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Saint-E´tienne, 17–19 mai 2017 / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 65S (2017) S69–S89
connaissances me´dicales pratiques (94,78 %), l’ame´lioration des capacite´s linguistiques (71,59 %) et la de´couverte d’autres horizons (68,56 %). Le de´part en stage a e´te´ significativement lie´ a` l’anne´e d’e´tudes ( p = 0002). L’appre´ciation de la satisfaction a e´te´ perc¸ue par la re´ceptivite´ et l’ouverture vis-a`-vis d’autres cultures (109,90 %), la re´ponse aux attentes du stage (106,87 %) ainsi que l’influence sur le choix de spe´cialite´ future (59,49 %). Quant a` la question « allez vous recommander ce stage a` un colle`gue ? » la re´ponse a e´te´ favorable pour 112 (94 %). Conclusion Les opportunite´s de stages internationaux pour les e´tudiants en me´decine contribuent a` l’e´ducation de futurs professionnels de sante´. Les faculte´s de me´decine, conscientes de l’apport de ces expe´riences, devraient de´velopper une politique d’e´changes qui implique des partenariats pre´cis avec des faculte´s de me´decine e´trange`res. Mots cle´s Stages ; E´tudiants ; Satisfaction De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts.
Conclusion Cette e´tude exploratoire montre que la variation du nombre d’experts et la composition du panel ont un impact sur les re´sultats d’une enqueˆte Delphi. Les panels de petite taille donnent des re´sultats nonreproductibles d’un panel a` l’autre. Cela sugge`re que lorsque la meˆme enqueˆte Delphi est mene´e dans diffe´rents panels de petite taille, les re´sultats seront diffe´rents d’une enqueˆte a` l’autre. Une taille de panel de 100 pourrait eˆtre conside´re´e comme optimale pour limiter cette variabilite´. Il est e´galement important de maintenir des strates de taille identique, sinon, les participants les plus repre´sente´s, pourraient influencer significativement le re´sultat final. Mots cle´s Delphi ; Nombre ; Experts ; Composition ; Panel De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2017.03.056 PM13
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2017.03.055 PM12
Combien faut-il d’experts dans une enqueˆte ´ tude de simulation Delphi ? E R. Boulkedid a,b,*, J. Schroedt a, S. Mathoulin Pelissier c, P. Boizeau a, C. Alberti a,b,d a AP-HP, hoˆpital Robert-Debre´, unite´ d’e´pide´miologie clinique, Paris, France b Inserm, U1123 and CIC-EC 1426, Paris, France c Inserm, Isped, centre Inserm U897, e´pide´miologie-biostatistique, Bordeaux, France d Universite´ Paris Diderot, UMR-S 1123, ECEVE, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Boulkedid) Introduction La me´thode Delphi est une me´thode structure´e commune´ment utilise´e pour e´tablir un consensus aupre`s d’experts. La taille du panel semble jouer un roˆle important dans la pertinence et la fiabilite´ des re´sultats de l’enqueˆte Delphi. Cependant, il n’y a pas d’accord ou de recommandations sur la taille et la composition du panel d’experts a` inclure. Cette confusion peut affecter la qualite´ globale du consensus final. L’objectif de ce travail est d’e´tudier l’influence de la variation du nombre d’experts et de la composition du panel participant au Delphi sur les re´sultats de l’enqueˆte. Me´thodes En utilisant la me´thode de bootstrap, diffe´rentes tailles de panel (n = 5 a` n = 500) ont e´te´ ge´ne´re´es a` partir des donne´es de deux enqueˆtes Delphi en deux tours re´alise´es respectivement aupre`s de 52 et 32 experts. Le nombre d’items a` e´valuer au premier tour e´tait respectivement de 24 et 224. Dans chaque enqueˆte, la combinaison d’items se´lectionne´s par ces panels e´tait conside´re´e comme la combinaison d’origine. Mille re´plications ont e´te´ ge´ne´re´es pour chaque taille de panel. Des tailles d’e´chantillons diffe´rentes ont e´galement e´te´ ge´ne´re´es en modifiant la proportion des diffe´rentes strates constitue´es a` partir du nombre d’anne´es d’expe´rience ou des habitudes de prescription des experts. Le nombre de combinaisons d’items se´lectionne´s par chaque panel et la proportion de panel ayant se´lectionne´ la combinaison d’origine ont e´te´ calcule´. L’alpha de Cronbach a e´te´ calcule´ pour chaque re´plication afin d’e´valuer la cohe´rence interne et l’homoge´ne´ite´ des re´sultats de l’enqueˆte. Re´sultats Le nombre de combinaisons d’items se´lectionne´s diminuait avec l’augmentation du nombre d’experts (respectivement dans chaque enqueˆte : 410 ou 729 pour n = 5 experts versus 5 ou 1 pour n = 500), avec toutefois une stabilisation obtenue autour d’une taille de panel de 100. La proportion de panels ayant se´lectionne´ la combinaison d’origine augmente avec la taille du panel (de 4 % ou 0 % pour n = 5 experts a` 80 % ou 100 % pour n = 500). De plus, plus le nombre d’items a` noter au premier tour est e´leve´, plus le nombre d’items retenus est e´leve´ surtout avec les panels de petites tailles. La variabilite´ de l’alpha de Cronbach diminuait avec l’augmentation de la taille du panel (range de 0,95 ou 1 pour n = 5 et 0,04 ou 0 pour n = 500). De plus, pour certains panels de petite taille, l’a` de Cronbach e´tait proche de 0, ce qui indique un manque de cohe´rence interne et un consensus non-atteint pour ces e´chantillons.
