Prise en charge du CBNPC chez les sujets âgés

Prise en charge du CBNPC chez les sujets âgés

Revue des Maladies Respiratoires Actualités (2017), 9, 299-307 ISSN 1877-1203 Revue des Maladies Respiratoires Organe Officiel de la Société de Pne...

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Revue des Maladies Respiratoires Actualités (2017), 9, 299-307 ISSN 1877-1203

Revue des

Maladies

Respiratoires Organe Officiel de la Société de Pneumologie de Langue Française

Disponible en ligne sur

Actualités

Cours du Groupe d’Oncologie thoracique de Langue Française GOLF 2017 Limoges, 18-21 septembre 2017 Numéro coordonné par Alain Vergnenègre

86913

www.sciencedirect.com www.splf.org

Septembre Vol. 9 2017



2

Prise en charge du CBNPC chez les sujets âgés Management of non-small cell lung cancer in the elderly patients

R. Corre1,*, H. Le Caer2 1Service

de Pneumologie. CHU Pontchaillou, 2 Rue Henri le Guilloux, 35000 Rennes, France 2Service de Pneumologie. CH de Saint-Brieuc, 10 Rue Marcel Proust, 22000 Saint-Brieuc, France

MOTS-CLÉS

Cancer bronchique non à petites cellules ; Traitement ; Sujet âgé ; Évaluation gériatrique standardisée

KEYWORDS

Non-small cell lung cancer; Treatment; Elderly; Comprehensive geriatric assessment



Résumé Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est une maladie majoritairement du sujet âgé, son incidence va en augmentant dans les pays occidentaux en raison du vieillissement de la population. L’objet de cet article est de synthétiser les données de la littérature disponibles pour la prise en charge des sujets âgés atteints d’un CBNPC aux différent stades : précoces, localement avancés et métastatiques. Les données publiées sur la prise en charge de ces patients vont croissantes mais demeurent moins abondantes que pour les sujets plus jeunes. Des recommandations internationales ont été émises, leur application est rendue toutefois difficile en raison de l’absence de définition consensuelle des fragilités à prendre en considération dans les décisions et adaptations de traitement que celles-ci nécessitent. Nous aborderons la place de l’oncogériatrie dans la prise en charge de ces patients. © 2017 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract Non-small-cell lung cancer (NSCLC) is a very common disease of the elderly, its incidence is expected to increase in Western countries because of the ageing of the population. The purpose of this article is to synthesize the published data available to manage elderly patients with NSCLC at various stages: early-stage, locally advanced inoperable and metastatic. Published data about the management of elderly patients with NSCLC are growing but remain less developed than in younger patients. International recommendations have been published but they are difficult to apply because of the lack of consensual definition of frailties relevant to make treatment decision and to adapt it. We also here discuss data about the use of comprehensive geriatric assessment. © 2017 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

*Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Corre).

