Prise en charge thérapeutique du syndrome de Lesch-Nyhan en France : enquête sur 16 patients

Prise en charge thérapeutique du syndrome de Lesch-Nyhan en France : enquête sur 16 patients

1266 Lettres à la rédaction / Archives de pédiatrie 13 (2006) 1264–1268 [3] Huang C-Y, Su W-J, Perng R-P. Childhood tuberculosis presenting as an ant...

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Lettres à la rédaction / Archives de pédiatrie 13 (2006) 1264–1268 [3] Huang C-Y, Su W-J, Perng R-P. Childhood tuberculosis presenting as an anterior chest wall abscess. J Formos Med Assoc 2001;12:829–31. [4] Supe AN, Prabhu RY, Priya H. Role of computed tomography in the diagnosis of rib and lung involvement in tuberculous retromammary abscesses. Skeletal Radiol 2002;31:96–8. [5] Paik HC, Chung KY, Kang JH, et al. Surgical treatment of tuberculous cold abscess of the chest wall. Yonsei Med J 2002;43:309–14. [6] Prasoon D. Tuberculosis of the intercostal lymph nodes. Acta Cytol 2003; 47:51–5. [7] Tigoulet F, Fournier V, Caumes E. Formes cliniques de la tuberculose cutanée. Bull Soc Pathol Exot 2003;96:362–7. [8] Albertini M. Traitement de la tuberculose. Arch Pediatr 2005;12:S110–6.

A.-S. Ka* Service de pédiatrie, hôpital principal de Dakar, BP 3006, Dakar, Sénégal Adresse e-mail : [email protected] (A.-S. Ka). Fig. 2. Scanner thoracique (cas 3) : tuberculose de la paroi thoracique : abcès rétromammaire gauche en bissac et alvéolite de contact.

thoracique [2,3]. Ce dernier mécanisme est prédominant pour les abcès froids sous-cutanés thoraciques [6], où l’atteinte osseuse est le plus souvent secondaire à l’adénite et qui ont volontiers un prolongement endothoracique [2,3]. La fistulisation à la peau n’est pas décrite, contrairement au scrofuloderme, forme clinique de tuberculose cutanée satellite d’un foyer primaire ganglionnaire ou ostéoarticulaire [7]. Les ganglions intercostaux antérieurs sont plus souvent concernés [2, 6], d’où la localisation parasternale préférentielle des abcès froids comme dans les cas 1 et 3. La tuberculose de la paroi thoracique peut être isolée ou associée à une localisation pulmonaire ou médiastinale, voire multifocale [2,4]. Le diagnostic est parfois difficile, notamment en cas de début insidieux, d’IDR négative ou d’absence de BAAR au direct et en culture [1]. Il peut alors errer vers celui d’abcès à pyogènes, de tumeur bénigne, voire de pathologie maligne [2, 3], comme dans le cas 1 où l’évolutivité rapide des lésions endothoraciques en ont imposé pour un lymphome jusqu’à l’histologie, autre méthode diagnostique de choix dans cette localisation [6]. Actuellement, la polymerase chain reaction (PCR) est très utile au diagnostic de tuberculose des tissus mous, surtout dans les échecs des méthodes bactériologiques classiques [7]. En cas de localisation rétromammaire de l’abcès froid (cas 3), le scanner peut orienter le diagnostic de tuberculose [4]. Cet examen est indispensable au bilan lésionnel, notamment pour rechercher une atteinte osseuse infraclinique [2], non écartée dans le cas 2. La tuberculose de la paroi thoracique répond aux antituberculeux aux doses et durées habituelles pratiquées chez l’enfant [8]. En zone de forte endémie sont décrites des rechutes, en partie liées à un défaut d’observance [5], expliquant des durées de traitement souvent plus longues et le recours plus fréquent à la chirurgie précoce [3,5].

V. Brousse Service de pédiatrie générale, hôpital Necker–Enfants-Malades, Assistance publique-Hôpitaux de Paris, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris, France I. Diakhaté Département d’imagerie médicale, hôpital principal de Dakar, BP 3006, Dakar, Sénégal I. Sermet-Gaudelus G. Lenoir Service de pédiatrie générale, hôpital Necker–Enfants-Malades, Assistance publique-Hôpitaux de Paris, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris, France P. Imbert Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital d’instruction des armées Bégin, 69, avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France Reçu le 30 mai 2006 ; accepté le 21 juin 2006 Disponible sur internet le 24 juillet 2006 *Auteur

correspondant.

0929-693X/$ - see front matter © Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.arcped.2006.06.009

Prise en charge thérapeutique du syndrome de LeschNyhan en France : enquête sur 16 patients Treatment of Lesch-Nyhan disease in France: survey on 16 patients

Références

Mots clés : Syndrome de Lesch-Nyhan ; Automutilation ; Traitement

[1] Bouslama K, Bakir L, Nen M’Rad S, Aloulou R, Hendaoui L, Ben Salah N, et al. Tuberculose de la paroi thoracique: à propos d’un cas et revue de la littérature. Med Mal Infect 1998;28:666–7. [2] Morris BS, Maheshwari M, Chalwa A. Chest wall tuberculosis: a review of CT appearances. Br J Radiol 2004;77:449–57.

