Profil épidémiologique et stratégie de traitement des fractures de l’acetabulum dans un centre de traumatologie universitaire de niveau 1 : étude rétrospective de 414 patients sur une période de 10 ans

Profil épidémiologique et stratégie de traitement des fractures de l’acetabulum dans un centre de traumatologie universitaire de niveau 1 : étude rétrospective de 414 patients sur une période de 10 ans

Résumés des communications particulières / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 103S (2017) S27–S145 Reduction and percutaneous fixation...

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Résumés des communications particulières / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 103S (2017) S27–S145

Reduction and percutaneous fixation of U and H shape sacral fractures. A 39.4 months follow-up retrospective study of 20 patients Sébastien Ruatti ∗ , Mehdi Boudissa , Gael Kerschbaumer , Michel Milaire , Philippe Merloz , Jérôme Tonetti CHU de Grenoble, Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Ruatti) Introduction Nous rapportons les résultats d’une série rétrospective de 20 patients au recul de 39,4 mois, ayant présenté une fracture déplacée en U ou H du sacrum, prise en charge par une technique de réduction précoce associée à une fixation percutanée. Matériel et méthodes Notre série incluait 9 femmes et 11 hommes, d’âge moyen 35,1 ± 11,1 ans, opérés entre novembre 2007 et juillet 2016. Tous les patients ont été pris en charge par une technique de réduction précoce (dans les 24 heures), suivie par une fixation ilio-sacro-iliaque bilatérale percutanée sans recours à une laminectomie sacrée. En préopératoire, l’incidence pelvienne moyenne, mesurée sur des clichés de profil de la charnière lombo-sacrée, était de 64,7 ± 6,1◦ (range : 56,7–72). L’obstruction canalaire moyenne au niveau S1 était de 64 % mesurée sur des coupes tomodensitométriques sagittales et de 64,8 % sur des coupes axiales. Résultats La remise en charge a eu lieu en moyenne 30,4 jours après la fixation définitive. L’association de la réduction précoce et de la fixation percutanée a permis la réduction de l’obstruction canalaire moyenne au niveau S1 jusqu’à 5,8 % sur les coupes sagittales, et 18,2 % sur les coupes axiales. L’incidence pelvienne postopératoire moyenne était de 57,4 ± 4,44◦ (range : 52–53,5). Les résultats subjectifs étaient excellents dans 14 cas et très bons dans 6 cas. Le score de Majeed était de 91,9 en moyenne au dernier recul. Au recul moyen de 39,4 mois, les paramètres pelviens de l’équilibre sagittal étaient inchangés, avec une incidence pelvienne moyenne à 57,8. Discussion Le caractère strictement percutané de la procédure permet de diminuer les risques de complications cutanées et infectieuses. L’efficacité mécanique de cette technique permet également d’éviter le recours à une laminectomie sacrée dans la plupart des cas. Conclusion Dans notre institution, au vu de ces résultats encourageants, nous traitons ces fractures du sacrum au moyen d’une réduction associée à une fixation précoce, au prix d’une intervention délicate et exigeante. Déclaration de liens d’intérêts Consultant, expert : oui [Depuy] Cours, formations : oui [Depuy] Invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui [SBM]. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.046 CO-33

Place de la radiothérapie en périopératoire d’une chirurgie d’exérèse de paraostéoarthropathie de hanche chez les patients blessés médullaires ou traumatisés crâniens Use of radiotherapy after hip surgery for heterotopic ossification in patients with spinal cord injury or traumatic brain injury Thibaud Honore ∗ , Francois Gênet , Philippe Denormandie 8, rue d’Isly, 35000 Rennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Honore) Introduction L’objectif de cette étude cas témoins était d’évaluer l’effet de la radiothérapie en périopératoire d’une exérèse chirurgicale de para-ostéoarthropathie neurogène (POAN) gênante de hanche sur les complications postopératoires (récidive et sepsis) chez le patient neurologique central. Matériel et méthodes Les patients blessés médullaires (BM) ou traumatisés crâniens (TC) ayant eu une chirurgie d’exérèse de POAN

