Suivi du résidu gastrique lors de l’introduction de la nutrition entérale à débit continu chez l’adulte

Suivi du résidu gastrique lors de l’introduction de la nutrition entérale à débit continu chez l’adulte

Nutrition clinique et métabolisme 23 (2009) 85 Une question, une fiche Suivi du résidu gastrique lors de l’introduction de la nutrition entérale à d...

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Nutrition clinique et métabolisme 23 (2009) 85

Une question, une fiche

Suivi du résidu gastrique lors de l’introduction de la nutrition entérale à débit continu chez l’adulte Measurement of gastric residual volume at the onset of continuous enteral feeding Michel Hasselmann ∗ , Didier Barnoud , Corinne Bouteloup , Véronique Hennequin , Jane Languepin , André Petit , Stéphane Walrand , Stéphane M. Schneider Comité éducationnel et de pratique clinique de la SFNEP, France Rec¸u le 10 avril 2009 ; accepté le 14 avril 2009 Disponible sur Internet le 30 mai 2009

Un support nutritionnel bien conduit et rapidement mis en œuvre est un des éléments de la prise en charge des malades de réanimation dont l’efficacité a été démontrée. Comparée à la nutrition parentérale, la nutrition entérale présente de nombreux avantages sur le plan physiologique, sur celui des effets secondaires qui restent minimes, mais aussi sur le plan économique largement pris en compte dans le contexte actuel. Depuis plusieurs années, les sociétés savantes préconisent de l’instaurer le plus rapidement possible dans de nombreuses situations de réanimation, dès que le malade est stabilisé sur le plan hémodynamique. Pourtant, même si toutes ces considérations sont attrayantes et incitent à entreprendre rapidement une nutrition entérale, la réalité de terrain montre que bien souvent il existe chez ces malades une intolérance digestive haute. Celle-ci se manifeste par un trouble de la vidange gastrique [1] qui, s’il n’est pas identifié par une surveillance particulière, expose aux vomissements et/ou aux régurgitations pharyngées, facteurs de pneumopathies d’inhalation ou de syndrome de Mendelson [2]. Par ailleurs, cette intolérance digestive haute conduit l’équipe soignante à suspendre ou à interrompre la nutrition entérale, ce qui engendre un déficit protéinoénergétique [3]. Pour tenter de prédire la tolérance digestive haute, il a été préconisé de mesurer le volume du résidu gastrique par simple aspiration du contenu de l’estomac à la seringue toutes les quatre heures dans les premiers jours de la mise en œuvre d’une nutrition entérale. Cette méthode simple, proposée au début des années 1990 [4], reste controversée car le seuil critique du résidu gastrique permettant de dire qu’il y a intolérance digestive haute n’a jamais pu être défini précisément. Malgré cette réserve importante, la ∗

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Hasselmann).

0985-0562/$ – see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.nupar.2009.04.003

détermination du résidu gastrique doit faire partie des bonnes pratiques de nutrition entérale en réanimation, en acceptant comme seuil d’intolérance haute 150 mL de résidu gastrique, valeur qui semble être la plus consensuelle. L’application correcte de cette procédure améliore en réanimation la tolérance et l’efficience de la nutrition entérale continue, comme cela a pu être montré cliniquement [5]. Nous proposons ici un algorithme décisionnel qui doit permettre de mieux appliquer cette procédure en réanimation. Les valeurs critiques retenues du résidu gastrique sont celles les plus habituellement retrouvées dans la littérature. Appendix A. Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur doi:10.1016/j.nupar. 2009.04.003. Références [1] Kao CH, ChangLai SP, Chieng PU, Yen TC. Gastric emptying in headinjured patients. Am J Gastroenterol 1998;93:1108–12. [2] Artinian V, Krayem H, DiGiovine B. Effects of early enteral feeding on the outcome of critically ill mechanically ventilated medical patients. Chest 2006;129:960–7. [3] Adam S, Batson S. A study of problems associated with the delivery of enteral feed in critically ill patients in five ICUs in the UK. Intensive Care Med 1997;23:261–6. [4] McClave SA, Snider HL, Lowen CC, et al. Use of residual volume as a marker for enteral feeding intolerance: prospective blinded comparison with physical examination and radiographic findings. JPEN J Parenter Enteral Nutr 1992;16:99–105. [5] Mentec H, Dupont H, Bocchetti M, Cani P, Ponche F, Bleichner G. Upper digestive intolerance during enteral nutrition in critically ill patients: frequency, risk factors, and complications. Crit Care Med 2001;29:1955–61.