Keywords: Lesch-Nyhan syndrome; HPRT; Follow-up study

Le syndrome de Lesch-Nyhan est une maladie récessive liée au sexe, rare (3 à 5 nouveaux cas par an en France), grave par

Lettres à la rédaction / Archives de pédiatrie 13 (2006) 1264–1268

ses manifestations métaboliques (hyperuricémie majeure), neurologiques (syndromes pyramidal et extrapyramidal) et par un trouble du comportement caractéristique et très invalidant, l’automutilation [1]. La littérature décrit les nombreuses mutations du gène de l’hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase, HPRT, conduisant au déficit enzymatique responsable du syndrome [2,3], mais fournit peu d’indications sur le devenir des patients. En France, le diagnostic est centralisé (un seul laboratoire réalise le dosage de l’HPRT), et la prise en charge décentralisée. Les malades, peu nombreux, sont dispersés dans tout le territoire, de telle sorte que les établissements spécialisés qui les prennent en charge n’ont, le plus souvent, aucune expérience de cette maladie, tandis que le suivi à distance par les services spécialisés tend à s’estomper au fil des ans. La probabilité est donc grande que l’empirisme conduise à une grande diversité dans la prise en charge de ces malades. C’est pourquoi nous avons collaboré avec une association de parents (Lesch-Nyhan Action ; LNA) pour diffuser un questionnaire portant essentiellement sur les traitements médicamenteux utilisés. Nous avons pu analyser 16 questionnaires provenant de 14 familles, les patients avaient de 4 à 33 ans (médiane : 16 ans), 2 d’entre eux sont décédés subitement durant leur sommeil à 14 et 18 ans, peu après le retour des questionnaires. Sur le plan métabolique, tous étaient traités par l’allopurinol et avaient une uricémie inférieure à 350 μmol/l ; cependant 10 avaient une cristallurie urique, et 3 avaient été opérés pour une lithiase urique. Un patient avec une uricémie inférieure à 200 μmol/l avait une cristallurie xanthique, ce qui souligne l’importance de ne pas bloquer excessivement la xanthine oxydase par l’allopurinol ce qui expose au risque de lithiase xanthique. La difficulté majeure est la prise en charge des troubles neurologiques complexes, et du trouble comportemental qu’est l’automutilation. On peut distinguer un premier groupe de patients qui n’ont pas de traitement psychotrope ou sont traités seulement par des substances anxiolytiques et Gabaergiques : il s’agit de patients sans automutilation (n = 3), ou avec des automutilations peu fréquentes ou modérées (n = 4). Le second groupe (n = 9) est constitué des formes sévères avec automutilations fréquentes et invalidantes. Le traitement fait le plus souvent appel à des psychotropes : carbamazépine (n = 5 patients), clonazépam (n = 4), diazépam (n = 3), baclofen (n = 3), gabapentin (n = 3), fluoxétine (n = 3), chlorpromazine (n = 3), fluphénazine (n = 2) dans des associations complexes (2 à 5 par patient ; médiane 3). Un dysfonctionnement des systèmes dopaminergiques des ganglions de la base est souvent rapporté [4,5], pouvant justifier des essais de traitement spécifique, comme l’amantadine, un antiparkinsonien utilisé de façon transitoire chez un seul patient. L’efficacité du traitement métabolique (l’allopurinol a transformé le pronostic vital, les malades atteignent maintenant l’âge adulte) contraste avec le relatif dénuement face aux troubles neurologiques, et surtout face à ce trouble majeur du comportement très désocialisant qu’est l’automutilation, ce qui explique la diversité des traitements employés. En comparant ceux-ci, il apparaît qu’on peut vraisemblablement éviter l’escalade des psychotropes en attendant la découverte d’un traite-

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ment spécifique, qui représente le principal espoir des familles. Le lecteur intéressé peut trouver une liste, non exhaustive, des centres médicalisés prenant en charge des patients atteints du syndrome de Lesch-Nyhan en s’adressant directement à l’association Lesch-Nyhan Action : http://www.orpha.net/nestasso/ LNA ou http://www.orpha.net/nestasso/FELN/. Références [1] Jinnah HA, Friedman T. Lesch-Nyhan disease and its variants. In: Scriver CR, Beaudet AL, Sly WS, Valle D, editors. The metabolic and molecular bases of inherited diseases. Vol II. 8th ed. New York: Mc Graw-Hill; 2001. p. 2537–70. [2] Jinnah HA, De Gregorio L, Harris JC, et al. The spectrum of inherited mutations causing HPRT deficiency: 75 new cases and a review of 196 previously reported cases. Mutat Res 2000;463:309–26. [3] Liu G, Aral B, Zabot MT, et al. The molecular basis of hypoxanthine– guanine phosphoribosyltransferase deficiency in French families; report of two novel mutations. Hum Mutat 1998(Suppl. 1):S88–90. [4] Visser JE, Bar PR, Jinnah HA. Lesch-Nyhan disease and the basal ganglia. Brain Res Brain Res Rev 2000;32:449–75. [5] Jinnah HA, Visser JE, Harris JC, et al. Delineation of the motor disorder of Lesch-Nyhan disease. Brain 2006;129:1201–17.

E. Rouleau I. Ceballos-Picot* J.-L. Pérignon Laboratoire de biochimie métabolique B, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, hôpital Necker–Enfants-Malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] (I. Ceballos-Picot). Reçu le 12 avril 2006 ; accepté le 21 juin 2006 Disponible sur internet le 07 juillet 2006 *Auteur

correspondant.

0929-693X/$ - see front matter © Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.arcped.2006.06.008

Médicaments hors autorisation de mise sur le marché en hématologie–oncologie pédiatrique Off label drugs and pediatric hematology–oncology practices Mots clés : Autorisation mise sur le marché ; Cancérologie Keywords: Drug approval; Antineoplastic agents; Child

L’insuffisance en médicaments évalués et adaptés à un usage pédiatrique est souvent soulignée et l’utilisation hors autorisation de mise sur le marché (AMM) est une pratique courante chez l’enfant [1,2]. Il semblerait que ce phénomène soit d’autant plus répandu que celui-ci est jeune et que sa pathologie est grave. Nous avons réalisé une analyse prospective, durant 1 mois, de la conformité des prescriptions nominatives quotidiennes du service d’hématologie–oncologie