Strate´gie d’intervention pour la prise en charge de l’e´pilepsie en Asie du sud-est F. Boume´diene a,*, P. Chivorakoun b, P. Odermatt c, C. Chhour d, S. Ros d, S. Chan d, P.M. Preux a a UMR-S 1094 neuroe´pidemiologie tropicale, faculte´ de me´decine, universite´ de Limoges, France b Ministe`re de la sante´ du Laos, Vientiane, Laos c Institut tropicale Suisse, Baˆle, Suisse d Socie´te´ Cambodgienne de neurologie, Phnom Penh, Cambodge *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Boume´diene) Introduction L’e´pilepsie est une des maladies neurologiques les plus fre´quentes dans le monde, touchant 70 millions de personnes dont 80 % vivent dans les pays en de´veloppement. Alors que les pre´valences en Asie du sud-est (7,7 % au Laos et 5,8 % au Cambodge) sont proches de celle observe´e en France (6 %), l’enjeu de sante´ publique pour les syste`mes de soins de ces pays rele`ve avant tout du de´ficit the´rapeutique qui est supe´rieur a` 95 % au Laos comme au Cambodge. Parmi les de´terminants de cette situation, l’accessibilite´ aux centres de sante´ (distance, fre´quence et couˆt des de´placements) est probablement un levier privile´gie´ dans la recherche d’une strate´gie d’identification et de prise en charge efficace. L’objectif principal de notre programme de recherche e´tait de mesurer l’efficience d’une nouvelle approche des soins de sante´ de proximite´ en testant deux strate´gies : (1) des visites villageoises mensuelles des personnels des centres de sante´ (nomme´s DHV) forme´s au de´pistage et au suivi des patients e´pileptiques au Laos versus (2) une strate´gie identique ou` les missions du DHV e´taient assure´es par les volontaires de sante´ re´sidant dans les villages au Cambodge. Me´thode Ces deux e´tudes quasi-expe´rimentales d’une dure´e de 12 mois (re´alise´es en 2015–2016 au Laos et en 2016–2017 au Cambodge) ont e´te´ conduites dans des districts ruraux graˆce a` une approche compare´e entre une zone d’intervention et une zone controˆle. Notre programme a assure´ une large campagne d’information, e´ducation et communication, des formations spe´cifiques pour les DHV, des enqueˆtes sur les connaissances attitudes et pratiques (CAP) en population ge´ne´rale, et un syste`me de collecte des donne´es (monitoring) re´alise´e a` fre´quence re´gulie`re. Notre recherche a ainsi permis des analyses comparatives « avant-apre`s et ici-ailleurs » pour de´montrer l’efficacite´ de l’intervention dans chaque pays, ainsi qu’une comparaison entre les deux strate´gies d’intervention. Re´sultats Au Laos, apre`s 12 mois d’expe´rimentation, le de´ficit de traitement a baisse´ de 5,5 % (de 20 a` 43 cas sous traitement sur les 418 attendus) dans la zone d’intervention contre 0,5 % (de 21 a` 25 cas sous traitement sur les 788 attendus) dans la zone controˆle ( p = 0,0001). Dans la zone d’intervention, 36,1 % des e´pileptiques ont refuse´ le traitement, 27,8 % ont pre´fe´re´ eˆtre soigne´ sans passer par le centre de sante´ primaire (circuit de proximite´) ; et parmi ceux qui ont adhe´re´, le suivi a` domicile a permis d’augmenter de 27,6 % le nombre de compliants ( p = 0,019). Au Cambodge, apre`s six mois d’expe´rimentation sur une aire d’e´tude ou` le de´ficit de traitement e´tait de 100 %, la strate´gie a permis de le baisser significativement de 31,1 % (55 cas sur les 177 estime´s) dans la zone d’intervention, au regard des 7,0 % de baisse (23 cas sur les 327 estime´s) dans la zone controˆle ( p = 0,0001).
