Réduction du temps de sommeil chez les adolescents : conséquences et prise en charge ?

Réduction du temps de sommeil chez les adolescents : conséquences et prise en charge ?

Rec¸u le : 11 novembre 2011 Accepte´ le : 7 juillet 2012 Disponible en ligne 21 aouˆt 2012 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Mise au p...

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Rec¸u le : 11 novembre 2011 Accepte´ le : 7 juillet 2012 Disponible en ligne 21 aouˆt 2012

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

Mise au point What are the effects and management of short sleep duration in adolescents? F. Bat-Pitault*, D. Da Fonseca Service de pe´dopsychiatrie Espace Arthur, hoˆpital Sainte-Marguerite, 270, boulevard de

Re´duction du temps de sommeil chez les adolescents : conse´quences et prise en charge ?

Sainte-Marguerite, 13274 Marseille cedex 9, France

Summary

Re´sume´

Sleep deprivation is highly prevalent in the general population and related to lifestyle in industrialized countries. There has been an increase in this reduction of sleep for half a century and adolescents are particularly affected. Given the magnitude of this sleep restriction, it seems important to focus its mechanisms and its neurocognitive, endocrine, metabolic, weight, psychological and school consequences on adolescents. This sleep deprivation is described and the solutions that can be proposed to adolescents and their family or school environment to increase sleep duration and decrease the negative consequences of their current sleep deprivation are reviewed. ß 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

La re´duction du temps de sommeil est un phe´nome`ne tre`s fre´quent dans la population ge´ne´rale, principalement en lien avec les modes de vies dans les pays industrialise´s. On observe une augmentation de ce phe´nome`ne depuis un demi-sie`cle et les adolescents sont particulie`rement touche´s. E´tant donne´ l’ampleur de cette restriction de sommeil, il semble important de s’inte´resser a` ses me´canismes mais aussi a` ses conse´quences neurocognitives, endocriniennes, me´taboliques, ponde´rales, psychologiques et scolaires chez les adolescents. Une fois l’e´tat des lieux fait, nous pre´sentons une synthe`se des solutions que l’on peut proposer aux adolescents et a` leur environnement familial ou scolaire pour allonger leur temps de sommeil total et ainsi tenter de diminuer les conse´quences ne´gatives de la re´duction actuelle du temps de sommeil. ß 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

1. Introduction

2. Pre´valence et me´canismes

On observe depuis une cinquantaine d’anne´es dans les pays industrialise´s une re´duction du temps de sommeil qui ne cesse de s’amplifier. Les adolescents sont particulie`rement touche´s et les nombreuses e´tudes qui se sont inte´resse´es aux effets de cette restriction de´crivent des conse´quences physiques, mentales et scolaires [1]. Faisant ce meˆme constat a` notre consultation de´die´e au sommeil de l’enfant et de l’adolescent, nous proposons de synthe´tiser les donne´es actuelles pour expliciter au mieux ce qui peut eˆtre propose´ en pratique clinique aux adolescents et a` leur parents.

2.1. Pre´valence

* Auteur correspondant. e-mail : [email protected]

Les diffe´rentes e´tudes estiment qu’un cinquie`me a` un quart des adolescents pre´sente une re´duction du temps de sommeil majeure avec un temps de sommeil total (TST) infe´rieur a` 6 h les jours de semaine. Roberts et al. en 2009, dans une des rares e´tudes prospectives sur les conse´quences de cette re´duction chez plus de 4000 sujets de 11 a` 17 ans, ont rapporte´ une pre´valence de TST quotidienne infe´rieure a` 6 h de 10 % et de 20 % pour les jours de semaine. La pre´valence et la persistance a` un an pour les jours de semaine e´taient respectivement de 17 % et 50 %. Enfin, seulement 17,2 % de ces adolescents de la re´gion de Houston dormaient 9 h en

0929-693X/$ - see front matter ß 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2012.07.004 Archives de Pe´diatrie 2012;19:1095-1099

