SILMO Academy, 27 et 28 septembre 2015

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Revue francophone d'orthoptie 2015;8:248–249 Actualités SILMO Academy, 27 et 28 septembre 2015 Annick Bouly de Lesdain (Orthoptiste) 13, rue de Neui...

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Revue francophone d'orthoptie 2015;8:248–249

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SILMO Academy, 27 et 28 septembre 2015 Annick Bouly de Lesdain (Orthoptiste) 13, rue de Neuilly, 94120 Fontenay-Sous-Bois, France C'est dans le cadre du SILMO, salon international de l'optique, réunissant fabricants de montures et de matériel pour les opticiens, au parc des expositions de Villepinte (93) qu'a eu lieu le SILMO Academy. Ce colloque scientifique présidé par le Pr. Hache réunit de multiples intervenants rassemblant les 3O. Le thème 2015 était l'efficience visuelle, sujet orthoptique par excellence.

L'EFFICIENCE VISUELLE. QU'EST-CE QUE C'EST ? COMMENT L'ÉVALUE-T-ON ? En ouverture de ce colloque, et devant une salle pleine et très recueillie, un hommage très émouvant a été rendu à JeanPierre Bonnac par ses pairs lors de cette grande manifestation internationale. C'est Daniel Dupleix qui a lu avec beaucoup d'émotion un superbe texte qu'il a écrit sur son « maître et ami », texte illustré des images de sa magnifique collection d'objets dédiés à l'optique. Les opticiens présents découvraient parfois tout ce qu'avait apporté J.P. BONNAC à leur quotidien professionnel, des montures pour enfants. . . à la table d'essayage. Les communications scientifiques ont été ouvertes par le Professeur Hache, Président de séance, et il donne une première définition : « L'efficience est l'utilisation rationnelle des moyens dont l'on dispose pour atteindre des objectifs fixés au préalable ». Le Professeur Corbe a ensuite fait une très belle présentation de l'efficience visuelle. « Les mécanismes essentiels de l'efficience visuelle sont marqués par la détection et l'extraction dans l'interaction multimodale des indices spécifiques à l'activité envisagée ; puis, par

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l'analyse cognitive précise et détaillée, comprendre la finalité de l'acte dynamique à entreprendre en tenant compte de l'environnement ambiant ; et déclencher le geste moteur ciblé au moment opportun en le potentialisant par les éléments d'apprentissage et d'éducation ». Le rapport vision/posture a été constant et un joueur international de basket a témoigné dans ce sens. Il était intéressant de l'entendre dire que son habilité à marquer des paniers avait été mise à mal par un trouble auriculaire et que lors d'une compétition internationale, le bruit ambiant perturbait souvent les gestes. Appelé de manière imprévue en Suède le spationaute J.P. Aigneree n'était pas présent mais avait adressé une vidéo. Il mettait en avant les expériences multisensorielles des spationautes. En apesanteur, le toucher est difficile, l'audition impossible à cause du bruit des machines, la vision étant la source sensorielle indispensable il explicitait que pour un spationaute ayant eu un épisode de diplopie lors d'une sortie dans l'espace, sa récupération avait été indispensable et difficile. Zoï Kapoula animera la seconde séquence de la matinée et son équipe a rappelé l'importance de la motricité conjuguée pour une efficience visuelle performante, le rapport entre saccades et vergences, la qualité de la neuroplasticité oculomotrice et visuelle binoculaire ; et le Professeur BremondGignac a donné le résultat d'une étude sur 30 patients concernant la stabilité posturale en cas de strabisme convergent ou divergent (6 ayant aussi une amblyopie). Il serait observé « une meilleure stabilité en vision de près par rapport à celle de loin. La rééducation de l'amblyopie et la chirurgie du strabisme permettent une amélioration de la posture grâce à un contrôle oculomoteur de meilleur qualité ». C'est au cours d'un atelier sur le Proximètre® que Dominique Meslin,

