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Douleurs, 2006, 7, hors-série 2 Méthodologie : Étude auprès des omnipraticiens, neurologues et rhumatologues de Basse-Normandie en 2003 sous forme d’un questionnaire comprenant 48 questions à choix multiples et un commentaire libre. Résultats : La douleur chronique constitue une part importante dans leur activité (71 %). Elle est principalement d’origine rhumatologique (92,6 %) et neurologique (73 %). Les douleurs d’origine cancéreuse (34 %), de maladies non étiquetées (27,9 %) ou neurogènes (17,6 %) sont moins fréquentes, mais nécessitent le plus souvent un avis spécialisé. L’intensité de la douleur est évaluée à partir du ressenti des praticiens (80,4 %) et du retentissement sur la vie du patient (94,6 %), les échelles et autres supports de mesure restent peu utilisés. Les antalgiques de palier 3 sont majoritairement prescrits dans les douleurs cancéreuses, mais aussi dans 26 % des douleurs non cancéreuses. Un quart des médecins répondants considèrent avoir eu une formation initiale sur la prise en charge de la douleur avec un taux de satisfaction de 69 %, ce taux diminue chez les médecins plus récemment formés. 80 % des médecins attendent du réseau une consultation dans un délai de moins d’un mois, 89 % un conseil téléphonique, 65 % une consultation par un psychologue, 63 % une discussion des dossiers lors d’un staff, et 48 % un avis spécialisé de psychiatre. Discussion : L’attente des médecins libéraux de BasseNormandie est donc une coordination des soins, une meilleure communication entre intervenants, une formation à la prise en charge de la douleur et une information continue sur le devenir de leurs patients.
TO59 ÉTAT ET ORIENTATIONS DE LA RECHERCHE EN HYPNO-ANALGÉSIE.
REVUE DE LA LITTÉRATURE 2000 À 2005 F. Verfaillie, E. Serra, L. Douay Consultation Douleur, CHU, Amiens.
DES ANNÉES
L’hypnose, utilisée autrefois empiriquement, bénéficie actuellement d’une évaluation beaucoup plus méthodique. Le but de ce travail était de présenter l’état et les orientations de la recherche concernant l’hypno-analgésie. Cinq bases de données ont été interrogées pour rechercher les essais cliniques, séries de cas (n > 5), études fondamentales, concernant l’hypno-analgésie publiés en français ou en anglais entre 2000 et 2005. Les caractéristiques de chaque publication ont été relevées afin de déterminer les champs d’application, les méthodologies utilisées, les origines géographiques, et quels journaux les publiaient. 43 publications ont été recensées. Ces études concernaient 18 domaines d’application différents, un tiers des articles concernaient la recherche fondamentale. La moitié des études étaient contrôlées et, dans un tiers des cas, le groupe
contrôle n’avait pas de traitement de substitution. Dans près de la moitié des cas, les auteurs ont utilisé des tests de suggestibilité. Les articles provenaient de 13 pays, la moitié étaient européens, un tiers américains du Nord. Les articles ont été publiés dans 28 revues. Ce travail met en évidence la dynamique de la recherche en hypno-analgésie. Le spectre d’utilisation de l’hypnose dans la douleur s’étend à de nombreux domaines médicaux et paramédicaux. En recherche fondamentale, l’hypnose est utilisée soit comme objet de recherche, soit comme un outil au service de la recherche sur la douleur. L’hypnose éricksonienne a été largement diffusée hors des États-Unis. La recherche concernant l’hypno-analgésie pose des problèmes d’ordre méthodologique : en fonction de l’activité du groupe contrôle, la spécificité hypnotique du phénomène observé est très différente. Même si la majorité des études est publiée dans des journaux spécifiques à l’hypnose, on constate qu’un nombre important d’articles est accepté dans des journaux consacrés à la douleur ou aux spécialités d’organe et atteignent donc un lectorat diversifié.
TO60 DÉSÉQUILIBRES ALIMENTAIRES ET FIBROMYALGIE E. Charlier, C. Monfort, C. Angélique, P. Dudquenne, A. Onkelinx, P. Leclercq Clinique de l’Espérance, CHC, Liège. Introduction : Dans notre centre, les patients douloureux chroniques qui décrivent des difficultés d’alimentation ou une hygiène de vie altérée sont orientés vers la consultation de diététique pour une anamnèse alimentaire et des conseils adaptés. Objectifs : – Dresser un premier état des lieux des troubles du comportement alimentaire rencontrés chez les patients fibromyalgiques et examiner les liens possibles avec les douleurs. – Évaluer l’efficacité d’une consultation de diététique chez ces patients. Matériel et méthode : 13 patientes souffrant de fibromyalgie et présentant des difficultés d’alimentation ou une hygiène de vie altérée ont bénéficié d’une consultation de diététique en 2005. Les patientes ont eu un entretien téléphonique avec l’infirmière du centre durant le mois de mai 2006 et ont répondu à un questionnaire portant sur l’impact de cette consultation sur leur comportement alimentaire et leurs symptômes. Résultats : 1. Le BMI moyen est de 28,9 ± 4,7 représentant un excès pondéral moyen de 17,7 kg ± 11,8 kg Les anamnèses alimentaires mettent en évidence un excès de sucres rapides (36,4 % ± 9,4 % ; normes = 10 %), de lipides (37,2 % ± 8,4 % ; normes = 30 %) ainsi qu’un déficit en fibres, en électrolytes (magnésium, calcium), en oligoéléments (fer, zinc, iode et
2S108 sélénium) et en vitamines B3, B6 et B9. Certains comportements alimentaires peuvent être mis en relation avec les douleurs ressenties. 2.Aucune patiente n’a modifié de manière durable ses habitudes alimentaires. Les raisons invoquées sont essentiellement des difficultés psychologiques et une absence de soutien. Conclusions : Nous présentons une étude d’observation des déséquilibres alimentaires chez un groupe de patientes fibromyalgiques. Ce travail devra être complété par une étude prospective et comparative avec un groupe témoin. – Les douleurs peuvent expliquer certains comportements alimentaires inadaptés. – L’impact d’une consultation de diététique unique sur les modifications du comportement alimentaire est décevant. Un suivi régulier est nécessaire.
