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80e Congrès de médecine interne – Limoges du 11 au 13 décembre 2019 / La Revue de médecine interne 40 (2019) A30–A104
en poussée sévère) et 8 (17 %) malades sans poussée (p < 0,0001 versus malades en poussée sévère et p < 0,0001 versus malades en poussée légère à modérée). La positivité de la PCR EBV n’était pas statistiquement associée à la prescription d’HCQ, de prednisone et d’immunosuppresseur. La charge virale EBV était corrélée au score d’activité du lupus, le SELENA-SLEDAI (r = 0,67 ; p < 0,0001) mais elle n’était pas corrélée au taux de gammaglobulines, d’IgG, d’IgA, d’IgM et d’interféronalpha. Dix-huit malades actifs ont eu une deuxième mesure de PCR EBV. La médiane [extrêmes] des CV EBV était significativement plus importante lors des périodes d’activité du LS (236 [0–2680] UI/mL) que lors des périodes d’inactivité ou de moindre activité du LS (0 [0–1537] UI/mL, p < 0,0001 en analyse en échantillons appariés). Conclusion La présence et la sévérité d’une activité clinique au cours du LS sont associées à une réplication périphérique de l’EBV, sans que l’on puisse définir actuellement s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence de l’activité du système immunitaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le risque de vascularite associé à l’exposition aux anti-TNF-␣ était indépendamment associé à l’âge (HR : 1,09 ; 1,01–1,15 pour chaque année), au sexe féminin (HR : 1,47 ; 1,08–2,00), aux maladies cardiovasculaires (HR : 2,01 ; 1,33–3,04) et au diabète (HR : 1,77 ; 1,12–2,79). Enfin, des analyses exploratoires ont montré que l’exposition aux anti-TNF-␣ n’était associée à un sous-type particulier de vascularite : vascularite à IgA (HR : 3,11 ; 1,36–7,09), vascularite d’hypersensibilité (HR : 3,48 ; 1,52–17,95), vascularite des gros vaisseaux (HR : 2,56 ; 0,87–7,57) ou vascularites associées aux ANCA (HR : 7,68 ; 1,99–29,7). Conclusion Selon cette étude de cohorte nationale menée auprès de patients atteints de MICI en France, les anti-TNF-␣ étaient associés à un risque accru de vascularite, contrairement aux thiopurines. Les maladies cardiovasculaires et le diabète sucré étaient également associés au risque de vascularite, suggérant un lien entre l’athérosclérose, l’hyperglycémie chronique et l’inflammation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.098
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.10.097 CO090 CO089
Risque de vascularite associée aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : évidence du rôle joué par les anti-TNF-␣ B. Terrier 1,∗ , L. Beaugerie 2 , P. Seksik 2 , H. Sokol 2 , J. Kirchgesner 2 1 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris 2 Gastro-entérologie, hôpital Saint-Antoine, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Terrier) Introduction Un risque accru d’effets secondaires, en particulier d’infections, a été signalé chez les patients traités par les inhibiteurs du TNF-␣. Des vascularites cutanées leucocytoclasiques ont été rapportées sous anti-TNF-␣ au cours du traitement de diverses maladies inflammatoires, mais le risque de vascularite associée aux anti-TNF-␣ reste incertain. Nous avons cherché à évaluer le risque de vascularite associé à l’utilisation des thiopurines et des anti-TNF␣ au cours du traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Patients et méthodes Cette étude de population à l’échelle nationale a inclus les patients âgés de 18 ans et plus, affiliés à l’Assurance Maladie Franc¸aise, avec un diagnostic de MICI selon la liste des affections de longue durée (ALD) et/ou des diagnostics retenus en sortie d’hospitalisation (PMSI) de janvier 2010 jusqu’à fin 2011, et suivis jusqu’au 31 décembre 2014. Le risque de