OOZO-7322/81/040309-I2 $02.00/O : 1981 Pergamon Prcs Ltd.
STRUCTURE CHEZ
PULCHELLUS
ET FONCTIONNEMENT DE LA SPERMATHEQUE L’ENDOPARASITE SOLITAIRE DIADROMUS WESMAEL (HYMENOPTERA : ICHNEUMONIDAE) DANIELLE
‘Institut
de Biocinotique
tlaboratoire
de Biologic
et
ROJAS-ROME*
CLAUDE
PALEvoDYt
Experimentale des Agrosystemes (E.R.A. CNRS 328) Universite Francois Rabelais, Part Crandmont, 37200 Tours, France des Insectes (E.R.A. CNRS 490). Universite Paul-Sabatier, I I8 route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex, France
(Accepted
17 March
1981)
Abstract-Studies of the fine anatomy and ultrastructure of the spermathecae of endoparasitic females of Diodromus pulchellus Wesmael (Hymenoptera : Ichneumonidae) were made in order to understand the role of this organ in sex-ratio regulation. The spermatheca, approximately 50 urn in diameter, includes a spherical capsule and a relatively voluminous gland, each connected by a duct to the spermathecal duct that opens into the vagina. The spermatheca is enveloped by a complex muscular system. Circular muscle fibres surround the capsule and the canal. The capsule wall is made up of thick cuticle resting upon well-developed epithelial cells, containing numerous vesticles derived from the endoplasmic reticulum. The gland has the typical structure of epidermal glands but lamella-shaped lipid secretions are present. Lastly, the vaginal wall includes a zone of differentiated cells surrounding the opening of the spermathecal canal. Emphasis is placed on the role of the muscular system and the importance of glandular secretions. Index ratio,
descriptors ultrastructure.
(in addition
to those
in the title):
Arrhenotokous,
parthenogenesis,
sex-
INTRODUCTION
les Hymenopteres parasitoi’des la presence du processus de reproduction saris fecondation implique une regulation du taux sexuei dipendant de multiples facteurs lies aux caracteres specifiques des hates et de leurs parasitoldes, aux interactions hates parasitoldes regulees par leur densite respective et les facteurs physiques de I’environnement (Flanders, 1956; Kochetova, 1978). Chez les parasitoides biparentaux oti existe la reproduction parthenogenetique productrice de males, la presence de filles dans la descendance est lice a la fecondation d’un ovocyte, a la ponte et au developpement des ovocytes fecondes. Ceci implique la presence de spermatozoi’des ayant le pouvoir de feconder, et d’ovocytes fecondables. Des lors, on doit considerer que la regulation du taux sexuel se trouve sous la dependance de I’ensemble de I’activite des appareils genitaux males et femelles. Chez Diadromus pulchellus la structure de I’appareil genital male ayant ite d&rite (Rojas-Rousse, 1972), nous examinerons la structure et le fonctionnement de la spermatheque, organe de stockage des spermatozoi’des chez la femelle. Le present travail a ete entrepris dans le cadre de I’etude des facteurs de regulation du taux sexuel chez D. pulchellus puisque lors de la ponte, la fecondation ou non d’un ovocyte depend en premier lieu du fonctionnement de la spermatheque d’une femelle instminee. L’uniformite des fonctions remplies par la spermatheque (stockage, maintien en vie, liberation des spermatozoldes au moment de la ponte) contraste avec la grande variabilite CHEZ
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de structure de cet organe, non seulement parmi les insectes, mais aussi au sein m@me de I’ordre des Hymenopttres (Flanders, 1956). MATBRIEL
ET
METHODES
L’entomophage D. pulchellus est un endoparastite solitaire des chrysalides d’Acro/epiopsis assecrella (Lepidoptera : Hyponomeutidae), phytophage d’ANium porrum (Alliacees). L’hote est eleve sur milieu artificiel selon la technique de Pralavorio et al. (1973). L’elevage du parasitorde se fait dans des cages de 40 x 30 x 24 cm placees dans une piece climatisee oti sent programmees une photoperoide et une thermopiroide (16 hr de jour a 25 -t 1°C et 60 _’ 10% HR; 8 hr de nuit a 15 + 1°C et 70 f 10% HR). En vue des etudes en microscopic electronique a transmission, I’appareil genital femelle est preleve et immediatement fixe par le melange glutaraldehyde-paraformaldehyde a 4°C. Une post-fixation a I’acide osmique precede I’inclusion effectuee dans le melange epon - araldite. Les coupes sont contrasties a I’urane et au plomb. Pour les etudes en microscopic electronique a balayage, I’appareil genital femelle est preleve, fixe au glutaraldehyde, deshydrate par des bains d’acetone, puis traite par la technique du point critique avant d’etre mitallise. OBSERVATIONS
Le nombre total d’ovarioles par femelle varie de 4 - 8, mais, dans plus de 80% des cas, il est de 6 ovarioles (Labeyrie, 1960).
