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Discussion–conclusion Les syndromes de l’angle pontocérébelleux révélateurs d’un conflit vasculonerveux sont dominés par les hémispasmes et névralgies de trousseau ; l’exploration IRM de la fosse cérébrale postérieure fournit un diagnostic précis orientant l’attitude thérapeutique. Les résultats de la technique neurochirurgicale sont prometteuses d’où l’intérêt d’informer le patient d’une possibilité de traitement neurochirurgical en cas d’échec du traitement médical. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.108
Introduction L’hématome spinal épidural est une entité rare. Sa survenue, en post-traumatique et surtout chez l’enfant, est exceptionnelle. Matériel et méthodes Nous rapportons un cas pédiatrique d’hématome épidural cervical opéré au service de neurochirurgie du centre hospitalo-universitaire Habib-Bourguiba de Sfax, Tunisie. Observation Il s’agit d’une fille âgée de 12 ans qui a été victime d’un accident domestique (chute de sa hauteur), lui occasionnant un traumatisme cervical. Une lourdeur du membre supérieur gauche a été constatée dans les suites du traumatisme, mais négligée par la famille. La persistance du déficit durant plus que 3 semaines a motivé la consultation. L’examen clinique a objectivé un syndrome rachidien cervical et une monoparésie gauche. Les explorations ont conclu à un hématome cervical épidural étendu de C3 à C7. La patiente a été opérée dès la confirmation diagnostique. L’hématome était liquéfié et son évacuation n’était pas difficile. L’évolution a été marquée par une nette amélioration clinique avec une régression totale du déficit moteur. Conclusion L’hématome épidural chez l’enfant est une entité rare. Le diagnostic est généralement tardif contrastant avec la nécessité d’une prise en charge urgente. Cette dualité met l’accent sur l’importance de diagnostiquer à temps cette entité pathologique afin d’améliorer sa prise en charge et donc son pronostic. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Les métastases de la voûte du carcinome thyroïdien : à propos de deux cas et revue de la littérature
M. Kherifech ∗ , A. Ben Salah , F. Kolsi , A. Hachicha , B. Kammoun , M.Z. Boudawara Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Kherifech) Introduction Les métastases de la voûte du carcinome thyroïdien sont rares. La majorité de ces métastases sont secondaires au carcinome folliculaire, celles du carcinome papillaire sont plus rares. Nous rapportons deux observations de métastase de la voûte secondaires à un carcinome thyroïdien. Matéiel et méthodes Première observation : femme de 74 ans, hospitalisée pour céphalée évoluant depuis trois mois, avec altération de l’état général, confusion avec une hémiparésie gauche. L’examen du scalp objectivait une tuméfaction frontale droite de 10 cm de grand axe, d’aspect molle, légèrement douloureuse à la palpation. L’IRM cérébrale : une lésion tissulaire frontale droite endo- et exocrânienne isointense, hétérogène et qui se rehausse après injection de Gado et qui engendre une lyse osseuse. Exérèse chirurgicale et l’examen histologique : une métastase d’un carcinome papillaire thyroïdien. Évolution : décès postopératoire dans le cadre d’un sepsis du goitre. 2e observation : femme de 70 ans connue porteuse d’un goitre thyroïdien non opéré, admise pour une tuméfaction de la région frontale droite, molle, bien limitée, indolore, devenue ulcérée et saignante depuis un mois et faisant 7 cm de grand axe. L’examen neurologique était sans particularités. La TDM cérébrale a montré une lésion tissulaire frontotemporale droite, ostéolytique et qui se rehausse d’une fac¸on hétérogène ; la patient a eu une exérèse du goitre et de la métastase avec bonne évolution. L’examen histologique a conclu à un carcinome vésiculaire thyroïdien. Discussion–conclusion Les métastases des carcinomes thyroïdiens touchent les poumons (49 %) et moins fréquemment la voûte (1,8–5,8 %). La prépondérance est féminine à l’âge de la 6e ou la 7e décennie. Elle donne rarement des signes d’HTIC, mais l’extension intracrânienne peut donner des signes neurologiques sévères. Elle est souvent hypervascularisée, ostéolytique avec atteinte du tissu sous-cutané à l’examen radiologique. Les métastases de la voûte doivent être considérées comme un diagnostic à évoquer devant toute lésion ostéolytique, ainsi ces lésions doivent être réséquées complètement. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.109
Hématome cervical épidural post-traumatique chez un enfant de 12 ans
B. Kammoun , A. Hachicha ∗ , M. Kherifech , A. Abdelhedi , Y. Gdoura , M.Z. Boudawara Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : dr