© 2017 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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Introduction L’âge médian au diagnostic des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) est de 70 ans dans les pays occidentaux [1]. L’étude française KBP-2010-CPHG rapportait un âge moyen des patients atteints de cancer bronchique de 65,5 ans. Il s’agissait dans 85,3 % des cas de CBNPC, diagnostiqués dans 60 % des cas au stade métastatique [2]. En raison du vieillissement de la population générale, le nombre de patients âgés atteints de CBNPC devrait augmenter. Selon la définition épidémiologique, un patient est considéré comme âgé à partir de 65 ans. Le seuil le plus communément retenu dans les études cliniques est de 70 ans. La présentation clinique initiale, les délais entre l’apparition des premiers symptômes, le diagnostic et le début du traitement ne semblent pas différents entre les sujets de plus ou moins de 70 ans [3]. Toutefois, la mortalité du CBNPC continue d’augmenter chez les sujets âgés et tout particulièrement chez les femmes alors même qu’elle diminue chez les patients jeunes [4]. Plusieurs explications peuvent être avancées, tout d’abord, certains patients âgés sont sous traités. En effet, Davidoff a montré qu’au stade métastatique de nombreux patients âgés ne recevaient pas de chimiothérapie, au stade localement avancé seulement 66 % d’entre eux recevaient un traitement dont seulement 45 % une association de chimiothérapie-radiothérapie [5]. Il persiste une réticence des cliniciens à administrer un traitement anti-cancéreux aux sujets âgés principalement motivée par la crainte de survenue de surtoxicités favorisées par exemple par une dénutrition plus fréquente, des comorbidités parfois nombreuses entrainant une polymédication. Cette réticence peut d’ailleurs être partagée par le patient lui-même et son entourage. L’enquête d’Extermann a néanmoins montré la motivation des patients âgés à recevoir une chimiothérapie [6]. D’autre part, la sous-représentation des patients âgés au sein des études cliniques, la grande hétérogénéité de la population âgée en termes de comorbidités, de dépendance, de troubles cognitifs rendent plus difficile l’élaboration de recommandations solides. Les outils oncogériatriques peuvent s’avérer utiles à l’homogénéisation de sous-groupes de patients et à l’optimisation des stratégies de traitement.

Stades précoces La résection chirurgicale avec curage ganglionnaire est le traitement de référence des CBNPC de stade I, II et ne doit pas être récusée sur le simple fait de l’âge du patient. Elle peut même être envisagée chez des octogénaires sélectionnés [7-8]. Une pneumonectomie est certes associée à un risque accru de morbi-mortalité chez les sujets âgés, mais une lobectomie est tout à fait envisageable chez des patients ayant un état fonctionnel compatible [9-10]. Cette chirurgie doit être préférentiellement réalisée dans un centre chirurgical expert [11]. Bien que le curage ganglionnaire n’augmente pas la morbi-mortalité chez les sujets âgés [12], dans une étude il n’est pas associé à un gain de survie, il pourrait ne pas être réalisé selon ces auteurs [13], sa réalisation demeure toutefois conseillée. La chirurgie par vidéothoracoscopie assistée devrait être privilégiée car

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elle permet de réduire la durée d’hospitalisation et le taux de complications post-opératoires comparativement à la thoracotomie classique [14-17]. Des études rétrospectives démontrent par ailleurs que des résections atypiques peuvent dans certains cas être des alternatives intéressantes en permettant d’obtenir des survies comparables à la lobectomie et de meilleurs résultats fonctionnels [18-20]. Une étude rétrospective française menée à partir de la base de données chirurgicale Epithor a montré que chez 1969 sujets âgés ≥ 70 ans, la mortalité post-opératoire à 90 jours était plus importante que chez des sujets contrôles < 70ans appariés (4,7 % vs 2,5 %, p = 0,0002) [21]. Ceci incite à mettre en oeuvre une surveillance post-opératoire et une prise en charge socio-environnementale accrues dans cette population à risque. Chez des patients porteurs de comorbidités incompatibles avec une chirurgie ou la refusant, un traitement local par radiothérapie (RTE) est une alternative qui peut offrir une survie globale légèrement inférieure à ce que permet la chirurgie mais significativement plus longue que sans traitement [22-25]. En l’absence d’envahissement ganglionnaire et sous réserve d’une taille compatible, la radiothérapie en condition stéréotaxique est à privilégier en raison d’une efficacité qui pourrait selon certains auteurs être proche de celle de la chirurgie avec un profil de tolérance plus favorable que la RTE conventionnelle [26, 27].Les ablations par radiofréquence représentent une alternative thérapeutique à la chirurgie en particulier pour des tumeurs de petite taille [28]. La chimiothérapie adjuvante par quatre cycles d’un doublet à base de cisplatine recommandée pour les stades IIA à IIIA permet un gain de survie de 5,4 % à 5 ans selon la méta-analyse LACE qui rassemblait les données de 4584 patients [29]. Parmi ces patients sélectionnés, 20 % d’entre eux avaient plus de 65 ans et 9 % plus de 70 ans. Les Hazard ratios de décès n’étaient pas significativement différents entre les trois sous-groupes de patients < 65 ans, 65  ≤<  70  ans et ≥  70 ans. Les taux de toxicités étaient également comparables entre les groupes. Les patients les plus âgés recevaient toutefois des doses inférieures de cisplatine. Des études rétrospectives menées à partir de registres ont confirmé que la chimiothérapie adjuvante à base de cisplatine est associée à un bénéfice en survie globale chez les patients âgés sélectionnés [30-32]. Ce bénéfice n’est pas établi pour les patients ≥ 80 ans. Les patients étaient plus fréquemment traités par carboplatine que par cisplatine avec un bénéfice en survie identique et un profil de toxicité légèrement plus favorable pour le carboplatine. Ces données démontrent donc l’intérêt de la chimiothérapie adjuvante chez des sujets âgés indépendants sélectionnés, mais entre 75 et 80ans les données sont insuffisantes pour dresser des conclusions définitives et au-delà de 80 ans aucune donnée ne suggère un bénéfice.

