SOCIF:T£: FRANC~AISE D'ALLERGIE
SEANCE DU 12 JANVIER 1967 Dangers et inconv~nients du test de provocation par voie pulmonaire chez i'enfent asthmetlque. M. GEUBELLE a prQtiqu~ quelques 2 000 tests de provocation per voie pulmonaire, 6 I'aide des extraits de pneumellerg~nes de I'lnstitut Pasteur, chez des enfants 6g6s de 5 6 16 ans. On a souvent accus~ ces tests de favoriser des exacerbations asthmatiques pouvant oiler jusqu'6 I'~tat de real. En fait, ce risque est minime si I'op6rateur s'entoure d'un certain nambre de precautions. C'est ainsi que I'enfant ne doit pos avoir pr~sent~ de crises depuis quinze jours. A l'examen clinique, il doit atre exempt de signes objectifs de dyspn~e, de r61es st~thacoustiques constants. Les valeurs des param~tres ventilatoires (volume du pbumon, r6sistance pulmonaire totale 6 1'6coulement de I'air) doivent atre, au moment d'engager le test, normales ou voisines des valeurs observ~es chez I'enfant sain. L'op~rateur dolt disposer d'un contr61e continu de la r~sistance pulmonaire 6 I'~coulement de I'air, I'aide d'une m~thode qui n'exige aucune coop6ration de la part de I'enfont, et avoir ehoisi judicieusement les concentrations allerg6niques 6 inhaler. Les alterations de la fonction pulmonaire sont rares et peu graves si le test est interrompu d~s que la r~sistance pulmonaire a doubl6. M. WOLFROMM souligne I'int6r~t de pratiquer ces ~preuves dons des p~riodes de catme, 6 distance des crises et des pouss~es infectieuses. C'est aussi I'avis de M. CHARPIN, qui ~voque, 6 I'oppos~, I'inop~rance des corticoth6rapies sur les valeurs du test cholinergique. M. GEUBELLE pr6cise que les r~ponses aux tests de provocation ventilatoire & la poussi~re de maison sont semi-retard6es dons environ 70 % des cas, avec un d~lai de 10 6 12 heures au plus.
Traitement de la pollinose aux gramin6es par un extrait retard & I'alunpyridine. J. CHARPIN, J. AUBERT, J.-P. ROCCA-SERRA et A. ZAFIROPOULO passent en revue les diff6rentes m6thodes de d6sensibilisation utilisables, depuis quelques onn~es~ dons le traitement de la pollinose. IIs exposent les r6sultats qu'ils ant obtenus, en 19661 dons le traitement pr6-saisonnier de la pollinose des gramin~es par I'extrait 6 In pyridine-alun (Allpyral), utilis6 chez 61 malades. Los r6sultats ant ~t~ satisfaisants (tr~s bans ou bans) chez 37 malades (60 %). I1 semble donc que I'extrait AIIpyral soit I~g~rement mains efficace que I'extrait aqueux. Par contre, il est nettement mieux tol~r~, puisqu'il a donn~ lieu 6 des r6actions syndromiques mineures dons 5 % des cos seulement, alors que 13 % des traitements classiques par extrait aqueux ant ~t~ marquis par des incidents g6n6raux, parfois spectaculaires. Dons I'ensemble, ces chiffres rejoignent ceux des auteurs anglo-saxons. Malgr~ une tr~s 16g~re baisse d'efficacit~, le hombre r~duit des injections et une tolerance accrue perrnettent de retenir ce moyen de d~sensibilisation dons le traitement de l0 pollinose. 120
SOCI~T~ I~'RAN.CAISED'ALLERCIE Utilisatlon d'un nouvel extralt allerg~nlque pyridin~ pr6ciplt6 par I'alun (AIIpyrel) clans ies traltements de d6sensibillsaticn sp6cifique. Depuis le d~but de I'ann~e 1966, M rues D. BRUNET, G. PAUPE, M. MARESCAUX, MM. M. PLANES et J. V I A L A T T E ant trait6 69 malades (58 enfants et 11 adultes) par les extraits pyridine-alun (AIIpyral). Sur ces 69 malades, il y a eu 41 d6sensibilisations 6 la poussi~re et 34 d6sensibilisations aux pollens de gramin~es, dent 21 co-saisonni~res et 13 pr~-saisonni6res. Comme dons le travail pr6c~dent, les schemas de traitement rythme et ~chelle de doses - - d6rivaient de ceux de FUCHS et STRAUSS. La tolerance & cet e x t r a i t a toujours ~t~ excellente et il n'y a pratiquement jamais eu de r6action syndromique. Cette tol6ranee exceptionnelle a ~t6 tout particuli~rement rernarqu~e dons les traitements anti-polliniques co-saisonniers, qui donnent des r~sultats speetaeulaires pour un hombre r~duit d'injections, 8 des doses variant entre 5 et 25 unit6s d'azote prot6ique. Dons les autres cat6gories de traitements, les premiers taux d'am~lioration sent encourageants. Ces deux communications suscitent un nombre important d'interventions, int~ressant souvent des d~tails de technique th6rapeutique. M. DENIS a enregistr6 58 traitements anti-polliniques pr~-saisonniers (donnant 55 % de succ~s) et I 0 0 traitements de d~sensibilisatian ~ la poussi~re. A la demande de M. HENOCQ, qui s'inqui~te des possibilit~s d'6quivalence entre des tests cutan~s 5 des extraits aqueux et une premiere dose th~rapeutique d'extrait-retard, M. CHARPIN precise que I'absence de correlation precise ne repr6sente pas un obstacle majeur ; en g~n6ral, le seuil des r~actions cutan~es et I'appr~ciation globale de la s~v~rit6 de la maladie permettent assez commod6ment de d~finir les modalit6s du traitement. M. GERVAIS pose la question de l'entretien ult~rieur de ces traitements et du rythme adopter pour des injections espac~es. Dons ses traitements polliniques pr~-saisonniers, M. CHARPIN pratique, apr6s la fin de la saison d6clenchante, une injection bimestrielle de la dose maximale atteinte. M. DEVAUX ~voque le probl~me des r6actions locales aux injections. En fair, elles ne sent pas un obstacle 5 la poursuite de ces traitements et n'ont jamais suscit~ de difficult,s majeures. Dons les traitements & allerg&nes multiples (poussi6re-pollens, par exemple). M. CI. VALLERY-RADOT s'inqui~te des doses totales d'alun inject6es aux malades. M. L. GUIBERT se demande si I'alun joue le r61e d'une substance-retard ou simple-, ment celui d'un adjuvant immunologique ?
