen-Orient, du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne, sont ceux parmi les plus touchés par le DT2 [13]. À cela des raisons culturelles originelles, standards sociétaux, à quoi s’ajoutent une transition nutritionnelle très rapide, ainsi qu’une brutale et forte urbanisation, donc sédentarisation, le tout surexposant à ce « risque métabolique ». Sont également discutées des prédispositions ethniques et, plus encore, les possibles conséquences d’antécédents de sousnutrition récente, via des phénomènes mettant en jeu la programmation fœtale par des mécanismes épigénétiques. Le tout a fait parler du DT2 comme de « la » principale « maladie non transmissible » épidémique mondiale [13]. En 2010, les

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2014 - Vol. 8 - N°3

Prise en charge des patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan : quelle place pour les inhibiteurs de la DPP-4 ?

musulmans représentaient en Europe de 3 à 8 % de la population selon les pays, et en France, au minimum 5 à 6 % de la population. Ces personnes étant donc plus souvent issues de populations, d’ethnies, plus à risque de diabète que la population d’origine européenne, la problématique du Ramadan chez le diabétique est - et sera de plus en plus souvent - abordée lors de nos consultations. Pendant de nombreuses années, l’observance ou non du Ramadan était débattue avec les patients diabétiques musulmans. On pouvait s’aider de l’avis des hommes de religion pour rappeler que cette obligation n’incite aucunement à prendre des risques pour la santé [14]. Aujourd’hui, la discussion n’est plus tant « observer ou pas » ce jeûne, mais «  comment gérer le jeûne  », puisque l’immense majorité de ces diabétiques, surtout de type 2, ont de toutes façons décidé de le faire [15]. La période de jeûne du Ramadan dure 1 mois, en 2014 de fin juin à fin juillet. L’interdit de boire et manger va du lever au coucher du soleil. Le mois du Ramadan varie dans le calendrier. Depuis plusieurs années, il se situe en été, avec une durée du jeûne atteignant 16 à 18 heures, et en période de grandes chaleurs en Europe, qui plus est dans de nombreux pays à très forte population musulmane.

Les risques encourus durant le jeûne du Ramadan chez les diabétiques Chez les patients ayant un diabète de type 1 (DT1), la plupart des diabétologues et des Imams recommandent de ne pas observer ce mois de jeûne. Certes, la parfaite maîtrise de l’insulinothérapie fonctionnelle, avec ou sans pompe à insuline, rend plus faisable la gestion de cette situation, avec un moindre risque. Néanmoins, le principe de précaution voudrait de ne pas observer ce rituel pour les patients DT1 et de type 2 insulino-traités [15]. La grossesse, surtout chez une femme diabétique ou en cas de diabète gestationnel, est une contreindication formelle absolue, en raison des risques encourus, hypoglycémies et hypotrophie fœtale. Le risque spécifique

auquel expose ce jeûne chez les diabétiques est celui des hypoglycémies sous insuline ou sous sulfonylurées (ou sous répaglinide) [15-17]. Par ailleurs, le mode alimentaire particulier, rupture du jeûne (Ftir) par des aliments très sucrés, suivi d’un repas plus riche et, enfin, une autre prise alimentaire avant le lever du soleil (Sahur), s’accompagne souvent d’un déséquilibre glycémique durant et après cette période. La non-observance du jeûne peut aussi conduire au même déséquilibre, du fait de la participation du diabétique au rythme de vie des autres membres de la famille, repas, horaires, manque de sommeil. Enfin, toute personne, surtout fragile, est exposée à un risque de thrombose et de déshydratation exacerbé du fait des températures élevées. Afin de limiter l’ensemble de ces risques, les recommandations insistent sur l’importance d’une préparation spécifique pré-Ramadan [12, 15-19] et le bénéfice de tels programmes a été évalué au Royaume-Uni [20]. En ce qui concerne la prise en charge du diabète, nous nous limiterons ici aux études concernant les patients DT2 sous ADO, et en particulier les insulinosécréteurs oraux : sulfonylurées et/ou glinides versus inhibiteurs de la DPP-4.

