Tumeurs ovariennes présumées bénignes et fertilité

Tumeurs ovariennes présumées bénignes et fertilité

Journal de Gyn´ ecologie Obst´ etrique et Biologie de la Reproduction (2013) 42, 794—801 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com...

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Journal de Gyn´ ecologie Obst´ etrique et Biologie de la Reproduction (2013) 42, 794—801

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

TUMEURS OVARIENNES PRÉSUMÉES BÉNIGNES

Tumeurs ovariennes présumées bénignes et fertilité Presumed ovarian benign tumors and fertility Y. Aubard a,∗, C. Poirot b a

Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Mère-Enfant, CHU de Limoges, 7, avenue Dominique-Larey, 87042 Limoges, France b Service d’histologie à orientation biologie de la reproduction-CECOS, hôpitaux universitaires de l’Est Parisien, hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France

MOTS CLÉS Kystes ovariens ; Fertilité ; Cryopréservation ; Assistance médicale à la procréation

KEYWORDS Ovarian cysts; Fertility;



Résumé Nous avons revu les publications traitant de la préservation de la fertilité en présence de tumeurs bénignes de l’ovaire. Il ressort de cette revue que les stratégies thérapeutiques sont plus source d’infertilité que la nature histologique propre du kyste chez la femme jeune. Plusieurs règles de bonne pratique doivent être appliquées quand on prend en charge une tumeur bénigne de l’ovaire chez une femme jeune dans le but de préserver sa fertilité : éviter la chirurgie si possible, préférer la kystectomie à l’ovariectomie, savoir opérer en deux temps (pas de chirurgie mutilante sans certitude anatomopathologique), éviter l’électrocoagulation de la paroi des kystes. La fertilité des patientes sera particulièrement menacée dans certaines situations: kystes ovariens bilatéraux, kystes récidivants ou à fort potentiel de récidive (endométriomes), réserve ovarienne de la patiente déjà amputée (antécédent de radio- ou de chimiothérapie, âge > 35 ans, risque d’insuffisance ovarienne prématurée). L’évaluation de la réserve ovarienne préopératoire peut être utile chez ces patientes. À côté des précautions chirurgicales et/ou dans les situations à risque, il est possible d’utiliser des méthodes d’aide médicale à la procréation (AMP) que sont l’hyperstimulation ovarienne en vue de congeler des ovocytes matures et/ou des embryons, la ponction d’ovocytes immatures dans les follicules antraux en vue également de congélation, la cryopréservation de tissu ovarien (CPTO). La congélation ovocytaire et/ou embryonnaire peut être réalisée avant ou après l’intervention sur le kyste. La stratégie globale de prise en charge des kystes bénins de l’ovaire doit être discutée entre chirurgiens et spécialistes de biologie de la reproduction. © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS. Summary We reviewed the studies about fertility-sparing in young patient presenting a benign ovarian tumor. It appears that more than the histologic nature of the ovarian cysts, it is the surgical treatment of the cyst which may decrease fertility. Some good practice of surgical procedures must be kept in mind when one manages a benign ovarian tumor in a young

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Aubard).

0368-2315/$ – see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS. http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.09.034

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Cryopreservation; Medical assistance for procreation

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patient wishing to preserve her fertility: surgery should be avoided as much as possible; kystectomy is better than oophorectomy; no radical surgery should be done without pathological certitudes; electrocoagulation must be avoided on the cyst walls. In some situations, fertility is specially endangered: bilateral ovarian cysts, recurrence or strong probability of recurrence (endometriomas), poor ovarian reserve (previous chemo- or radiotherapy, age > 35, premature ovarian failure). In these situations, a pre-operative assessment of the ovarian reserve could be useful. Beside the surgical ‘good procedures’, gamete cryopreservation procedures could be used. Cryopreservation of mature oocytes (after ovarian hyperstimulation) or in vitro mature oocytes (after antral follicle retrieval) can be proposed. Ovarian tissue cryopreservation is another option. Oocyte (or embryos) cryopreservation can be proposed before or after the surgery. The global management of benign ovarian tumors in young patients should be decided between surgeons and specialists in reproductive biology. © 2013 Published by Elsevier Masson SAS.