Stades localement avancés Dans des publications issues de registres, donc sujettes à des biais de sélection, les patients recevant un traitement combiné associant chimiothérapie et radiothérapie (selon un mode combiné ou séquentiel) ont une meilleure survie

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comparativement à ceux qui reçoivent un traitement selon une seule de ces modalités, mais au prix d’une plus grande toxicité et mortalité [33-35]. Une seule étude randomisée conduite chez des patients japonais de ≥ 70 ans (96,4 % de PS 0-1) a comparé une radiothérapie (60 Gy) plus chimiothérapie concomitante à base de carboplatine (30 mg/m2/j 5 j/7 pendant 20 j) à la radiothérapie seule [36]. Il existait un bénéfice significatif en survie globale (SG) dans le bras RT/CT concomitante (22,4 vs 16,9 mois ; HR : 0,68, 95,4 % CI 0,47–0,98, P = 0,0179) au prix de davantage de toxicité hématologique de grade 3-4 et d’infections de grade 3. Une radiothérapie thoracique exclusive ou une chimio-radiothérapie séquentielle sont donc les thérapeutiques à privilégier dans les stades localement avancés chez des sujets âgés.

Stades métastatiques Avec driver oncogénique De nombreux essais de phase III ont démontré que les EGFRTKI (afatinib, erlotinib, gefitinib), chez les patients porteurs d’une mutation activatrice de l’EGFR, permettent en première ligne de traitement une augmentation très largement significative de la survie sans progression (SSP) par rapport à un doublet à base de platine [37-43]. La pratique clinique a montré que l’obtention de la réponse est le plus souvent intense et rapide. Ces études ont toutefois inclus très peu de patients âgés. L’étude BR21 a démontré que l’erlotinib dans une population non sélectionnée sur le statut mutationnel, en seconde ou troisième ligne de traitement, entrainait des rash plus sévères, davantage de fatigue, de déshydratation et globalement d’effets toxiques de grade 3 à 5 (35 % versus 18 %, p < 0,001) chez les sujets âgés de ≥ 70 ans que chez ceux de < 70 ans [44]. Il y avait également davantage d’interruption de traitement chez les patients ≥ 70 ans. Mais trois études de phase II asiatiques conduites sur des petits effectifs de patients ont démontré d’une part l’efficacité du géfitinib chez les patients ≥ 75 ans mutés EGFR (Tableau 1) et d’autre part le bon profil de tolérance [45-47]. L’utilisation d’un EGFR-TKI en première ligne de traitement est donc recommandée chez les patients âgés porteurs d’une mutation activatrice de l’EGFR, les données chez les patients âgés sont plus nombreuses pour le gefitinib et dans une moindre

