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Propofol (Diprivan ®) et porphyries hépatiques
LEI-I-RES A LA RI~DACTION
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Propofol (Diprivan ®) et porphyries h6patiques Dans la mise au point sur l'anesth6sie des porphyries hdpatiques, nous avons rang6 le propofol dans la cat6gorie des m6dicaments interdits en raison de son caract6re porphyrinog6nique ddmontr6 in vitro sur le mod61e d'embryon de poulet sensibilis6 au dicarbdthoxy-dihydrocollidine ou DDC [1[. L'extrapolation h l'homme des r6sultats obtenus sur le meilleur mod61e animal reste difficile. Les utilisations humaines d'un m6dicament sont donc importantes h connaltre pour 6difier des recommandations. Plusieurs observations cliniques r6centes semblent attester de l'innocuit6 du propofol au cours de la porphyrie aigu~ intermittente [2, 3, 6], confirmant' ainsi l'observation initiale de MIrrERSCI-IIFVrAIJLER [5]. De la m6me fa~on, h l'occasion d'une r6union internationale comm6morant le centenaire de la reconnaissance des porphyries, ME~SSNER a pr6sent6 une 6valuation clinique du propofol au cours des porphyries variegata et montr6 l'absence d'effet porphyrinog6nique [4]. I1 est important de rappeler que toutes ces observations concernent les porphyries h6patiques en r6mission, donc des porphyries asymptomatiques. I1 faut donc se garder d'extrapoler les conclusions valables pour la maladie asymptomatique h la maladie en crise aigu6, d'autant qu'une publication rdcente met en garde les utilisateurs du propofol dans les porphyries variegata. Un patient porteur d'une porphyrie variegata asymptomatique a 6t6 anesth6si6 ~ deux reprises en trois jours avec du propofol [8]. I1 a 6t6 observ6, apr~s la deuxi6me administration, une 616vation tr6s pathologique, de trois h cinq fois la valeur normale, du porphobilinog6ne, des uroporphyrines et des coproporphyrines urinaires. Aucune manifestation clinique n'a accompagn6 les modifications biologiques. Mais il faut savoir que l'induction d'une crise est relativement difficile h provoquer dans la porphyrie variegata. A l'inverse, dans cette observation, le propo-
fol b6n6ficie de circonstances att6nuantes. En effet, entre les deux anesth6sies g6n6rales, le patient a eu un bloc du plexus brachial comportant de la prilocaine (Citanest ®), et lors de la deuxi~me anesth6sie g6n6rale, l'anesth6sie locale de la glotte a 6t6 effectu6e avec de la lignocaine (Xylocaine ®). Ces deux anesth6siques locaux, porphyrinog6niques in vitro, devraient 6tre contreindiqu6s chez le porphyrique. N6anmoins, les auteurs sud-africains ont utilis6 sans probl6me la lignoca'ine dans les porphyries variegata [7]. En conclusion, les donn6es cliniques inclinent h ranger le propofol au m6me niveau que la k6tamine [1]. Le propofol peut ~tre utilis6 chez un porphyrique h6patique asymptomatique, en 6vitant sans doute les anesth6sies r6p6titives. I1 semble cependant raisonnable de maintenir, par pr6caution, l'interdiction du propofol dans les crises aigu6s ou h chaque fois qu'un doute 16gitime existe sur la pr6sence ou non d'une pouss6e de la maladie, particuli6rement devant une symptomatologie abdominale mal 6tiquet6e. Y . BLANL(EIL *, J . C . DEYBACH ** * D6partement d'Anesth6sie-R6animation H6pital G. et R. LaEnnec C H U 44035 Nantes ** Service de Biochimie H6pital Louis-Mourier 92701 Colombes
BIBLIOGRAPHIE [1] BLANLOZlLY et coll. Ann Fr Anesth R~anim, 8 : 109-126, 1989. - - [2] CooeEa R. Anaesthesia, 43: 611, 1988. - [3] MaLvrtE R, FOU[LLOUX P. Ann Fr Anesth R~anim, 8 : 297, 1989. - - [4] MEISSNER PN et al. In : Century of Porphyrias, Abstr. 73, Glasgow, 1989. - - [5] M1TTERSCHIFFTAHLER G et al. Br J Anaesth, 60 : 109, 1988. - - [6] RICHARO T, HABERER JP. Ann Fr Anesth Rdanim, 7: 442, 1988. - - [7] MOORE MR, DISLER PB. Adv Drug React Ac Pois Rev, 2 • 149-189, 1983. - [8] WEIR PN, HODKINSON BP. Anaesthesia, 43: 1022-1023, 1988.
La bupr6norphine (Temg6sic ®) est utilisable au cours des porphyries h6patiques La bupr6norphine vient d'6tre testde sur le module d'embryon de poulet sensibilis6 au dicarb6thoxy-dihydrocollidine ou DDC [1] et s'av6re non porphyrinogdnique (r6sultats non publi6s). MOORE et DISLER consid6raient d6jh la bupr6norphine comme non dangereuse dans les porphyries h6patiques sur la base de nombreuses exp6riences cliniques sans cons6quences [2]. La bupr6norphine peut donc ~tre retenue pour l'analg6sie perop6ratoire et surtout postop6ratoire, voire pour l'analg6sie des crises des porphyries h6patiques.
DEYBACH *, Y. BLANL(EIL ** * Service de Biochimie H6pital Louis-Mourier 92701 Colombes ** D6partement d'Anesth6sie-R6animation H6pital G. et R. LaEnnec C H U 44035 Nantes J.C.
BIBLIOGRAPHIE [1] Deybach et coll. Presse Med, 16: 68-71, 1987. - [2] Moo~E MR, DISLEa PB. Adv Drug React Ac Pois Rev, 2 : 149-189, 1983.