[email protected] (A. Hachicha)
https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.110 P-52
Traitement chirurgical des tumeurs neuro-épithéliales dysembryoplasiques : à propos de 5 cas
A. Hachicha ∗ , A. Ben Salah , F. Kolsi , M. Kherifech , B. Kammoun , M.Z. Boudawara Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : dr
[email protected] (A. Hachicha) Introduction Individualisées en 1988 par Daumas-Duport, les tumeurs neuro-épithéliales dysembryoplasiques (DNET) représentent un groupe de tumeurs cérébrales bénignes affectant essentiellement les sujets jeunes et associées à une épilepsie pharmacorésistante. Le traitement de ces tumeurs est rarement chirurgical. Nous présentons les résultats d’une série chirurgicale de 5 cas. Matériel et méthodes Nous rapportons une étude rétrospective de 5 cas de tumeurs neuroépithéliales dysembryoplasiques colligés dans le service de neurochirurgie du CHU de Sfax. Il s’agit de 2 hommes et 3 femmes, avec un âge moyen de 21,4 ans. Tous les patients avaient une histoire d’épilepsie pharmacorésistante avec une durée d’évolution allant de 5 à 19 ans. Les crises épileptiques étaient de type partiel dans 2 cas et de type généralisé dans 3 cas. Le lobe droit était plus touché (3 cas) que le lobe gauche (2 cas). Les lésions se localisaient au niveau frontal dans 3 cas et du lobe temporal dans 2 cas. Résultats Les cinq cas ont été opérés avec une exérèse macroscopiquement totale. L’évolution était favorable dans 4 cas qui n’ont présenté aucune crise épileptique après l’exérèse chirurgicale avec
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un recul allant de 9 à 36 mois. Cependant, une récidive tumorale locale a été notée chez le cinquième cas et qui a été réopéré avec une bonne évolution postopératoire. Conclusion Les DNET sont des tumeurs bénignes très particulières révélées par une épilepsie isolée chez l’enfant et le sujet jeune. La chirurgie reste un moyen thérapeutique efficace chez les patients ayant une épilepsie pharmacorésistante. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.111 P-53
Le syndrome de Claude Bernard-Horner : une complication rare de l’abord antérieur du rachis cervical
A. Hachicha ∗ , A. Ben Salah , F. Kolsi , M. Kherifech , B. Kammoun , M.Z. Boudawara Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : dr
[email protected] (A. Hachicha) Introduction Le syndrome de Claude Bernard-Horner désigne un déficit oculo-sympathique. Il est consécutif à l’atteinte des fibres du système nerveux sympathique innervant l’orbite à un point quelconque de leur trajet. La lésion peut être centrale (dans l’encéphale) ou périphérique (dans un tronc sympathique cervical). Les étiologies sont fréquentes dominées par les accidents vasculaires cérébraux et les dissections carotidiennes. L’installation d’un syndrome de Claud Bernard-Horner après chirurgie du rachis cervical est rarement décrite. Observation Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 45 ans, opérée, il y a 6 mois d’une myélopathie cervicoarthrosique, elle a eu une corporectomie C6 et ostéosynthèse (cage pyramesh et plaque visée) avec bonne évolution initialement. Elle reconsulte, pour installation de troubles de la déglutition d’aggravation progressive. Les examens neurologique ainsi qu’ORL étaient sans particularités. La TOGD était normale. La TDM cervicale montre la cage en place, mais la plaque était légèrement exclue venant au contact de l’œsophage. La décision était l’ablation de la plaque. À j1 postreprise opératoire, la patiente a présenté un syndrome de Claude Bernard-Horner sans autres signes associés. Elle a été mise sous corticothérapie avec bonne évolution. Discussion–conclusion Le syndrome de Claude Bernard-Horner après un abord antérieur du rachis cervical est une complication très rare. Plusieurs mécanismes de l’atteinte de chaîne sympathique au cours de l’intervention chirurgicale comprenant l’hématome postopératoire, l’étirement de la chaîne sympathique cervicale et l’atteinte de la communication entre la chaîne sympathique cervicale et le nerf laryngé récurrent. Il est souvent réversible spontanément ou sous corticothérapie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.112 P-54
Hypertension intracrânienne bénigne de l’enfant : à propos d’un cas
M. Kherifech ∗ , A. Ben Salah , F. Kolsi , A. Hachicha , B. Kammoun , M.Z. Boudawara Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Kherifech) Introduction L’hypertension intracrânienne dite bénigne est principalement observée chez l’adulte ; elle est rarement décrite chez l’enfant.