mesure l’erlotinib. Il n’existe pas de données spécifiques concernant les sujets âgés traités par osimertinib en cas de progression avec mise en évidence d’une mutation T790M. Le profil de tolérance favorable de l’osimertinib n’invite pas à une restriction liée à l’âge de son utilisation. Les remaniements d’ALK concernent principalement les sujets jeunes, les âges médians des patients traités dans les études Profile 10-07 et 10-14 testant le crizotinib étaient de 51 et 52 ans respectivement [48-49]. Le crizotinib est indiqué en première ligne de traitement des patients adultes ayant un CPNPC ALK-positif et avancé. Il n’existe pas de données spécifiques concernant l’utilisation du crizotinib chez les sujets âgés. Il n’y a pas de contre-indication spécifiquement liée à l’âge à l’utilisation du crizotinib chez les patients porteurs d’un remaniement ALK conformément à l’AMM. Les mutations et délétions des sites d’épissage de l’exon 14 de MET seraient retrouvées dans 2,7 % des cancers bronchiques et semblent conférer une sensibilité intéressante aux inhibiteurs de MET tels que le crizotinib, la cabozantinib et le capmatinib. Il est intéressant de noter que dans une cohorte de 298 cas, l’âge médian était de 73 ans. Il s’agit donc plutôt d’un driver oncogénique du sujet âgé mais pour lequel il manque encore de données prospectives à même de permettre l’élaboration de recommandations [50].

Sans driver oncogénique L’étude ELVIS a montré pour la première fois qu’une chimiothérapie par vinorelbine améliorait la qualité de vie et la SG des patients PS 0-2, âgés de 70 ans et plus porteurs d’un CBNPC avancé par rapport aux seuls soins de support (survie médiane de 28 semaines dans le bras vinorelbine 30 mg/m2 J1-J8 versus 21 semaines dans le bras contrôle, p = 0,04) [51]. Seulement 5 patients ont dû interrompre leur traitement en raison de toxicités, aucun décès toxique n’a été relaté. Kudoh a comparé à travers une étude de phase III, la vinorelbine 25 mg/m2 à J1-J8 au docétaxel 60 mg/ m2 toutes les 3 semaines, ce dernier améliorait de façon significative la SSP, le taux de réponse et les symptômes reliés à la maladie sans modification significative de la SG [52]. Les effets secondaires n’étaient pas différents entre les deux bras à l’exception de la neutropénie qui était plus fréquente dans le bras docétaxel (83 % versus 69 %, p = 0,03). D’autres monothérapies par gemcitabine ou paclitaxel y compris en

Tableau 1. Études de phase 2 évaluant le géfitinib spécifiquement chez des sujets âgés porteurs de mutations activatrices de l’EGFR. Études

Âge

N

Taux de réponse globale (%)

Survie sans progression en mois (médiane)

Survie globale en mois (médiane)

Maemondo [45]

≥ 75 ans

31

74,2

12,1

33,8

Inoue [46]

≥ 75 ans et PS 2-4 ou > 80 ans et PS 1-4 ou < 70 ans et PS 3-4

30

66

6,5

17,8

Asami [47]

≥75 ans

17

59

12,9

Non atteinte

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10,0 4,9 2,8 Doublet à base de carboplatine Docetaxel Meilleurs soins de support 243 ESOGIA (bras EGS) [66]

77 (70-87)

7,5

NA

4,8 2,7 1,3

3,0

NA

0,76 (0,63-0,92) 4,6 0,86 (0,70-1 ,04) 9,6

Cisplatine + Gemcitabine ou Cisplatine + Pemetrexed vs Gemciatine ou Pemetrexed 531 MILES 3-4 [57]

75 (73-78)

0,92 (0,71-1,20) 4,7 4,4 1,18 (0,83- 1,69) 13,3 14,8 Cisplatine + docetaxel vs Docetaxel 221 Intergroup Trial JCOG0803/ WJOG4307L [56]

76 (70-87)