responsable d'Essilor Academy Europe, a rendu hommage à Jean-Pierre Bonnac, son maître et ami. Les opticiens présents ont été étonnés de tout ce que permettait cet instrument et le dialogue entre opticiens et orthoptistes était riche d'enseignements et de réflexions. Un autre atelier a été consacré à la Réfraction de la personne malvoyante. Pour ne pas grossir du flou !. En effet, quelle que soit la pathologie oculaire, une amétropie peut également dégrader la vision d'une personne déficiente visuelle. « Qu'importe l'acuité visuelle (certaines personnes atteignent aisément 15/10, d'autres ne dépassent pas 1/10), notre rôle est de réaliser une réfraction de qualité et adaptée à chaque sujet afin de rendre l'image perçue la plus nette possible ». L'après-midi a été inaugurée par L'efficience visuelle et lentilles et leur apport pour l'efficience visuelle. L'efficacité visuelle de l'enfant équipé en lentilles de contact a été présentée par le Docteur Florence Mallet. « L'apport des lentilles de contact chez l'enfant, lors de difficultés de correction optique et de développement visuel satisfaisant par verres, permet une réhabilitation visuelle efficace. Une indication de port bien posée reste essentielle, dans un climat coopératif enfant-parents et dans le cadre d'un suivi ophtalmologique-orthoptique ». Ensuite Lentilles et vision binoculaire et l'efficience visuelle du presbyte équipé en lentilles. Dans ces deux communications, l'apport sur l'efficience visuelle que donnent dans certains cas les lentilles par rapport aux lunettes a été clairement exposé. D'abord, concernant la vision binoculaire, les effets prismatiques induits par des corrections importantes en optique aérienne, ensuite chez le presbyte avec l'évocation de difficultés quelques fois rencontrées. « En rappel, la base nécessaire à chaque essai lentilles MF-VS : http://dx.doi.org/10.1016/j.rfo.2015.10.011

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 D'avoir une réfraction maximum convexe (10/10 conseillé), en comparant l'AV avec et sans astigmatisme, et la vision en haut et en bas contraste pour anticiper un éventuel échec ;  De mesurer l'addition minimale, puis respecter le protocole d'adaptation du laboratoire dans le but de limiter les aberrations induites par les lentilles ;  D'obtenir l'œil préférentiel de loin et de près, pour permettre au professionnel le choix du design, et de guider l'optimisation ». En conclusion, pour une bonne adaptation, il a aussi été noté l'importance d'« une vision fonctionnelle dans les tâches de la vie quotidienne ». La communication du Docteur Pascal Rozot, Efficience visuelle et implants multifocaux fut tout à fait proche des plaintes décrites dans les cabinets d'orthoptie : il rappelle bien que ce mode de correction est un compromis optique entre la VL et la VP et qu'il réduit modérément les contrastes. Le strict respect des indications et contre-indications reste la condition pour la satisfaction des patients. La troisième partie de SILMO Academy, lundi matin, fut consacrée à l'efficience visuelle et l'âge. Le Professeur Hache et Bruno Delhoste (opticien) ont présenté en duo ophtalmologiste/opticien la problématique du vieillissement de l'œil, de l'incidence sur la fonction visuelle et l'efficience visuelle, et du choix de la correction optique. Ainsi, « si à 60 ans nous nous trouvons dans un état de bien-être physique, le vieillissement n'est pas une maladie

mais la diminution des capacités sensorielles qui perturbent la vie et provoquent isolement social, dépression, malnutrition et chutes ». La lente limitation des capacités de la fonction visuelle est insidieuse. Ils ne veulent plus parler de « reste visuel » mais plutôt « des capacités existantes et disponibles ». « Et comment concilier :  Un besoin de davantage de lumière et une sensibilité accrue à l'éblouissement ?  Un besoin d'une addition de près importante et le risque de chutes ?  Un besoin de lire pour oublier la solitude et les problèmes engendrés par les verres progressifs ? Etc. » La présentation suivante par les responsables d'études chez Essilor International fut : La presbytie et la vie connectée : l'analyse des besoins visuels et les solutions proposées par la nouvelle gamme de verres Essilor Eyezen®. La problématique de la distance d'utilisation des Smartphones, des tablettes et autres objets connectés et utilisés maintenant par tous, demande la prise en compte encore plus précise de :  La position très figée du corps et de la tête ;  La distance en générale plus proche que celle de la lecture d'un livre ou d'un journal ;  L'abaissement plus important des yeux. « Grâce à notre étude posturale, nous avons montré que les verres occupationnels devaient être repensés pour

prendre en compte les nouveaux comportements posturaux induits par l'utilisation des outils digitaux. En réponse à ces nouveaux besoins, nous avons développé de nouveaux designs de verres occupationnels, dédiés aux presbytes et adaptés à cette nouvelle vie connectée ». Enfin, surprenant pour nous orthoptistes, L'application Glasses Off pour Smartphone a été présentée : un nouveau concept de correction de la presbytie. Cette technique est basée sur le rôle du cerveau dans la vision, sur la plasticité cérébrale, l'apprentissage perceptif en cas de presbytie et un entraînement avec cette application Glasses Off. L'étude a montré chez le presbyte une amélioration des performances visuelles de près après 3 mois d'entraînement : « l'amélioration a été uniquement due aux modifications cérébrales ». Et après ? Attendons la suite. . . Un regret au retour de cette manifestation : contrairement aux années précédentes, aucune communication d'orthoptistes qui pourtant avaient été contactés sur ces sujets quotidiens dans notre pratique. Alors, en 2016, du 23 au 26 septembre soyons présents au colloque SILMO Academy, aussi bien en tant qu'auditeur, qu'orateur. Déclaration de liens d'intérêts L'auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts.

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