,
10pm
,
PK. 1. Coupe schematique de I’ensemble de la spermatheque de D. pulchellus. C = capsule; Ca = canalicule d’une cellule glandulaire; CC = canal propre de la capsule, coude; Cco = canal collecteur de la glande; CC = canal de la glande; CSp = canal de la spermatheque; EC = enveloppes conjonctives (get-kale, de la glande et de la capsule); EpD = epithelium differencie du vagin; EpV = epithelium vaginal banal; G = glande; M = manchon musculaire enveloppant la capsule et le canal de la spermatheque.
A l’extremite antho-dorsale ‘du vagin, a proximite immediate du dernier ganglion abdominal, la spermathtque forme un petit diverticule d’environ 50 pm de diametre. C’est un ensemble complexe comportant: une capsule spherique, une glunde en cylindre arque, etroitement appliquee contre la capsule et plusieurs canaux. Le canal de la glunde qui s’insere au milieu de l’organe aboutit a I’extremite du canal de la spermafheque, lequel
Structure
et Fonctionnement
de la Spermatheque
chez un Endoparasite
Solitaire
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debouche dans le vagin. Dans sa region apicale, un peu en dessous du point d’insertion du canale de la glande, le canal de la spermatheque recoit lateralement le canal de la capsule. Le canal de la spermatheque debouche dans le vagin au centre d’une pluge cellulaire diffkrencibe (Figs. 1, 2). Ces organes sont munis d’un dispositif musculaire comljlexe. L’ensemble de la spermatheque est revetu d’une enveloppe conjonctive. commune reliee a la basale du vagin, en plus des enveloppes conjonctives propres a la glande et a la capsule. 1.
L ‘appareil musculaire de la spermathPque II comporte trois ensembles (Figs. 3, 4): (a) des faisceaux musculaires symetriques reliant la capsule a son canal propre et au canal de la spermatheque; (b) des faisceaux musculaires reliant la base du canal de la spermatheque a la paroi du vagin; (c) un manchon de fibres musculaires anastomosees inserees sur la capsule et enserrant la partie superieure du canal de la spermatheque. Certaines fibres issues de ce manchon forment une sorte de sphincter a la jonction du canal de la glande et du canal de la spermatheque. La glande ne recoit aucune fibre musculaire. 2.