0,51 (0,42–0,62) 6,3 3,0 0,64 (0,52-0,78) 10,3 6,2 Carbo + pacli hebdo vs Vinorelbine ou gemcitabine 451 IFCT 05-01 [55]

77 (70-89)

0,60 (0,45- 0,81) 5,5 3,1 0,78 (0,56-1,08) 14,3 9,9 Docetaxel vs Vinorelbine 182 WTOG 9904 [52]

76 (70-86)

NA NA 0,65 (0,45-O,93) 6,4 4,8 Vinorelbine vs Meilleurs soins de support 154 ELVIS [51]

74 (70-86)

SURVIE SANS PROGRESSION (médianes en mois) HAZARD RATIO 95 % CI SURVIE GLOBALE (médianes en mois) TYPE DE CHIMIOTHERAPIE ÂGE MEDIAN (bornes) n ÉTUDES

Tableau 2. Principales études de phase III publiées évaluant une monothérapie et/ou un doublet à base de carboplatine.

administration hebdomadaire pour ce dernier ont également été testées avec des résultats intéressants lors d’études de phase II [53]. L’étude de phase III MILES a démontré clairement qu’il n’y a pas de bénéfice en survie à réaliser l’association vinorelbine-­gemcitabine plutôt que l’une de ces deux drogues en monothérapie. De plus, la toxicité était accrue dans le bras bithérapie [54]. Il n’y a donc pas d’indication à réaliser un doublet sans sel de platine chez le sujet âgé. L’étude IFCT 05-01 comparait chez 451 sujets âgés de 70 à 89 ans (âge médian 77 ans), PS 0-2, porteurs d’un CBNPC de stade IIIb ou IV : une bithérapie par 4 cycles de carboplatine (AUC 6) – paclitaxel 90 mg/m² J1-J8-J15 toutes les 4 semaines à une monothérapie par 5 cycles de gemcitabine 1 150 mg/m² J1-J8 ou de vinorelbine 30 mg/m² J1-J8 toutes les 3 semaines [55]. La seconde ligne était fixée par erlotinib 150 mg/j. Cette étude a atteint son objectif principal avec une amélioration nette de la médiane de SG de 6,2 mois dans le bras monothérapie à 10,3 mois dans le bras bithérapie (p = 0,00004), la SSP était doublée dans le bras bi-thérapie, elle passait de 3,0 à 6,3 mois (p < 106). Ce bénéfice en survie se faisait au prix d’une plus grande toxicité dans le bras bithérapie en particulier hématologique (taux de neutropénie fébrile à 9,4 % dans le bras bithérapie versus 2,7 % dans le bras monothérapie). Il était retrouvé 4,4 % de décès toxiques majoritairement dus à des sepsis associés à une neutropénie dans le bras bithérapie versus 1,3 % dans le bras monothérapie. Il est à noter que la majorité des patients inclus avaient de bons indices gériatriques : 84 % des patients avec un MMS ≥ 24, 80 % avaient un score ADL normal à 6 et surtout 75 % des patients avaient un index de Charlson ≤ 2. Une étude de phase 3 japonaise, et l’étude italienne MILES comparant une monothérapie à un doublet à base de cisplatine n’ont quant à elles pas démontré de bénéfice de survie en faveur du doublet (Tableau 2) [56,57]. L’EORTC recommande désormais l’usage d’un doublet à base de carboplatine chez les patients âgés indépendants. Pour les sujets présentant des critères de vulnérabilité, une monothérapie par gemcitbaine, vinorelbine ou taxanes représente une option valide. À propos des patients octogénaires, très peu de de données sont disponibles [58]. Concernant l’utilisation du bévacizumab, dans l’étude ECOG 4599 comparant l’association carboplatine-taxol à carboplatine-taxol-bévacizumab, le bévacizumab n’était pas associé à un bénéfice en SG dans le sous-groupe des patients de 70 ans et plus (âge médian 74 ans), bien qu’il y avait une tendance à un meilleur taux de réponse et une meilleure SSP dans le groupe bévacizumab [59]. La toxicité en particulier hématologique était plus importante dans le bras bévacizumab. Dans l’étude AVAIL, comparant cisplatinegemcitabine +/- bévacizumab, l’augmentation de la SSP était significative et comparable dans les sous-groupes des sujets jeunes et âgés sans toxicité spécifique, mais l’âge médian des patients de plus de 65 ans n’était que de 68 ans [60]. Dans l’étude de cohorte SAIL, évaluant l’utilisation du bévacizumab en association à une chimiothérapie en première ligne, 623 patients étaient âgés de ≥ 65 ans parmi les 2212 inclus. Ces sujets âgés ont présenté un taux d’effets secondaires de tous grades comparable aux sujets plus jeunes, mais un taux d’effets secondaires sévères plus élevé (45,3 vs 34,7 %) [61]. En résumé, il n’existe pas à ce jour de preuve que l’ajout

