Évènements thromboemboliques au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

Évènements thromboemboliques au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016 / La Revue de médecine interne 37 (2016) A141–A267 CA022 CA023 Embolie...

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74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016 / La Revue de médecine interne 37 (2016) A141–A267

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Embolie pulmonaire et maladie de Behc¸et : particularités

Influence du sexe sur la présentation clinique et le pronostic de la maladie de Behc¸et

A. Allaoui ∗ , F. Aboudib , M. Moudatir , K. Echchilali , F.Z. Alaoui , H. El Kabli Médecine interne, 1, rue des Hôpitaux, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Allaoui) Introduction L’embolie pulmonaire est une complication inhabituelle de la maladie de Behc¸et mais pourrait constituer une urgence vitale. Le but de cette étude est de déterminer les caractéristiques démographiques et cliniques des patients se présentant avec une maladie de Behc¸et compliquée d’embolie pulmonaire ainsi que leur évolution. Patients et méthodes Nous avons analysé rétrospectivement les dossiers médicaux de 1572 patients répondant aux critères internationaux du diagnostic de la maladie de Behc¸et. Cette étude a été conduite entre 1980 et 2015 dans un service de médecine interne. Nous avons inclus les patients avec embolie pulmonaire et avons déterminé leurs caractéristiques démographiques et cliniques et leur devenir. Résultats Parmi les 1572 patients suivis pour maladie de Bechet, quatorze patients présentaient une embolie pulmonaire (12 hommes et 2 femmes, avec un âge moyen de 31,5 ± 3 ans). L’embolie pulmonaire était inaugurale dans 2 cas. Sa découverte était fortuite dans un cas. L’hémoptysie et la dyspnée d’installation récente étaient les signes cliniques les plus importants. Il existait un syndrome inflammatoire chez 4 patients. L’embolie pulmonaire était associée à une thrombose intracardiaque chez 3 patients (43 % des thromboses intracardiaques dans notre cohorte s’étaient compliquées d’embolie pulmonaire), dans un cas, cette association incluait aussi l’existence d’un anévrysme artériel pulmonaire. Cinq patients présentaient une thrombose veine cave, isolée dans deux cas. La thrombose des membres inférieurs était notée chez 8 patients (seulement 8 % des thromboses veineuses des membres inférieurs dans notre cohorte s’étaient compliquées d’embolie pulmonaire). Ces thromboses des membres inférieurs étaient isolées dans 2 cas, associées à une thrombose veine cave dans 3 cas et à un anévrysme artériel pulmonaire dans 3 cas, dont un cas présentait en plus une sténose carotidienne et vertébrale. Dans un cas, l’embolie pulmonaire s’est faite sur un anévrysme pulmonaire artériel. L’embolie pulmonaire s’est compliquée d’infarctus pulmonaire dans 4 cas. Un seul patient avait un anticoagulant lupique positif. Tous nos patients ont été traités par une anticoagulation combinée à des doses moyennes à élevées de corticostéroides. Un traitement immunosuppresseur a été utilisée chez 8 patients (cyclophosphamide ou azathioprine). Trois patients sont décédés, par rupture d’anévrysme dans deux cas et une atteinte neurologique sévère dans le troisième cas. Conclusion L’embolie pulmonaire est un événement rare et sévère dans la maladie de Behc¸et. Mais elle doit être considérée devant certains signes cliniques comme une dyspnée récente ou une hémoptysie. Ce qui est plus spécifique au Behc¸et c’est que l’embolie pulmonaire complique rarement la thrombose des membres inférieurs, ce qui est expliqué par la présence de la vascularite rendant la migration de l’embole difficile. D’un autre côté, elle est plus souvent associée à une thrombose intracardiaque. Quand l’embolie pulmonaire est associée à un anévrysme pulmonaire artériel, le traitement anticoagulant devient délicat, d’où l’intérêt d’utiliser un traitement immunosuppresseur qui a transformé le pronostic de l’angio-Behc¸et en général. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.157

