Ve Congrès International d’Épidémiologie Adelf-Epiter / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 60S (2012) S45–S96
Session A2 – Épidémiologie des maladies transmissibles – 1
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Épidémie d’angine détectée et investiguée avec un système de surveillance en temps réel A2-1
Ré-émergence du poliovirus sauvage de type 3 en Côte d’Ivoire en 2011 L.B.N. Aka a , K.C. N’guessan b , A. Douba a , S. Noufe b , A.S.S. Oga c , K.D. Ekra a a UFRSM, université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire b Programme élargi de vaccination, Côte d’Ivoire c Institut national de santé publique, Côte d’Ivoire Introduction.– En Côte d’Ivoire, les derniers cas de poliovirus sauvage (PVS) de type 3 ont été enregistrés en 1998. Au décours de la crise sociopolitique de 2010, le pays a connu une réémergence de la poliomyélite due au PVS de type 3. L’objectif était de décrire le profil épidémiologique des cas de poliomyélite due au PVS de type 3 détectés en Côte d’Ivoire en 2011. Méthodes.– Il s’agit d’une enquête transversale par revue documentaire portant sur les données d’investigation des cas PVS de type 3 confirmé biologiquement au cours de l’année 2011. Résultats.– Au cours de l’année 2011, 511 cas de PFA et 36 cas de PVS de type 3 avaient été détectés provenant de 23 districts sanitaires. La paralysie avait débuté entre le 27 janvier et le 24 juillet. Les enfants âgés de moins de cinq ans représentaient 87,2 % des cas. Les cas résidaient en zone rurale (69 %), dans des habitats précaires (77,8 %), sans système d’évacuation des excretas (95,7 %) et sans accès à l’eau potable (76 %). La proportion des cas ayant rec¸u le vaccin polio oral3 en routine était de 16,7 %.La paralysie prédominait aux membres inférieurs (87 %). Discussion et conclusion.– Les cas vivaient en zone rurale posant le problème de l’accès aux services de vaccination en routine. La vulnérabilité au PVS de type 3 pourrait s’expliquer par la mauvaise couverture en routine et par l’usage exclusif de vaccin monovalent dirigé contre le PVS de type 1 au cours des activités de vaccination supplémentaire menées en 2009 et 2010. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.009
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Investigation d’une épidémie de conjonctivite infectieuse, Tunisie H. Besghaier , A. Mrabet , A. Maalej , A. Bekir , M.T. Khoufi , M.K. Chebbi Direction générale de la santé militaire, Tunis, Tunisie Introduction.– La conjonctivite infectieuse est une affection ophtalmologique le plus souvent bénigne. Elle peut se compliquer de kératite dans certains cas et peut évoluer sous une forme épidémique en milieu militaire entravant ainsi l’opérationnalité des troupes. Méthodes.– Travail rétrospectif relatant les résultats d’une investigation épidémiologique autour d’une épidémie de conjonctivite infectieuse survenue dans une unité militaire en Tunisie en 2009. Résultats.– Au total, 63 cas de conjonctivite infectieuse ont été colligés dans cette investigation. Il s’agissait essentiellement de soldats du contingent vivants dans l’enceinte militaire (90,5 %). Les principaux signes cliniques observés étaient une rougeur conjonctivale (100 %), des secrétions oculaires (75 %) et une douleur oculaire (16 %). Tous les patients ont bénéficié d’un isolement prophylactique à l’unité. Des séances d’éducation sanitaire ont été alors organisées. Les prélèvements conjonctivaux ont permis l’isolement de Aggregati bacter hoemophilus dans six cas. Discussion et conclusion.– Afin d’éviter l’éclosion d’épidémies de conjonctivite infectieuse dans les collectivités fermées, nous insistons sur la nécessité des efforts de prévention primaire par l’application des règles d’hygiène individuelle et collective (intérêt du lavage des mains) mais aussi et parallèlement à une prévention secondaire avec dépistage de tous les cas dans l’unité ainsi qu’une prise en charge médicale précoce, pertinente et efficace. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.010
F. de Laval a , C. Boulais b , H. Chaudet a , C. Marchand b , L. Atmani b , J.-B. Meynard a a Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées, Paris, France b Forces fran¸ caises à Djibouti, Djibouti Introduction.– Le système de surveillance en temps réel (Aster) des forces armées franc¸aises doit réduire les délais de détection des épidémies, et la mise en œuvre des mesures préventives. En juin 2011, une épidémie survenue dans un régiment franc¸ais à Djibouti a permis d’évaluer Aster en conditions réelles. Méthodes.– Après chaque consultation, les signes cliniques du patient sont déclarés via un formulaire standardisé numérique transmis à une base de données située dans un centre militaire de surveillance des maladies en France. Les données observées sont automatiquement comparées avec les données historiques par la méthode du current past graph, pour produire des signaux d’alarme, qui sont analysés par des épidémiologistes afin de confirmer ou non l’alerte épidémique. Résultats.– La base de données contenait les données administratives des militaires présents à Djibouti, et en cas de symptômes leur date d’apparition et les résultats des tests rapides antigéniques. Au total, 51 cas d’odynophagie sont survenus pendant quatre jours sur 646 soldats (taux d’attaque = 8 %), avec 18 streptotests positifs sur 25 effectués (72 %). La courbe épidémique orientait vers une source unique de contamination. Une étude de cohorte rétrospective montrait un repas à risque (RR = 12,8, IC 95 % = [7,9 à 20,6]), préparé par un fournisseur local. Discussion et conclusion.– Aster a produit un signal d’alarme précoce, sept jours avant le système de surveillance classique, et seulement un jour après le début des symptômes. Il a permis d’effectuer immédiatement la description de l’épidémie, en utilisant la base de données en temps réel, sans déranger les médecins. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.011 A2-4