Quel risque hypoglycémique sous sulfamides hypoglycémiants durant le Ramadan ? • L’étude internationale Epidemiology of diabetes and Ramadan 1422/2001 (EPIDIAR), publiée en 2001, menée chez plus de 12 000 diabétiques, a rapporté que 43 % des patients DT1 et 71 % des patients DT2 observaient ce jeûne [21]. Aujourd’hui, on constate que la volonté d’observance est encore plus grande. Dans cette étude, seule la fréquence des hypoglycémies les plus sévères, uniquement celles ayant conduit à une hospitalisation, avait été colligée. Chez les patients DT2, il n’avait pas été – malheureusement  – distingué parmi les causes, les hypoglycémies secondaires aux sulfamides hypoglycémiants (SH) de celles liées à l’insulinothérapie. Leur fréquence globale est passée durant le jeûne de 0,4 à 3,0 hypoglycémies par

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2014 - Vol. 8 - N°3

mois/100 patients, soit une multiplication par un facteur 7,5. • Dans une autre étude, conduite en Malaisie, les facteurs de risque d’hypoglycémie ont été précisés [22] : – avoir des antécédents d’hypoglycémies sévères ou récurrentes ; – avoir une HbA1c < 8 % ; – vivre seul ; – avoir un âge > 60 ans ; – et être traité par insuline ou sulfonylurées. • Chez des patients pakistanais ayant bénéficié de séances d’éducation préRamadan et d’une autosurveillance glycémique encadrée, la fréquence des épisodes d’hypoglycémie symptomatiques tendait à décroître entre la 1re et la 4e semaine du Ramadan [23]. • Dans une étude prospective récente menée au Pakistan, 23 % des patients DT2 ont présenté une hypoglycémie durant le Ramadan, des accidents de sévérité moyenne, dont 48 % étaient sous insuline [24]. L’incidence des hypoglycémies sous seules sulfonylurées n’a pas été précisée. Parmi les patients ayant présenté des hypoglycémies, 48 % ont interrompu le jeûne, et seulement 1 % a consulté son médecin, mais presque tous les patients (90,5 %) avaient dû modifier à plusieurs reprises les horaires de prise et les doses d’ADO [24]. • Les sulfamides ne semblent pas tous exposer au même risque hypoglycémique. Dans une étude menée dans cinq pays (Inde, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Malaisie et Israël), pour 1 378 patients DT2 sous sulfonylurées, 271 épisodes hypoglycémiques ont été enregistrés en 1 mois, soit une fréquence moyenne de 19.7 %, mais avec des variations importantes selon les pays, et selon les SH utilisés [25] : – 27,6 % sous glipizide ; – 25,6 % sous glibenclamide ; – 16,8 % sous glimépiride ; – 14,0 % sous gliclazide. La fréquence moyenne des hypoglycémies sévères fut de 4 à 7 % (évènements nécessitant une assistance médicale), et 0,5 % de ces accidents ont conduit à une hospitalisation (contre 2 % dans EPIDIAR) [21, 25]. • Peu d’études ont concerné le risque hypoglycémique sous glinides, qui sont pourtant classiquement considérés

301

302

Pour la pratique

comme une alternative pour gérer les pics post-prandiaux et éviter l’insulino-sécrétion prolongée et les hypoglycémies à distance des repas. – Une petite étude [26], menée en Turquie, ayant comparé le répaglinide au glimépiride et à l’insuline glargine, n’a pas montré de différence sur le risque hypoglycémique pendant le Ramadan (14,3 %, 11,1 % et 10,0 %, respectivement) à des niveaux de contrôle glycémique équivalent pour le répaglinide et le glimépiride (HbA1c ~6,7 %), mais moins strict pour l’insuline glargine (HbA1c : 7,8 %). – Une autre petite étude, en Malaisie, n’avait pas retrouvé de différence entre les taux d’hypoglycémies rapportés pendant le Ramadan sous répaglinide et glimépiride [27]. D’une manière générale, chez les patients DT2, le moindre risque hypoglycémique sous répaglinide n’est pas retrouvé dans les méta-analyses en comparaison aux SH [1, 28].