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caisses d’assurance maladie est quasi-absent ; l’inadaptabilite´ des forfaits conventionnels dans le cadre de l’AMO a` l’e´volution des techniques me´dicales et des technologies de sante´, ceci incite les prestataires de soins a` appliquer des tarifs diffe´rents de ceux de´termine´s dans le cadre de la convention nationale ; la disparite´ des pourcentages de remboursement des prestations me´dicales entre les assure´s du secteur public et ceux du secteur prive´. La difficulte´ d’avoir une information inte´grale sur toutes les de´penses engage´es par les assure´s porteurs des ALD. Normalement, les assure´s porteurs d’ALD dans le secteur public sont rembourse´s a` 100 %, dans notre cas, le ticket mode´rateur a atteint 18 % des de´penses des assure´s. Mots cle´s Assurance maladie obligatoire ; Ticket mode´rateur ; Ambulatoire ; Affections de longue dure´e De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts.
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Incontestablement, la strate´gie est plus efficace lorsque le DHV re´side dans le village. Conclusion Afin de comple´ter ces re´sultats d’efficacite´ the´rapeutique, l’analyse des CAP de la population ge´ne´rale et des personnels de sante´, ainsi que l’analyse des itine´raires the´rapeutiques des e´pileptiques e´claireront nos re´sultats. D’ores et de´ja`, les points positifs de l’expe´rimentation au Laos ont permis la re´daction d’une « Advocacy Policy » (promotion & politique) favorablement accueillis par le ministe`re de la sante´ au Laos, comme cela est e´galement envisage´ au Cambodge a` la fin de notre intervention en juin 2017. De´claration de liens d’inte´reˆts Ces deux programmes de recherches ont e´te´ finance´s par le Grand Challenge Canada et le de´partement d’acce`s au me´dicament de Sanofi.
E´valuation des disparite´s du ticket mode´rateur supporte´ par les assure´s des secteurs secteur public et prive´ dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire au Maroc A. Cheikh a,*, M. Bouatia b, A. Benomar c, Y. Cherrah a, R. Razine b, A. El Hassani d a Universite´ Abulcasis, faculte´ de pharmacie, Rabat, Maroc b Universite´ Mohammed V, faculte´ de me´decine et de pharmacie, Rabat, Maroc c Universite´ Abulcasis, faculte´ de me´decine, Rabat, Maroc d Universite´ Mohammed V, faculte´ de me´decine et de pharmacie, hoˆpital Cheikh Zaid, Rabat, Maroc *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Cheikh) Introduction L’assurance maladie obligatoire (AMO) pour les salarie´s des secteurs public et prive´ et les inde´pendants ont e´te´ mis en place au Maroc pour permettre une couverture me´dicale de toute la population active et solvable. L’e´valuation des de´penses de sante´ au Maroc avant la mise en place de ce re´gime a souvent montre´ que les me´nages supportent la part la plus e´leve´e des de´penses (54 % en 2005). Avons-nous pu minimiser cette part supporte´e par les me´nages et e´viter aux assure´s de l’AMO des de´penses catastrophiques pour leurs soins de sante´ ? Me´thodes Nous avons analyse´ les de´penses du re´gime de l’AMO entre 2009 et 2014. Nous avons e´tudie´ l’e´volution de la part restant a` la charge des assure´s AMO entre 2009 et 2014 en se basant sur les donne´es de l’agence nationale de l’assurance maladie et des organismes gestionnaires de l’AMO. L’analyse statistique a e´te´ re´alise´e avec le logiciel SPSS 13,0. ` la fin de 2014, 8,4 millions de citoyens sont be´ne´ficiaires du Re´sultat A re´gime de l’AMO, 5,4 millions dans le secteur prive´ et 3 millions dans le secteur public, avec une e´volution globale de 68 % et une e´volution annuelle moyenne de 6,5 % entre 2006 et 2014. Malgre´ la disparite´ dans les taux de remboursement des diffe´rentes prestations entre le secteur public et prive´, le ticket mode´rateur supporte´ par les assure´s ne diffe`re pas significativement entre les deux secteurs. Il est de 32,1 % pour le secteur public et de 36,4 % pour le secteur prive´ ( p = 0,328). Le taux du ticket mode´rateur diffe`re selon les situations, il est de 41 % et 47 % pour les soins ambulatoires dans les secteurs public et prive´ respectivement. Pour les soins hospitaliers, il est de 10 % pour le