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Fractalkine urinaire et rejet de greffe rénale
Une équipe du Collège de médecine de l’Uni l’Université de Hangzhou (Chine) a étudié le rôle des chimiokines pour évaluer leur capacité à détecter le rejet aigu du rein transplanté par dosage urinaire. Des prélèvements urinaires effectués chez 215 sujets greffés toutes les 2 semaines pendant 2 mois après la greffe ont permis d’étudier des marqueurs potentiels de rejet : fractalkine, monokine induite par l’interféron, protéine 10 induite par l’interféron, MIP-3, granzyme B, perforine. L’excrétion urinaire de la fractalkine était significativement plus importante en cas de rejet aigu (67 patients) par rapport à la nécrose tubulaire aiguë (15 patients) et autres anomalies dues au rejet. Ainsi, la fractalkine a la capacité de différencier le rejet aigu d’autres conséquences non aiguës du rejet. Elle permet également d’identifier les sujets corticoïdes-résistants. Sa surveillance post-greffe permettrait de réagir efficacement à un rejet aigu. Source : Peng W et coll. Kidney Int 2008;74:1454-60.
FvW plus prédictif d’un SCA Le facteur von Willebrand est plus prédictif d’un syndrome coronarien aigu (SCA) que l’angor stable, selon une étude rapportée par Jean-Philippe Empana et coll. (Hôpital Paul- Brousse, Villejuif), suggérant qu’un taux élevé de facteurs d’hémostase circulants, en particulier FvW, est significativement prédictif. Il s’agit d’une étude de suivi de la maladie coronarienne, supérieure à 5 ans : PRIME (Étude prospective de l’infarctus du myocarde), concernant plus de 10 000 sujets de 50 à 59 ans. Les marqueurs d’inflammation : CRP, ICAM-1, interleukines (IL) 6 et 18 étaient associés de façon indépendante au SCA, CRP et IL 6 à l’angor stable. Les marqueurs d’hémostase : fibrinogène, D-dimères, FvW et TFPI étaient prédictifs seulement de SCA, principalement le FvW. Les auteurs expliquent que le FvW est un marqueur des cellules endothéliales impliquées dans la thrombose aiguë caractéristique du SCA. En outre, ils précisent qu’un fibrinogène élevé et un TFPI bas seraient plus prédictifs de SCA que l’angor stable. Source : Eur Heart J 2008;29:1966-74.
Tests de dépistage du CCR : gFOBT ou iFOBT ? La Haute autorité de santé a transmis au ministère de la Santé un rapport d’évaluation des tests de dépistage immunologique de sang occulte dans les selles, démarche logique puisqu’un jour ils remplaceront les tests biochimiques au gaïac… dont la France a retardé trop longtemps la mise en application pour son programme de dépistage du cancer colorectal. Pendant ce temps, le développement des tests immunologiques se poursuivait. D’où question : quand les iFOBT (immunological fecal occult blood tests) remplaceront-ils les gIFOBT (gaiac fecal occult blood tests), sachant, comme le rappelle la HAS, que les premiers sont encore expérimentaux… mais des essais récents sont prometteurs. La HAS recommande donc d’« engager le processus de substitution des nouveaux tests immunologiques à lecture automatisée aux tests au gaïac ». Depuis décembre, les Françai(se)s de 50 à 74 ans reçoivent un courrier de l’Assurance-maladie rappelant que les médecins traitants sont partenaires du dépistage de sang occulte dans les selles, et que c’est au cours d’une consultation spécifique qu’ils remettent aux patient(e)s un test Hemoccult II® gratuit, en expliquant la façon de procéder et le renvoi des échantillons de selles au laboratoire de lecture du test. Une coloscopie est proposée en cas de test positif pour établir un diagnostic clinique. Le test sera proposé tous les 2 ans. L’enjeu des iFOBT est qu’ils pourraient permettre, selon la HAS, d’après les études sur leur performance diagnostique, d’améliorer la détection précoce d’adénomes, polypes et cancers in situ. Nos autorités de santé se placent dans la logique de faire bénéficier la population de l’avancée scientifique et biologique
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BRÈVES
attendue des tests de détection du CCR. C’est en effet l’une des fonctions de la HAS d’évaluer les techniques diagnostiques les plus performantes au bénéfice des patients, comme le lui ont demandé ici l’Institut national du cancer (INCa) et la Sécurité sociale. « La revue de la littérature a mis en évidence l’intérêt de deux tests immunologiques : Magstream® et OC-Sensor®, par rapport au test au gaïac, à la fois en termes de performance diagnostique, de balance bénéfices/risques et d’efficience », précise la HAS. Pour un avenir proche, la substitution gFOBT/iFOBT est déjà engagée… Des études en ce sens sont soutenues par l’INCa, pour évaluer la stabilité des tests, notamment à la chaleur, définir le nombre optimal de prélèvements, le seuil de positivité, comparer in vitro et in vivo les tests immunologiques disponibles, définir leur acceptabilité et préciser les modalités d’envoi postal vers le laboratoire de lecture. OO J.-M. M. À lire sur le site de la HAS (1), le rapport Place des tests immunologiques de recherche de sang occulte dans les selles (iFOBT) dans le programme de dépistage organisé du cancer colorectal en France. (1) http://www.has-sante.fr