Le ph6nom~ne de Shwartzman est-il de nature allergique ? M. FABIANI refait I'historique et I'expas~ du ph6nom~ne de Shwartzman, ~tudi6 sous son double aspect local et g~n6ral. Ce ph6nom~ne n'est pas, dons son essence, de nature allergique: il correspond aux cons6quences facheuses locales ou g~n6rales, d'un trouble de la coagulation sanguine produit dons des circonstances diverses, qui ne sent pas obligatoirement d'ordre immunologique. Mais il peut compliquer une r6action oiler gique locale ; certaines r~actions locales re[~vent de cette pathog~nie. II peut m6rne ~tre responsable de r~actions g6n~rales qui 6taient consid6r6es eomme aHergiques. La discussion de ces fairs a un int(~r~t th~orique et aussi pratique, puisque diverses m~dica M tions pr6viennent I'apparition du ph~nom~ne de Shwartzman. M. J. BERNARD discute les rapports pouvant exister entre le ph6norn~ne d ' h y p e r I21!
SOCIETE FRANCAISE D'ALLERGIE sensibilit~ et le ph~nom&ne de Shwartzman. II est certain qu'il s'agit en principe de processus physiopathologiques diff&ents. Mais il peut arriver, duns certains cos, que les conditions d'opparition de ce ph~nom~ne ~voquent un m~canisme &iologique composite, duns lequel le terme d'hypersensibilit6 peut ~tre employS, h condition d'6tre pris duns un sens plus large que d'habitude, D'autre part, I'h6porine agit duns le ph~nomcne de Shwartzman, duns la mesure oh celui-ci est li6 h u n trouble de la coagulation ; mais son action est seulement preventive et non curative.
Corr61ations entre les cortlcoth6rapies prolong~es et le pronostic des d6sensibilisations sp6cifiques. M. FILOU, M n~ LE GUILLOU et M. REVEL ant recherch6 les correlations statistiques existent entre la prise de corticost&oi'des et la s~v&it6 des cos d'asthme correspondents. II est Iogique d'imaginer que la corticoth6rapie est r&erv6e aux cas les plus anciens et los plus graves. Or, cette corr61ation n'a pas ~t6 retrouv~e. II semblerait done que la prise de cortico'/des ob6isse h des motivations d'ordre psychique: attitude du roulade devant la maladie et d~viation de la relation m~decin-malade. Dans la recherche d'un ~16ment pronostique, I'attention des auteurs s'est port6e sur le test de Thorn par dosage du cortisal plasmatique. Le seuil de r6ponses des ~< corticomanes >~ est significativement abaiss6 (m~diane h 50 %), alors que los autres sujets r~pondent h ce test par une augmentation h 100 % . Une r~ponse inf&ieure & 50 % parait &re d'un pronostic particuli&ement f6cheux. M. FILOU precise que les cures discontinues ne semblent pas produire les m6mes effets que los cures continues de cortico'ides.
Histoire d'un asthme 6pid6mique : I'allergie b le s~ricine chez les coiffeurs. M M . SIDI et P. GERVAIS, M ..... A. GERVAIS, J. BOURGEOiS-SPINASSE et S. M O R A U L T apportent les r~sultats d'une & u d e int6ressant une s6rie d'asthmes professionnels chez les coiffeurs, provoqu6s par un produit nouveau contenant de la s&ieine, substance prot6ique agglutinante de la fibrino'ine de la sole. Les asthmes dSclench6s par ce produit ant 6t~ d'une grande intensit& Los sujets atteints ne pouvaient plus p6n&rer duns un salon de coiffure oh il ~tait utitis6. Los tests cutan6s h I'extrait de soie et h la s6ricine ant ~t6 positifs, en lecture immediate, chez t o u s l e s sujets consid&&. L'allergie h la s&icine ~tait d~j~ connue duns les industries de la sale. La fabricant du cosm6tique a ~t~ inform~ des dangers de la s&icine et !a suppression de cette substance des produits en cause a entratn~ la disparition des osthmes correspondents. En debars des milieux de la coiffure et de I'industrie de la sole, il est int&essant de noter que I'allerg&ne s6ricine peut ~tre retrouv5 dons certaines poussi&res domestiques et d~terminer des sensibilisations ind~pendantes de tout contact professionnel. M. ARON-BRUNETI~RE attire I'attentlon sur I'importance du mode de contact en allergologie. Une 6tude sur I'allerg6nicit~ de la s6rieine, pratiqu~e sur le plan dermatologique, en debars de tout contexte professionnel, n'avait pus mis en ~vidence le risque d6erit. A v a n t cette communication, la Soci6t6 frangaise d'Allergie avait h la m6moire d'Edwin SIDI, san ancien Pr6sident.
rendu hommage M. PLANES.
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