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Observation Nous rapportons le cas d’un enfant de 11 ans consultant pour une diplopie dans le regard horizontal d’apparition brutale. L’examen ophtalmologique trouve une dilatation des vaisseaux conjonctivaux, un œdème papillaire bilatéral, une paralysie du VI. Le diagnostic de fistule carotido-caverneuse a été avancé. Une angio-IRM a été réalisée et s’est révélée normale. Le diagnostic d’HTIC bénigne a été alors évoqué puis confirmé par la mesure de la pression du liquide céphalorachidien. L’enfant a été alors mis sous traitement associant acétazolamide et corticoïdes. Discussion–conclusion L’hypertension intracrânienne bénigne est rarement observée chez l’enfant. Son diagnostic nécessite d’éliminer toutes les autres étiologies d’hypertension intracrânienne en particulier tumorale. Son mécanisme physiopathogénique n’est pas clairement élucidé. Les signes d’appels sont principalement ophtalmologiques dominés par l’œdème papillaire et les troubles oculomoteurs. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.113 P-55
Tumeurs papillaires de la région pinéale : à propos d’un cas
N. Mentri ∗ , K. Izirouel , K. Djoulane , R. Chenna , S. Tliba Béjaia, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Mentri) Introduction Les tumeurs papillaires de la région pinéale sont des tumeurs gliales rares, récemment individualisées et reconnues dans la classification des tumeurs cérébrales par l’OMS en 2007. Observation Nous rapportons dans cette observation le cas d’un jeune homme âgé de 31 ans, chez qui l’examen clinique a révélé un syndrome d’hypertension intracrânienne associé à un syndrome cérébelleux statique et vestibulaire avec des troubles de l’oculomotricité à type de diplopie horizontale et un nystagmus retractorius. L’IRM cérébrale a objectivé une tumeur centrée sur la glande pinéale ovalaire bien limitée infiltrant la lame tectale à l’origine d’une hydrocéphalie triventriculaire modérée et active. Dans un premier temps, une ventriculocisternostomie a été réalisée puis le malade a été opéré ultérieurement par voie supracérébelleuse infratentorielle pour une exérèse tumorale macroscopiquement totale. L’étude anatomopathologique a conclu à un aspect morphologique corrélé au profil immunohistochimique d’une tumeur papillaire de la glande pinéale. Les suites opératoires étaient favorables et le patient a été orienté vers un centre de cancérologie pour une thérapie complémentaire. Discussion–conclusion Les tumeurs de la région pinéale représentent moins de 1 % de l’ensemble des processus expansifs intracrâniens. Elles sont observées chez les adultes et les enfants et sont le plus souvent décrites chez de jeunes adultes. Le diagnostic différentiel doit se faire avec les autres tumeurs papillaires, les tumeurs des plexus choroïdes, les méningiomes papillaires et les métastases. Sur le plan étiopathogénique, des études ont suggéré que ces tumeurs proviennent de l’organe sous-commissural, vestigial chez l’homme à l’âge adulte. Le grade de ces tumeurs n’est pas encore défini, mais elles pourraient correspondre à des tumeurs de grade II ou III de l’OMS. L’identification de ce type récent de tumeurs pinéales a été rendue possible grâce aux avancées dans le domaine de la neuropathologie, et notamment l’immunohistochimie. Cependant, une stratégie thérapeutique optimale reste encore à établir. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neuchi.2018.05.114