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Propofol (Diprivan ®) et porphyries h6patiques Dans la mise au point sur l'anesth6sie des porphyries hdpatiques, nous avons rang6 le propofol dans la cat6gorie des m6dicaments interdits en raison de son caract6re porphyrinog6nique ddmontr6 in vitro sur le mod61e d'embryon de poulet sensibilis6 au dicarbdthoxy-dihydrocollidine ou DDC [1[. L'extrapolation h l'homme des r6sultats obtenus sur le meilleur mod61e animal reste difficile. Les utilisations humaines d'un m6dicament sont donc importantes h connaltre pour 6difier des recommandations. Plusieurs observations cliniques r6centes semblent attester de l'innocuit6 du propofol au cours de la porphyrie aigu~ intermittente [2, 3, 6], confirmant' ainsi l'observation initiale de MIrrERSCI-IIFVrAIJLER [5]. De la m6me fa~on, h l'occasion d'une r6union internationale comm6morant le centenaire de la reconnaissance des porphyries, ME~SSNER a pr6sent6 une 6valuation clinique du propofol au cours des porphyries variegata et montr6 l'absence d'effet porphyrinog6nique [4]. I1 est important de rappeler que toutes ces observations concernent les porphyries h6patiques en r6mission, donc des porphyries asymptomatiques. I1 faut donc se garder d'extrapoler les conclusions valables pour la maladie asymptomatique h la maladie en crise aigu6, d'autant qu'une publication rdcente met en garde les utilisateurs du propofol dans les porphyries variegata. Un patient porteur d'une porphyrie variegata asymptomatique a 6t6 anesth6si6 ~ deux reprises en trois jours avec du propofol [8]. I1 a 6t6 observ6, apr~s la deuxi6me administration, une 616vation tr6s pathologique, de trois h cinq fois la valeur normale, du porphobilinog6ne, des uroporphyrines et des coproporphyrines urinaires. Aucune manifestation clinique n'a accompagn6 les modifications biologiques. Mais il faut savoir que l'induction d'une crise est relativement difficile h provoquer dans la porphyrie variegata. A l'inverse, dans cette observation, le propo-
fol b6n6ficie de circonstances att6nuantes. En effet, entre les deux anesth6sies g6n6rales, le patient a eu un bloc du plexus brachial comportant de la prilocaine (Citanest ®), et lors de la deuxi~me anesth6sie g6n6rale, l'anesth6sie locale de la glotte a 6t6 effectu6e avec de la lignocaine (Xylocaine ®). Ces deux anesth6siques locaux, porphyrinog6niques in vitro, devraient 6tre contreindiqu6s chez le porphyrique. N6anmoins, les auteurs sud-africains ont utilis6 sans probl6me la lignoca'ine dans les porphyries variegata [7]. En conclusion, les donn6es cliniques inclinent h ranger le propofol au m6me niveau que la k6tamine [1]. Le propofol peut ~tre utilis6 chez un porphyrique h6patique asymptomatique, en 6vitant sans doute les anesth6sies r6p6titives. I1 semble cependant raisonnable de maintenir, par pr6caution, l'interdiction du propofol dans les crises aigu6s ou h chaque fois qu'un doute 16gitime existe sur la pr6sence ou non d'une pouss6e de la maladie, particuli6rement devant une symptomatologie abdominale mal 6tiquet6e. Y . BLANL(EIL *, J . C . DEYBACH ** * D6partement d'Anesth6sie-R6animation H6pital G. et R. LaEnnec C H U 44035 Nantes ** Service de Biochimie H6pital Louis-Mourier 92701 Colombes
BIBLIOGRAPHIE [1] BLANLOZlLY et coll. Ann Fr Anesth R~anim, 8 : 109-126, 1989. - - [2] CooeEa R. Anaesthesia, 43: 611, 1988. - [3] MaLvrtE R, FOU[LLOUX P. Ann Fr Anesth R~anim, 8 : 297, 1989. - - [4] MEISSNER PN et al. In : Century of Porphyrias, Abstr. 73, Glasgow, 1989. - - [5] M1TTERSCHIFFTAHLER G et al. Br J Anaesth, 60 : 109, 1988. - - [6] RICHARO T, HABERER JP. Ann Fr Anesth Rdanim, 7: 442, 1988. - - [7] MOORE MR, DISLER PB. Adv Drug React Ac Pois Rev, 2 • 149-189, 1983. - [8] WEIR PN, HODKINSON BP. Anaesthesia, 43: 1022-1023, 1988.
La bupr6norphine (Temg6sic ®) est utilisable au cours des porphyries h6patiques La bupr6norphine vient d'6tre testde sur le module d'embryon de poulet sensibilis6 au dicarb6thoxy-dihydrocollidine ou DDC [1] et s'av6re non porphyrinogdnique (r6sultats non publi6s). MOORE et DISLER consid6raient d6jh la bupr6norphine comme non dangereuse dans les porphyries h6patiques sur la base de nombreuses exp6riences cliniques sans cons6quences [2]. La bupr6norphine peut donc ~tre retenue pour l'analg6sie perop6ratoire et surtout postop6ratoire, voire pour l'analg6sie des crises des porphyries h6patiques.
DEYBACH *, Y. BLANL(EIL ** * Service de Biochimie H6pital Louis-Mourier 92701 Colombes ** D6partement d'Anesth6sie-R6animation H6pital G. et R. LaEnnec C H U 44035 Nantes J.C.
BIBLIOGRAPHIE [1] Deybach et coll. Presse Med, 16: 68-71, 1987. - [2] Moo~E MR, DISLEa PB. Adv Drug React Ac Pois Rev, 2 : 149-189, 1983.