80e Congrès de médecine interne – Limoges du 11 au 13 décembre 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A30–A104
(87,2 %) ont obtenu une réponse globale et 31 (79,5 %) une réponse complète. Ces fréquences étaient similaires selon les groupes des phases évolutives du PTI (< 3 mois, 3 – 6 mois et > 6 mois), d’âge (< 60 vs ≥ 60 ans), le score de Charlson (0, 1–2 et ≥ 3). Parmi les 34 patients ayant obtenu une réponse globale, 29 (85,3 %) avaient une exposition concomitante à un autre traitement du PTI (dont : corticoïdes, n = 12 ; IgIV dans le mois précédent, n = 15 ; rituximab dans les 6 mois précédents, n = 5). Dix-sept EI ont été recueillis ; les plus fréquents étaient : éruption (n = 3), thrombose (n = 3 : 1 phlébite, 1 embolie pulmonaire et 1 accident vasculaire cérébral), thrombocytose (n = 2), hépatite (n = 2) et bronchite (n = 2). Conclusion Dans la pratique clinique franc¸aise, l’eltrombopag est utilisé dans les phases précoces du PTI. L’efficacité est semblable dans tous les sous-groupes de patients étudiés. L’efficacité et le profil de tolérance sont conformes à ceux décrits dans les essais cliniques. Déclaration de liens d’intérêts Cette étude est financée par Novartis Pharma SAS. G. Moulis: bourse de recherche, prise en charge de congrès: Novartis, Amgen. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.025 CO017
Risque de cataracte associé à l’exposition à l’eltrombopag dans le traitement de la thrombopénie immunologique. Étude populationnelle en France M. Lafaurie 1 , B. Baricault 1 , V. Soler 2 , M. Cassagne 2 , L. Sailler 3 , M. Lapeyre-Mestre 4 , A. Sommet 1 , G. Moulis 3,∗ 1 UMR 1027, Inserm, Toulouse 2 Service d’ophtalmologie, centre hospitalier universitaire de Toulouse, Toulouse 3 Service de médecine interne, centre hospitalier universitaire de Toulouse, Toulouse 4 Inserm UMR 1027, faculté de médecine, Toulouse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Moulis) Introduction Au cours des études précliniques de l’eltrombopag, un agoniste du récepteur à la thrombopoïétine, des cas de cataracte ont été observés chez la souris et le rat. Ce risque n’a pas été observé au cours des essais cliniques contrôlés menés chez des patients adultes atteints de thrombopénie immunologique (PTI). Dans l’étude d’extension EXTEND ayant inclus 302 patients, 28 (9,3 %) ont développé ou aggravé une cataracte avec une durée médiane d’exposition à l’eltrombopag de 2,4 ans. Cependant, au moins un facteur de risque de cataracte était présent chez 79 % de ces 28 patients. Aucune étude en vie réelle n’a évalué le risque de cataracte avec l’eltrombopag chez les patients adultes atteints de PTI primaire. L’objectif de cette étude était de mesurer le risque de cataracte lors de l’exposition à l’eltrombopag chez les patients adultes atteints de PTI primaire en vie réelle. Patients et méthodes La population de l’étude était la cohorte FAITH (NCT03429660) contenant l’ensemble des patients adultes incidents pour un PTI primaire entre juin 2010 (date de commercialisation d’eltrombopag en France) et juin 2017 en France identifiés au sein du Système National des Données de Santé à l’aide d’un algorithme validé combinant expositions médicamenteuses et diagnostics. Une étude cas-témoins nichée dans la cohorte a été conduite. Les cas étaient les patients opérés de la cataracte (identifiés à l’aide des codes appropriés) après le diagnostic de PTI. La date index était la date de la chirurgie de cataracte. Des patients de la cohorte n’ayant eu aucune chirurgie de cataracte durant le suivi ont été appariés à chacun des cas (jusqu’à 5 par cas) sur l’âge, le sexe et la durée de la maladie. Deux définitions d’exposition à l’eltrombopag ont été utilisées : au moins une délivrance d’eltrombopag versus