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semaine, soit le temps optimal pour leur aˆge [2]. Une e´tude re´alise´e en fe´vrier 2005 par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), en partenariat avec la Socie´te´ franc¸aise d’enqueˆtes et de sondages (SOFRES) (www.institut-sommeilvigilance.org), aupre`s de 502 adolescents franc¸ais de 15 a` 19 ans, trouvait des re´sultats similaires avec 70 % des adolescents qui pre´sentaient une dette de sommeil en semaine c’est-a`-dire un TST infe´rieur a` leur besoin de sommeil estime´ de 9 h 02 min par nuit, et une re´cupe´ration de deux heures par nuit le week-end. Un constat semblable avait e´galement e´te´ fait par Mantz et al. en 2000 chez 386 lyce´ens franc¸ais de 15 a` 20 ans [3]. Enfin cette re´duction de la dure´e de sommeil des adolescents, bien que mondiale, semble plus importante en Asie qu’en Ame´rique et en Europe, s’aggrave avec l’avance´e en aˆge des adolescents, est plus importante en semaine que le week-end et semble pre´dominer chez les garc¸ons [4].

2.2. Me´canismes Le principal me´canisme de cette re´duction du temps de sommeil est la conjonction d’un recul physiologique de l’heure d’endormissement a` l’adolescence [5] aggrave´ pour certains par l’utilisation tardive des e´crans multime´dias [6] ou la re´alisation des devoirs a` la maison, et d’un lever pre´coce pour se conformer au rythme scolaire [7]. Si le recul de l’heure d’endormissement, concomitant de l’autonomisation et de l’opposition classique vis-a`-vis des parents, est reconnu par tous comme physiologique a` l’adolescence [2,7], de nombreuses e´tudes discutent encore l’effet sur le sommeil de l’utilisation des nouvelles technologies multime´dias et de la consommation de psychostimulants. Parmi elles, l’e´tude de Calamaro et al. [8] a de´montre´ en 2009 chez des jeunes de 12 a` 18 ans, que l’utilisation dans la soire´e de multiples formes de technologies et la consommation de boissons e´nergisantes a` base de cafe´ine e´taient corre´le´es a` la diminution du temps de sommeil. La revue de Cain et Gradisar [9] enfin concluait clairement a` l’effet ne´faste des me´dias e´lectroniques par un allongement du de´lai au coucher et un TST plus court chez les adolescents consommateurs de te´le´vision, d’ordinateur, de jeux e´lectroniques, d’internet, de te´le´phone mobile ou de musique le soir. Concernant les rythmes scolaires, plusieurs e´tudes ont montre´ que l’horaire matinal pre´coce de de´but des cours au colle`ge et au lyce´e contribuait a` la re´duction chronique de sommeil dont souffrent les adolescents [10]. De l’ensemble de ces me´canismes de´coule chez l’adolescent des symptoˆmes semblables a` ceux d’un trouble spe´cifique du sommeil nomme´ syndrome de retard de phase du sommeil [11], sans que l’on puisse pour autant poser ce diagnostic car l’agenda de sommeil ou l’actime´trie qui font partie des crite`res de´finissant ce trouble selon la classification internationale des troubles du sommeil (ICSD-II), ne sont pas re´alise´s dans les e´tudes. On peut donc penser que la pre´valence de ce trouble actuellement estime´e entre 7 et 16 % chez l’adolescent et le jeune adulte, est probablement plus e´leve´e chez

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l’adolescent, ce qui devra eˆtre confirme´ par des e´tudes me´thodologiquement adapte´es [12]. Enfin, il ne faut pas omettre dans cette re´duction du temps de sommeil le roˆle de l’insomnie et particulie`rement de l’insomnie d’endormissement qui concerne 20 a` 26 % des adolescents avec une pre´dominance fe´minine [2,12]. Cette insomnie peut eˆtre primaire ou secondaire a` des troubles mentaux principalement anxieux, de´pressifs et abus de substances [13] qu’il convient de de´pister et de soigner chez les adolescents notamment s’il existe des ante´ce´dents familiaux [14,15].

