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Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Hand Surgery and Rehabilitation 38 (2019) 392–457
En pathologie dégénérative de la main et du poignet, elle peut servir à soulager la douleur des maladies ostéoarticulaires ou tendineuses. Elle participe également au traitement des douleurs neuropathiques qu’il s’agisse d’algodystrophie ou des séquelles de blessures nerveuses. Elle peut être proposée en périopératoire, pour contrôler l’anxiété avant chirurgie et gérer la douleur postopératoire précoce. En 2018, une étude randomisée en double aveugle a montré son efficacité de manière significative dans la gestion de la douleur postopératoire après chirurgie du syndrome du canal carpien. D’autres applications sont à l’évaluation en périopératoire (arthroplastie trapézométacarpienne et digitale, arthroplasties du poignet, reprise du sport après chirurgie). Son usage en pratique chirurgicale courante a pour objectif de permettre une diminution de la consommation d’opioïdes, véritable fléau de santé publique aux États-Unis et en Europe. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens
https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.092 CO90
Descellements aseptiques de cupule des prothèses trapézo-métacarpiennes : proposition d’une stratégie de reprise S. Barbary 1,∗ , J. Teissier 2 , J. Goubau 3 1 Centre de chirurgie orthopédique et de la main ADR, Nancy, France 2 Centre chirurgical ORTHO SUD Grasset, Montpellier, France 3 Orthoclinic, Bruges, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Barbary) Le but de cette présentation est de proposer un arbre décisionnel thérapeutique selon le stock osseux et le type de descellement de la cupule trapézienne. Cinq différents types de descellement aseptique de cupule trapézométacarpienne sont présentés. Ils illustrent la stratégie de reprise en fonction du stock osseux trapézien : – descellement avec un très bon stock osseux : Dépose de cupule, fraisage et repose d’une nouvelle cupule de diamètre identique ou légèrement supérieure, impactée sans greffe ; – descellement avec un défet osseux minime, une greffe d’os spongieux dans le fond et/ou sur l’un des bords de la cupule + immobilisation postopératoire plus longue (6 semaines) ; – défect osseux plus important mais avec un respect des murs du trapèze : il est réalisé chez le patient avec un os de bonne qualité, une greffe cortico-spongieuse iliaque dans laquelle est impactée une nouvelle cupule ; – cas superposables au précédent mais avec un os porotique : une cupule full-PE cimentée de reprise est reposée ; – effondrement d’un des bords ou fracture du trapèze : il est réalisé une trapézectomie dont les suites semblent superposables à une trapézectomie de première intention. À plus d’un an de recul en moyenne, les patients opérés d’une dépose/repose ne présentent pas de signe de nouveau descellement ni de douleurs résiduelles. Dans les cas de greffes elles semblent bien intégrées y compris dans les cas de greffe cortico-spongieuses. Les patients opérés d’une trapézectomie ont retrouvé une fonction de la main compatible avec les activités quotidiennes sans douleur résiduelle mais avec un manque de force ressentie. Tous les patients étaient satisfaits ou très satisfaits. Le vieillissement de la population et l’engouement croissant pour les prothèses TM pose le problème de la stratégie de reprise. Cela va devenir une intervention courante. Il faut s’inspirer de la chirurgie prothétique de reprise de hanche qui est relativement codifiée. Comme pour la hanche, le choix de l’implant de première intention et sa versatilité est important pour faciliter cette reprise chirurgicale. La dépose/repose de prothèse trapézo-métacarpienne entre désormais dans l’arsenal thérapeutique et donne de bons résultats. Le choix de l’implant de première intention est important car si la trapézectomie reste toujours possible, elle n’est plus l’unique solution. Déclaration de liens d’intérêts Recherches cliniques/travaux scientifiques : oui [Lepine]. Consultant, expert : oui [Lepine].