TO61 PROPOSITION D’UN MODE D’ÉVALUATION DE L’HYPNOSE DANS LA PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT DOULOUREUX CHRONIQUE
F. Gajan, A.M. Maitre, S. Pouplin, Y. Halfon Centre d’étude et de traitement de la douleur, Rouen. Introduction : L’hypnose est utilisée dans la prise en charge de certains patients douloureux chroniques au centre d’étude et de traitement de la douleur du CHU de Rouen depuis 1990. Nous avons souhaité évaluer les différents effets de l’hypnose chez nos patients. Méthode : Modalités de la prise en charge : 5 consultations de 45 min espacées d’une à deux semaines, avec apprentissage de l’autohypnose, sont effectuées par trois médecins formés à l’hypnose éricksonnienne. L’indication de l’hypnose est posée par un médecin algologue travaillant dans le centre de la douleur. Les pathologies sont : céphalées, lombalgies, fibromyalgies, gonarthroses, algohallucinoses. Évaluation : Les outils d’évaluation (comprenant 10 échelles échelle visuelle analogique (EVA) et un commentaire libre) sont complétés par le patient avant la première séance d’hypnose et après la dernière. Sont évalués par EVA (trait horizontal de 10 cm) : la douleur, le confort, la gêne, la souffrance, le stress, le bien-être, l’activité, la vie sociale, le sommeil, et enfin la tranquillité. Le choix de ces items a été effectué par le groupe d’hypnose éricksonnienne de Haute-Normandie. Résultats : 25 patients ont accepté le principe de l’étude ; 5 patients sont sortis d’étude. Pour tous les autres, l’analyse des résultats montre une réduction significative de toutes les EVA. Les remarques personnelles concernent essentiellement le bien-être, la détente et la réduction du stress. Conclusion : La mise en place d’un moyen simple d’évaluation de l’hypnose permet d’objectiver l’intérêt d’une prise
Douleurs, 2006, 7, hors-série 2 en charge par hypnose chez un patient douloureux chronique avec un effet ressenti et mesurable sur la douleur et sur les composantes affectivo-comportementales et sociales.
TO62 EFFET ANTALGIQUE DU TROPISÉTRON, 5-HT3 ANTAGONISTE : UN MÉCANISME STIMULUS-DÉPENDANT V. Estève, G. Pickering, M. Estrade, C. Dubray Centre de Pharmacologie Clinique/CIC 501- CHU, Clermont-Ferrand. Introduction : La littérature est très contradictoire quant aux effets antalgiques du tropisétron, un 5-HT3 antagoniste utilisé en prévention et pour le traitement des nausées et vomissements, les études précliniques et cliniques dans notre laboratoire ne montrant aucun effet antalgique per se, alors que d’autres études suggèrent un effet antalgique. Objectifs : Le but de cette étude est de comparer l’impact du tropisétron sur les seuils de douleur de deux tests psychophysiques de douleur : un test thermique, le Cold Pressure Test (CPT) et un test mécanique, le Von Frey électronique. Matériel et méthode : 22 hommes sains (18-40 ans) sont sélectionnés pour cet essai en double aveugle après accord du Comité Consultatif de Protection des Personnes et signature du consentement éclairé. À une semaine d’intervalle, ils reçoivent par voie intraveineuse 5 mg/5 ml de tropisétron dans 250 ml de soluté NaCl, ou un placebo (250 ml de soluté NaCl). Avant et deux heures après administration du médicament sont effectués les deux tests. Les surfaces sous la courbe (AUC) sont obtenues grâce à l’échelle visuelle analogique pour le CPT et la pression ponctuelle exercée sur la peau pour le Von Frey. Pour chaque technique sont comparées les AUC obtenues pour le tropisétron versus placebo. Résultats : La comparaison des AUC montre une différence significative de 9,5 % entre les deux groupes, avec un effet antalgique du tropisétron quand le test mécanique est utilisé, alors qu’aucune différence entre tropisétron et placebo n’est notée pour le CPT. Conclusion : Ces résultats suggèrent que l’effet antalgique du tropisétron est stimulus-dépendant, ce qui est cohérent avec le fait que des mécanismes différents soient activés par les deux techniques. En particulier, l’absence d’effet antalgique central et la présence d’un effet périphérique antalgique méritent d’être approfondis par d’autres études.
TO63 PSYCHIATRIE ET DOULEUR : PREMIÈRE ENQUÊTE D’OPINION NATIONALE AUPRÈS DES SERVICES DE PSYCHIATRIE GÉNÉRALE ET DES PHARMACIES HOSPITALIÈRES
E. Serra(1), I. De Beauchamp(2), J. Pascal(3), C. Peretti(4), E. Boccard(5), P. Autret(5) 1. Consultation douleur CHU, Amiens.