3. Conse´quences neurocognitives 3.1. Somnolence La somnolence diurne excessive est principalement une conse´quence de la re´duction chronique du temps de sommeil chez l’adolescent, bien que d’autres troubles du sommeil, la consommation de me´dicaments et de substances psychoactives puissent e´galement eˆtre implique´s et soient a` rechercher lors de l’e´valuation. Selon l’e´tude de 2005 de l’INSV– SOFRES, 30 % des adolescents franc¸ais pre´sentaient une somnolence pathologique dans la journe´e lie´e principalement a` leur courte dure´e de sommeil mais aussi a` l’insomnie, au stress, a` l’anxie´te´, aux e´le´ments de´pressifs et aux traitements pris pour les combattre puisque cette e´tude estimait qu’un adolescent sur 10 prenait des me´dicaments anxiolytiques ou hypnotiques avec une pre´dominance fe´minine. Il est important d’ame´liorer le de´pistage de cette somnolence chez les jeunes du fait de ses conse´quences directes telles que la diminution des performances et l’absente´isme scolaires, l’alte´ration de l’humeur et l’augmentation des accidents de la voie publique [16]. Ce de´pistage apparaıˆt ainsi comme un ve´ritable enjeu de sante´ publique et il faudrait le ge´ne´raliser chez l’adolescent de manie`re standardise´e a` l’aide de l’autoquestionnaire valide´ pour cette tranche d’aˆge : l’e´chelle pe´diatrique de somnolence diurne en 8 items Pediatric Daytime Sleepiness Scale (PDSS) [12].

3.2. Effets cognitifs Beaucoup d’e´tudes chez l’adulte ont explore´ le roˆle du sommeil dans l’e´volution des capacite´s cognitives. On sait ainsi qu’il est indispensable a` l’apprentissage, la me´morisation et la plasticite´ neuronale. Sa re´duction alte`re le processus d’acquisition des informations, c’est-a`-dire d’apprentissage, et de restitution de celles-ci par le biais de la somnolence, de l’irritabilite´, de la distractibilite´, de l’inattention et de la diminution de motivation engendre´es. La me´morisation est e´galement alte´re´e par la re´duction de sommeil dans la mesure ou` les e´tudes montrent que le sommeil lent profond ame´liorerait la me´morisation des apprentissages de´claratifs alors que le sommeil lent le´ger de stade II et le sommeil paradoxal favoriseraient la me´moire proce´durale et e´motionnelle. Chez

Re´duction du temps de sommeil chez les adolescents

l’adolescent, peu d’e´tudes existent et les liens entre sommeil et fonctions cognitives pendant cette pe´riode de maturation ce´re´brale restent peu clairs [17]. La revue de ces e´tudes, re´alise´e en 2010 par Kopasz et al. [18], concluait qu’une trop courte dure´e de sommeil alte´rait significativement le processus d’encodage, la me´moire de travail et la re´alisation de taˆches complexes, mais que les effets sur la consolidation mne´sique n’avaient quasiment pas e´te´ explore´s et e´taient dans la plupart des articles extrapole´s a` partir des re´sultats obtenus chez l’adulte. En re´sume´, s’il paraıˆt clair que les conse´quences de la re´duction du temps de sommeil sont ne´fastes au niveau cognitif chez l’adolescent, des e´tudes restent a` mener pour mettre a` jour l’ensemble des facteurs qui modulent le lien entre sommeil et cognition, comme le stade de de´veloppement, le statut socio-e´conomique, le sexe, les facteurs circadiens, le niveau d’interfe´rence, et comprendre mieux comment ils agissent.

4. Conse´quences me´taboliques, endocriniennes et ponde´rales Les liens entre restriction de sommeil et obe´site´ ont e´te´ explore´s du fait de l’observation de la concomitance actuelle de ces deux phe´nome`nes. Les e´tudes, essentiellement de type e´pide´miologique chez l’adolescent alors qu’elles sont e´pide´miologiques et expe´rimentales chez l’adulte, montrent que la restriction de sommeil est associe´e sur le plan me´tabolique a` une diminution de la tole´rance au glucose et a` une hypercholeste´role´mie [19] et au niveau endocrinien a` une augmentation du taux de cortisol vespe´ral et de ghre´line, ainsi qu’a` une diminution de la leptine et de la sensibilite´ a` l’insuline [20]. Bien que les e´tudes concerne´es pre´sentent des facteurs de confusion, il semble aujourd’hui assez clairement e´tabli qu’une trop courte dure´e de sommeil chez l’enfant et l’adolescent soit associe´e a` une augmentation du surpoids et de l’obe´site´ [21,22] en particulier chez les garc¸ons [23]. Des e´tudes longitudinales mieux controˆle´es restent a` mener afin de comprendre exactement les me´canismes en jeu dans cette association pour infirmer, confirmer ou affiner les hypothe`ses actuelles. A` ce jour, diffe´rents auteurs pensent que la courte dure´e de sommeil pourrait entraıˆner une obe´site´ en modifiant a` la fois l’apport et la de´pense e´nerge´tique : l’augmentation des apports se ferait par l’interme´diaire d’une augmentation de l’appe´tit du fait de modifications hormonales et me´taboliques et de la possibilite´ de manger davantage du fait de l’augmentation du temps de veille ; la re´duction des de´penses se ferait par une re´duction de l’activite´ physique lie´e a` la fatigue et par une alte´ration de la thermore´gulation [21,24].