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de hanche répertoriés dans la base de données BANKHO ont été inclus. Le critère de jugement principal était la survenue d’une récidive, et les critères de jugement secondaires la survenue de complications postopératoires et plus précisément celles nécessitant une reprise chirurgicale pour sepsis. Résultats L’analyse statistique a été réalisée pour 19 patients ayant bénéficié de radiothérapie et 76 contrôles appariés sur sexe et âge. Concernant la récidive, on retrouvait pour le groupe total (BM + TC) un OR = 0,63, pour le sous-groupe BM, un OR = 0,45 et pour le sous-groupe TC, un OR = 1,04. Ces résultats n’étaient pas significatifs. Concernant les complications postopératoires nécessitant une reprise chirurgicale pour sepsis, l’OR = 4,70 était statistiquement significatif (p < 0,05) pour le groupe total et le sous-groupe BM. Discussion Le caractère non significatif pourrait être lié à un manque d’efficacité de la radiothérapie pour prévenir les récidives, mais également à un biais de recrutement ou un manque de puissance. En effet, il pourrait s’agir d’un problème dans la sélection des patients éligibles à la radiothérapie. Quand on compare les caractéristiques démographiques des cas et des témoins, il ressort que le profil type du patient radiothérapé correspond logiquement au profil de patient à risque de récidiver. Il semble cependant que l’action préventive de la radiothérapie sur le développement des POANs soit plus efficace chez le blessé médullaire que le traumatisé crânien, mais c’est dans cette population que le sepsis (complication postopératoire justifiant d’une reprise chirurgicale) est plus important. Notons que les facteurs de risque sont surexprimés dans ce groupe de patients (contexte d’escarres, de bactériémie chronique, part d’immunosuppression). Conclusion Aux vues des résultats de cette étude cas témoins, nous suggérons de ne pas utiliser la radiothérapie après exérèse chirurgicale de POAN de hanche gênante à haut risque de récidiver, en raison de l’absence de mise en évidence d’une efficacité de ce traitement sur la diminution des récidives ainsi qu’en raison de l’augmentation de complications postopératoire septiques. Déclaration de liens d’intérêts Cours, formations : oui [Allergan, Merz,] Invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui [Merz]. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.047 CO-34

Profil épidémiologique et stratégie de traitement des fractures de l’acetabulum dans un centre de traumatologie universitaire de niveau 1 : étude rétrospective de 414 patients sur une période de 10 ans Epidemiology and treatment of acetabular fractures in a level-1 trauma centre: Retrospective study of 414 patients over 10 years Mehdi Boudissa ∗ , Florent Francony , Gael Kerschbaumer , Sébastien Ruatti , Michel Milaire , Philippe Merloz , Jérôme Tonetti 48, rue Pierre-Semard, 38000 Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Boudissa) Introduction Les études épidémiologiques des fractures de l’acétabulum sont rares, et à notre connaissance, le dernier travail publié en France en 1993 était la série de Letournel. L’incidence de ces fractures a diminué, surtout pour les fractures à haute énergie, tandis que les fractures à basse énergie sont plus fréquentes du fait de l’augmentation de l’espérance de vie. Cependant, ces données n’ont pas été confirmées sur une série franc¸aise aussi nous avons mené une étude rétrospective sur 10 ans dans un Trauma-Center de niveau 1 afin d’identifier : (1) les caractéristiques épidémiologiques des patients présentant une fracture de l’acétabulum, (2) la stratégie de traitement des fractures de l’acétabulum. Hypothèse : les

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caractéristiques épidémiologiques sont comparables aux données des séries européennes. Matériel et méthodes Tous les patients pris en charge pour une fracture de l’acétabulum entre 2005 et 2014 étaient inclus dans cette étude rétrospective monocentrique. Tous les patients ont pu être revus dans notre centre ou dans une autre structure à 6 mois de suivi. Les données épidémiologiques des groupes traitement conservateur, ostéosynthèse et arthroplastie étaient comparées. Résultats Entre 2005 et 2014, 414 patients d’âge moyen 49,4 ans [15–101] étaient admis. Les patients âgés, présentant une majorité de fractures à faible énergie atteignant le mur antérieur étaient traités de manière conservatrice (56 %, 231 patients). Les patients âgés, présentant une majorité de fractures touchant le mur postérieur étaient traités par arthroplastie avec ou sans renfort acétabulaire et plaque vissée d’ostéosynthèse (7 %, 27 patients) avec un taux élevé de complications (26 complications pour 27 patients, 96 %). Les patients plus jeunes, présentant une fracture à haute énergie et des fractures plus complexes étaient traités majoritairement par ostéosynthèse à ciel ouvert (156 patients, 38 %). Conclusion Nos résultats correspondent aux indications actuelles de la prise en charge des fractures de l’acétabulum. Les caractéristiques épidémiologiques de notre série sont comparables à celles des rares séries épidémiologiques européennes récentes publiées. À notre connaissance, cette série est la plus importante série épidémiologique franc¸aise depuis les travaux historiques de Letournel. Déclaration de liens d’intérêts Cours, formations : oui [SYNTHES, STRYKER]. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.048 CO-35