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F. Haounou ∗ , L. Benjilali , M. Zahlane , L. Essaadouni Médecine interne, CHU Mohammed VI, Marrakech, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Haounou) Introduction La maladie de Behc¸et (MB) est une affection inflammatoire chronique multisystémique dont le substratum histopathologique est une vasculite occlusive. De nombreuses études épidémiologiques ont montré une prédominance masculine de la maladie, cependant, cette prédominance est de degré variable selon les régions et semble même s’inverser dans certains pays notamment au Japon, en Chine et en Corée. Objectif Mieux caractériser les effets du sexe sur l’expression clinique et le pronostic de la maladie de Behc¸et. Patients et méthodes Notre étude rétrospective comparative porte sur les malades suivis et traités pour maladie de Behc¸et, répondant aux critères de diagnostic de l’Updated International Criteria for Behc¸et’s Disease (ICBD), hospitalisés au service de médecine interne du CHU Mohammed VI de Marrakech, entre janvier 2012 et décembre 2015. Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives de chaque patient ont été recueillies sur une fiche de renseignements préalablement établie. Les patients ont été divisés en deux groupes en fonction du sexe. Résultats Cent soixante-seize dossiers de patients avec maladie de Behc¸et ont été colligés, composés de 102 hommes et de 74 femmes, soit un sex-ratio de 1,37. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 34,67 ± 10 ans (extrêmes 12 à 60 ans). La comparaison des caractéristiques des patients dans les deux sexes a permis de montrer la prédominance des pseudofolliculites (p = 0,004) et de l’atteinte articulaire (p < 0,005) chez la femme, alors que les atteintes oculaire (p = 0,028) et vasculaire (p = 0,004) étaient plus fréquentes chez l’homme. Il n’y avait pas de corrélation entre le sexe et les atteintes neurologiques et digestives. Au plan thérapeutique, et en raison de la sévérité de leurs atteintes, les hommes recevaient plus de corticoïdes et de traitements immunosuppresseur avec une différence statistiquement significative. Quant à la mortalité, elle était plus élevée chez les hommes et avait pour principale cause l’atteinte des gros vaisseaux (syndrome de Budd-Chiari et rupture d’anévrisme). Conclusion Le sexe semble influencer la présentation clinique et le pronostic de la maladie de Behc¸et comme en témoignent les résultats de notre travail de même que ceux retrouvés par d’autres auteurs. Ceci pourrait être lié à des mécanismes physiopathologiques dépendant du sexe. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.158 CA024

Évènements thromboemboliques au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

S. Mrabet ∗ , N. Elleuch , A. Benslama , H. Jaziri , M.I. Ben , A. Braham , S. Ajmi , M. Ksiaa , A. Jmaa Gastroentérologie Sahloul, Khzema, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Mrabet) Introduction Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) s’accompagnent d’un risque accru d’événements thrombo-emboliques (ETE) lors des poussées augmentant ainsi la

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morbi-mortalité. Le but de notre étude était de préciser la prévalence des ETE au cours des MICI et de déterminer leurs particularités épidémiologiques, cliniques et évolutives. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective colligeant tous les patients hospitalisés ou suivis à la consultation externe de notre service pour prise en charge de MICI, entre janvier 2014 et juin 2016 et qui ont présenté une complication thromboembolique confirmée par l’imagerie. Un bilan de thrombophilie incluant la recherche des anticorps anti-phopholipides, d’un déficit en protéine C, en protéine Sou en antithrombine III, d’un déficit de la résistance à la protéine C activée, d’une hyperhomocystéinémie et d’un syndrome myéloprolifératif a été réalisé pour tous les patients ayant présenté un ETE. Tous les patients ont été mis sous héparine à bas poids moléculaire à dose curative puis relais par les anti-vitamine K. Résultats Cent un patients ayant une MICI ont été diagnostiqués durant la période d’étude. Un ETE survenait chez 6 patients soit une prévalence de 5,9 %. Les patients avaient un âge moyen de 41 ans (25–74 ans), répartis en 4 femmes et 2 hommes. Cinq patients avaient une maladie de Crohn et un patient avait une recto-colite hémorragique. La MICI était en poussée chez tous les patients avec une colite aiguë grave dans 4 cas, une poussée sévère dans 1 cas et une poussée modérée dans 1 cas. Cinq patients étaient déjà hospitalisés et sous héparinothérapie à dose préventive, lors de la survenue de cet ETE. Dans l’autre cas, l’ETE survenait en ambulatoire chez un patient sous corticothérapie orale. Il s’agissait d’une thrombose veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs dans 3 cas associée à une embolie pulmonaire dans 1 cas, d’une thrombose veineuse cérébrale dans 2 cas étendue à la veine jugulaire interne dans 1 cas et d’une embolie pulmonaire isolée dans 1 cas. Le bilan de thrombophilie était négatif chez tous les patients. L’évolution sous traitement médical était favorable chez 4 patients et fatale chez 2 patients suite à une embolie pulmonaire massive dans 1 cas et à une thrombophlébite cérébrale avec important œdème cérébral dans l’autre cas. Conclusion Dans notre étude, la prévalence des ETE chez les patients atteints de MICI était de 5,9 %. La thrombose survenait durant la phase active de la MICI dans tous les cas, malgré que la majorité des patients étaient sous héparinothérapie préventive. Une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques des thromboses au cours des MICI ainsi que l’étude de l’efficacité de nouvelles molécules dans la prévention des ETE chez ces patients paraît nécessaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.159 CA025