Études comparant sulfamides hypoglycémiants et inhibiteurs de la DPP-4 Sept études comparant les SH aux inhibiteurs de la DPP4 ont été réalisées, elles concernent la sitagliptine et la vildagliptine. Une revue complète de ces études a été récemment publiée [29]. Ces études sont résumées dans le tableau I.

Études menées avec la sitagliptine • La première des deux études qui ont évalué la sitagliptine durant le jeûne du Ramadan, a porté sur 1 066 patients atteints de DT2. Il s’agissait d’une étude multicentrique, randomisée, en ouvert, conduite dans six pays du Moyen-Orient (Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Arabie Saoudite, et les Émirats Arabes Unis), comparant en bithérapie avec la metformine (92 % d’entre eux), la sitagliptine à trois différents SH [30]. Ces trois SH étaient représentés à parts égales. La proportion de patients qui ont enregistré un ou plusieurs épisodes hypoglycémiques symptomatiques pendant le Ramadan était globalement plus

faible dans le groupe sitagliptine (6,7 % ; 128 événements chez 34 patients) que dans le groupe SH (13,2 % ; 195 événements chez 68 patients), soit un risque/ ratio de 0,51 ([intervalle de confiance à 95 %, IC 95 %, 0,34 à 0,75] ; p < 0,001). La différence s’explique par un taux plus élevé d’hypoglycémies rapportées avec le glibenclamide (19,7 %) et le glimépiride (12,4 %), tandis que l’incidence avec le gliclazide (6,6 %) était similaire à celle observée avec la sitagliptine (6,7  %). Ici, comme dans d’autres études, l’incidence des hypoglycémies symptomatiques sous SH variait considérablement selon les pays (de 0,5 % en Arabie Saoudite, à 26,2 % en Israël du fait d’un contrôle glycémique plus strict). • Une autre étude a été menée en Inde et en Malaisie [31]. Elle a comparé, chez 828 patients DT2, avec HbA1c moyenne de départ à 8,0  %, ceux randomisés sous sitagliptine (n = 421) à ceux maintenus sous SH (n = 427). Comme dans l’étude précédente, moins de patients dans le groupe sitagliptine (3,8 %, de 1,9 à 4,0 % selon le pays ; 22 événements chez 16 patients) ont présenté au moins un épisode d’hypoglycémie symptomatique pendant le Ramadan par rapport au groupe SH (7,3  %  ; 63 événements chez 31 patients), soit

un risque/ratio de 0,52 ([IC 95 %, 0,29 à 0,94] ; p = 0,028) et avec une réduction de 70 % des hypoglycémies sévères sous sitagliptine. Les résultats varient, là encore, entre SH : événements symptomatiques chez 9,1 % des sujets sous glimépiride, 5,2 % sous glibenclamide, et seulement de 1,8 % dans le groupe sous gliclazide, mais qui ne concernait que 13 % des patients sous SH. Toutefois, dans cette étude, les malaises étiquetés « hypoglycémies » n’avaient pas été systématiquement confirmés par une glycémie capillaire, et ceci pourrait surestimer la fréquence des évènements.

Études menées avec la vildagliptine Plus nombreuses sont les études menées avec la vildagliptine. • Deux études, d’effectif assez modestes, ont d’abord été menées au Royaume-Uni, dans la banlieue nord de Londres. – La première concernait des patients indo-pakistanais, et comparait la vildagliptine au gliclazide, en ajout à la metformine [32]. Le nombre de patients ayant présenté des événements hypoglycémiques confirmés (glycémie ≤  3,5  mmol/l avec ou sans symptômes) était nettement plus faible

Les points essentiels • Le diabète de type 2 touche beaucoup de personnes de confession musulmane partout dans le monde, et aussi en Europe. • Les diabétiques musulmans souhaitent aujourd’hui observer le jeûne du Ramadan, cette situation se présente donc très souvent dans notre pratique. • Leur principal risque est de présenter des hypoglycémies sous insuline, ou sous sulfonylurées ou répaglinide. • Sous antidiabétiques oraux, ce risque est considérablement réduit en fréquence par le recours à des bithérapies metformine + inhibiteurs de la DPP-4 versus metformine + sulfonylurées (ou + répaglinide). • Des données solides démontrent ce bénéfice, le plus grand nombre d’études ayant été conduites avec la vildagliptine. • Le risque d’hypoglycémies sévères est quasi-inexistant sous inhibiteurs de la DPP-4. • Ainsi, lorsqu’on en dispose et s’ils sont indiqués, les inhibiteurs de la DPP-4 offrent une sécurité d’emploi qui rassure le patient et son entourage, tout comme les soignants. • Quel que soit le traitement prescrit, une préparation éducative au Ramadan, une surveillance durant et après le jeûne s’imposent, en particulier sous sulfonylurées (certaines étant plus à risque) ou sous glinide, et surtout en cas de retour temporaire au pays d’origine.

