91e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 102 (2016) S73–S190
Matériel et méthodes Nous avons analysé deux séries consécutives mono-opérateur de PTH primaires sans ciment réalisées par voie postérieure qui ne différaient que par le couple de frottement (51 à couple métal-métal [MoM] avec un calibre moyen 45 mm ± 3,3 [40–54] et 61 CoC en calibre 36 mm). Les deux séries étaient comparables en préopératoire en terme de d’âge, de diagnostic, de scores fonctionnels, de mobilité préopératoire et d’index de masse corporelle et de score de Charnley. Nous avons comparé les amplitudes articulaires au recul et les gains d’amplitudes, la survenue d’une luxation, les scores fonctionnels (Oxford, Merle d’Aubigné). Résultats Les amplitudes articulaires globales étaient de 254◦ C ± 39◦ C (150–310) pour un gain de 81◦ C ± 44◦ C (–50–180) dans le groupe MoM et de 256◦ C ± 23◦ C (200–280) pour un gain de 84◦ C ± 40◦ C (0–160) dans le groupe CoC (NS). Le groupe MoM présentait les résultats suivants Oxford = 13,71 ± 3,66 (12–33) pour un gain de 24,82 points ± 7,9 (–1–40), PMA = 17,75 ± 1,06 (11–18) pour un gain de 7,78 points ± 4,01 (2–15). Le groupe CoC avait Oxford = 14,98 ± 4,42 (12–36) pour un gain de 24,75 points ± 6,55 (12–40), PMA 17,66 ± 0,7 (14–18) pour un gain de 8 points ± 3,77 (1–15). Aucun des gains et des scores au recul ne différerait de manière significative entre les deux groupes. Aucun épisode de luxation n’a été décelé. Discussion La tendance actuelle d’une augmentation des diamètres de têtes fémorales au-delà de 36 mm n’est pas justifiée pour améliorer les gains d’amplitudes articulaires ou de fonction. Les effets secondaires potentiels de l’augmentation de calibre doivent rendre d’autant plus prudents dans l’usage des grands diamètres qu’ils n’ont pas confirmé notre hypothèse. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.046 51
Reprise du travail après prothèses totales de hanche et de genou de première intention dans la population franc¸aise Resumption of work after primary total of hip and knee replacements in the French population Michael Mangin ∗ , Jean-Baptiste Gross , Vincent Seivert , Rémi Belleville , Henry Coudane , Bertrand Gavanier , Manuela Barla , Didier Mainard 8, rue Pasteur, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Mangin) Introduction L’augmentation de la prévalence de l’arthrose et le recul de l’âge de départ à la retraite ces dernières années ont pour conséquence un nombre croissant d’arthroplastie chez des patients encore en âge de travailler. Il devient donc important de pouvoir donner une information claire sur les capacités de reprise du travail après prothèse, d’autant plus que l’information conditionne les résultats. Le délai de reprise du travail après arthroplastie n’est pas clairement établi dans la littérature internationale, allant de 1,1 et 10,5 semaines pour les prothèses totales de HANCHE (PTH) et de 8 et 12 semaines pour les prothèses totales de genou (PTG). Le but de cette étude était de déterminer le délai de reprise du travail et les facteurs qui le conditionne dans la population franc¸aise. Matériel et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique observationnelle. Les critères d’inclusions étaient patients encore en activités professionnelles âgés de moins de 65 ans ayant eu une PTH ou une PTG de première intention entre 2010 et 2013. Tous les patients ont été évalués par un questionnaire adapté de 41 items. Il était rempli soit par contact téléphonique, soit en consultation. Étaient considérés comme perdus de vue et donc exclus, les patients non joignables après 10 tentatives
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téléphonique. Nous avons recherché la date et le délai de reprise du travail, ainsi que les facteurs les influenc¸ant. Résultat Parmi 255 patients, seuls 144 satisfaisaient aux critères d’inclusion. 57 % des patients ont repris une activité à un délai moyen de 17,7 semaines IC95 % [14,7 ; 20,6]. Il n’a pas été observé de reprise après 540 jours. Les facteurs influenc¸ant le taux de reprise du travail sont l’âge (p = 0,01) et le poids (p = 0,003), alors que seul la notion d’un arrêt de travail préopératoire influence le délai de reprise de 77,7 jours (p = 0,003). Discussion Notre série retrouve un taux de reprise du travail plus faible que dans la littérature internationale, ainsi qu’un délai de reprise plus long. Cependant, la variabilité des méthodologies utilisée dans les différentes études rend la comparaison difficile, d’autant que le niveau des prestations sociales dont on sait qu’il influence le résultat fonctionnel diffère selon les pays. Conclusion Notre étude est la première à montrer l’impact d’une PTG ou PTH sur la reprise du travail dans la population franc¸aise. La motivation est probablement un facteur important dans les résultats constatés. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.047 52
Étude comparative du couple métal-métal en resurfac¸age de hanche et en prothèse totale à grand diamètre, analyse du relargage des ions métalliques Comparative study of metal on metal implants in hip resurfacing and with large diameter total replacement implants, assessment of the re-release of metal ions Pierre-Emmanuel Ridon ∗ , Sophie Putman , Alexis Perrin , Henri Migaud , Julien Grirard Service de médecine du sport, CHRU de Lille, Pr Girard rue Émile-Laine, 59037 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P.-E. Ridon) Introduction On estime à 500 000 le nombre d’arthroplasties métal-métal à grand diamètre (LDH) implantées dans le monde ces 15 dernières années. Après de bons résultats à court et moyen terme, les registres nationaux ont montré un taux d’échec important avec des complications classiques ou spécifiques (réactions allergiques aux débris métalliques). En association à la corrosion passive, il a été montré qu’une corrosion à la jonction connecteur–col était une source importante de relargage ionique le phénomène de trunionite. Notre hypothèse était que le relargage ionique est plus important pour l’implant Duromy LDHTM du fait de la modularité, se traduisant par une dissociation du ratio Cobalt Chrome. Matériel et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective, comparative, ouverte, monocentrique, incluant toutes les arthroplasties à grand diamètre Duromy réalisées entre février 2004 et mars 2006. Étaient exclus les patients porteurs d’une autre arthroplastie. Quatre vingt-dix resurfac¸ages et 83 prothèses ont été inclus. Lors de la révision clinique, les scores de Devane, Oxford, PMA et Harris étaient réalisés, les patients bénéficiaient d’une radiographie de bassin et d’un dosage des ions (chrome, cobalt et titane) sur sang total. Les analyses statistiques ont été réalisées après ajustement sur les facteurs de confusion connus l’âge, le sexe, l’IMC, le diamètre fémoral, l’inclinaison de la cupule. Résultats Le recul moyen était de 9 ans. Les taux médians d’ions chrome, cobalt et titane étaient significativement plus importants dans le groupe LDH (p < 0,0001) avec une dissociation des ratios Co Cr et Co Ti plus importante dans le groupe LDH (p < 0,0001). Il existait également une corrélation entre échec de l’arthroplastie et taux élevés d’ions (p < 0,0001).