MAPK, à l’origine de cancers

MAPK, à l’origine de cancers

Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 24 Ř Novembre 2010 cancérologie Un déficit en vitamine D est associé à une augmentation du risque de ca...

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Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 24 Ř Novembre 2010

cancérologie

Un déficit en vitamine D est associé à une augmentation du risque de cancer du sein

L’

étude E3N, étude épidémiologique française réalisée auprès de femmes de la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale (MGEN), s’est intéressée à la relation entre concentrations sériques de vitamine D et de calcium et risque de cancer du sein. Il s’agit d’une enquête de cohorte prospective ayant porté sur 98 995 femmes volontaires françaises nées entre 1925 et 1950 et suivies depuis 1990.

la parathormone [25(OH)D] ainsi que différentes hormones sexuelles ont été dosées dans le service de biochimie de l’hôpital Bichat à Paris. Les résultats de l’étude ont permis de montrer que seulement 25 % des femmes avaient une concentration sérique en vitamine D comprise dans la zone des valeurs recommandées (30 à 80 ng/mL).

Une vitamine D protectrice contre le cancer du sein

Une concentration en vitamine D suffisante pour 25 % des femmes

Par ailleurs, il a été montré une diminution significative de 25 % (odds-ratio = 0,73 [0,55-0,96]) du risque de cancer du sein chez les femmes ayant les concentrations sériques les plus élevées en 25(OH)D (> 27,0 ng/mL) comparées aux femmes ayant les valeurs les plus faibles (< 19,8 ng/mL). En revanche, aucune association n’a été mise en évidence entre la concentration sérique en calcium et le risque de cancer du sein. D’ores et déjà, ces données plaident en faveur du maintien de concentrations sériques adéquates en vitamine D. Des études d’intervention sont nécessaires pour évaluer l’intérêt d’une supplémentation chez les femmes carencées pour la réduction du risque de cancer du sein.

Françoise Clavel-Chapelon et al. ont identifié 636 cas de cancer du sein survenus parmi les 17 540 femmes qui avaient donné un chantillon sanguin entre 1995 et 1998 et qui disposaient de données alimentaires détaillées sur leur consommation en vitamine D et en calcium. Ces cas ont été appariés chacun à deux témoins n’ayant pas développé de cancer du sein, en fonction de leur âge (± 2 ans), du statut ménopausique au moment de la prise de sang, de leur âge à la ménopause (± 2 ans), du centre de recueil (même région parmi les 40 centres de prélèvement) et de leur date de prélèvement (même année). Pour chaque prélèvement, la vitamine D, le calcium,

Carole Émile Biologiste, CH de Montfermeil (93) [email protected]

© BSIP/B. Boissonnet

Source Engel P, Fagherazzi G, Boutten A et al. Serum 25(OH) vitamin D and risk of breast cancer: a nested case-control study from the French E3N cohort. Cancer Epidemiol Biomarkers & Prev. 2010 ; 19 (9) : 2341-50.

actualités

Un complexe de protéines dérégule la voie de signalisation RAS/MAPK, à l’origine de cancers Des chercheurs de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (Montréal) ont identifié un nouveau mécanisme contrôlant la transmission d’un signal anormal à l’origine de cancers parmi les plus meurtriers (pancréas, côlon, poumon, mélanomes). Lorsque le complexe de protéines EJC est déficient, la voie de signalisation RAS/MAPK est inhibée. La transmission de signaux anormaux déclenche alors la maladie. Cette découverte constitue une cible thérapeutique prometteuse pour traiter le cancer. De plus, ce mécanisme de régulationpourrait aussi s’appliquer à plusieurs autres gènes. Source : Ashton-Beaucage D, Udell CM et al. The exon junction complex controls the splicing of MAPK and other long intron-containing transcripts in Drosophila. Cell. 2010 ; 143 : 251-62.

Cancer oropharyngé HPV+ de mauvais pronostic

L

a majorité des patients ayant un cancer de la sphère oropharyngée ont un carcinome à cellules squameuses causé par une infection à Human papillomavirus (HPV). Ce type de pathologie est défini par la présence d’HPV à haut risque carcinomateux, de type 16, dans les cellules tumorales. Il existe une expression virale d’oncoprotéines E6 et E7 qui inactivent les protéines p53 suppressives des tumeurs ainsi que de la protéine du rétinoblastome. Des chercheurs américains ont voulu savoir si les carcinomes dus au HPV ont un pronostic sévère ou non chez les patients ayant un cancer oropharyngé.

Radiothérapie combinée à une chimiothérapie par cisplatine Une analyse rétrospective a donc été réalisée afin d’étudier l’association entre les tumeurs à HPV et la survie chez des patients ayant un carcinome à cellules squameuses de la sphère oropharyngée de stade III ou IV. Ces patients ont tous bénéficié d’une radiothérapie combinée à

une chimiothérapie par cisplatine. Des modèles statistiques ont permis de comparer le risque de décès chez les patients ayant une néoplasie positive à HPV par rapport à ceux ayant une néoplasie négative à HPV. La période de suivi médian de ces patients est de 4,8 années.

Une survie au plus de trois ans Dans cette étude, parmi l’ensemble des individus étudiés, 64 % des patients ayant un cancer oropharyngé ont en fait une tumeur positive à HPV. Ces patients ont un pronostic de survie au plus de trois années. Le risque de décès s’élève de manière significative avec l’augmentation de la consommation tabagique. Ainsi, le statut positif de la tumeur à HVP est un des plus mauvais facteurs pronostiques de survie parmi les patients atteints de cancer oropharyngé. Ophélie Marais médecin biologiste, Paris

Source Ang KK, Harris J, Wheeler R et al. Human papillomavirus and survival of patients with oropharyngeal cancer. NEJM. 2010 ; 363 : 24-35.

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