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2014 - Vol. 8 - N°3

Prise en charge des patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan : quelle place pour les inhibiteurs de la DPP-4 ?

Tableau I. Études menées avec les inhibiteurs de la DPP-4 chez les patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan.

Référence

Dessin de l’étude

Pays

Nombre de patients inclus dans l’analyse

Évènements hypoglycémiques symptomatiques*

HbA1c moyenne de départ (B : Basal) Changement préà post-Ramadan

Sitagliptine - Étude randomisée, ouverte, pragmatique. Al Sifri et al, - Patients traités avec SH ± Met avant 2011 [30] l’étude ; ont reçu : soit Sita ± Met, soit sont resté sous SH ± Met durant l’étude.

Aravind et al, 2012 [31]

Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Arabie Saoudite, EAU

1 021

- Étude randomisée, ouverte, pragmatique. - Patients sous SH ± Met ; ont reçu : soit Sita ± Met, soit sont resté sous SH ± Met durant l’étude.

Inde, Malaisie

848

Sita : 6,7 % SH : 13,2 % – gliclazide : 6,6 % – glimépiride : 12,4 % – glibenclamide : 19,7 %

Sita : 3,8 % SH : 7,3 % – gliclazide : 1,8 % – glibenclamide : 5,2 % – glimépiride : 9,1 %

B : 7,5 % NA

BL : 8,0 % NA

Vildagliptine

Devendra et al, 2009 [32]

Hassanein et al, 2011 [33] Hanif et al, 2013 [34]

- Étude non randomisée, ouverte, observationnelle. - Patients traités avec Met/Vilda ou Met/gliclazide en « add-on » avant inclusion dans l’étude.

Royaume-Uni (originaire du Moyen-Orient, Pakistan, et autres pays)

BL : 9,0 % 52

Vilda : 7,7 % Gliclazide : 61,5 %

59

Vilda : 0,0 % Gliclazide : 41,7 %

198

Vilda : 7,5 % SH : 17,9 %

- Étude non randomisée, ouverte, observationnelle. - Patients traités avec Met/Vilda ou Met/gliclazide en « add-on » avant inclusion dans l’étude, poursuivi durant l’étude.

Royaume-Uni (originaire du sud-asiatique)

BL : 7,4 %

- Étude non randomisée, ouverte, observationnelle. Halimi et al, - Patients traités avec Met/Vilda ou 2013 [35] Met/SH ou glinide en « add-on » avant inclusion dans l’étude, poursuivi durant l’étude.

Al Arouj et al, 2013 [36]

France (originaire du Maghreb)

Bangladesh, Égypte, Inde, Indonésie, Koweït, Liban, Oman, - Patients traités avec Met/Vilda ou Arabie Saoudite, Met/SH en « add-on » avant inclusion EAU, Pakistan dans l’étude, poursuivi durant l’étude. - Étude non randomisée, ouverte, observationnelle.

- Patients traités avec Met/Vilda ou Met/SH en « add-on » avant inclusion dans l’étude, poursuivi durant l’étude.

Vilda : –0,4 % Gliclazide : +0,1 %

BL : 7,2 %

1 315

Vilda : 5,4 % SH : 19,8 % – glipizide : 12,5 % – glimépiride : 17,9 % – gliclazide : 19,2 % – glibenclamide : 31,8 %

- Étude non randomisée, ouverte, observationnelle. Shete et al, 2013 [37]

Vilda : -1,3 % (add-on) Gliclazide : -1,2 % (add-on)

Vilda : 0,0 % SH : 0,0 %

BL : 7,4 % Vilda : -0,2 % SH : +0,0 %

BL : 8,7 % Inde

97

Vilda : 0,0 % SH : 4,8 %

Vilda : -0,4 % SH : +0,0 %

* Symptômes avec ou sans confirmation glycémique [Halimi et al, 2013 ; réf. 35] : hypoglycémies documentées comme évènements indésirables (EI). BL : valeur de base (baseline) ; Met : metformine ; NA : non mesuré ; Sita : sitagliptine ; SH : sulfonylurée ; EAU : Émirats Arabes Unis ; Vilda : vildagliptine. Add-on : signifie ajouté à (ici, à la metformine).