Méthodologie Les bases de données PubMed/Medline et Cochrane database ont été interrogées sans limite de temps, quel que soit le langage si au moins un résumé en anglais était disponible. Nous avons recherché à partir des mots clés suivants : ovarian cyst OR ovarian endometriomas AND treatment AND fertility OR primary ovarian failure OR ovarian reserve. Les articles ont été sélectionnés sur la base du titre, puis du résumé et enfin de l’article intégral. Les cas cliniques isolés et les commentaires ont été exclus. Les niveaux de preuve (NP) des études ont été définis en utilisant la grille du CEBM Oxford.

Conséquence des tumeurs ovariennes bénignes et de leurs traitements sur la fertilité Type histologique et fertilité La responsabilité des kystes ovariens dans l’infertilité a été très peu étudiée dans la littérature hormis pour les endométriomes. Kystes non endométriosiques Un seul auteur rapporte des anomalies dans le bilan hormonal (FSH, LH, prolactine, testostérone, estrogène et progestérone) et sur les biopsies du cortex ovarien chez les patientes porteuses de kystes ovariens bénins, sans rapport avec la nature histologique du kyste [1] (NP4). Quelques études s’intéressent à la nature histologique des kystes et fournissent des données sur la fertilité de manière indirecte : • parmi les femmes accouchant et porteuses d’un kyste ovarien, il y a davantage de femmes traitées pour infertilité chez celles qui ont un kyste de nature dermoïde (8,6 versus 2,4 % OR = 3,75 ; IC95 % 1,1—12,2 ; p = 0,019) [2] (NP4). Dans cette même étude on ne retrouve pas d’antécédent d’infertilité chez les patientes porteuses de cystadénomes séreux ; • les femmes présentant une tumeur borderline (TB) séreuse ont un passé d’infertilité plus souvent que

celles présentant une TB mucineuse (17,2 % versus 3,9 %, p < 0,0001) [3] (NP4). Endométriomes ovariens La participation des endométriomes ovariens dans l’infertilité liée à l’endométriose est discutée [4]. Moins de 10 % des endométriomes ovariens sont découvertes par le biais d’une infertilité [5] (NP4). Chez les femmes porteuses d’endométriomes ovariens, les taux d’AMH (hormones antimüllériennes) sont identiques à ceux des patientes témoins (sans endométriose) et significativement supérieurs à des patientes opérées d’endométriomes ovariens. C’est donc l’intervention qui est source de la baisse des taux d’AMH et pas l’endométriome lui-même [6] (NP2).

Chirurgie des kystes de l’ovaire et fertilité La voie d’abord chirurgicale Pour la voie d’abord des kystes ovariens, la supériorité de la cœlioscopie par rapport à la laparotomie est démontrée dans de nombreux domaines, comme la douleur postopératoire, la durée d’hospitalisation, la diminution des adhérences intra-abdominales [7,8] (NP1). Pour la préservation de la fertilité la voie cœlioscopique pour le traitement des endométriomes s’est avérée tout aussi performante que la laparotomie dans de nombreuses publications non randomisées et déjà anciennes [9—15] (NP2). On ne note pas non plus de différence significative dans une étude ancienne, rétrospective et historique de récidives d’endométrioses opérées (41 par laparotomie et 40 par cœlioscopie, taux cumulés de grossesses à deux ans de 45 % contre 54 %) [16] (NP4). L’ablation des kystes ovariens par voie vaginale ne semble pas compromettre la fertilité dans une petite étude non comparative [17] (NP4). Étendue de la résection ovarienne Chirurgie contre abstention chirurgicale. Plusieurs auteurs insistent sur le fait que la chirurgie des endométriomes est associée à une diminution du capital folliculaire [18,6] (NP2). Dans le même ordre d’idée, certains proposent l’abstention thérapeutique pour les kystes dermoïdes afin