La capsule C’est une sphere creuse d’environ 26 urn de diametre interne, limitee par une paroi de 5 urn d’epaisseur moyenne (Fig. 5). La cuticule, de 1.5 urn d’epaisseur, comprend une epicuticule mince doublee d’une endocuticule structuree en une douzaine de lamelles et traversee de nombreux “pore-canals” (Fig. 6). L’epithelium de la capsule, unistratifie, est constitue de cellules parfois tres aplaties, unies par des jonctions septees tres sinueuses. Cet epithelium se caracterise par la structure du cytoplasme de ses cellules. Chez des femelles agees de 4 jours 2 types d’organites dominent: (1) des vtsicules ovoi’des, claires, limitees par une membrane lisse; (2) des faisceaux de microtubules tendus entre des differentiations des membranes plasmiques basales et apicales (Fig. 7). Les microtubles sont particulierement abondants dans les cellules od s’inserent les muscles de la capsule. Les mitochondries sont tres rares et on note la presence de ribosomes libres dans un hyaloplasme peu abondant. Les noyaux ovoi’des ont un diametre de 3 a 4 urn. L’epithelium de la capsule examine immediatement apres la mue imaginale revele une structure moins differenciee. Les vesicules ovoTdes y sont moins abondantes et le cytoplasme renferme des saccules de reticulum granulaire, des mitochondries plus abondantes et quelques appareils de Golgi. La rarete de ces derniers fait que nous supposons qu’ils ne sont pas a I’origine de toutes les vesicules. Cependent, l’observation de jonctions entre les saccules aplatis, granulaires du reticulum endoplasmique et les vesicules ovoi’des lisses, laisse envisager une probable origine reticulaire des vesicules. De plus, I’apparition des vesicules, de plus en plus nombreuses, s’accompagne d’une disparition du reticulum granulaire. Cet tpithtlium n’ayant pas la structure d’un Cpithelium de transfert, nous ne pouvons pas pour I’instant preciser I’origine du contenu des vesicules. La capsule est reliee au canal de la spermatheque par un canal coude mesurant 15 urn de long. II est assez largement ouvert sur la capsule, mais son diametre interne le plus Ctroit ne depasse pas 2 urn. La paroi cuticulaire du canal comporte une epicuticule identique a celle de la capsule. L’endocuticule, d’epaisseur inferieure a 0.5 urn, ne presente pas une structure lamellaire typique. L’epithtlium de ce canal a une structure tres voisine de celle de I’epithelium de la capsule.
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FIGS. 2 et 3. Vue d’ensemble de la spermathkque d&a&e de ses enveloppes conjonctives. CG = canal de la glande; CSp = canal de la spermathkque; G = glande; MC = manchon musculaire enveloppant la capsule et une parrie du canal de la spermathtque; OC = oviducre commun; S = sphincter du canal de la spermatheque; V = vagin.
Structure
FIG. 4. capsule capsule = canal =
et Fonctionnement
de la Spermatheque
chez
un Endoparasite
Solitaire
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Appareil musculaire de la spermatheque. (a) manchon musculaire: les fibres s’inserent sur la et entourent le canal principal; (b) sous le manchon, des faisceaux musculaires relient la aux canaux. D’autres faisceaux relient le canal principal a la paroi vaginale. C = capsule; CC de la capsule; CSp = canal de la spermatheque; FC = fibres musculaires capsule-canaux; FV fibres canal-vagin; G = glande; M = manchon musculaire; S = spincter; V = vagin.
Contenu de la capsule et de son canal: chez les femelles vierges il s’agit d’un liquide homogene. Chez les femelles inskminees, les spermatozoi’des baignent dans un milieu limpide et homogene, tres different comme on le verra, du contenu du canal de la spermatheque avec lequel il communique. 3.
