Prothèses totales de hanche à double mobilité cimentée sans armature de soutien

Prothèses totales de hanche à double mobilité cimentée sans armature de soutien

S184 90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 1...

68KB Sizes 0 Downloads 12 Views

S184 90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 ∗

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Pechin)

Introduction Il existe peu d’études sur les infections de prothèses de hanche sur fracture. L’objectif de ce travail était d’évaluer la prise en charge en cas d’infection de prothèse intermédiaire de hanche (PIH). Patients et méthode Cette évaluation rétrospective (de 1999 à 2014) dans un CHRU portait sur la prise en charge de 61 patients ayant présenté une infection de PIH. Notre taux d’ISO était de 3,3 % et 7 patients provenaient d’un autre centre. L’âge moyen était de 84 ans (71–98). Le sex-ratio était de 0,45. Les scores ASA et NNIS atteignaient respectivement 2,88 et 0,2. Cinquante et un pour cent des patients vivaient à domicile. 51 % présentaient des troubles cognitifs et 49 % avaient un facteur de risque d’infection (diabète, corticothérapie, néoplasie. . .). Résultats Le délai moyen entre la pose de la prothèse et le diagnostic d’infection était de 47 jours (médiane 21 jours, 1–749 j). Soixante-six pour cent présentaient des signes locaux. Quarantequatre pour cent des patients bactériémiques étaient apyrétiques. Un lavage articulaire avait été réalisé dans 56 % des cas, un changement en un temps dans 13 %, 1 % de changement en 2 temps, une dépose des implants dans 15 %. Un traitement non chirurgical avait été décidé dans 15 % des cas. Quarante-deux pour cent des infections étaient à staphylocoque doré. L’antibioprophylaxie était absente dans 15 % des cas et inadaptée dans 57 %. La mortalité à un an était de 62 %. Les taux étaient semblables selon la prise en charge. La survie des patients était de 1,8 ans (11 mois en cas de dépose). Le taux de guérison moyen était de 46 %. On retrouvait 75 % de guérison en cas de 1 temps, 100 % de guérison en cas de lavage avant j15 en l’absence de bactériémie. On déplorait 100 % d’échec en cas de lavage chez les patients bactériémiques et 67 % en cas de dépose. Discussion Le lavage avant j15 semble une option thérapeutique sauf chez le patient bactériémique ou dément où le taux d’échec est majeur. La littérature est inexistante sur la stratégie à adopter mais le changement en un temps et le traitement non chirurgical semble être des alternatives envisageables. Conclusion Devant toute suspicion d’infection, la réalisation d’hémocultures doit être systématique. En l’absence de consensus, une étude prospective est nécessaire afin de déterminer le traitement optimal dans cette population très hétérogène où un compromis entre la survie, la guérison et la fonction est indispensable. L’indication d’arthroplastie doit être rigoureusement posée afin d’éviter cette complication redoutable. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

localisation, la présence de comorbidités, les résultats biologiques et bactériologiques, le traitement. Résultats Dix-huit patients ont été inclus (12 hommes et 6 femmes, âge moyen 59 ans). Six sont décédés (33 %). Les lésions siégeaient préférentiellement aux membres inférieurs (61 % des cas). Parmi les comorbidités associées, on retrouvait - diabète (44 %), alcoolisme (28 %), obésité morbide (22 %), immunodépression (11 %). Un seul patient n’en présentait aucune, 13 une seule et les quatre autres deux ou plus. Quatre avaient pris des AINS. L’association fièvre, douleurs, érythème, troubles trophiques, était présente dans 47 % des cas. Il existait un état de choc dans 44 % des cas. Un seul patient avait des crépitants. La plupart (88 %) présentait un syndrome inflammatoire biologique. L’infection était mono-microbienne chez 53 % des patients (dont 43 % à streptocoque groupe A). Une flore pluri-microbienne était présente chez 41 % des malades. Les prélèvements étaient négatifs chez un seul patient. La chirurgie consistait en l’excision des tissus infectés dans l’immense majorité des cas (78 %). Trois amputations d’emblée ont été nécessaires. Le délai moyen de prise en charge était de 2,5 jours. Un patient a été récusé. Les facteurs de meilleur pronostic étaient l’atteinte des membres supérieurs, une infection mono-bactérienne à streptocoque groupe A, l’amputation initiale et l’absence de comorbidités. Discussion La mortalité des fasciites nécrosantes reste importante. Bien qu’il s’agisse d’une courte série, les taux de décès retrouvés sont similaires à la littérature. Ces résultats sont souvent imputables à un retard de décision chirurgicale. La faible spécificité et le caractère faussement rassurant de la symptomatologie clinique (souvent abâtardie par une antibiothérapie initiale) peuvent expliquer ces délais de prise en charge. Par ailleurs, le recours aux examens complémentaires (scanner ou IRM) peut aider au diagnostic, mais ne doit en aucun cas retarder la chirurgie. La prise en charge initiale devrait être rapidement confiée à l’équipe chirurgicale dès l’arrivée au service d’urgence. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.112