Risques infectieux associés aux soins au Burkina Faso : une estimation dans un hôpital de district H. Hien a , K.M. Drabo b , N. Meda c , L. Ouédraogo d , E. Ouendod d , S. Konfé e , J. Macq f a Centre Muraz, IRSS Bobo-Dioulasso, Burkina Faso b LNSP, IRSS Bobo-Dioulasso, Burkina Faso c UFR-SDS & CRIS, UO, centre Muraz, Burkina Faso d IRSP, Ouidah, Bénin e DDSS, Ouagadougou, Burkina Faso f UCL, Bruxelles, Belgique Introduction.– Les infections associées aux soins constituent un problème majeur de santé publique. Au Burkina Faso, la gestion des risques et de la sécurité des patients ne sont pas prises en compte dans le programme national d’assurance qualité. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer des risques infectieux en milieu de soins. Méthodes.– Une étude transversale a été réalisée en juin 2011 dans l’hôpital de district de Ziniaré. Les référentiels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’hygiène hospitalière et les 100 recommandations pour la surveillance et le contrôle des infections nosocomiales ont été utilisés. Les informations collectées ont concerné la population hospitalière, l’organisation des soins et des services, et l’environnement hospitalier. Une observation directe non participative, des interviews et des analyses d’échantillons biologiques prélevés à différents niveaux ont été utilisées. Des scores ont été utilisés pour apprécier les niveaux de risques. Résultats.– Des risques infectieux élevés ont été déterminés au niveau de la population hospitalière, l’organisation des soins et des services, et l’environnement hospitalier. Des germes ont été isolés dans 74,36 % des cas. Les sites les plus représentés ont été les sondes urinaires et les plaies opératoires. Dans 56,26 % (9/19) des cas, les germes isolés étaient des BLSE, dominés par Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. Discussion et conclusion.– Les infections associées aux soins sont un problème important dans l’hôpital de district de Ziniaré. La gestion des risques
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infectieux associés aux soins devrait s’organiser à travers une démarche globale d’amélioration de la qualité des soins et des services. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.012 A2-5
Recherche de Legionella spp. dans les eaux de distribution d’Abidjan, Côte d’Ivoire K. Kouadio a , A. Oulai b , S.G. Kakou c , J.K. Coulibaly d Unité d’éco-épidémiologie, institut Pasteur de Côte d’Ivoire, Côte d’Ivoire b UFR Biosciences, université de Cocody, Cocody, Côte d’Ivoire c Plateforme biologie moléculaire, institut Pasteur de Côte d’Ivoire, Côte d’Ivoire d Microbiologie de l’environnement, institut Pasteur de Côte d’Ivoire, Côte d’Ivoire
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Introduction.– Les légionelloses sont un ensemble d’infections respiratoires humaines provoquées par des bactéries du genre Legionella qui sont généralement colonisatrices des milieux aquatiques naturels ou artificiels. La prévention de cette maladie repose essentiellement sur une surveillance environnementale et clinique. Ce projet a pour objectif de faire l’état actuel des lieux afin d’étudier la faisabilité d’une mise en place d’une stratégie de surveillance des Legionella dans les réseaux de distribution d’eaux à Abidjan. Méthodes.– Au total, 219 échantillons d’eaux de différents points (chauffe-eaux, pommes de douche, robinets) ont été prélevés dans trois centres hospitaliers et universitaires (CHU) et un hôtel à Abidjan. La détection des Legionella par la méthode d’amplification en chaîne par polymerase (ACP ou PCR) a été utilisée. Résultats.– Legionella spp. a été détecté dans trois cas sur 219 échantillons (1,37 %) ; 1,57 % des échantillons prélevés dans les centres hospitaliers ont contenu des Legionella spp. En revanche, les eaux provenant de l’hôtel n’ont pas démontré la présence de Legionella. Discussion et conclusion.– Les résultats de cette investigation environnementale ont permis de mettre en évidence la présence de Legionella spp. pour la première fois à Abidjan. Une étude à une plus grande échelle est plus que nécessaire afin de connaître la prévalence réelle de cette bactérie en Côte d’Ivoire afin d’inciter les autorités à prendre les mesures nécessaires pour une surveillance environnementale. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.013 A2-6
Insuffisance rénale aiguë dans les formes graves du paludisme chez les enfants vivant à Kinshasa T.S. Kunuanunua a , M.N. Aloni a , C.N. Nsibu a , J.M. Bodi a , H. Situakibanza b , J.L.E.K. Gini a a Département de pédiatrie, cliniques universitaires de Kinshasa, faculté de médecine, université de Kinshasa, Kinshasa, République Démocratique du Congo b Département de médecine tropicale, faculté de médecine, université de Kinshasa, Kinshasa, République Démocratique du Congo
