Suicide à la caféine : un médecin en garde à vue !

Suicide à la caféine : un médecin en garde à vue !

Toxicologie Analytique & Clinique (2016) 28, S33—S46 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com CONGRÈS SFTA 2016 Posters夽 P1 Su...

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Toxicologie Analytique & Clinique (2016) 28, S33—S46

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

CONGRÈS SFTA 2016

Posters夽 P1

Suicide à la caféine : un médecin en garde à vue ! E. Guibert 1 , F. Aknouche 1,∗ , A. Tessier 1 , A. Eibel 2 , P. Kintz 3 Laboratoire BIO6MED, Antibes, France 2 Institut de médecine légale, Strasbourg, France 3 X-Pertise Consulting, Oberhausbergen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Aknouche)

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Objectif Présenter un cas d’abus de caféine par un sujet lors d’une tentative de suicide ayant conduit à une intervention trop tardive des services médicaux. Description du cas Monsieur K., 48 ans, est retrouvé en sueur chez lui à 23h50 par sa conjointe. Un premier appel au centre 15 est passé vers minuit. Le régulateur a alors conseillé de prendre du prazépam (Lysanxia® ) pour calmer la crise d’angoisse. Suite à une dégradation de son état général, l’intéressé a été pris en charge par le SAMU à 1h00 du matin, pour être hospitalisé à 1h28 aux urgences en arrêt cardio-respiratoire. Des manœuvres de réanimation ont été entreprises (massage cardiaque externe, chocs électriques externes, intubation oro-trachéale, drogues vasoactives, anti-arythmiques), mais le décès a été constaté à 02h30. Au domicile de la victime, un sachet de poudre blanche vide ayant contenu 100 g de caféine est retrouvé. L’intéressé se l’était procuré en avril 2015 sur Internet. Un prélèvement post-mortem de sang cardiaque a été réalisé le même jour à 08h50 pour recherche d’alcool, de stupéfiants et de médicaments. Méthodes Les recherches de médicaments et de stupéfiants (hors cannabis) ont été effectuées par chromatographie en phase liquide sur une colonne C18 ACQUITY HSS après extraction en milieu alcalin par un mélange dichlorométhane—isopropanol—n-heptane (30/15/55, v/v/v) et détection par un spectromètre de masse de type triple quadrupole (UPLC-QuattroMicro WATERS) avec la MDEA-d5 et le diazepam-d5 comme étalons internes. Les ions caractéristiques des substances retrouvés sont les suivants : nordazepam (m/z 271,1 > 140), sertraline (m/z 306,1 > 275,1), fluoxétine (m/z 310,1 > 44,2), amiodarone (m/z 646 > 73,2) et de caféine (m/z 195,1 > 138,2). L’alcool a été dosé par HS-CG/DIF et les cannabinoïdes par CG-SM/SM.

夽 Note du rédacteur en chef : l’ensemble de ces résumés a été validé par le conseil scientifique de la SFTA. Chaque auteur est responsable de ses écrits. Ils ne constituent pas un endossement de la SFTA ni du comité éditorial du journal.

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Résultats Les investigations médico-judiciaires pratiquées sur le sang de Monsieur K. ont montré la présence de caféine à la concentration de 24 mg/L, de nordazepam à la concentration de 188 ng/mL, de sertraline à la concentration de 31 ng/mL, de fluoxétine à la concentration de 48 ng/mL et d’amiodarone à la concentration de 4200 ng/mL. Les recherches d’alcool éthylique et de stupéfiants se sont avérées négatives. L’amiodarone, certes en surdosage, provient d’une administration par les services de secours. Conclusion L’analyse des échantillons sanguins a permis de mettre en évidence la présence de caféine à une concentration potentiellement létale. Cette expertise a permis de démontrer à nouveau qu’Internet est la porte ouverte à toute sorte d’abus. Le médecin du centre 15 a été mis en examen par un juge d’instruction pour homicide involontaire pour ne pas avoir réagi à temps et ne pas avoir cru à une intoxication à la caféine ! L’analyse des échantillons sanguins avec recherche des produits stupéfiants et médicaments par un laboratoire expert avec des techniques de référence s’est avérée primordiale afin de comprendre les mécanismes de cette intoxication. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2016.03.055 P2

Interférence de la venlafaxine et ses métabolites sur la recherche de buprénorphine par immunodosage CEDIA S. Allard ∗ , M. Grégoire , C. Monteil-Ganière , E. Dailly , A. Pineau , C. Azoulay-Fauconnier , P. Jolliet , G. Deslandes Laboratoire de pharmaco-toxicologie, CHU de Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Allard) Objectif Mise en évidence d’une interférence analytique impliquant la venlafaxine et ses métabolites lors de la recherche de buprénorphine urinaire par immunodosage CEDIA (Cloned Enzyme Donor Immunoassay). Description La recherche de buprénorphine urinaire par méthode automatisée donne lieu à des réactivités croisées avec des opioïdes (tramadol, codéine et dihydrocodéine), la quinine, l’amisulpride et le sulpiride [1]. La venlafaxine (Effexor® ) est métabolisée par le CYP2D6 à 56 % en O-desméthylvenlafaxine (ODV), métabolite actif, à 16 % en N,O-didesmethylvenlafaxine et à 1 % en N-desmethylvenlafaxine (NDV). Des résultats faussement positifs