Mardi 10 novembre 2015 de 14 h 00 à 15 h 30, salle 342 Communications particulières hanche – Modérateurs : Franc¸ois Bonnomet (Strasbourg), Jacques Caton (Lyon)

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.111 154

156

Épidémiologie et mortalité des fasciites nécrosantes dans un hôpital francilien – étude rétrospective sur 10 ans

Prothèses totales de hanche à double mobilité cimentée sans armature de soutien

Gauthier Eloy ∗ , Pascal Guillon , Redoine Zahi , Jacques Pariat Service d’orthopédie, GHI le Raincy-Montfermeil, 10, rue du Général-Leclerc, 93370 Montfermeil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Eloy) Introduction Les fasciites nécrosantes constituent une affection rare mais au pronostic sombre. Le but de l’étude était d’évaluer l’épidémiologie, les facteurs de risque, et le pronostic d’une telle pathologie sur 10 ans. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique menée entre 2004 et 2015. Tous les patients hospitalisés dans notre établissement pour fasciite nécrosante d’un membre étaient inclus. Le critère de jugement principal était la mortalité. Nous avons analysé aussi - la symptomatologie clinique préopératoire, la

Thomas-Xavier Haen ∗ , Eric Vandenbussche Service de chirurgie orthopédique, hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, Garches, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : tx [email protected] (T.-X. Haen) Introduction Les cupules à double mobilité (CDM) en version cimentée, imposées dans certaines situations du fait du stock osseux, sont majoritairement décrites en association avec une armature de soutien, qui alourdit la procédure chirurgicale. Une implantation sans renfort acétabulaire est parfois utilisée, notamment en cas de reprise de prothèse totale de hanche (RPTH) avec altération modérée du stock osseux, ou d’échec d’impaction de cupule pressfit, mais les résultats à moyen terme sur une cohorte importante n’ont pas été décrits. Certains auteurs déconseillent cette procédure, craignant un sur-risque de descellement. L’objectif

90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 S185

de cette étude était d’évaluer si la cimentation d’une CDM, sans armature de soutien, n’entraînait pas de surcroît de descellements à moyen terme. Les objectifs secondaires étaient de confirmer l’efficacité dans la prévention des luxations chez des sujets à haut risque, et d’évaluer les résultats fonctionnels de l’implant SaturneTM . Patients et méthode Soixante-seize patients (78 hanches) opérés d’une CDM cimentée (SaturneTM ) sans armature de soutien, par voie postéro-latérale, ont été inclus dans cette étude rétrospective monocentrique. L’âge moyen était de 80,6 ans (40–102), le score ASA moyen était de 2,3 et 90,2 % des patients avaient au moins un facteur de risque majeur de luxation. Les principales indications étaient une coxarthrose avec ostéoporose (29,5 %), une reprise de prothèse totale de hanche (RPTH) pour instabilité (24,4 %) ou pour descellement (12,8 %), une fracture du col fémoral (15,4 %), un déplacement secondaire de matériel d’ostéosynthèse (11,5 %). Une évaluation radio-clinique a été réalisée à 3 et 12 mois, puis tous les 2 ans. Le critère de jugement principal était le taux de révisions pour descellement aseptique. La survenue de luxation, le taux d’infection et le score PMA étaient également relevés. Résultats Au recul moyen de 3,6 ans (0–8,2), 4 (5,3 %) patients ont été perdus de vue et 32 (42,1 %) étaient décédés. Il y a eu 1 descellement aseptique (1,3 %) et il n’est survenu aucun épisode de luxation. Il y a eu 2 RPTH pour infection. Le PMA postopératoire moyen était de 15,4 (9–18). Discussion Le taux de descellement est nettement inférieur aux taux moyens des implants rétentifs (8–10 % environ), et le taux de luxation est nul, malgré de nombreux facteurs de risque. Nos résultats à moyen terme sont similaires à ceux des CDM cimentées avec armature de soutien, et à ceux des CDM impactées. Le recul de cette étude est limité du fait d’un taux de décès important (42,1 %) qui est lié aux caractéristiques de la population (âge, comorbidités. . .). Ces patients sont représentatifs des patients chez qui ce type d’implants peut être indiqué. Conclusion Une armature de soutien n’est pas toujours indispensable en cas d’implantation d’une CDM cimentée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.113 157