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l’absence de définition consensuelle des critères de vulnérabilité devant conduire à une adaptation des traitements, alors même que les patients âgés constituent une population hétérogène. La fragilité globale d’une personne âgée ne peut pas se résumer à son PS et à ses comorbidités [63]. Le concept d’évaluation gériatrique standardisée (EGS) a pour objectif de mieux détecter cette vulnérabilité, d’estimer la tolérance aux traitements anticancéreux et déterminer, le cas échéant les plans d’interventions nécessaires. Cela se réalise à travers une évaluation multidisciplinaire des incapacités, des troubles cognitifs, des signes de dépression, des troubles de la motricité, de dénutrition, de polymédications, des contextes environnementaux et sociaux qui peuvent interférer dans la prise en charge du patient. Balducci a tenté de rapprocher les données issues des travaux de la gériatrie des contraintes de la chimiothérapie anticancéreuse et est à l’origine d’un algorithme décisionnel permettant de définir trois types de population de sujets âgés : le groupe 1 comprend des patients indépendants sans dépendance fonctionnelle capables de recevoir un traitement standard à pleine dose, le groupe 2 des patients dépendants nécessitant une adaptation du traitement et des doses, le groupe 3 des patients dits « fragiles » relevant d’un traitement palliatif exclusif [64]. D’autres classifications ont été suggérées.

du bévacizumab à une chimiothérapie de première ligne permette d’obtenir un bénéfice en survie, par contre il entraine une toxicité plus importante que chez les sujets jeunes. Son utilisation ne peut donc pas être recommandée chez le sujet âgé. L’avènement de l’immunothérapie via les inhibiteurs de l’axe PD-1/PD-L1 constitue un véritable progrès thérapeutique. Le nivolumab et le pembrolizumab peuvent d’ores et déjà être utilisés en routine dans le traitement des patients adultes atteints d’un CBNPC localement avancé ou méta­ statique en rechute après une chimiothérapie antérieure, et le pembrolizumab a obtenu son AMM dès la première ligne en monothérapie en cas d’expression de PD-L1  ≥  50  % en immunohistochimie. Il n’existe pas de restriction d’âge à leur prescription, et leur profil de tolérance favorable les rend particulièrement intéressants. Il manque toutefois à ce jour de données publiées spécifiques chez le sujet âgé [62]. L’impact de l’immunosenescence et de l’inflammation systémique liée à l’âge sur l’efficacité et la tolérance de ces traitements n’est pas encore clairement déterminé.