796 de préserver le capital folliculaire [19]. Cependant, ni l’abstention, ni la chirurgie des endométriomes et des autres kystes ovariens n’ont été évaluées dans leur impact sur la fertilité. Kystectomie unilatérale ou bilatérale contre annexectomie. Données sur les kystes non endométriosiques. L’ovariectomie unilatérale, quelle qu’en soit la raison, augmente le risque d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) dans une cohorte prospective de nurses japonaises [20] (NP3). Pour ce qui est de l’obtention de grossesses, il n’existe pas de données dans la littérature concernant les kystes bénins de l’ovaire. La question de l’impact sur la fertilité de la kystectomie par rapport à l’annexectomie a par contre été largement débattue pour les tumeurs borderline de l’ovaire. Dans trois séries assez courtes, on ne note pas de différences entre cystectomie contre annexectomie en termes de taux cumulés de grossesse [21—23] (NP4). Une courte étude prospective randomisée [24] s’est intéressée à la kystectomie bilatérale (n = 15) contre l’annexectomie et la kystectomie controlatérale (n = 17) dans les tumeurs borderline de l’ovaire bilatérales (NP2). Après un suivi de 81 mois, le taux de grossesses cumulé était de 14/15 versus 9/17 (p = 0,003) et la probabilité cumulée d’obtenir une première grossesse était significativement supérieure dans le groupe kystectomie bilatérale (p = 0,011). Données sur les endométriomes. Après chirurgie des endométriomes bilatéraux, la date de survenue d’une IOP est corrélée à la taille totale des kystes (R2 = 0,754, p = 0,002) sur une série prospective de 302 patientes [25] (NP3). On n’observe pas de ménopause précoce si la lésion était unilatérale. Le même auteur rapporte que l’âge médian de la survenue de la ménopause est plus précoce chez les patientes soumises à une kystectomie bilatérale pour endométriome contre kystectomie unilatérale (42,1 + 5,1 ans, contre 47,1 + 3,5 ans, p = 0,003) [25] (NP3). De nombreuses études se sont intéressées à l’évaluation de la réserve ovarienne après chirurgie des endométriomes. Cette chirurgie diminue la réserve ovarienne (évaluée sur les taux d’AMH) dans 2 méta-analyses [26,27] (NP1) et dans une étude plus récente [28] (NP2). Dans une étude de 28 patientes opérées d’endométriomes unilatéraux, le taux de fréquence des ovulations du côté de l’ovaire atteint passe de 34,4 % à 16,9 % en cas d’intervention. Le taux de grossesse par ovulation n’est pas diminué [29] (NP2). La réponse à la stimulation des ovaires opérés de kystectomie pour endométriome n’est pas différente de celle des ovaires non opérés [30,31] (NP3).

Points de technique chirurgicale Le lieu d’incision du cortex ovarien. S’il existe toujours du cortex ovarien enlevé lors des endométriomectomies, ce cortex est en général pauvre en follicules, sauf s’il se trouve à proximité du hyle ovarien [32] (NP2). Cet auteur ne trouve pas de différences selon la technique d’excision des endométriomes. Dans une petite étude prospective randomisée (33/34), la section mésiale du cortex ovarien pour disséquer les kystes dermoïdes est supérieure à la section antimésiale en termes