La glande
Les unites glandulaires se repartissent autour d’un canal collecteur qui occupe la zone axiale de l’organe. Dans sa region mediale le canal collecteur se relie au canal de la glande. On distingue 3 types cellulaires (Fig. 8): (1) les cellules Cpithtliales responsables de la secretion de la cuticule du canal collecteur situe dans l’axe de la glande; (2) les cellules secretrices essentiellement caracteristes par la presence, au voisinage du noyau, d’un vaste reservoir extra-cellulaire occupe par de nombreuses microvillosites qui entourent l’appareil terminal du canalicule tpicuticulaire; (3) les cellules des canalicules: chacune forme un manchon autour du canalicule Cpicuticulaire (diametre externe 0.5 pm) reliant le reservoir de la cellule secretrice au canal collecteur. Les cellules epitheliales du canal de la glande sont identiques a celles constituant l’armature de la glande: cellules hautes et Ctroites dont l’apex est garni de microvillosites serrees. La cuticule comporte une epicuticule externe fine et dense, une tpicuticule interne plus Claire et une endocuticule non structuree en lamelles. Les skcrktions de la glande de la spermathique. Dans la glande en activite, c’est-a-dire environ 24 hr apres la mue imaginale, les cellules secretrices riches en mitochondries, possedent un reticulum granulaire abondant, de nombreux complexes golgiens qui donnent naissance a des vtsicules renfermant un materiel grenu. Le reservoir renferme entre les microvillositb, le m@me materiel grenu. Dans une glande don&e tous les reservoirs ne sont pas dilates au m@me degre, ce qui laisse supposer un fonctionnement asynchrone des cellules secretrices. L’etude des secretions de la glande pose un probleme particulier. Nous avons mentionne l’allure finement grenue du contenu des vtsicules golgiennes et du reservoir des cellules secretrices. On retrouve dans la zone axiale du manchon terminal, et souvent dans
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FIGS.5 et 6, Capsule de la spermatheque apr.k inskmination et d&ail de la cuticule. C = cuticule; E = cellule kpithtliale de la paroi de la capsule; En = endocuticule; M = section de muscle; P = pore canal: SP = spermatozoydes baignant dans un liquide homogkne.
Structure
FIG. 7. Paroi de endocuricule tres epitheliale; H = epitheliale; MT
et Fonctionnement
de la Spermatheque
chez un Endoparasite
Solitaire
la capsule au niveau d’une insertion musculaire. .C = cuticule comportant une developpee; D = desmosome au contact cellule epitheliale-muscle; E = cellule hemidesmosome au contact de la cuticule; M = muscle s’inserant sur la cellule = faisceau de microtubules; V = vesicule cytoplasmique caracteristique de I’ipithelium de la capsule.
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f1 :.
.; /’ ,---------+. ;:’ , _ ?.,’ ------
Ca - - -IZCa
--cs
:\
---LB .--EC
FIG. 8. Types cellulaires de la glande de la spermatheque. AT = appareil terminal du canalicule; Ca = canalicule epicuticulaire; CCa = cellule du canalicule; CE = cellule epitheliale; Co = paroi cuticulaire du canal collecteur de la glande; CS = cellule secretrice riche en reticulum endoplasmique. complexes golgiens et mitochondries; EC = enveloppe conjonctive generale de la spermatheque; H = hemidesmosome; LB = lame basale; MT = microtubules; MV = microvillosites; R = reservoir dans lequel baignent des microvillosites de la cellule secretrice.
la portion initiale du canalicule, ce meme type de materiel. Mais apres un tres court trajet (inferieur a 2 urn) dans le canalicule, l’aspect de la secretion se modifie. Les granulations font place a des elements lamellaires qui miment la structure de membranes plasmiques: 2 feuillets denses separes par un feuillet clair, l’ensemble ayant une epaisseur voisine de 8 nm (Fig. 9). Les reactions histochimiques de detection des polysaccharides (A.P.S. sur coupes semi-fines et P.A.T.Ag. de Thierry sur coupes ultrafines) restent negatives. Le noir Soudan B applique sur coupes semi-fines donne une coloration positive au seul niveau du contenu des canaux. 4.