secteur public et 23 % pour le secteur prive´. Le ticket mode´rateur est aussi plus e´leve´ quand il s’agit du de´boursement direct, 44 % et 48 % dans le secteur public et prive´ respectivement contre 5 % et 18 % quant il s’agit du mode tiers payant. Pour les affections de longue dure´e (ALD), le ticket mode´rateur repre´sente 18 % et 23 % des de´penses des assure´s dans les secteurs public et prive´ respectivement contre 41 % et 41 % pour les autres affections. Conclusion Le montant du ticket mode´rateur repre´sente, dans plusieurs cas, un obstacle majeur a` l’acce`s aux soins. Le re´gime de l’AMO a e´te´ mis en place essentiellement pour ame´liorer l’accessibilite´ financie`re des citoyens aux soins de sante´ et re´duire le ticket mode´rateur. La part des assure´s dans leurs de´penses de sante´ est reste´e e´leve´e, ceci pourrait eˆtre explique´ par plusieurs hypothe`ses : le non-respect, par de nombreux professionnels de sante´, de la tarification nationale de re´fe´rence, ce qui majore le ticket mode´rateur supporte´ par les assure´s plus pre´cise´ment dans les soins ambulatoires ou` le controˆle des
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Evaluation of algorithms to identify incident lymphoma cases using claims databases with cancer registry C. Conte a,b,*, A. Palmaro a,b,c, N. Costa a, F. Despas a,b,c, P. Grosclaude a,d,e, M. Lapeyre-Mestre a,b,c a UMR Inserm 1027, universite´ de Toulouse, Toulouse, France b Medical and Clinical Pharmacology department, CHU Toulouse University Hospital, Toulouse, France c CIC 1436, Toulouse University Hospital, Toulouse, France d Tarn Cancer Registry, Albi, France e French Network of Cancer Registries (Francim), France *Corresponding author. E-mail address:
[email protected] (C. Conte) Background There is a huge increase in the use of medico-administrative databases for research purposes. For this reason, some selection algorithms have been validated with cancer registry data to detect incident cancer cases. However, there is no validated algorithm to identify Non-Hodgkin’s Lymphoma (NHL) and Hodgkin’s Lymphoma (HL) incident cases. Aims of this study were to assess the validity of diagnosis codes in the PMSI database to identify incident cases of Lymphomas according to results of the Tarn cancer registry and to compare baseline characteristics of lymphoma cases using both sources. Methods Between 2010 and 2013, inhabitants of the tarn department with lymphomas were identified in the PMSI through two algorithms of selection (combination of diagnosis codes of lymphomas and chemotherapy for Algorithm 1, only diagnosis code of lymphomas for algorithm 2). Then, only incident lymphoma cases were selected using the past history of patients. An incident case must have no previous record of lymphoma diagnosis during an observation period of 24 months. The results of the selection and characteristics of incident lymphomas cases were compared with data from the tarn cancer registry considered as the ‘‘gold standard’’ in this area. Each algorithm performance was assessed by estimating sensitivity (Se), predictive positive value (PPV), specificity (Spe) and negative predictive value (NPV). Results Between 2010 and 2013, the registry identified 485 validated incident cases of lymphomas, of which 52 HL cases and 433 NHL cases. For corresponding area and period, algorithm 1 provides a number of incident cases close to the registry whereas Algorithm 2 overestimated the number of incident cases by approximately 30%. For algorithm 1, sensitivity and PPV were closed, respectively 66.2% and 67.7%. For algorithm 2, sensitivity was increased by up 10% whereas PPV was decreased by up 9%. Both algorithms presented high specificity and NPV (98%). The comparative analysis illustrates that similar distribution and characteristics are observed when using both sources. Conclusion Given these results, identifying incident Lymphoma patients through data collected from the French national health insurance database may be useful to conduct national pharmaco-epidemiological studies on Lymphomas. These results suggest that using both diagnosis codes and chemotherapy codes appears to be a more efficient method to detect incident cases.