Y. Aubard, C. Poirot d’épargne de la réserve ovarienne (évaluée sur FSH, mesure du pic systolique (PS), compte des follicules antraux (CFA) et volume ovarien) [33] (NP2). L’impact de cette technique n’a pas encore été évalué en termes de fertilité. Par ailleurs l’ouverture accidentelle d’un kyste dermoïde ne diminue pas la fertilité dans une étude de 45 patientes dont 16 ont eu une ouverture accidentelle [34] (NP3). La technique de la kystectomie. Il existe plusieurs techniques de kystectomie ovarienne. Le simple drainage s’avère insuffisant et source de récidives. L’impact sur la fertilité de la sclérothérapie à l’éthanol en cas d’endométriomes récidivants a été rapporté dans le chapitre des traitements. Les deux techniques classiques et habituellement retenues pour traiter les kystes ovariens sont l’excision avec stripping de la paroi du kyste et la destruction sur place de la paroi du kyste par électrocoagulation ou laser. Pour ce qui est des endométriomes, trois études prospectives randomisées [30,35,36] et une méta-analyse de ces trois publications [37] (NP1) démontrent que l’excision de la paroi des kystes est meilleure que la destruction de la paroi pour préserver la fertilité. Deux des études randomisées [35,36] démontrent que le taux de grossesses spontanées est meilleur après excision qu’après destruction (OR = 5,21 ; IC95 % : 2,04—13,29). Une de ces trois études randomisées [30] (NP2) s’est intéressée à la réponse à la stimulation ovarienne après kystectomie chez les femmes infertiles. Elle ne retrouve pas de différences significatives en termes de réponse à la stimulation ovarienne et de taux de grossesse (OR = 1,40 ; IC95 % : 0,47—4,15) entre excision et destruction des endométriomes. Cependant un auteur note une plus importante diminution du volume ovarien et un compte des follicules antraux inférieur en cas de kystectomie contre une excision au laser [38]. Une étude rapporte de bons résultats en termes de fertilité en ajoutant les agonistes du GnRH à l’excision (étude sans groupe témoin) [39] (NP4) : taux total de grossesse (spontanée + FIV) = 70,4 % (76/108). Les dangers de l’électrocoagulation sont démontrés dans des travaux plus récents pour les kystes ovariens bénins : diminution de la réserve ovarienne (FSH, CFA et volume ovarien dans le groupe cœlio-électrocoagulation contre laparo-excision) [40] (NP3) (étude prospective non randomisée de 191 patientes). Dans une petite étude prospective randomisée (28/33), on démontre que la réserve ovarienne est diminuée (FSH, E2, CFA, PS) dans un groupe où on utilise l’électrocoagulation contre un groupe où l’on n’utilise que la suture pour la cure cœlioscopique des endométriomes [41] (NP2). Une petite étude prospective randomisée (30/29) retrouve une réserve ovarienne diminuée (AMH, CFA, PS) dans le groupe kystectomie cœlio-électrocoagulation par rapport au groupe kystectomie laparo-sutures [42] (NP2). Enfin comme il a été rapporté au chapitre du traitement des kystes, il est démontré que la voie d’abord cœlioscopique diminue le risque adhérentiel par rapport à la laparotomie. Au total, les kystes ovariens de tous types histologiques ne semblent pas associés à une diminution de la fertilité (NP4). Cependant, leur traitement peut être délétère sur la fertilité.

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Description des techniques d’AMP utilisables pour préserver la fertilité La conservation des ovocytes Le prélèvement et la conservation des ovocytes sont une méthode de préservation de la fertilité utilisable uniquement chez des patientes pubères. Il existe deux possibilités de prélèvement et de conservation ovocytaires. Prélèvement et conservation des ovocytes matures Pour obtenir un nombre suffisant d’ovocytes matures en vue de les conserver, une stimulation ovarienne préalable est nécessaire. Cette stimulation dure entre 2 et 6 semaines selon les protocoles utilisés. On peut craindre un défaut de réponse plus marqué chez les femmes porteuses de kystes ovariens surtout si elles sont âgées de plus de 35 ans et qu’elles ont déjà subi une chirurgie ovarienne. Un auteur note, dans une étude cas-témoins chez 29 patientes infertiles avec endométriomes contre 51 stérilités inexpliquées, qu’il n’y a pas de diminution du nombre d’ovocytes ponctionnés en FIV [43] (NP3). Par ailleurs la réponse ovarienne à la stimulation semble correcte après une chirurgie première pour kyste endométriosique pour Donnez dans une étude rétrospective de 85 patientes opérées d’endométriome contre 289 avec une infertilité tubaire [44] (NP3). La conservation d’ovocytes matures après stimulation ovarienne peut constituer une option pour les femmes jeunes et célibataires lorsque le traitement du kyste prévoit un geste chirurgical important. Différentes techniques de congélation ovocytaire sont disponibles. Depuis quelques années, les équipes s’intéressent à la vitrification des ovocytes, technique qui consiste à utiliser de fortes concentrations de cryoprotecteurs et une vitesse de descente en température très rapide. L’analyse de la littérature rapporte plusieurs centaines d’enfants nés après congélation et décongélation d’ovocytes matures et fécondation in vitro. Les résultats les plus récents sont particulièrement encourageants [45] (NP4). La technique de vitrification se développe rapidement maintenant, en routine, dans de très nombreux pays. Cette technique a toute sa place dans certaines indications. Il faut toutefois rappeler que les chances de succès diminuent avec l’âge de la patiente et le nombre d’ovocytes disponibles notamment après 35 ans. Prélèvement d’ovocytes immatures dans les follicules antraux suivi d’une maturation ovocytaire in vitro Lorsque le traitement du kyste doit être mis en œuvre dans un délai très court, non compatible avec les délais de la stimulation ovarienne, le prélèvement d’ovocytes immatures a été envisagé, imposant une étape de maturation ovocytaire in vitro. Lorsque les ovocytes sont prélevés dans des follicules antraux pendant la phase lutéale ou au début de la phase folliculaire, leur maturation finale in vitro est possible en 24 à 48 heures. La congélation des ovocytes matures (ou des embryons obtenus après fécondation in vitro dans la situation où un conjoint est présent) est alors réalisable.

