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régression logistique a été utilisée pour la recherche des facteurs associés à la RA. Une différence a été considérée comme significative si p < 0,05. Résultats Au total, 10 665 sujets (55,6 % de femmes) d’âge médian (intervalle interquartile) de 36 (26–52) ans ont été inclus. La prévalence (IC à 95 %) de la RA était de 3,4 % (3,1–3,8 %). Quarante-neuf (13,6 %) sujets avaient une RA modérée à sévère. L’asthme était plus fréquent chez les sujets qui avaient une RA (14 % vs 2,6 %, p < 0,001). De même, la dermatite atopique était plus retrouvée dans le groupe RA (9,9 % vs 2,2 %, p < 0,001). Les déterminants indépendants de la RA étaient le niveau d’éducation universitaire [odds ratio ajusté (IC à 95 %) : 1,507 (1,145–1,983), p < 0,001], la résidence en milieu urbain [1,921 (1,499–2,461), p = 0,029], l’asthme [5,75 (4,131–8,003), p < 0,001] et la dermatite atopique [4,135 (2,815–6,074), p < 0,001]. Discussion La prévalence de la RA retrouvée dans cette étude est relativement faible comparée à celle rapporté dans d’autres études [1]. Conclusion La prévalence de la RA est relativement faible au Cameroun. L’identification des facteurs associés à la RA devrait permettre l’optimisation de la prise ne charge des personnes touchées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels liens d’intérêts. Référence [1] Kakli HA, Riley TD. Allergic Rhinitis. Prim Care 2016;43:465–75. https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.135 ORL/Opht-02-CO ®
Comparaison de l’efficacité du NAABAK ® par rapport au FLUCON dans le traitement symptômes de conjonctivite allergique au pollen de bouleau chez des sujets exposés aux allergènes de bouleau dans la chambre d’exposition environnementale ALYATEC A. Gherasim 1,∗ , T. Bourcier 2 , N. Domis 1 , N. Beck 1 , A. Jacob 1 , F. Schoettel 1 , F. De Blay 2 1 ALYATEC, Strasbourg, France 2 Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Gherasim) Introduction Les stabilisateurs mastocytaires topiques sont indiqués dans le traitement local de la conjonctivite allergique, mais leur efficacité par rapport aux corticostéroïdes topiques demeure inconnue. L’objectif de cette étude ® ® est d’étudier la non-infériorité du collyre Naabak par rapport au Flucon au cours d’expositions contrôlées à l’allergène de bouleau Bet v1 dans la chambre d’exposition environnementale Alyatec (CEE). Méthodes Au total, 24 sujets adultes ayant une histoire de conjonctivite modérée au pollen de bouleau ont été inclus dans cette étude randomisée, de non-infériorité, en simple-aveugle et chassé-croisé. Tous les patients ont eu une réponse conjonctivale lors de la baseline puis randomisés dans 2 bras de traitement durant 5 jours. La réponse conjonctivale a été évaluée par le score d’Abelson (positif si ≥ 5) toutes les 10 minutes au cours des 4 heures ® d’exposition 60 ng/m3 Bet v1, dans la chambre Alyatec , sur 2 jours consécutifs. Résultats La quantité moyenne d’allergène responsable de la réponse ® conjonctivale était de 1,30 ± 0,63 ng chez les sujets traités par Naabak versus ® 1,32 ± 0,58 ng avec Flucon . Le hazard ratio d’une réponse conjonctivale positive était de 0,977 (IC à 95 % : 0,812 ; 1,174), ce qui démontre la non-infériorité. Le temps nécessaire pour la réponse conjonctivale était de 114,8 ± 55,0 min et ® ® 117,9 ± 73,2 min avec Naabak et Flucon , respectivement. Les scores moyens des symptômes (pruritus et larmoiements) n’étaient pas différents entre les ® groupes (1,78 ± 1,22 contre 1,71 ± 1,04, respectivement). De plus, Naabak a ® présenté moins d’événements indésirables que le Flucon . Un « priming effect » a été observé entre les expositions 1 et 2 (le risque de développer une réponse conjonctivale a été multiplié par 2,3 le second jour d’exposition). ® Conclusion Pour la première fois, la non-infériorité du Naabak comparée ® à celle de Flucon a été confirmée en comparant la quantité d’allergène responsable de la réponse conjonctivale. L’efficacité des deux traitements a été démontrée. Un « priming effect » de la réponse conjonctivale a été montré. La