Cours, formations : oui [Lepine]. Documents publicitaires : oui [lepine]. Invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui [Lepine]. Actionnariat : non. Détention d’un brevet ou inventeur d’un produit : oui [lepine]. https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.093 CO91
Arthroplastie trapézo-métacarpienne par prothèse MOOVIS : résultats cliniques et radiologiques à 5 ans de recul S. Charbonnel 1,∗ , A. Martins 2 , F. Lecomte 1 , L. Athlani 3 SOS main Auvergne, clinique La Châtaigneraie, Beaumont, France 2 CHU Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France 3 Chirurgie de la main, chirurgie plastique et reconstructive de l’appareil locomoteur, CHU Nancy, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Charbonnel)
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La prothèse MOOVIS a été introduite en 2012 pour le traitement de l’arthrose trapézo-métacarpienne (TMC). Nous rapportons les résultats cliniques et radiologiques de cet implant avec un recul moyen de 5 ans. De janvier 2012 à janvier 2017, 46 implants chez 46 patients (40 femmes, 6 hommes) avec un âge moyen de 68 ans (56–82) ont été posés au sein d’un même centre par le même chirurgien. Tous les patients présentaient une arthrose TMC symptomatique (Dell 2 à 4) avec échec d’un traitement médical bien conduit. Les patients inclus dans l’étude avaient au moins deux ans de suivi et ont été revus en consultation par un examinateur indépendant pour évaluation clinique (Échelle Visuelle Analogique, force, amplitude articulaire), fonctionnelle (score de QuickDASH) et radiologique. Cliniquement, on notait une amélioration significative (p < 0,05) de la douleur (EVA 0,7 contre 6,6) et du score fonctionnel de QuickDASH (68,18 contre 22,73). Le score moyen de rétropulsion du pouce était de 2,6/4 et le score d’opposition de Kapandji de 9,1/10. Les forces moyennes du key pinch (pince pollici-latérale) et du grasp (poigne) en comparaison au côté controlatéral semblent s’améliorer (108 % et 119 %). Aucun implant n’a nécessité une révision. Aucune luxation n’était à déplorer au dernier recul. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des patients étaient très satisfaits et 100 % choisiraient à nouveau cette opération. Le retour aux activités de la vie quotidienne était en moyenne de 6 semaines. Dans notre série, la prothèse MOOVIS semble donner de bons résultats pour l’amélioration de la douleur, la mobilité, la force et la restauration de la longueur du pouce avec correction de la déformation en z. La récupération est également spectaculaire. La prothèse MOOVIS s’est révélée être un implant fiable et efficace avec de bons résultats à moyen terme. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.094 CO92
Reprise de prothèse totale trapézo-métacarpienne par une nouvelle prothèse : à propos de 9 cas G. Meyer Zu Reckendorf 1,∗ , J.C. Rouzaud 2 Clinique Clémentville, Montpellier, France 2 IMM, clinique Saint-Roch, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Meyer Zu Reckendorf)
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L’arthroplastie totale trapézo-métacarpienne (TM) est une procédure de plus en plus utilisée dans la prise en charge chirurgicale de la rhizarthrose. Au niveau TM, c’est le trapèze qui représente l’élément « fragile » exposé aux complications de type descellement ou fracture vu sa petite taille. Classiquement, un descellement de prothèse totale TM (PTTM) est converti en trapézectomie
Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Hand Surgery and Rehabilitation 38 (2019) 392–457 simple. Nous voulons faire part de notre expérience de reprise de PTTM par un nouvel implant prothétique. Notre expérience repose sur 9 cas de reprise de prothèse Elektra (SBI) petite cupule (6,5 mm) impactée métal-métal. Il s’agit de 9 patients (8 femmes, 1 homme) d’âge moyen 64 ans (58–72) opérés entre 2012 et 2018 d’un descellement de la cupule prothétique dont deux d’origine traumatique. Le délai entre l’intervention initiale et la reprise était de 36,6 mois en moyenne (11–87). La scintigraphie réalisée dans chaque cas montrait un descellement de l’implant trapézien dans tous les cas et de la tige métacarpienne que dans un cas. Il n’y avait aucune fracture du trapèze visible sur le scanner préopératoire. La reprise chirurgicale a consisté dans les 9 cas en un changement de l’implant trapézien avec une cupule cimentée dans 2 cas, 2 cupules double mobilité impactées avec greffe osseuse et 5 cupules double mobilité vissées (9 mm) sans greffe. Une seule tige n’a été changée après extraction simple. Nous déplorons une fissuration du trapèze en peropératoire autorisant malgré ceci l’implantation d’une cupule ainsi qu’une bascule précoce postopératoire d’une cupule impactée non reprise chirurgicalement. Le recul actuel de la série est de 39,4 mois en moyenne (8–73). Aucun patient n’a du être réopéré. L’EVA est à 0,625, le QuickDASH à 17,79. Le Pinch est à 3,6 kg et la Key-Grip à 4,3 kg. Cinq patients présentent une « prothèse oubliée ». Sur le plan radiographique, seule une cupule cimentée est descellée, mais le résultat clinique reste excellent au recul. La technique sans greffe osseuse représente pour nous actuellement la procédure de choix dans les reprises de PTTM avec un trapèze conservable. Le scanner préopératoire est utile afin d’apprécier la taille de la chambre de descellement du trapèze qui ne doit pas dépasser 10 mm de diamètre. Un descellement de PTTM peut être repris par une autre prothèse dans des cas sélectionnés avec un résultat stable à moyen terme. Déclaration de liens d’intérêts Recherches cliniques/travaux scientifiques : oui [SBI Stryker]. Consultant, expert : non. Cours, formations : non. Documents publicitaires : non. Invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui [SBI Stryker]. Actionnariat : non. Détention d’un brevet ou inventeur d’un produit : non. https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.095 CO93