797 Proposée par certains dans le contexte de la préservation de la fertilité féminine, cette stratégie permet d’éviter la stimulation ovarienne et offre la possibilité d’un prélèvement sans délai [46,47] (NP4). L’efficacité de la maturation in vitro ne dépendrait pas de la phase du cycle où les ovocytes ont été prélevés. Grynberg et al. [48] (NP4) recommandent toutefois d’y associer le prélèvement et la conservation de tissu ovarien, en raison du faible nombre des ovocytes matures ainsi obtenus. Il retient cette technique dans certains endométriomes [49] (accord professionnel).

Tissu ovarien L’autogreffe de tissu ovarien frais Dans les situations où une ovariectomie est réalisée (ou une ablation importante de cortex), certains auteurs ont proposé de « regreffer » immédiatement le cortex ovarien d’apparence saine. Ils ont observé une reprise de la fonction ovarienne à partir de ces greffons en situation orthotopique [50] (NP4) et en situation hétérotopique [51] (NP4). Le risque de syndrome de l’ovaire rémanent [52,53] (NP4) n’a pas été rapporté dans cette situation. Prélèvement et conservation de tissu ovarien Depuis 1996, plusieurs publications démontrent la faisabilité de la cryoconservation du tissu ovarien humain. Convenant aux patientes pubères comme aux enfants, la conservation de tissu ovarien est réalisable sans délai ; elle ne retarde pas la mise en route du traitement du kyste et se fait au moment de l’intervention pour le traitement du kyste. Elle ne nécessite aucun traitement préalable et peut être faite à n’importe quel moment du cycle. Elle permet en outre de préserver un grand nombre de follicules [54] (NP4). La conservation de tissu ovarien représente actuellement la seule technique disponible chez les très jeunes patientes impubères. Cependant, le prélèvement et la conservation de tissu ovarien comportent des contraintes et des risques particuliers. Le prélèvement de tissu ovarien impose un geste chirurgical qui peut être réalisé dans le même temps que le traitement du kyste. La prise en compte du risque de stérilité est à mettre en regard des bénéfices attendus de la conservation de tissus (évaluation bénéfice/risque). En pratique, les fragments de cortex ovarien prélevés sont placés dans des cryotubes en présence d’un cryoprotecteur, puis sont progressivement refroidis dans un appareil permettant une descente programmée de la température (slow cooling). Actuellement la vitrification, qui consiste à plonger les fragments dans l’azote liquide, n’est pas appliquée en clinique pour le cortex ovarien. Les fragments ovariens sont ensuite conservés dans l’azote liquide. Il est recommandé de réaliser un examen histologique sur quelques échantillons de tissu ovarien afin d’effectuer un comptage des follicules et d’apprécier la qualité du tissu prélevé. Utilisation ultérieure du tissu ovarien La capacité à préserver le potentiel reproductif du tissu ovarien est démontrée par de nombreux travaux, chez l’animal et chez l’humain. En théorie, plusieurs solutions techniques sont envisageables : l’autogreffe de tissu ovarien et la