vascularite associé à l’exposition aux thiopurines ou aux anti-TNF-␣ a été comparés à l’aide d’un modèle de régression de Cox ajusté pour les caractéristiques sociodémographiques et les comorbidités. Le critère de jugement principal était la survenue d’une vascularite incidente. Résultats Parmi les 193 663 patients atteints de MICI inclus dans notre analyse, 173 ont développé une vascularite, principalement une vascularite à IgA (n = 41), une vascularite d’hypersensibilité (n = 41) et une vascularite des gros vaisseaux (n = 39). Les taux d’incidence pour 100 000 patients-année étaient de 4,9 pour la vascularite à IgA, 4,9 pour la vascularite d’hypersensibilité, 4,6 pour la vascularite à gros vaisseaux, 2,1 pour la vascularite associée aux ANCA et 1,2 pour les vascularites des vaisseaux de moyen calibre. Comparativement aux patients non exposés aux anti-TNF-␣ ou aux thiopurines durant la période de l’étude, les anti-TNF-␣ étaient associés à un risque accru de vascularite (hazard ratio [HR] : 2,39 ; intervalle de confiance à 95 % : 1,49–3,84), mais pas les thiopurines (HR : 0,72 ; 0,40–1,31). Ce risque associé aux anti-TNF-␣ était plus élevé chez les patients atteints de rectocolite hémorragique (HR : 4,07 ; 1,96–8,47) que chez ceux atteints de la maladie de Crohn (HR : 1,75 ; 95–3,22).
Étude PREO – polyarthrite rhumatoïde séropositive associée à une hyperéosinophilie persistante : caractéristiques de 50 cas rétrospectifs F. Schein 1 , M. Groh 2 , H. Marotte 3 , M. Soubrier 4 , N. Schleinitz 5 , D. Cornec 6 , P. Sève 7 , E. Toussirot 8 , J.R. Christen 9 , J.E. Kahn 10 , P. Cathébras 1,∗ , M. Killian 1 1 Médecine interne, CHU de Saint-Étienne, Saint-Étienne 2 Centre de référence des syndromes hyperéosinophiliques, médecine interne, hôpital Foch, Suresnes 3 Rhumatologie, CHU de Saint-Étienne, Saint-Étienne 4 Rhumatologie, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 5 Médecine interne, hôpital de la Conception, AP–HM, Marseille 6 Rhumatologie, CHU de Brest, Brest 7 Médecine interne, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon 8 Rhumatologie, CHRU Jean-Minjoz, Besanc¸on 9 Médecine interne, HIA Laveran, Marseille 10 Médecine interne, hôpital Foch, Suresnes ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Cathébras) Introduction L’association entre polyarthrite rhumatoïde (PR) et éosinophilie sanguine (ES) a été signalée sous forme de séries de cas depuis environ un demi-siècle, sans qu’un lien de causalité entre les deux conditions puisse être affirmé [1]. Dans ces cas, l’ES était souvent rattachée à des causes iatrogènes ou parasitaires. Récemment, une étude prospective multicentrique montrait une prévalence de 3,2 % (n = 26/804) pour l’ES au diagnostic de la PR, avec un phénotype plus sévère de la maladie rhumatismale [2]. L’objectif de notre travail est de décrire les caractéristiques cliniques, la démarche diagnostique et thérapeutique ainsi que l’évolution de 50 patients présentant une PR séropositive associée à une ES persistante. Patients et méthodes « Polyarthrite Rhumatoïde et hyperEOsinophilie » (PREO) est un registre national initié en novembre 2016 et diffusé via la Société franc¸aise de médecine interne (SNFMI), le Centre de référence des syndromes hypereosinophiliques (CEREO) et la Société franc¸aise de rhumatologie (SFR). Les critères d’inclusion étaient les suivants : – diagnostic d’une PR basée sur les critères de la classification de 2010 de l’EULAR/ACR ; – anticorps anti-peptides citrullinés (ACPA) positifs ; – éosinophilie sanguine définie par un compte absolu d’éosinophiles supérieur à 500/mm3 persistant pour une durée ≥ 6 mois. Les patients présentant une éosinophilie d’origine médicamenteuse ou parasitaire étaient exclus. Les informations concernant les