Quelle place pour l’oncogériatrie ? L’une des grandes difficultés de la prise en charge du sujet âgé porteur d’un CBNPC au stade métastatique provient de

Tableau 3. Critères de classification des patients selon trois groupes : indépendants/ vulnérables/fragiles selon le score de Balducci et selon le score pratiqué dans l’étude ESOGIA. Paramètres gériatriques

Indépendants

Vulnérables

Fragiles

BALDUCCI

ESOGIA Si tous les critères réunis

BALDUCCI

ESOGIA Si un des critères en gras

BALDUCCI

ESOGIA Si un des critères en gras

Performance status

– 

0 or 1

– 

2

– 

0-2

ADL

0

0

0

0

≥1

≥1

IADL

0

0

≥1

1

– 

≥2

non

non

non

non

oui

oui

MMSE de SchultzLarsen (0-11) MMSE de Folstein (0-30)

– 

≥9

– 

Balducci : comobidités Esogia : Index de comorbidité de Charlson

Comorbidités faibles

0-1

Comorbidités modérées

2-3

Comorbidités sévères

≥4 ≥3 si >80 ans

– 

0-1

– 

2-3

– 

4-5

Syndrome gériatrique

GDS5 (0-5)

–  ≤ 23

> 23

ADL: Activities of daily living, IADL: Instrumental activities of daily living, MMSE: mini-mental state examination, GDS 5: Geriatric depression scale 5.

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Tableau 4. Outil de dépistage Oncodage G8. Items

Réponses possibles (score)

A

Le patient présente-t-il une perte d’appétit ? A-t-il mangé moins ces 3 derniers mois par manque d’appétit, problèmes digestifs, difficultés de mastication ou de déglutition ?

0 : anorexie sévère 1 : anorexie modérée 2 : pas d’anorexie

B

Perte récente de poids (< 3 mois)

0 : 1 : 2 : 3 :

C

Motricité

0 : du lit au fauteuil 1 : autonome à l’intérieur 2 : sort du domicile

E

Problèmes neuro-psychologiques

0 : démence ou dépression sévère 1 : démence ou dépression modérée 2 : pas de problème psychologique

F

Indice de masse corporelle (IMC)

0 : 1 : 2 : 3 :

H

Prend plus de 3 médicaments

0 : oui 1 : non

P

Le patient se sent-il en meilleur ou moins bonne santé que la plupart des personnes de son âge

0 : moins bonne 0,5 : ne sait pas 1 : aussi bonne 2 : meilleur

Âge

0 : > 85 1 : 80-85 2 : < 80

TOTAL

perte de poids > 3 kg ne sait pas perte de poids entre 1 et 3 kg pas de perte de poids

IMC IMC IMC IMC

< = = =

18,5 18,5 à IMC < 21 21 à IMC < 23 c 23 et > 23

0-17

Un score ≤ 14 révèle une vulnérabilité ou une fragilité gériatrique devant conduire à une consultation adaptée.

Néanmoins, l’impact réel de l’EGS reste encore débattu, Puts dans une large méta-analyse considérait en 2014 que la capacité de l’EGS à améliorer le devenir des patients restait incertaine et que de nouvelles études devaient être menées dans des populations de patients plus nombreuses et plus homogènes avant de recommander son utilisation en routine [65]. Dans cet objectif d’évaluation de l’apport de l’EGS, l’étude de phase III randomisée GFPC-GECP ESOGIA a comparé, chez 494 patients âgés de  ≥  70 ans porteurs d’un CBNPC de stade IV en première ligne de traitement, un algorithme d’attribution des chimiothérapies basé sur les critères usuels que sont le PS et l’âge (doublet à base de carboplatine si PS  ≤  1 et âge  ≤  75 ans, docetaxel si PS = 2 ou âge > 75 ans) à un algorithme expérimental [66]. Ce dernier était basé sur les résultats d’une évaluation gériatrique utilisant des critères de fragilité modifiés par rapport à ceux définis par Balducci : doublet à base de carboplatine si sujet indépendant, monothérapie par docétaxel si sujet vulnérable ou meilleurs soins de support si sujet fragile (Tableau 3). Dans le bras PS/âge et le