CEE Alyatec représente un bon outil pour évaluer l’efficacité de traitements topiques dans la conjonctivite allergique. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.136 ORL/Opht-03-ePoster
Sinusite fongique allergique : à propos de 6 cas R. Bachraoui 1,∗ , S. Toujani 2 , J. Marrakchi 1 , A. Mediouni 1 , M. Mjid 2,∗ , S. Cheikrouhou 2 , A. Hedhli 2 , G. Besbess 1 , Y. Ouahchi 2 , S. Merai 2 1 Service d’otorhinolaryngologie et chirurgie cervico-facial, faculté de médecine de Tunis, université Tunis EL Manar, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Service de pneumologie-allergologie, faculté de médecine de Tunis, université Tunis El Manar, hôpital la Rabta, LR18SP02 Tunis, Tunisie ∗ Auteurs correspondants. Adresses e-mail :
[email protected] (R. Bachraoui), mjid
[email protected] (M. Mjid) Introduction Le diagnostic et le traitement des sinusites fongiques allergiques sont difficiles et sujet de controverse. Un ensemble d’arguments cliniques, radiologiques, anatomopathologiques, immunologiques et mycologiques sont nécessaires au diagnostic positif. Le traitement est médico-chirurgical. Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 6 patients traités pour sinusite fongique allergique, colligés sur une période de 16 ans entre 2000 et 2016. Résultats Il s’agit de 6 patients (5 femmes et un homme) d’âge moyen de 37,5 ans. Tous les patients étaient suivis pour une polypose nasosinusienne résistante au traitement médical associée à une rhinite allergique. Un asthme associé a été recherché chez tous les patients. Une hyperéosinophilie sanguine a été notée avec un taux élevé d’IgE chez tous les patients. La tomodensitométrie a montré un aspect de pansinusite dans tous les cas, avec une lyse osseuse associée à une extension intraorbitaire et endocrânienne chez une patiente. Une étmoïdectomie bilatérale a été réalisée dans tous les cas. Le prélèvement mycologique a montré un Aspergillus fumigatus dans 5 cas et un Aspergillus flavus chez une patiente. L’examen anatomo-pathologique a révélé la présence de mucine allergique avec polynucléaires éosinophiles chez tous les patients associée à des filaments aspergillaires chez 4 patients. Le traitement comprenant corticoïdes, chirurgie endoscopique associés aux antifongiques a permis une évolution favorable dans tous les cas sans récurrence. Conclusion Une meilleure compréhension des différents mécanismes physiopathologiques et immunologiques impliqués dans la sinusite fongique allergique permettrait d’améliorer le pronostic de cette pathologie et de mieux définir la prise en charge thérapeutique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Schubert MS : Allergic fungal sinusitis : pathogenesis and management strategies. Drugs 2004; 64: 363–374. Braun JJ, Pauli G, F. De Blay. Sinusite fongique allergique et aspergillose bronchopulmonaire allergique. Rev Mal Respir 2005;22(3):405–411. https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.137 ORL/Opht-04
Rhinite allergique : connaissances des patients consultant en médecine générale P. Demoly 1,∗ , I. Bossé 2 , P. Maigret 3 Inserm, Montpellier, France 2 Libéral, La Rochelle, France 3 Département médical, Menarini-Rungis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Demoly)
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Introduction Le médecin généraliste (MG) joue un rôle central dans la prise en charge de la rhinite allergique (RA) : diagnostic, information et orientation du patient dans le parcours de soins.