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2014 - Vol. 8 - N°3

303

304

Pour la pratique

sous vildagliptine (7,7 % ; deux patients ayant eu deux événements) que sous gliclazide (61,5 % ; 16 patients ayant présenté 24 événements ; p < 0,001). Aucun épisode hypoglycémique grave n’a été signalé dans le groupe vildagliptine versus un dans le groupe gliclazide. Dans les deux groupes, l’HbA1c a diminué après le mois de jeûne, de -1,2 %, sans variation pondérale. – La deuxième étude conduite au Royaume-Uni, Vildagliptin Experience Compared To gliclazide Observed during Ramadan (VECTOR), vildagliptine versus gliclazide, était observationnelle et non randomisée, prospective ouverte [33]. Pendant le Ramadan, aucun des patients de la cohorte vildagliptine n’a rapporté d’événement hypoglycémique (symptômes rapportés et/ou glycémie à 3,9 mmol/l [0,70 g/l]), comparativement à 41,7 % des patients (34 événements chez 15 patients ; p = 0,0002) sous gliclazide, dont un cas sévère (nécessité d’aide d’un tiers). Dans le sous-groupe de patients ayant à la fois une mesure pré- et post-Ramadan, l’HbA1c a diminué, passant, en moyenne, de 7,7 à 7,2  % dans le groupe vildagliptine (n = 20), et a légèrement augmenté (de 7,2 à 7,3 %) dans le groupe SH (n = 32) (p = 0,0262), sans variation de poids [34]. L’observance du traitement fut plus régulière sous vildagliptine (0,2 % d’oublis) que sous SH (10,4 %) [26]. • Deux autres études ont été conduites dans des populations musulmanes différentes : Vildagliptin Experience during Ramadan in patients with DIabetes (VERDI) en France [35], et VildagliptIn expeRience compared wiTh sulphonylUreas obsErved during Ramadan (VIRTUE) en Asie/Moyen-Orient [36]. – Dans VERDI, étude multicentrique prospective, observationnelle, non randomisée, menée en France, 218 patients DT2 en bithérapie orale stable depuis au moins 3 mois avant le Ramadan, soit sous metformine +  vildagliptine (n = 115), soit sous metformine + SH (ou glinide) (n = 83), ont été suivis. Une adaptation des traitements pour le Ramadan (doses, nombre et horaires des prises) a été faite chez plus de 60  % des patients sous SH/glinide +  metformine, et chez 18  % de ceux sous vildagliptine + metformine [35]. La

fréquence des malaises « suggérant » des hypoglycémies a été relativement élevée dans les deux cohortes, rapportées par 37,2 % des patients sous SH et 34,2 % de ceux sous vildagliptine. Cela fut rattaché à une durée très prolongée de jeûne (> 18 heures) durant les fortes chaleurs de l’été 2012, et à des malaises non nécessairement exclusivement liés à une hypoglycémie. La fréquence des épisodes hypoglycémiques mieux documentées et plus sévères était, en revanche, toujours plus faible sous vildagliptine que sous SH  : l’incidence des événements indésirables hypoglycémiques documentés par le médecin a été de 7,5 % (vildagliptine) versus 17,9 % (SH) (p = 0,025), celle des hypoglycémies sévères de 1,7 % versus 3,9 %, et celle des épisodes sévères et/ou ayant nécessité une visite non prévue chez le médecin, de 2,6  % versus 10,4  % (p =  0,029). À noter que 15,4  % des patients sous SH versus 8,5 % de ceux sous vildagliptine ont rapporté n’avoir pas pris leur traitement ≥ 5 fois au cours du Ramadan [35]. – L’ é t u d e V I RT U E a p o r t é s u r 1 333 patients, 684 traités par la vildagliptine et 631 traités avec un SH, dans dix pays du Moyen-Orient et d’Asie [36].