798 croissance folliculaire in vitro. Ces deux techniques ne sont pas au même niveau de développement. L’autogreffe consiste à replacer un ou plusieurs fragments ovariens en vue de rétablir une fonction ovarienne complète, avec sécrétion hormonale et ovulation ; réalisable d’ores et déjà, cette technique n’est pas encore validée dans ses modalités précises, notamment en ce qui concerne le lieu de l’autogreffe, hétérotopique en sous-cutané au niveau de l’avant-bras ou de la paroi abdominale, ou orthotopique au niveau du pelvis en intrapéritonéal, dans la fossette ovarienne ou sur le tissu ovarien restant. Depuis la première greffe de tissu ovarien dans l’espèce humaine [55], plusieurs naissances ont été obtenues dans le monde [56], naturellement ou après stimulation hormonale, prélèvement des ovocytes sur le greffon et fécondation in vitro. Malgré ces succès prometteurs, il faut noter que la restauration de la fonction ovarienne est obtenue avec des délais de l’ordre de 6 mois après la greffe [57] (NP4). La durée fonctionnelle des greffons est également variable, dans tous les cas publiés, de quelques mois à 2 années [58] (NP4). Elle dépend de la situation clinique de la patiente (âge et statut ovarien) au moment de la conservation, de la procédure de greffe utilisée, du site de la greffe et de la qualité du greffon après décongélation. Il est possible d’obtenir une restauration hormonale, mais parfois celle-ci reste insuffisante ou transitoire et ne peut pas éviter totalement l’hormonothérapie de substitution bien dosée. Enfin, lorsqu’une fécondation in vitro est programmée, la qualité des ovocytes prélevés sur le greffon et par conséquent la performance de la fécondation in vitro seraient moins favorables [59] (accord professionnel). La maturation complète in vitro des follicules présents dans les fragments ovariens n’a pas encore été obtenue dans l’espèce humaine.

Conservation d’embryons La conservation d’embryons constitue aujourd’hui une technique validée et de pratique courante dans les laboratoires de fécondation in vitro au cours des fécondations in vitro pour les couples infertiles. Pour les patientes atteintes de kystes ovariens, il est possible de réaliser une fécondation in vitro en vue de concevoir et de congeler les embryons obtenus. La conservation d’embryons peut ainsi être envisagée comme une des méthodes de préservation de la fertilité. Dans ce contexte, une consultation avec le psychologue du centre paraît souhaitable pour apprécier la stabilité du couple. Les contraintes liées à la nécessité de stimuler les ovaires préalablement à la FIV sont les mêmes que pour la congélation d’ovocytes matures. Le délai de mise en œuvre est le même. Par ailleurs, les chances de grossesse après décongélation et transfert de ces embryons conservés dépendent de l’âge de la patiente au moment de la réalisation de la fécondation in vitro, du nombre et de la qualité des embryons après décongélation et des transferts qui seront réalisés. Rappelons que la loi franc ¸aise prévoit les conditions d’accès au transfert ultérieur des embryons, ainsi que des

Y. Aubard, C. Poirot règles strictes auxquelles sont soumis les établissements qui conservent ces embryons. Ainsi, il ne sera pas possible de procéder au transfert des embryons en cas de décès de l’un des conjoints ou pour des critères d’âge.

Conduite à tenir en pratique Évaluation des situations à risque La première étape avant d’entreprendre le traitement d’un kyste ovarien chez une femme jeune est d’évaluer le risque de ce traitement sur la fertilité de la patiente. Si dans la majorité des situations le risque sera faible, il est certains cas où le problème de la préservation de la fertilité va se poser : • • • •

kystes bilatéraux ; kystes à fort potentiel récidivant (endométriomes) ; récidive de kyste sur un ovaire déjà opéré ; geste chirurgical chez une patiente dont la réserve ovarienne est déjà basse : ◦ antécédent de radio- et/ou chimiothérapie, ◦ âge > 35 ans, ◦ risque génétique d’insuffisance ovarienne prématurée.

Dans ces situations à risque, il est très probable que la réserve ovarienne post-traitement sera encore abaissée, et le dosage d’AMH préopératoire pourrait s’avérer utile (accord professionnel).