Thromboses veineuses abdominales : à propos de 65 cas S. Mrabet 1,∗ , M.I. Ben 1 , A. Mzabi 2 , N. Elleuch 1 , H. Jaziri 1 , M. Ksiaa 1 , A. Braham 1 , S. Ajmi 1 , A. Benslama 1 , A. Jmaa 1 1 Gastroentérologie Sahloul, Khzema, Sousse, Tunisie 2 Médecine Interne, hôpital Sahloul, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Mrabet) Introduction La thrombose veineuse abdominale (TVab) est une affection rare d’étiologies diverses dont le pronostic est dominé par le risque d’hémorragie digestive et d’embolie pulmonaire. Le but de notre travail est de décrire le profil épidémiologique et étiologique de la TVab. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive de 65 dossiers de patients porteurs de thrombose veineuse abdominale, colligés au service de médecine interne et d’hépatogastro-entérologie du centre hôspitalo-universitaire (CHU) Sahloul. Résultats Il s’agissait de 44 hommes et 21 femmes. L’âge moyen était de 54,15 ans avec des extrêmes entre 19 et 82 ans. La

thrombose touchait le tronc porte (40 cas), la veine splénique (10 cas), la veine mésentérique supérieure (5 cas), la veine mésentérique inférieure (4 cas), les veines sus-hépatiques (3 cas) et la veine cave inférieure (3 cas). Les signes cliniques révélateurs étaient les douleurs abdominales dans 43 cas, une hémorragie digestive par rupture des varices œsophagiennes dans 10 cas, un ictère cholestatique (3 cas), une altération de l’état général (3 cas). La découverte était fortuite chez le reste des patients (6 cas). La TVab était secondaire à un carcinome hépatocellulaire sur foie de cirrhose dans 19 cas, un syndrome des anticorps antiphospholipides (SAPL) dans 5 cas, un déficit en protéine C dans 2 cas, une leucémie lymphoïde chronique (LLC) dans 1 cas, un syndrome myéloprolifératif (1 cas), une maladie de Behc¸et (1 cas), une maladie cœliaque (1 cas), un cancer duodénal (1 cas), un cancer du pancréas (1 cas) et un cancer pulmonaire (1 cas). Le bilan étiologique était négatif chez les autres patients (32 cas ; 49 %). Le traitement était basé sur les anticoagulants dans 30 cas (46 %) avec un traitement symptomatique des complications de l’HTP dans 10 cas. Une corticothérapie était préconisée dans le cas de la maladie de Behc¸et. Une chimiothérapie anti-cancéreuse était indiquée dans 3 cas. Conclusion Le SAPL ainsi que les néoplasies étaient les causes les plus fréquentes dans notre série. Un traitement anticoagulant prolongé voire définitif était prescrit dans la majorité des cas. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.160 CA026

Profil étiologique des péricardites dans un service de médecine interne

W. Ben Yahia ∗ , A. Bouker , A. Atig , A. Guiga , N. Ghannouchi , F. Bahri Médecine interne, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (W. Ben Yahia) Introduction La péricardite est une manifestation fréquemment observée en médecine interne. Sa découverte pose un problème diagnostique plus que thérapeutique. À travers cette série hospitalière, on se propose de décrire les caractéristiques cliniques des péricardites et de déterminer les principales étiologies sousjacentes. Patients et méthodes Étude rétrospective des patients hospitalisés dans le service de médecine interne de l’hôpital Farhat Hached de Sousse entre les années 2009 et 2015 et qui présentaient une péricardite symptomatique ou de découverte fortuite. Résultats Il s’agit de 36 patients avec sex-ratio = 0,33. L’âge moyen était de 43 ans [23–89]. La péricardite se manifestait par une douleur thoracique dans 44 % des cas, une dyspnée dans 44 % des cas, une toux sèche dans 17 % des cas et des épigastralgies dans 5 % des cas. Les signes associés étaient une pleurésie dans 36 % des cas, une fièvre dans 31 % des cas, des arthralgies dans 28 % des cas et une altération de l’état général dans 9 % des cas. L’examen clinique révélait des signes d’insuffisance cardiaque droite dans 39 % des cas. L’échographie cardiaque transthoracique confirmait la présence de la péricardite dans tous les cas. La péricardite était de faible abondance dans 50 % des cas et de moyenne abondance non compressive dans 30 % des cas. Une tamponnade était diagnostiquée dans 20 % des cas. Le bilan étiologique révélait un lupus érythémateux systémique dans 41 % des cas. L’étiologie était néoplasique dans 17 % des cas [cancer du poumon (n = 1), cancer du sein (n = 1), cancer du rein (n = 1) et lymphomes non hodgkiniens (n = 3)]. La péricardite était idiopathique dans 15 %. Une vascularite était en cause dans 8 % dont un angio-Behc¸et (n = 2) et une granulomatose éosinophilique avec polyangéite (n = 1). Une infection virale était présente dans 8 % des cas. Une insuffisance cardiaque globale était retenue dans 2 cas dont un cas de cardiothyréose. Les autres étiologies rencontrées étaient une cause toxique et une maladie cœliaque chacune dans