5. Conse´quences psychologiques Des e´tudes expe´rimentales montrent que la restriction aigue ¨ de sommeil chez l’adolescent est associe´e a` une diminution

des affects positifs et a` une augmentation de l’anxie´te´ ge´ne´ralise´e d’autant plus importantes que les sujets sont jeunes [25]. Ces donne´es ont e´te´ confirme´es par une e´tude e´pide´miologique japonaise portant sur 99 668 adolescents qui a montre´ qu’un TST infe´rieur a` 7 h e´tait associe´ a` davantage de symptoˆmes anxieux et de´pressifs et a` moins d’e´motions positives ressenties [26]. Il faut noter e´galement que chez l’adolescent, beaucoup plus rarement que chez l’enfant, une re´duction du TST peut eˆtre responsable d’un tableau dit « ADHD-like » (Attention Deficit Hyperactivity Disorder), c’est-a`-dire d’un ensemble de symptoˆmes d’hyperactivite´, d’impulsivite´ et d’inattention mimant un trouble de´ficitaire de l’attention avec hyperactivite´, qu’il faut savoir attribuer a` la courte dure´e de sommeil et traiter en conse´quence [27]. Enfin deux e´tudes prospectives sur les conse´quences de la restriction de sommeil chez l’adolescent ont montre´ une augmentation du risque de de´velopper une de´pression lorsque le TST e´tait infe´rieur a` 6 h mais ces e´tudes divergeaient sur le risque de diminution de l’estime de soi [2,28].

6. Conse´quences scolaires Comme nous l’avons vu, le sommeil joue un roˆle majeur dans la pre´paration du cerveau a` l’apprentissage, a` la me´morisation et donc aux performances scolaires [17]. Ainsi, dans leur revue de 2003, Wolfson et Carskadon concluaient qu’une courte dure´e de sommeil impactait ne´gativement les re´sultats scolaires des adolescents du fait notamment d’une somnolence diurne excessive, et insistaient sur le roˆle capital de l’environnement et de la famille dans ces phe´nome`nes. Il semble enfin qu’un de´but des cours toˆt le matin ait comme effet direct une diminution des re´sultats scolaires des jeunes [29]. La synthe`se des e´tudes expe´rimentales faisant varier la dure´e de sommeil confirme l’effet ne´faste de sa re´duction sur les performances psychomotrices, cognitives et finalement sur les re´sultats scolaires des adolescents. Elle montre e´galement que ces effets ne´gatifs sont facilement re´versibles lorsque l’on re´instaure une bonne hygie`ne de sommeil et elle pose la question des effets a` long terme de la restriction de sommeil sur le fonctionnement du cortex pre´frontal des adolescents qui semble alte´re´ en situation aigue ¨. Une limite majeure de ces diffe´rentes e´tudes est la multitude d’indices utilise´s pour juger les performances scolaires des adolescents, rendant difficile la comparaison des re´sultats [30].