Des adaptations de traitement avant et durant le Ramadan avaient été beaucoup plus souvent effectuées sous SH. Moins de patients ont rapporté des événements hypoglycémiques (symptômes rapportés par le patient et/ou de glycémie mesurée ≤ 3,9 mmol/l (0,70 g/l) avec la vildagliptine (n = 36/669 ; 5,4 %) par rapport aux SH (n = 123/621 ; 19,8 %) (p < 0,001) et, de même, pour les évènements confirmés (≤ 3,9  mmol/l)  : 2,7 % versus 12,9 %, et ce malgré une baisse de -0,24 % d’HbA1c dans le bras vildagliptine versus +0,02 % sous SH. L’incidence de toutes les hypoglycémies a été nettement plus faible sous vildagliptine (5,4 %), contre 17,9 % pour le glimépiride, 19,2 % pour le gliclazide, 31,8 % pour le glibenclamide, et 12,5 % pour le glipizide. Enfin, quatre hypoglycémies sévères ont été enregistrées sous SH, contre aucune sous vildagliptine [36]. – Ceci est également constaté dans l’étude la plus récemment parue, par Shete et al., qui constatent une baisse de l’HbA1c sous vildagliptine (-0,4 %), contre aucun bénéfice sous sulfonylurées, et ce, sans hypoglycémies dans le bras vildagliptine, contre 4,8 % dans le bras comparateur [37].

Conclusion Ces résultats suggèrent que les inhibiteurs de la DPP-4 sont, là où l’on en dispose, une bonne approche thérapeutique des patients DT2 durant le Ramadan, pour leur efficacité et leur sécurité d’emploi, du fait d’un très faible risque d’hypoglycémies iatrogènes et de l’absence d’hypoglycémies sévères. Cette sécurité est d’autant plus importante qu’il s’agit de patients âgés et/ou fragiles, et isolés. Il a été rappelé également, combien il est important de préparer à ce jeûne les patients et leur entourage afin, quel que soit le traitement, de limiter les évènements indésirables dans une population souvent difficile à bien accompagner durant cette période, y compris du fait de fréquents « retours au pays » durant le Ramadan. Sous sulfonylurées, cette préparation peut ainsi réduire sensiblement les hypoglycémies, quoique, chez certains sujets dont la prise en charge est délicate, ce risque demeure élevé. Pour les patients dont le diabète est géré sous ADO, les inhibiteurs de la DPP-4 en bithérapie avec la metformine, représentent donc une option rassurante pour le prescripteur, comme pour le patient et son entourage, quel que soit le niveau de prise en charge et de motivation. Cette alternative thérapeutique, permet aussi de renforcer l’observance, d’éviter les arrêts de traitement et, enfin, de prévenir un déséquilibre glycémique durable. Le Ramadan constitue l’une des situations où le choix des inhibiteurs de la DPP-4 est particulièrement pertinent, tout comme chez les sujets fragiles pour diverses raisons, qu’ils soient âgés et/ou insuffisants rénaux [8, 9].

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2014 - Vol. 8 - N°3

Prise en charge des patients diabétiques de type 2 durant le Ramadan : quelle place pour les inhibiteurs de la DPP-4 ?

Déclaration d’intérêt – Serge Halimi déclare avoir été rétribué comme consultant, orateur, investigateur et avoir bénéficié de prise en charge de voyages et d’hébergements pour raisons professionnelles de : AstraZeneca, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Eli Lilly, GlaxoSmithKline, Janssen, Merck-Serono, Merck Sharpe & Dohme, Novartis, Novo Nordisk, Sanofi, Takeda. – Marc Levy déclare avoir été rétribué comme consultant, orateur, investigateur et avoir bénéficié de prise en charge de voyages et d’hébergements pour raisons professionnelles de : Abbott, AstraZeneca, Becton Dickinson, BayerPharma, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Eli Lilly, GlaxoSmithKline, MerckSerono, Merck Sharpe & Dohme, Novartis, Novo Nordisk, Sanofi, Takeda.