Le canal principal
de la spermathPque
Dans le prolongement direct du canal de la glande, le canal de la spermathtque se distingue nettement, a la fois par la forme de ses cellules Cpitheliales et par la structure de sa paroi cuticulaire. Dans sa partie suptrieure, ce canal possede un epithelium rappelant celui de la capsule, avec des cellules riches en vesicules ovoi’des et en microtubules. Par contre sa partie infhieure, proche du vagin, comporte un epithelium de type glandulaire. I1 comprend des cellules hautes ayant des microvillosites a leur apex et un cytoplasme comportant de nombreuses mitochondries allongees et des reserves de glycogene. De plus, dans les zones ou s’inserent les muscles, les cellules sont riches en microtubules. La cuticle du canal de la spermathtque comporte des renforcements anneles ou spiral& lui donnant, sur coupe, une epaisseur tres irreguliere de 1 a 3 urn (Fig. 10). Sous une tpicuticule mince, l’endocuticule est d’abord structuree en fibres epaisses et disposees saris orientation preferentielle; puis dans des zones plus profondes, les fibrilles en arceaux se fondent dans un ciment irregulier. Cette structure est saris doute en rapport avec des proprietes mecaniques de souplesse et d’elasticite.
Structure
FIG.
9. Aspect
et Fonctionnement
de la
secretion
dam
FIG. IO. Coupe longitudinale du canal cuticule du canal de la spermatheque
5.
Conrenu
des canaux
de la Spermatheque
le canal de trilaminaire
la glande: (fleche).
chez
un Endoparasite
empilement
de
Solitaire
feuillets
a structure
de la spermatheque rempli de secretion de la glande. CSp presentant des epaississements irreguliers; S = secretion.
=
de la spermathique
Nous avow mentionnk I’apparition de structures membranaires dans les canalicules de la glande. Le mCme type de skrktion se retrouve dans le canal de la glande et dans le calnal Pr incipal de la spermatheque (ti I’exclusion de I’intCrieur de la capsule et de son calnal Pr opre) (Fig. 10).
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Paroi vaginale diffCenciPe
Dans une zone reduite (60 pm de diam&re) sit&e autour du point d’abouchement du canal de la spermatheque au vagin, l’kpithklium vaginal prisente une diffkrenciation remarquable. Contrairement aux autres cellules du vagin qui sont trks aplaties (2 - 4 pm d’kpaisseur), les cellules de la zone diffkrencike sont tr& hautes (6 - 8 pm) et prennent une forme “en corbeille”. L’apex de la cellule kmet des villositks longues et irrtgulitres qui menagent, entre le corps cellulaire et la cuticle, des espaces extracellulaires dilatts. Des kerminaisons nerveuses s’insinuent entre les cellules de cette paroi vaginale diffkrencike, mais ‘nous n’avons pas observe de rkcepteurs spkialisks. Cette plage diffkrencike reprksente la zone de fixation du spermatophore apres un accouplement. DISCUSSION
L’ktude
ultrastructurale de la spermathtque de I’Hymknopttre parasitolde D. pulchellus fournit des Clements permettant de mieux comprendre le fonctionnement de cet organe complexe. L ‘appareil musculaire
En raison de sa richesse et de sa complexitk le dispositif musculaire de la spermathtque doit jouer un r81e important dans le fonctionnement de l’organe. Les structures cuticulaires, plus ou moins klastiques, de la capsule et des canaux dkveloppent les forces antagonistes d l’action des divers faisceaux musculaires. Plusieurs types de deformations sont 6 envisager: tendance au raccourcissement du canal de la spermathtque par compression longitudinale sous l’action des muscles qui relient ce canal g la paroi vaginale; modification de la courbure du fin canal de la capsule par les faisceaux ayant un point d’insertion sur la capsule et longeant ce canal. Ce dernier jouerait le r6le d’une valve dont I’ouverture correspondrait g I’attknuation de la courbure sous l’effet de la contraction musculaire (Flanders, 1956; King, 1962); compression directe de la capsule sous l’effet de la contraction des fibres du machon musculaire qui I’enserre avec la partie supkrieure du canal principal. Cet effet de compression