Analyse de l’usure quantitative et qualitative à long terme de la prothèse totale de hanche double mobilité – étude des explants

Bertrand Boyer ∗ , Thomas Néri , Jean Geringer , Alexandre Di Iorio , Rémi Philippot , Frédéric Farizon CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, avenue Raimond, 42055 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Boyer) Introduction La relation entre le descellement cotyloïdien et l’usure annuelle de la prothèse de type Charnley a été démontrée. Cette assertion fut appliquée à la prothèse totale double mobilité, au motif que celle-ci utilisait le même matériau. Nous proposons de tester cette hypothèse par l’analyse des explants puis de définir les caractéristiques quantitatives et qualitatives de l’usure de l’insert double mobilité. Matériel et méthode Trente et un explants de plus de 15 ans d’implantation ont été sélectionnés parmi les explants double mobilité de première génération avec l’intégralité des données cliniques, radiologiques et des matériaux. La cartographie tridimensionnelle par scanner à lumière verte (Zfx) a permis d’obtenir les données quantitatives d’usure interne, externe et de collerette avec une précision micrométrique + chaque explant mesuré fut également représenté en 3D par échelle de chaleur pour repérer les zones de perte et de gain de matière.

Résultats Le volume d’usure n’était pas corrélé significativement à la durée d’implantation. La médiane d’usure annuelle a néanmoins été définie à 40 mm3 /an (15–92). Aucun paramètre n’a eu d’incidence significative sur le volume d’usure. Aucun lien n’a pu être établi entre le descellement aseptique cotyloïdien et le volume d’usure. Plusieurs profils 3D d’usure ont été retrouvés et une répartition différente entre l’usure externe, interne et de la collerette a été constatée. Discussion La notion d’usure annuelle moyenne n’a pas pu s’appliquer à la double mobilité + la notion de moyenne annuelle médiane, plus faible pour la double mobilité que pour les cupules sans ciment utilisant le polyéthylène semblerait plus adaptée mais de nombreux facteurs de pondération restent à définir pour la double mobilité, contrairement aux prothèses classiques. La population d’explants était relativement disparate en termes d’usure quantitative mais aussi qualitative. Conclusion L’usure d’un insert double mobilité était différente de celle d’un insert de type Charnley, autant quantitativement que qualitativement, et la relation entre le descellement et l’usure n’a pas pu être mise en évidence. La fixation secondaire des cupules métalliques double mobilité de première génération pourrait être le facteur déterminant sur la survie à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.114 158

Intérêt de l’analyse radiologique dans l’usure des prothèses de hanche double mobilité – apport de l’analyse d’explants

Thomas Neri ∗ , Bertrand Boyer , Jean Geringer , Remi Philippot , Frédéric Farizon CHU Saint-Étienne, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Neri) Introduction Un des inconvénients de l’utilisation des PTH double mobilité, est l’usure de l’insert mobile en ultra-high molecular weight polyethylene (UHMWPE). Souvent détectée tardivement à travers ses complications, descellement aseptique (DA) ou luxation intra-prothétique (LIP), l’usure de l’insert reste difficilement évaluable. Aucune étude n’a analysé la pertinence de l’évaluation radiologique simple sur la quantification de l’usure. Notre objectif était d’évaluer, grâce à l’analyse d’explants, s’il existait une corrélation entre l’usure volumétrique de l’insert et l’enfoncement de la tête sur des radiographies standard de hanche. Matériel et méthode À partir d’arthroplasties totales de hanche de première intention avec cupules double mobilité effectuées entre janvier 1985 et décembre 1998, nous avons analysé 30 inserts en UHMWPE de plus de 15 ans, explantés pour DA. Ont été exclus tous les explants présentant une LIP, car cette dernière rendait les radiographies ininterprétables. Pour chaque explant, les dernières radiographies de hanche de face et de profil, avant explantation, ont été analysées en recherchant un enfoncement de la tête par rapport à la cupule (pénétration linéaire). Avec un scanner surfacique fonctionnant selon la méthode des franges nous avons mesuré quantitativement l’usure globale, l’usure interne et l’usure externe de l’insert, ainsi que le décalage du centre de la tête au sein de l’insert par rapport à sa position native. Résultats Il n’existait aucune corrélation statistiquement significative entre la pénétration linéaire radiologique de la tête au sein du cotyle et le volume d’usure globale de l’insert. Cela semble du au caractère tridimensionnel de l’usure et au positionnement aléatoire de l’insert lors de la radiographie. Il existait une corrélation statistiquement significative entre le décalage du centre de la tête