Les luxations précoces de prothèses trapézo-métacarpiennes. Revue d’une série de 21 cas P. Ledoux Clinique du Parc, Saint-Saulve, France Adresse e-mail :
[email protected] Les luxations précoces de prothèse trapézo-métacarpiennes non rétentives sont fréquentes (5 à 9 % dans la littérature). La mise en place d’une prothèse trapézométacarpienne modifie la cinématique articulaire. L’articulation naturelle avec ses trois axes de mouvement (flexion-extension, abduction - adduction et rotation axiale) est remplacée par une articulation artificielle avec un centre de mouvement qui permet une rotation axiale. Nous avons revu 21 luxations consécutives sur 245 poses et nous avons analysé les dossiers radiographiques pour vérifier si un défaut de technique chirurgicale pouvait être invoqué. Nous avons pris une série de 30 prothèses (un an de poses consécutives dans la même institution) qui n’ont pas luxé, comme série de référence. Nous avons mesuré la longueur de la colonne du pouce (rapport M1/M2) et l’orientation de la cupule sur des clichés de face et de profil, par rapport à l’axe de l’articulation STT dans les deux séries. Dans deux cas la luxation a été attribuée à la non-résection d’un ostéophyte interne du trapèze et dans un cas à l’absence de section du ligament intermétacarpien. Dans un cas elle a été attribuée à la présence d’un bec antérieur trop important du premier métacarpien dans le cadre d’une luxation lors d’un appui sur le talon de la main. Pour les 17 cas restants, le rapport M1/M2 préopératoire était de 0,68 pour les prothèses ayant luxé et de 0,69 pour les autres. Il est passé à 0,74 dans les deux groupes après pose de la prothèse. La divergence moyenne
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entre l’axe de l’articulation STT de face était de 6,2◦ (0–17) pour les prothèses luxées et de 7◦ (0–27) pour les prothèses non luxées, et de 7,2◦ (0–15) pour les prothèses luxées contre 6,9◦ (0–25) pour les non-luxées sur les clichés de profil. Aucune de ces différences n’est statistiquement significative. La luxation des prothèses n’est généralement pas due à un défaut technique. Le petit rayon (2 mm) de la tête des prothèses conventionnelles associée à la nécessité d’avoir un piston de 2 mm, pour éviter un excès de tension dans la colonne du pouce, s’accompagne d’un risque de luxation précoce de l’implant. Une augmentation du diamètre de la tête devrait permettre de diminuer le taux de luxations précoces. Déclaration de liens d’intérêts Recherches cliniques/travaux scientifiques : non. Consultant, expert : oui [Kerimedical]. Cours, formations : oui [Kerimedical]. Documents publicitaires : non. Invitations à des congrès nationaux ou internationaux : oui [Kerimedical]. Actionnariat : non. Détention d’un brevet ou inventeur d’un produit : non. https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.096 CO94
Courbes de survie à plus de 10 ans des prothèses trapézo-métacarpiennes: à propos de 294 cas
L. Chiche ∗ , C. Lazerges , B. Coulet , M. Chammas Service de chirurgie de la main et du membre supérieur, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Chiche) Thumb carpometacarpal osteoarthritis affects many post-menopausal women. If medical treatment fails, the most common options are trapeziectomy and trapezio-metacarpal arthroplasty. The purpose of this study was to evaluate the survival rate of trapezio-metacarpal prostheses in surgical treatment of thumb carpometacarpal osteoarthritis, and to highlight potential risk factors of unfavorable outcome. We performed a retrospective study involving 294 trapezio-metacarpal prostheses in 245 patients, who underwent surgery between 2001 and 2016. Clinical assessment was performed by self-questionnaire including pain, satisfaction, recovery time, QuickDASH Score, and opposition according to Kapandji score. Thumb X-rays were used to evaluate implant loosening sign, periprosthetic remodeling, and arthrosis of over and underlying joints. Implants survival rate at the final follow-up of 17.3 years was 90.8 % (95 % CI [85.8–96.1]). Median pain was 1 on 10 on VAS scale (0–8). Median QuickDASH Score was 20 (0–82), median opposition according to Kapandji was 9 on 10 (3–10). Median return to work time was 2 months (1–12). We identified 7.8 % of major complications, including 3.4 % of dislocations, 3.1 % of implants loosening, and 1 % of fractures. All dislocations involved surgical revision. Only few publications show results with more than 100 trapezio-metacarpal prostheses. Our results are consistent with existing studies. Trapeziectomy represents currently the gold standard in surgical treatment of thumb carpometacarpal osteoarthritis. Long-term superiority has not been proven in recent meta-analysis. Two recent studies found superiority of arthroplasty at short term concerning pain, strength, mobility, satisfaction, and recovery time, with similar complication rates. Trapezio-metacarpal arthroplasty is a long-term reliable solution for surgical treatment of thumb carpometacarpal osteoarthritis, with a limited complication rate. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.hansur.2019.10.097