ne peut @tre dissocie de la diffkrenciation des cellules kpithkliales de la capsule, de son canal et de la partie supkrieure du canal principal. Avec leurs faisceaux de microtubules attaches g des renforcements des membranes plasmiques, leur cytoplasme bourri: de vksicules, ces cellules paraissent aptes g subir des tensions et des compressions qu’elles transmettent B la paroi cuticulaire. De la mCme man&e, on trouve dans les zones de la spermatheque d’Apis mellifera soumises B des efforts de tension, des cellules g cytosquelette tres dkveloppk (Dallai, 1975). La complexitk des mouvements musculaires peut encore Ctre accent&e par la possibilitk de contractions simultankes ou alternatives de divers faisceaux. A I’kchelle oti se dkroulent ces phCnomt?nes, et en l’absence de mesures prkises, il est difficile d’apprkcier I’importance relative des forces mises en jeu: forces musculaires, klasticitk des divers types de cuticle (ornementke ou non), forces capillaires, viscositk et pression osmotique des liquides. Les sf&Ptions:
nature et origine
La structure de la glande de la spermatheque ne prksente pas de caractkres particuliers et on doit la rattacher au type 3 de la classification des glandes kpidermiques (Noirot et Quennedey, 1974). Les particularitks tiennent d’une part g la nature des produits de la glande, d’autre part g la repartition des stkrktions dans les divers compartiments de la spermathtque. (1) Les rkactions histochimiques rkvtlent dans le canal de la glande des
Structure
et Fonctionnement
de la Spermatheque
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s&&ions riches en lipides. Leur aspect en microscopic ilectronique Cvoque les “lipidbilayers” qui peuvent prendre naissance dans des solutions aqueuses de lipides, et m@me s’associer A des proteines pour former des structures identiques aux membranes plasmiques naturelles (Stoeckenius et Engelman, 1969). On peut kmettre l’hypothbe d’une secretion lipidique A l’apex des microvillosit& de la cellule glandulaire. Le contact direct des microvillositt5 avec l’appareil terminal du canalicule permettrait le transfert de cette sic&ion lipidique dans le canalicule. Les vesicules grenues dCchaLgees g la base des microvillosit&i apporteraient les elements protCiques. La structuration lamellaire s’opkrerait progressivement au dCbut du canalicule; (2) Les s&r&ions de la glande ne se retrouvent jamais (sous la forme lamellaire) dans la capsule, ce qui conduit A penser que le remplissage des diverses cavites de la spermatheque peut dtpendre de l’action (s&r&ion ou permkabilite) d’autres epithkliums. Chez Apis melliferu (Ruttner et al., 1971), I’ipithklium de la spermathkque peut assurer le transport actif de liquides et d’ions inorganiques de l’htmolymphe vers la capsule. Chez Diadromus pulchellus, I’tpithelium de la capsule semble, d’aprts sa structure, peu apte g accomplir une telle fonction. Par contre la structure des Cpitheliums d’autres zones, telles que le canal de la glande et la base du canal principal, est tout B fait compatible avec le transfert de liquides. I1 est done probable qu’aux s&&ions de la glande vient s’ajouter un apport de liquide puisC dans I’h~molymphe. De plus, en ce qui concerne les femelles f&ondCes, il y a lieu d’envisager l’apport de s&r&ions apportees par le mile au tours de la copulation. EpithPIium diffkrencik du vagin SituC au dtbouchC du canal de la spermatheque, dans le vagin, il peut Ctre considire comme une annexion d’une partie de la paroi vaginale au complexe spermathecal. Ceci denote une tendance g la complexification du fonctionnement de la spermatheque par rapport aux especes possedant un dispositif anatomique plus simple (Gerling et Rotary, 1974; King et Ratcliffe, 1969; Wilkes, 1965). Le rale de cet Cpithelium diffkrencik, riche en terminaisons nerveuses, est encore difficile A prkciser, mais il parait surtout important au moment de l’inskmination.
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et CLAUDE
PALEVODY
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