Références [1] Phung OJ, Scholle JM, Talwar M, Coleman CI. Effect of noninsulin antidiabetic drugs added to metformin therapy on glycemic control, weight gain, and hypoglycemia in type 2 diabetes. JAMA 2010;303:1410-8. [2] http://FDA Sides With EMA on Incretin Diabetes Drugs – Medscape. www.medscape. com/viewarticle/ 808830. [3] http://ansm.sante.fr/content/ download/47421/611873/version/1/file/pi130327-Incrétinomimétique-Diabète de type2. pdf. [4] Egan AG, Blind E, Dunder K, et al. Pancreatic safety of incretin-based drugs--FDA and EMA assessment. N Engl J Med 2014;370:794-7. [5] Inzucchi SE, Bergenstal RM, Buse JB, et al; American Diabetes Association (ADA); European Association for the Study of Diabetes (EASD). Management of hyperglycemia in type 2 diabetes: a patient-centered approach: position statement of the American Diabetes Association (ADA) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Diabetes Care 2012;35:136479 [Erratum in: Diabetes Care 2013;36:490]. [6] Haute Autorité de Santé (HAS)  ; Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm). Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2. Recommandation de bonne pratique. Janvier 2013. http://www.has-sante.fr/portail/ jcms/c_1022476/fr/strategie-medicamenteusedu-controle-glycemique-du-diabete-de-type-2. [7] Kirkman MS, Briscoe VJ, Clark N, et al. Diabetes in older adults. Diabetes Care 2012;35:2650-64. [8] Schweizer A, Dejager S. Experience with vildagliptin in patients ≥75 years with type 2 diabetes and moderate or severe renal impairment. Diabetes Ther 2013;4:257-67. [9] Russo E, Penno G, Del Prato S. Managing diabetic patients with moderate or severe

renal impairment using DPP-4 inhibitors: focus on vildagliptin. Diabetes Metab Syndr Obes 2013;6:161-70. [10] Eligar VS, Bain SC. A review of sitagliptin with special emphasis on its use in moderate to severe renal impairment. Drug Des Devel Ther 2013;7:893-903. [11] Holman RR, Paul SK, Bethel MA, et al. 10-year follow-up of intensive glucose control in type 2 diabetes. N Engl J Med 2008;359:1577-89. [12] Al Arouj M, Assaad-Khalil S, Buse J, et al. Recommendations for management of diabetes during Ramadan: update 2010. Diabetes Care 2010;33:1895-902. [13] Guariguata L, Whiting DR, Hambleton I, et al. Global estimates of diabetes prevalence for 2013 and projections for 2035. Diabetes Res Clin Pract 2014;103:137-49. [14] Gaborit B, Dutour O, Ronsin O, et al. Ramadan fasting with diabetes: an interview study of inpatients’ and general practitioners’ attitudes in the South of France. Diabetes Metab 2011;37:395-402. [15] Ismail Panju Z. Patients who fast in Ramadan need better advice. BMJ 2012;345:e4754. [16] Ahmad J, Pathan MF, Jaleel MA, et al. Diabetic emergencies including hypoglycemia during Ramadan. Indian J Endocrinol Metab 2012;16:512-5. [17] Fatima J, Karoli R, Chandra A, Naqvi N. Ramadan fasting in patients with type 2 diabetes mellitus: Experience from a teaching hospital. Indian J Endocrinol Metab 2012;16:323-4. [18] Elhadd TA, Al-Amoudi AA. Recommendations for management of diabetes during Ramadan. Diabetes Care 2006;29:744-5; author reply 746. [19] Hui E, Devendra D. Diabetes and fasting during Ramadan. Diabetes Metab Res Rev 2010;26:606-10. [20] Bravis V, Hui E, Salih S, et al. Ramadan Education and Awareness in Diabetes (READ) programme for Muslims with Type 2 diabetes who fast during Ramadan. Diabet Med 2010;27:327-31. [21] Salti I, Bénard E, Detournay B, et al; EPIDIAR study group. A population-based study of diabetes and its characteristics during the fasting month of Ramadan in 13 countries: results of the epidemiology of diabetes and Ramadan 1422/2001 (EPIDIAR) study. Diabetes Care 2004;27:2306-11. [22] Loke SC, Rahim KF, Kanesvaran R, Wong TW. A prospective cohort study on the effect of various risk factors on hypoglycaemia in diabetics who fast during Ramadan. Med J Malaysia 2010;65:3-6. [23] Ahmedani MY, Haque MS, Basit A, et al. Ramadan Prospective Diabetes Study: the role of drug dosage and timing alteration, active glucose monitoring and patient education. Diabet Med 2012;29:709-15. [24] Ahmedani MY, Alvi SF, Haque MS, et al. Implementation of Ramadan-specific diabetes management recommendations: a multi-centered prospective study from Pakistan. J Diabetes Metab Disord 2014;13:37.