7. Mesures a` recommander aux adolescents et a` leurs parents Si les e´tudes, bien que nombreuses, restent a` confirmer et a` comple´ter, il semble, a` l’issue de la synthe`se des diffe´rents re´sultats, que les conse´quences de la restriction de sommeil chez l’adolescent soient ne´fastes tant sur le plan somatique que psychologique et scolaire, et qu’il soit souhaitable

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d’essayer d’augmenter le TST des jeunes. On peut commencer par proposer aux parents de re´fle´chir sur l’aˆge auquel ils peuvent autoriser leurs adolescents a` utiliser les moyens multime´dias, si possible hors de leur chambre et sous controˆle parental [9], et de leur imposer une heure de coucher, qui n’est cependant pas synonyme d’heure d’endormissement. En effet une e´tude mene´e aupre`s de 385 jeunes australiens de 13 a` 18 ans, a bien souligne´ que le fait qu’un horaire de coucher soit fixe´ par les parents (ce qui concernait seulement 17,5 % des adolescents de l’e´tude) permettait d’obtenir une heure de coucher plus pre´coce, une augmentation du TST, un meilleur e´veil et moins de fatigue diurne [31]. Il semble e´galement important d’insister aupre`s des parents sur la ne´cessite´, pour combattre l’insomnie chez leurs adolescents de faire de´pister et prendre en charge leur troubles psychologiques [32] tels que l’anxie´te´, la de´pression et les abus de substance [33]. Aux adolescents, on peut pre´coniser de consulter lorsqu’ils souffrent d’insomnie ou de syndrome de retard de phase du sommeil afin de be´ne´ficier de traitements adapte´s, me´dicamenteux [34] ou psychothe´rapiques [35]. Un certain nombre de recommandations concernant le sommeil peuvent e´galement leur eˆtre donne´es pour optimiser leurs apprentissages comme apprendre le soir avant de dormir, faire une sieste apre`s un apprentissage ou augmenter son TST les jours de semaine [18]. On peut leur proposer d’ame´liorer leur niveau de connaissance sur le sommeil et ses troubles tant le fait qu’ils sous-estiment ceux-ci repre´sente un frein au changement [36]. Tout cela peut eˆtre re´alise´ au cours de consultations individuelles spe´cialise´es [37] ou de programmes de groupe dispense´s en milieu scolaire. Ces programmes qui ne comprenaient au de´but que des se´ances de psycho-e´ducation sur le sommeil, ses troubles et leurs conse´quences chez l’adolescent [38], ont progressivement e´te´ enrichis de diffe´rentes techniques d’intervention psychothe´rapeutiques et, meˆme s’ils restent encore a` ame´liorer, commencent a` montrer des re´sultats positifs sur le sommeil des lyce´ens qui en be´ne´ficient. Ainsi De Sousa et al. ont montre´ chez 58 adolescents bre´siliens qu’une intervention de psycho-e´ducation en milieu scolaire entraıˆnait une semaine plus tard une ame´lioration de la re´gularite´ du temps de sommeil et de la latence d’endormissement mais il n’y avait pas d’e´valuation a` long terme de ces re´sultats [39]. Moseley et Gradisar ont propose´ en 2009 un programme associant psycho-e´ducation et the´rapie comportementale et cognitive ayant permis en 4 se´ances d’augmenter la connaissance sur leur sommeil de lyce´ens australiens de 15 a` 17 ans souffrant de retard de phase et de re´gulariser l’heure de leur lever sans que ces re´sultats aient e´te´ maintenus a` long terme [40]. En enrichissant ce programme par des entretiens de motivation, la meˆme e´quipe a montre´ qu’en augmentant la demande de changement des adolescents visa`-vis de leur sommeil, on pouvait obtenir en plus une tendance a` l’augmentation du TST sans que ces effets positifs perdurent dans le temps [41]. Enfin une re´flexion pourrait eˆtre mene´e avec les e´tablissements scolaires sur l’horaire matinal

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de de´but des cours dans les colle`ges et les lyce´es dans la mesure ou` commencer seulement une heure plus tard semble ame´liorer de manie`re significative les performances cognitives en augmentant l’attention et en re´duisant le taux d’erreurs et l’impulsivite´ des adolescents [42].

8. Conclusion Les solutions visant a` augmenter le temps de sommeil et a` diminuer l’impact ne´gatif de sa re´duction chez l’adolescent doivent eˆtre des strate´gies a` plusieurs niveaux, agissant aussi bien sur les facteurs externes (roˆle des parents dans les habitudes de sommeil, travail et obligations scolaires) que sur les facteurs individuels (rythme circadien, re´gulation personnelle, sante´ mentale et abus de substances) [27,43].

De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.

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