dialyse péritonéale a été la seule utilisée. Le taux de décès était de 12,6 % (n = 87). La récupération de la fonction rénale a été normale chez les autres enfants. Discussion et conclusion.– Cette politique de changement thérapeutique a entraîné l’émergence de la forme hémoglobinurique et de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) chez les enfants à Kinshasa. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.014
Session A3 – Santé, travail – 1 A3-1
Tension au travail selon le modèle de Karasek et recours aux soins de santé mentale, France A. Atramont , F. Gilbert , P. Lapie-Legouis , M.-N. Vercambre Fondation MGEN pour la santé publique, Paris, France Introduction.– Peu d’études se sont intéressées aux répercussions de la souffrance au travail sur le système de soins. L’objectif est ici d’évaluer les associations entre l’exposition professionnelle aux facteurs psychosociaux (selon le modèle demande/contrôle de Karasek) et la consommation de soins, notamment de santé mentale. Méthodes.– Dans un échantillon de 4638 salariés affiliés à la mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN), deux sources de données indépendantes ont permis de mesurer pour l’année 2005 : – la demande psychologique, la latitude décisionnelle, et le soutien social au travail (autoquestionnaire de Karasek) ; – le recours au médecin généraliste, au psychiatre et aux médicaments psychotropes (base « remboursement de soins » de la MGEN). Les associations entre la situation professionnelle et les indicateurs de recours aux soins ont été testées par régressions logistiques ajustées sur les facteurs sociodémographiques. Résultats.– Les salariés en situation de « jobstrain » (demande psychologique forte et latitude décisionnelle faible), et dans une moindre mesure les « actifs » (demande psychologique forte et latitude décisionnelle forte), ont un recours au médecin généraliste et aux psychotropes significativement plus fréquent que les « détendus » (demande psychologique faible et latitude décisionnelle forte). Un soutien social professionnel faible est un facteur de risque de recours aux soins, en particulier pour la consultation psychiatrique. Discussion et conclusion.– L’absence de données sur le recours aux psychothérapeutes non-médecin et le caractère transversal de l’étude limitent l’interprétation des résultats. Néanmoins, cette étude met en lumière les liens étroits entre tension au travail et consommation de soins médicaux. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2012.06.015 A3-2
Dosimétrie, dose efficace, dose collective T.B. De Brouwer a , M. Elenge-Mmolayi b , C. De Brouwer b Institut Bordet, université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique b École de santé publique, université libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique
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Introduction.– En République Démocratique du Congo, la résistance du Plasmodium falciparum à la chloroquine observée dans les années 1990 a conduit au changement de politique de prise en charge du paludisme. L’objectif est de déterminer son impact sur l’émergence de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) dans les différentes formes graves du paludisme dans les populations pédiatriques locales. Méthodes.– Une étude transversale a été menée du premier janvier au 31 décembre 2008 auprès des enfants admis aux urgences pour paludisme, dans cinq centres médicaux de la ville de Kinshasa. Résultats.– L’échantillon était constitué de 378 sujets (226 garc¸ons et 152 filles), soit un sex ratio G/F de 1,49 ; 194 (51,3 %) de ces enfants étaient âgés de moins de cinq ans. L’IRA a été observée chez 89 enfants (23,6 %) dont 87 (97,8 %) avaient la forme hémoglobinurique. Cette forme était prédominante chez les enfants âgés de plus de cinq ans (94,8 %). La quinine est la molécule la plus impliquée dans l’hémolyse (76,0 %). Le délai moyen d’admission et la durée d’hospitalisation étaient respectivement de 6,1 ± 1,4 jours et de 15 jours. La dialyse a été indiquée chez 23 enfants et a été effective chez 21 enfants (91,3 %). La technique de la
Introduction.– La surveillance épidémiologique de l’exposition aux radiations ionisantes des travailleurs vise, in fine, principalement à limiter les risques stochastiques des maladies chroniques (par exemple le cancer) causés par cette exposition. La dosimétrie passive (le badge dosimètre) utilisée à cette fin, va donner différentes mesures dont la dose rec¸ue à 1 cm de profondeur (Hp10). L’équivalence entre la dose à 1 cm de profondeur (Hp10) et la dose efficace (base de la réglementation) est-elle justifiée ? Méthodes.– Les doses efficaces sont calculées à partir d’une somme pondérée des doses effectivement rec¸ues par différents organes (gonades, moelle osseuse, colon, poumons. . .) chez une personne. La dose enregistrée par le badge dosimètre Hp10 se veut représentative de la dose efficace. Résultats.– L’ICRP et l’ICRU ont montré que la dose à 1 cm de profondeur surestimait presque systématiquement la dose efficace, ce qui est conservateur. Cette surestimation est fort marquée pour les irradiations de photons de faible énergie (radiologie conventionnelle). Celle-ci peut varier d’un facteur deux à