Traitement des fractures déplacées de l’acetabulum sous navigation : étude comparative Intraoperative CT scanner and navigation for displaced acetabular fractures: A comparative study Guillaume Riouallon ∗ , Amer Sebaaly , Pomme Jouffroy Fondation hôpital Saint-Joseph, 75014 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Riouallon) Introduction La réduction anatomique des fractures déplacées de l’acetabulum est une condition indispensable à un bon résultat fonctionnel. Le contrôle peropératoire 3D et la navigation augmentent la qualité du vissage pédiculaire en chirurgie rachidienne. L’objectif de ce travail est d’évaluer la qualité de la réduction articulaire obtenue avec l’utilisation de l’imagerie 3D peropératoire associée à la navigation en la comparant aux techniques classiques. Matériel et méthodes Nous présentons une étude prospective « cas témoin ». Tous les patients ont été opérés par deux chirurgiens séniors, sortis de la courbe d’apprentissage, avec l’aide de l’imagerie 3D peropératoire et la navigation. Chaque cas a été apparié avec un cas issu de la base de donnée du service selon l’âge et le type fracturaire. Le critère principal était la réduction articulaire (écart interfragmentaire inférieur à 2 mm). Les critères d’évaluation secondaires étaient la dose d’irradiation, la durée opératoirele saignement, le nombre de plaques et vis utilisées. Un p < 0,05 était considéré comme statistiquement significatif. Résultats Trente-cinq patients ont été inclus et appariés à 35 cas. L’âge moyen était de 40,5 ans avec une majorité de fractures deux colonnes. L’analyse postopératoire des images a montré une réduction satisfaisante dans 82 % des cas dans le groupe navigué contre 63 % dans le groupe contrôle (p < 0,05). L’écart inter-fragmentaire moyen était de 1,75 mm dans le groupe navigué et 3,45 mm dans le groupe contrôle (p = 0,031). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernent l’ensemble des autres paramètres étudiés à l’exception de la durée opératoire plus longue dans le groupe navigué (175 min versus 140 min, p = 0,02). Cependant, si l’on exclue les cas correspondant

à la courbe d’apprentissage d’utilisation de la navigation, cette différence diminue considérablement et n’est plus significative. Dans le groupe navigué, le contrôle 3D peropératoire a donné lieu a une reprise de la réduction dans 4 cas (11,5 %). Enfin, la dose totale d’irradiation était diminuée dans le groupe navigué par rapport au scanner postopératoire classiquement réalisé dans le groupe contrôle (320 mGy.cm vs 636 mGy.cm, p = 0,04). Discussion L’utilisation de l’imagerie 3D peropératoire et de la navigation dans les fractures de l’acetabulum permet une amélioration de la réduction articulaire et une diminution de la dose totale d’irradiation. La durée opératoire n’est pas impactée par l’utilisation de cette technologie. Conclusion Nous recommandons donc son utilisation et pensons que cette technique doit devenir le gold standard pour le traitement de ce type de fractures. Déclaration de liens d’intérêts Consultant, expert : oui [Medtronic] Cours, formations : oui [Medtronic] Invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui [Medtronic, LDR]. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.049 CO-36

Évaluation rétrospective d’une filière ostéoporose Retrospective evaluation of the osteoporosis pathway Simon Pelletier ∗ , Arthur Vrignaud , Bénédicte Haettich , Yvon Moui 17, avenue Fond-Léger, 49480 St-Sylvain-D’Anjou ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Pelletier) Introduction L’ostéoporose n’est diagnostiquée que dans 10 à 30 % des cas après une première fracture. L’objectif de cette étude rétrospective est d’évaluer la filière ostéoporose, établie pour les patients ayant eu une fracture périphérique de fragilité afin de proposer un traitement. L’objectif est de comparer les résultats d’un rapport préliminaire fait en 2011 sur 54 patients de la filière et ceux de l’analyse des 220 patients inclus entre juin 2013 et décembre 2016. Matériel et méthodes Les patients hospitalisés en orthopédie pour une fracture périphérique de fragilité ont eu la possibilité d’une prise en charge multidisciplinaire. Une analyse biologique pour ostéopathie fracturaire était prescrite et une hospitalisation de jour en rhumatologie organisée pour radiographies du rachis, mesure de la DMO, enquête diététique, prise en charge en kinésithérapie et éducation thérapeutique. Un rhumatologue faisait la synthèse et proposait un traitement. Résultats Entre janvier 2010 et février 2011, 328 patients ont été hospitalisés en orthopédie pour une fracture de fragilité du poignet ou de l’extrémité supérieure du fémur et 65 (19,8 %) ont été inclus. Le délai moyen de prise en charge en rhumatologie après la fracture était de 10,1 semaines (3–24). Seuls 54 patients ont pu être analysés. 92,6 % étaient des femmes ménopausées. L’âge moyen était de 69 ans (49–93). Parmi les patients ayant une fracture prévalente, 6 (21,4 %) avaient déjà eu une mesure de la densité osseuse et 5 (17,4 %) avaient rec¸u un traitement. Une gammapathie monoclonale a été découverte chez 5 (9,4 %) patients conduisant au diagnostic de myélome chez un patient. Le T-score moyen était de −2 DS au col fémoral, −1,8 DS au site lombaire. Le taux de vitamine D était inférieur à 30 ng/mL pour 45 (83 %) patients. Une supplémentation vitaminocalcique a été prescrite chez 43 (79 %) et un traitement anti-ostéoporotique chez 42 (77 %) patients : biphosphonates IV pour 23 (42 %) patients et oral pour 17 (31,5 %). Discussion Cette prise en charge a donc permis de débuter un traitement chez la majorité des patients et de dépister des causes secondaires d’ostéopathie raréfiante. Les résultats portant sur nos 220 patients devraient confirmer les premières conclusions. Conclusion Cette filière a été distingué par l’International Osteoporosis Foundation (IOF) qui lui a décerné une étoile d’argent sur