L’information de la patiente Dans ces situations particulières, la patiente doit être clairement informée des risques de compromettre sa fertilité en traitant son kyste, des incertitudes liées aux difficultés d’évaluer la réserve ovarienne et des grandes variations individuelles. Il faudra dès lors s’enquérir de son désir de préserver cette fertilité et si ce désir est exprimé, il faudra l’informer des possibilités de préservation de sa fertilité. L’information des patientes sur les possibilités de préserver leur fertilité est primordiale comme cela a été stipulé dans l’arrêté du 30 août 2010 modifiant l’arrêté du 11 avril 2008 relatif aux règles de bonnes pratiques cliniques et biologiques d’assistance médicale à la procréation : « Toute personne devant subir un traitement présentant un risque d’altération de sa fertilité a accès aux informations concernant les possibilités de conservation de gamètes ou de tissu germinal » (chapitre III-4.1). Cette prise en charge est subordonnée à l’obtention d’un consentement : « Le patient, le titulaire de l’autorité parentale s’il s’agit d’un mineur ou le tuteur si la personne est placée sous tutelle donne par écrit son consentement » (chapitre III-4.1). Dès 2004 la loi no 2004-800 du 6 août 2004 relative à la bioéthique annonc ¸ait dans son article L.2141-11 : « en vue de la réalisation ultérieure d’une assistance médicale à la procréation, toute personne peut bénéficier du recueil et de la conservation de ses gamètes ou de tissu germinal, avec son consentement et, le cas échéant, celui de l’un des titulaires de l’autorité parentale, ou du tuteur lorsque l’intéressé mineur ou majeur fait l’objet d’une mesure de tutelle, lorsqu’une prise en

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charge est susceptible d’altérer sa fertilité, ou lorsque sa fertilité risque d’être prématurément altérée ». Au total, non seulement il est important d’informer les patientes mais aussi de proposer les techniques de préservation de fertilité dans les deux cadres fixés par la loi.

Définir la stratégie thérapeutique la mieux adaptée au traitement du kyste et à la préservation de la fertilité

• ne pas faire des gestes larges d’exérèse sur le simple aspect « inquiétant des lésions », savoir attendre les résultats anatomopathologiques et opérer en deux temps ; • éviter l’électrocoagulation des parois des kystes ; • le cortex ovarien est plus performant en termes de préservation de la fertilité si on le laisse en place. Si on veut greffer le cortex ovarien que l’on aura enlevé avec la kystectomie, la déperdition folliculaire sera moindre avec une greffe de tissu frais qu’avec un greffe de tissu congelé (accord professionnel). Définir la place des procédures d’AMP Les procédures d’AMP que nous avons décrites au chapitre précédent peuvent être mises en œuvre avant, pendant, ou après la chirurgie. Il est ainsi possible de réaliser une hyperstimulation ovarienne en vue de congeler des embryons ou des ovocytes matures avant la chirurgie. La ponction d’ovocytes immatures peut se faire également avant la chirurgie mais aussi au moment de l’intervention elle-même

Les grandes règles de la chirurgie pour préserver la fertilité Ces règles sont : • éviter la chirurgie à chaque fois que c’est possible ; • toujours préférer la kystectomie à l’ovariectomie ;

Jeune femme présentant un kyste ovarien présumé bénin Traitement chirurgical du kyste envisagé

Situaon à risque de compromere la ferlité

Situaon à faible risque de compromere la ferlité

Informaon de la paente du risque pour sa ferlité, des techniques d’AMP disponibles

Désir de préservaon de la ferlité

Pas de désir de préservaon de la ferlité

Évaluaon de la réserve ovarienne

Smulaon ou MIV Congélaon ovocytes et/ou embryons Chirurgie en respectant les règles de bonnes praques chirurgicales pour préserver la foncon endocrine de l’ovaire

Chirurgie en respectant les règles de bonnes praques chirurgicales +/- CPTO

Évaluaon de la réserve ovarienne

Smulaon ou MIV Congélaon ovocytes et/ou embryons

Figure 1

Arbre décisionnel.

Decision tree.

800 [60]. La CPTO doit être organisée pour que le prélèvement se fasse au moment de l’intervention également. Enfin, après les actes opératoires, il sera peut-être utile d’envisager à nouveau un recueil d’ovocytes dans les situations où l’on pourra craindre une insuffisance ovarienne prématurée, qui n’avait pas forcément été envisagée avant la chirurgie. L’utilisation des procédures d’AMP nécessite donc une information claire et complète des patientes et la collaboration sans faille des équipes de chirurgie et d’aide médicale à la procréation. Nous proposons un arbre décisionnel, basé sur un accord de professionnels, pour les jeunes femmes présentant un kyste ovarien présumé bénin (Fig. 1).

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