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2014 - Vol. 8 - N°3

[25] Aravind SR, Tayeb KA, Ismail SB, et al; 2009 Ramadan Study Group. Hypoglycaemia in sulphonylurea-treated subjects with type 2 diabetes undergoing Ramadan fasting: a fivecountry observational study. Curr Med Res Opin 2011;27:1237-42. [26] Cesur M, Corapcioglu D, Gursoy A, et al. A comparison of glycemic effects of glimepiride, repaglinide, and insulin glargine in type 2 diabetes mellitus during Ramadan fasting. Diabetes Res Clin Pract 2007;75:141-7. [27] Anwar A, Azmi KN, Hamidon BB, Khalid BA. An open label comparative study of glimepiride versus repaglinide in type 2 diabetes mellitus Muslim subjects during the month of Ramadan. Med J Malaysia 2006;61:28-35. [28] Bolen S, Feldman L, Vassy J, et al. Systematic review: comparative effectiveness and safety of oral medications for type 2 diabetes mellitus. Ann Intern Med 2007;147:386-99 [Erratum in: Ann Intern Med 2007;147:887]. [29] Schweizer A, Halimi S, Dejager S. Experience with DPP-4 inhibitors in the management of patients with type 2 diabetes fasting during Ramadan. Vasc Health Risk Manag 2014;10:15-24. [30] Al Sifri S, Basiounny A, Echtay A, et al; 2010 Ramadan Study Group. The incidence of hypoglycaemia in Muslim patients with type 2 diabetes treated with sitagliptin or a sulphonylurea during Ramadan: a randomised trial. Int J Clin Pract 2011;65:1132-40. [31] Aravind SR, Ismail SB, Balamurugan R, et al. Hypoglycemia in patients with type 2 diabetes from India and Malaysia treated with sitagliptin or a sulfonylurea during Ramadan: a randomized, pragmatic study. Curr Med Res Opin 2012;28:1289-96. [32] Devendra D, Gohel B, Bravis V, et al. Vildagliptin therapy and hypoglycaemia in Muslim type 2 diabetes patients during Ramadan. Int J Clin Pract 2009;63:1446-50. [33] Hassanein M, Hanif W, Malik W, et al. Comparison of the dipeptidyl peptidase-4 inhibitor vildagliptin and the sulphonylurea gliclazide in combination with metformin, in Muslim patients with type 2 diabetes mellitus fasting during Ramadan: results of the VECTOR study. Curr Med Res Opin 2011;27:1367-74. [34] Hanif W, Malik W, Hassanein M, et al. Treatment adherence with vildagliptin compared to sulphonylurea as add-on to metformin in Muslim patients with type 2 diabetes mellitus fasting during Ramadan. Curr Med Res Opin 2013;29:807-11. [35] Halimi S, Levy M, Huet D, et al. Experience with vildagliptin in type 2 diabetic patients fasting during Ramadan in France: insights from the VERDI study. Diabetes Ther 2013;4:385-98. [36] Al-Arouj M, Hassoun AA, Medlej R, et al. The effect of vildagliptin relative to sulphonylureas in Muslim patients with type 2 diabetes fasting during Ramadan: the VIRTUE study. Int J Clin Pract 2013;67:957-63. [37] Shete A, Shaikh A, Nayeem KJ, et al. Vildagliptin vs sulfonylurea in Indian Muslim diabetes patients fasting during Ramadan. World J Diabetes 2013;4:358-64.

305