SFE Nancy 2018 / Annales d’Endocrinologie 79 (2018) 291–302
296 ∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Renault)
Le lithium est une des clés de l’optimisation du traitement des hyperthyroïdies compliquées.
Les hyperthyroïdies durant la grossesse sont à 90 % dues à une thyrotoxicose gestationnelle ou une maladie de Basedow mais d’autres étiologies sont à évoquer en seconde intention. Une cause rare d’hyperthyroïdie gestationnelle liée à une mutation du gène codant pour le récepteur de la TSH (TSH-R) a été décrite en 1998. Depuis, seulement une nouvelle patiente a été diagnostiquée malgré de nombreuses demandes de séquenc¸age. Nous rapportons ici le déroulement de sa seconde grossesse. La patiente a consulté à 7 semaines d’aménorrhée (SA) pour asthénie, tachycardie, vomissements et perte de 8 kg en un mois. La T4 libre était supérieure à 5 fois la normale, les anticorps anti-TSH-R négatifs et le taux d’hCG normal pour le terme. Malgré un traitement par propyl-thio-uracile jusqu’à 300 mg par jour, propranolol et métoclopramide, l’hyperthyroïdie a été difficile à contrôler avec des vomissements incoercibles et une perte de poids de 15 kg à 14 SA. Comme lors de la première grossesse, le traitement antithyroïdien de synthèse a du être maintenu durant toute la grossesse jusqu’à l’accouchement en urgence pour une pré-éclampsie à 33 SA. L’échographie n’avait pas retrouvé de goitre fœtal et le bilan thyroïdien de l’enfant était normal à la naissance. Une mutation du TSH-R doit être évoquée devant un hyperemesis persistant au-delà de 14 semaines d’aménorrhée avec un taux d’hCG normal pour le terme et des anticorps anti-TSH-R négatifs. Cette mutation responsable d’une hyperthyroïdie sévère, se reproduisant à chaque grossesse et imposant une prise en charge spécifique et rapprochée reste probablement sous-diagnostiquée.
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.299 PA-P155
Traitements des hyperthyroïdies compliquées : l’irathérapie optimisée par les sels de Lithium. À propos de 17 patients lillois Dr F. Kohler a,∗ , Dr G. Lion b , Dr M. Ladsous a , Pr M.C. Vantyghem a , Dr M. Kwapich a , Dr H. Hoth Guechot a , Dr C. Loyer a , Dr A. Beron b a Service d’endocrinologie et de maladies métaboliques, hôpital Claude Huriez, CHRU de Lille, Lille, France b Service de médecine nucléaire, hôpital Roger Salengro, CHRU de Lille, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Kohler) Introduction L’état d’hyperhormonémie thyroïdienne est parfois difficilement accessible aux antithyroïdiens de synthèse (ATS). Ces molécules peuvent conduire d’une part, à des effets hématologiques, certes rares mais graves, et d’autre part, à des urticaires généralisées invalidantes, voire des œdèmes de Quincke, ce qui pousse à proposer rapidement un traitement radical, par irathérapie par exemple. On connaît l’impact des sels de lithium sur la fonction thyroïdienne depuis 1973 : ils entraînent une désiodation de la T4, une diminution du relargage hypothalamique de TRH mais aussi une modulation du relargage de l’iode au niveau thyroïdien. Matériel Nous rapportons ici notre étude portant sur 17 patients (16 atteints d’une maladie de Basedow et un d’un goitre multihétéronodulaire toxique) traités par lithium avant et pendant l’irathérapie. L’objectif était de documenter notre pratique et d’évaluer la rapidité de la rémission biologique et clinique de l’hyperthyroïdie après traitement. Résultats Nous avons relevé les profils des patients au moment du diagnostic (29 % en euthyroïdie, 6 récidives, âge médian de 61 ans) ainsi que les indications à l’irathérapie (intolérance grave aux ATS [62,5 %], chirurgie contre-indiquée [11,7 %], inefficacité des traitements [17,6 %], autres [8,2 %]). Certains patients étaient traités de fac¸on concomitante par cholestyramine (58,8 %) et/ou par corticothérapie (29 %). Les effets indésirables ont été répertoriés. Nous avons ensuite étudié leur bilan thyroïdien à 1, 3 et 6 mois. Le délai moyen d’obtention de l’euthyroïdie était de 6 semaines. Discussion Nos résultats étaient comparables aux données de la littérature.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.300 PA-P156
Rôle de la surcharge en fer post transfusionnelle dans la survenue de l’hypothyroïdie chez les patients porteurs d’hémoglobinopathie
Dr N. Guirat ∗ , Dr R. Kouki , Dr M. Ouederni , Dr M. Ben Khaled , Dr F. Mellouli , Dr M. Bejaoui Centre national de greffe de moelle osseuse, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Guirat) Objectif L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence de l’hypothyroïdie chez les patients porteurs d’hémoglobinopathie et les facteurs de risque de sa survenue. Patients et méthodes Deux groupes de patients porteurs d’hémoglobinopathie étaient étudiés : un groupe porteur de TM polytransfusés (28 patients) et un autre suivi pour syndrome drépanocytaire majeur (30 patients). Pour chaque patient était identifiés : des paramètres démographiques et hématologiques (nombre total de transfusions, taux d’hémoglobine et de ferritinémie moyens). La fonction thyroïdienne était évaluée par la mesure des taux circulants de thyroxine totale (FT4) et de l’hormone thyréostimulante hypophysaire (TSH). Une hypothyroïdie fruste est définie par une TSH isolément augmentée et comprise entre 5 et 10 mUI/L avec un taux de FT4 normal. Résultats Aucun parmi les patients suivis pour syndrome drépanocytaire majeur n’avait présenté une hypothyroïdie. Une hypothyroïdie était retrouvée chez six patients thalassémiques majeurs polytransfusés, à un âge moyen de 17 ± 3,14 ans. Il s’agit d’une hypothyroïdie fruste dans tous les cas avec un taux moyen de TSH de 5,97 ± 1,31 mUI/L. Les facteurs qui influencent sa survenue sont le nombre total de transfusions rec¸ues et le taux moyen de ferritinémie. Les agents chélateurs combinés de fer avaient permis la normalisation du bilan thyroïdien dans la majorité des cas. Discussion L’hémochromatose secondaire post transfusionnelle représente une cause méconnue de survenue d’hypothyroïdie chez les patients porteurs de TM. On insiste sur l’intérêt de combiner les agents chélateurs de fer en cas d’hypothyroïdie fruste. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.301 PA-P157
Thyroïdite de Hashimoto : évaluation des connaissances d’un groupe de patientes sur leur maladie
Dr H. Abdesselem ∗ , Dr M. Jemal , Dr H. Kandara , Pr I. Kammoun , Pr L. Ben Salem Institut national de nutrition, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Abdesselem) Objectif Comme pour toutes les pathologies chroniques, les patients atteints de thyroïdite de Hashimoto doivent avoir un minimum de connaissances afin de mieux gérer leur maladie. L’objectif de notre travail était d’évaluer le niveau de connaissances des patientes atteintes d’une thyroïdite de Hashimoto sur leur maladie. Méthodes Étude descriptive transversale incluant 30 patientes, en âge de procréation, suivies pour thyroïdite de Hashimoto. L’interrogatoire a permis d’évaluer le niveau de connaissances des patientes sur leur maladie. Résultats L’âge moyen des patientes était de 32,8 ± 8,9 ans. L’ancienneté de la maladie était en moyenne de 6,6 ± 5,6 ans. La majorité des patientes (95,7 %) savait qu’elles ont un hypofonctionnement de la glande thyroïde. Une seule