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bras EGS, respectivement 35,1 % and 45,7 % des patients avaient reçu un doublet à base de carboplatine, 64,9 % et 31,3 % avaient reçu du docetaxel, et 0 % et 23 % les meilleurs soins de support. L’étude est négative sur son critère principal, elle ne montre pas de différence sur le temps jusqu’à échec du traitement entre le bras PS/ âge et le bras EGS. Il n’y a pas non plus de différence en termes de SG ni de SSP entre les deux bras. Par contre, il est intéressant de noter que dans le bras EGS le taux de patients ayant présenté des évènements indésirables (EIs) de tous grades était significativement moins important (85,6 % vs 93,4 %, p = 0·015), la différence n’était pas significative pour les EIs de grade 3-4 (71,3 % vs 67,9 %, p = 0·41). Le taux d’échec du traitement dû à une toxicité était moins important dans le bras EGS que dans le bras PS/âge (4,8 % vs 11,8 %, p = 0,007). Une différence bien que non statistiquement significative persistait quand les patients ayant reçu les soins de support étaient exclus de l’analyse (11,8 %, versus 6·3 %, p = 0,06) alors même que davantage de patients étaient traités par un doublet dans le bras EGS. Enfin, il est intéressant de noter que

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Prise en charge du CBNPC chez les sujets âgés

l’EGS a permis d’isoler un sous-groupe de patients fragiles (n = 53) traités uniquement par les meilleurs soins de support dont la médiane de survie était particulièrement basse à 2,8 mois, soit nettement inférieure aux 5,2 mois des patients également traités par les meilleurs soins de support dans l’étude ELVIS [51] . L’utilisation d’un algorithme d’attribution de la chimiothérapie basé sur des outils extraits d’une EGS n’a donc pas permis, dans cette étude, d’améliorer la survie des patients. Cette stratégie semble par contre utile pour diminuer les échecs de traitement dus à une toxicité et permet l’indentification de patients fragiles ayant un très mauvais pronostic spontané. Plusieurs sociétés savantes telles que l’American National Comprehensive Cancer Network (NCNN) et l’International Society of Geriatric Oncology (SIOG) suggèrent d’utiliser une EGS, chez le patient âgé atteint de cancer. L’INCA suggère également la réalisation du score de dépistage Oncodage G8 chez les patients âgés ≥75 ans (Tableau 4). Lorsque le score est ≤14 la réalisation d’une consultation adaptée aux anomalies dépistées et/ou d’une EGS sont recommandées avant de commencer le traitement anticancéreux. De nouvelle études sont néanmoins nécessaires afin d’affiner les échelles ainsi que les cut-offs les plus pertinents dans cette population. Par-delà l’aide qu’elle peut constituer à la décision thérapeutique, l’EGS permet également l’identification de fragilités et la mise en place de mesures gériatriques correctrices tout au long du suivi du patient. Ce deuxième volet de la prise en charge facilite l’accès aux soins de support adaptés au contexte gériatrique et contribue à l’amélioration de la prise en charge du patient.

Conclusion Nous pouvons donc conclure que quel que soit le stade du CBNPC, l’âge ne doit pas constituer à lui seul un critère de décision d’absence de traitement. Nous avons vu que du stade localisé jusqu’au stade métastatique des patients âgés peuvent bénéficier tant en survie qu’en qualité de vie de stratégies thérapeutiques parfois agressives ou adaptées aux fragilités mises en évidence. Il est également important de rappeler qu’une information précise, compréhensible, objective du patient et de son entourage doit être systématiquement donnée afin que le patient participe à la décision thérapeutique de façon éclairée et conforme à ses choix de vie.

Liens d’intérêts R. Corre : Financement de participation à un congrès (Roche, Bristol Myers Squibb, Boehringer Ingelheim, Amgen) ; Participation à des boards (Roche, Lilly, Bristol Myers Squibb, Novartis, AstraZeneca). H. Le Caer : Au cours des 5 dernières années, H. Le Caer a perçu des honoraires ou financements pour participation à des congrès, participation à des groupes d’experts de la part des Laboratoires Roche et Boeringher.

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