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aucune ; puis exposition cumulée à l’eltrombopag. L’exposition cumulée à l’eltrombopag a été définie en nombres de defined daily doses (DDD) et catégorisée en 0 DDD, < 365 DDD et ≥ 365 DDD. Les analyses étaient ajustées sur la présence de diabète, l’exposition cumulée aux corticoïdes et la présence de facteurs de risque ophtalmologiques de cataracte. Les odds ratios ajustés (aOR) et leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) ont été calculés par des modèles de régression logistique conditionnelle. Résultats Au sein de la cohorte FAITH entre juin 2010 et juin 2017, 8464 patients adultes incidents pour un PTI primaire ont été inclus. Au cours du suivi (31 448 patients-années ; suivi moyen de 3,7 ans), 1089 patients ont été exposés au moins une fois à l’eltrombopag, dont 309 avec une exposition 3 365 DDD. Au total, 574 patients ont été opérés de la cataracte (incidence : 1,91/100 personnes-années ; IC95 % : 1,76–2,07), dont 57 chez des patients ayant été exposé au moins une fois à l’eltrombopag (incidence dans ce groupe : 1,51/100 personnes-années ; IC95 % : 1,17–1,96). Les 574 cas ont été appariés à 2638 témoins. L’âge médian des patients était de 75 ans et 50 % étaient des femmes ; la durée médiane de la maladie était de 24 mois ; 57 cas (9,9 %) et 285 (10,8 %) témoins ont été exposés à eltrombopag avant la date index, dont 14 (2,4 %) et 64 (2,4 %) avec une exposition 3 365 DDD, respectivement. Les cas étaient plus fréquemment exposés aux corticoïdes que les témoins (83,4 % versus 75,7 %), avec une exposition cumulée plus élevée (médiane : 2800 vs 2188 mg d’équivalent prednisone). Un diabète était présent dans 25,7 % des cas contre 25,1 % des témoins, et les facteurs de risque ophtalmologiques dans 5,4 % et 2,8 %, respectivement. Par rapport aux patients non exposés à l’eltrombopag, l’aOR pour les patients ayant au moins une exposition à l’eltrombopag était de 0,79 (IC95 % : 0,58–1,07) ; il était de 0,76 (IC95 % : 0,54–1,08) pour les patients ayant une exposition < 365 DDD et de 0,88 (IC95 % : 0,49–1,59) pour les patients ayant une exposition de ≥ 365 DDD. Conclusion Cette étude populationnelle en vie réelle en France n’a pas mis en évidence de risque augmenté de cataracte chez les patients adultes atteints de PTI primaires exposés à eltrombopag. Déclaration de liens d’intérêts G. Moulis : Novartis : bourses de recherche, participation à des congrès. Les autres auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.026 CO018
Dosage de l’annexine A2 au cours du myélome multiple V. Salle 1,∗ , C. Gomila 2 , M. Diouf 3 , J. Schmidt 1 , A. Galmiche 2 , M.A. Conte 2 , A. Smail 1 , X. Boulu 1 , P. Morel 4 , J.P. Marolleau 4 , A. Dersigny 5 , Y.E. Herpe 5 , P. Duhaut 1 1 Médecine interne, CHU d’Amiens-Picardie, Amiens 2 Biochimie recherche, CHU d’Amiens-Picardie, Amiens 3 Direction de la recherche clinique et de l’innovation, CHU d’Amiens-Picardie, Amiens 4 Hématologie clinique, CHU d’Amiens-Picardie, Amiens 5 Biobanque de Picardie, CHU d’Amiens-Picardie, Amiens ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Salle) Introduction L’annexine A2 (ANXA2) est une protéine de 36 Kd appartenant à la famille des annexines, protéines liant les phospholipides en présence de calcium. L’ANXA2 est impliquée dans de nombreux processus cellulaires. Elle est impliquée dans l’angiogenèse, favorise la formation ostéoclastique et la résorption osseuse. L’ANXA2 favorise aussi la croissance des cellules myélomateuses et représente aussi un facteur pronostique au cours du myélome multiple (MM). Nous avons mené une étude prospective dont l’objectif était de comparer les concentrations sériques d’ANXA2 entre des sujets atteints de MM, de gammapathie monoclonale dite de signification indéterminée (MGUS) et des témoins sains et d’identifier l’ANXA2 en tant que nouveau marqueur éventuel d’atteinte osseuse au cours du MM en étudiant son association