14e Congrès Francophone d’Allergologie – CFA 2019 / Revue française d’allergologie 59 (2019) 242–307 Méthodes PETRA, étude observationnelle, transversale, multicentrique, réalisée en France auprès d’adultes consultant un MG pour une RA, comportait un questionnaire médical et un auto-questionnaire patient. Son objectif était d’évaluer la perception et les connaissances des patients et leur rôle dans le contrôle de la RA. Résultats Au total, 687 MG ont participé à l’étude et ont inclus 1929 patients analysables (femmes : 50,2 % ; âge moyen : 39 ± 14 ans). Ils présentaient une RA intermittente (46,9 %) ou persistante (53,1 %) ; 71,7 % avaient une RA noncontrôlée (score ARCT < 20) ; 14,1 % avaient aussi un diagnostic d’asthme. Au total, 34,3 % des patients consultaient pour la première fois pour une RA ; 57,4 % étaient suivis régulièrement par un MG et 2 % par un allergologue. Parmi les patients interrogés, 81,1 % savaient que l’allergie est une maladie du système immunitaire et plus de 95 % reconnaissaient les principaux symptômes de la RA. Les aéroallergènes responsables des symptômes étaient connus par 60,3 % des patients. De plus, 90,9 % des patients pensaient que réduire l’exposition aux allergènes est une mesure efficace et 96,3 % étaient convaincus que les traitements prescrits sont plus efficaces que l’automédication. Au total, 53,7 % des patients estimaient que l’immunothérapie allergénique (ITA) permet de guérir de la RA. Par ailleurs, 60,5 % des patients citaient l’asthme comme complication de la RA et 73,6 % indiquaient la RA comme facteur de risque pour l’asthme. Les patients suivis par un allergologue avaient un meilleur niveau de connaissance sur le lien RA/asthme que les autres (77,4 % versus 62,7 %) et sur la chronicité de la RA (82,1 % versus 72,8 %) ; ils bénéficiaient plus souvent d’une ITA que les patients suivis par un MG (51,3 % versus 10,5 %). Pour tous les patients, plus la perception de la RA était mauvaise, moins la RA était contrôlée et inversement. Conclusion Dans cette cohorte où les patients avaient une bonne connaissance de la RA et de ses liens avec l’asthme, une relation inverse entre perception et contrôle de la RA a pu être observée. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.138 ORL/Opht-05
Variations des profils clinique et allergénique de la rhinite allergique aux cours des vingt dernières années en Tunisie
F. Yangui ∗ , Y. Hdidane , I. Aissa , M. Triki , S. Abdellatif , H. Khouani , M.R. Charfi Service de pneumologie, hôpital des FSI, La Marsa, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : ferdaous
[email protected] (F. Yangui) Introduction La rhinite allergique (RA) est une des principales manifestations cliniques de l’allergie de prévalence croissante dans le monde. Cette augmentation est liée à des facteurs environnementaux, aux modifications du mode de vie et aux changements climatiques et écologiques. L’objectif de ce travail était de décrire les variations des profils cliniques et allergéniques chez les patients ayant RA durant ces vingt dernières années en Tunisie. Méthodes Étude descriptive rétrospective réalisée entre janvier 1996 et décembre 2015. Tous les patients suivis pour RA et ayant un test cutané positif à au moins un pneumallergène ont été inclus. La période d’étude a été divisée en deux périodes de dix ans chacune : P1 : de 1996 à 2005 et P2 : de 2006 à 2015. Une comparaison des profils clinique et allergénique des patients avec RA au cours des deux périodes a été réalisée. Résultats Au cours de P1, 2176 patients ont été inclus et 2055 au cours de P2. Il y avait une diminution de la fréquence de la RA isolée entre les deux périodes (P1 : 20,7 % et P2 : 13,8 %, p < 10−3 ). Par ailleurs, il y avait une augmentation de la fréquence de l’asthme (P1 : 55,2 % et P2 : 64,2 %, p < 10−3 ), de la conjonctivite (P1 : 47,5 % et P2 : 53,7 %, p < 10−3 ) et des dermatoses allergiques (P1 : 2,5 % et P2 : 4,9 %, p < 10−3 ). L’étude de la variation du profil allergénique de la RA a montré une diminution significative de la fréquence de la sensibilisation aux acariens (P1 : 76 % et P2 : 64,2 %, p < 10−3 ) avec une augmentation significative de la sensibilisation aux pollens (P1 : 40,2 % et P2 : 52,1 %, p < 10−3 ), aux
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phanères d’animaux (P1 : 14,8 % et P2 : 46,7 %, p < 10−3 ), aux blattes (P1 : 19,1 % et P2 : 22,6 %, p = 0,004) et aux moisissures (P1/9,3 % et P2 : 14,1 %, p < 10−3 ). Conclusion L’augmentation de la fréquence des manifestations allergiques associées à RA, s’est associée à des modifications du profil allergénique de la RA avec une diminution de la sensibilisation aux acariens et une augmentation de la sensibilisation aux pollens, aux phanères d’animaux, aux blattes et aux moisissures. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.139
Pédiatrie Pédi-01-CO
L’administration de l’adrénaline aux Urgences pédiatriques est adaptée intuitivement à la gravité, contribuant à la sous-utilisation J.C. Dubus 1,∗ , M.S. Lê 1 , J. Vitte 2 , P. Minodier 3 , A. Boutin 4 , A. Carsin 1 , G. Viudes 5 , G. Noel 3 1 Unité de pneumo-allergologie pédiatrique, CHU Timone-Enfants, AP–HM, Marseille, France 2 Aix-Marseille Université, IRD, AP–HM, MEPHI, IHU-Méditerranée Infection, Marseille, France 3 Service d’Urgence Pédiatrique, hôpital Nord, AP–HM, Marseille, France 4 Service d’Urgence Pédiatrique, CHU Timone-Enfants, AP–HM, Marseille, France 5 Observatoire Régional des Urgences PACA, Hyères, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.C. Dubus) Introduction L’adrénaline est sous-utilisée chez les enfants se présentant avec un diagnostic d’anaphylaxie aux services d’urgence. Une possible explication pourrait être l’adaptation « intuitive » de son administration selon la gravité clinique. Nous avons analysé l’administration d’adrénaline selon la gravité clinique chez les enfants adis pour anaphylaxie sur une période de 6 ans dans les deux services d’urgences pédiatriques de l’AP–HM. Méthodes Les admissions (janvier 2010–décembre 2015) dans les deux services d’urgences pédiatriques de l’AP–HM pour un diagnostic en lien avec une possible allergie étaient éligibles. Une sélection rétrospective des admissions répondant aux critères de Sampson, suivie d’une classification de la gravité selon Ring et Messmer, ont été effectuées. L’administration d’adrénaline a été comparé au résultat de cette classification. Résultats Parmi 422,483 admissions, 204 (0,05 %) correspondaient à une anaphylaxie (age moyen 7,9 ans ; 114 garc¸ons ; 170 (83,3 %) grade II et 34 (16,7 %) grade III). L’allergie alimentaire était le facteur causal le plus fréquemment suspecté. L’adrénaline a été administrée chez 32,7 % (n = 65/199) patients, soit avant l’admission (11,4 % (n = 23/201)) soit aux urgences (22,2 % (n = 45/202)). L’adrénaline était prescrite plus souvent dans le grade III que dans le grade II (84,8 % vs 22,3 %, p < 0,001 ; OR = 19,05 [7,05–54,10]). À la sortie des urgences, un stylo autoinjecteur d’adrénaline et la consultation d’allergologie étaient prescrits dans 31,7 % and 44,2 % des cas respectivement. Conclusion Les pédiatres adaptent intuitivement leur prescription d’adrénaline à la gravité de l’anaphylaxie, contribuant ainsi à sa sous-utilisation dans l’anaphylaxie pédiatrique. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.reval.2019.02.140