Un point sur les nouvelles classes thérapeutiques dans le traitement des cancers

Un point sur les nouvelles classes thérapeutiques dans le traitement des cancers

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Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 20 Ř Novembre 2009

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actualités 7

Un point sur les nouvelles classes thérapeutiques dans le traitement des cancers

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a majorité des avancées thérapeutiques majeures dans des pathologies tumorales (cancers du sein, du côlon, GIST) résultent de l’introduction de nouvelles thérapies. Ainsi, les inhibiteurs de tyrosine kinase et les anticorps monoclonaux sont indiqués dans certains cancers.

Quand les marqueurs moléculaires régulent les indications Les cancers colorectaux (CCR) représentent une des causes majeures de décès liés aux cancers : près de 150 000 nouveaux cas seraient diagnostiqués et près de 50 000 patients décéderaient de cette pathologie. Les bithérapies associant 5-fluoro-uracile (5-FU) et oxaliplatine ou irinotécan (Folfox ou Folfiri) ont augmenté la survie des patients. Les anti-

angiogènes comme le bévacizumab et le cétuximab ont conduit à des avancées très prometteuses. La pharmacogénomique, qui s’intéresse à l’influence de la variabilité génétique sur la réponse thérapeutique, suscite d’importants espoirs en permettant de prédire, sur une base individuelle, l’efficacité ou la toxicité d’un traitement. Certains marqueurs moléculaires permettent de décider de l’utilisation d’un médicament. La mutation de K-Ras contre-indique l’utilisation du cétuximab ou du panatinumab. Des marqueurs prédictifs d’efficacité ou de toxicité interviennent dans le bon usage du 5-FU. Par ailleurs, l’expression accrue des gènes codant pour des réparases comme les “excision repair-cross-complementing” (ERCC) sont prédictifs d’une plus

Le système immunitaire protège les cellules cancéreuses avant de les détruire

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a survenue de cancers ne serait peut-être pas liée à une défaillance du système immunitaire. Si l’immunosurveillance des cancers existe bien, l’équipe de David Klatzmann (UPMC/CNRS/Inserm, Paris) avance que les cellules tumorales seraient protégées par le système immunitaire lui-même au moment de leur apparition au même titre que les autres cellules. Elle a montré chez des modèles animaux que l’apparition des toutes premières cellules cancéreuses déclenche immédiatement une réponse des lymphocytes T régulateurs, qui reconnaissent sur elles des molécules, qui sont également exprimées par les

tissus normaux de l’organisme, et les protègent. De ce fait, les lymphocytes T effecteurs n’attaquent pas les cellules cancéreuses. Selon l’équipe, cela indique que le contrôle des lymphocytes T régulateurs devrait être une composante essentielle dans le développement de futures thérapies contre le cancer. Cette découverte ouvre par ailleurs d’autres perspectives thérapeutiques, telles que les vaccinations préventives V.L. antitumorales.

Source Darrasse-Jeze G, Bergot AS, Durgeau A et al. Tumor emergence is sensed by self-specific CD44hi memory Tregs that create a dominant tolerogenic environment for tumors in mice. J Clin Invest. 2009 ; 119 (9) : 2648-62.

faible efficacité des traitements incluant de l’oxaliplatine. Des mutations microsatellitaires des gènes codant pour des enzymes de glucuronoconjugaison peuvent diminuer la détoxification du métabolite toxique de l’irinotécan, le SN-38.

Dans le cancer du rein Jusqu’en 2006, l’immunothérapie ne permettait de rémissions prolongées que chez environ 5 % de patients atteints de cancer du rein. Les traitements ciblant les effecteurs moléculaires de l’angiogenèse tumorale ont permis de doubler la médiane de survie des patients (malgré une certaine toxicité), avec cinq molécules ayant obtenu une AMM dans cette indication : – le sunitinib (Sutent®), un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase du récepteur du vascular endothelial growth factor (VEGF) ; – le bévacizumab (Avastin ®), un anticorps monoclonal antiVEGF, en association avec l’interféron-α ; – le temsirolimus, un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase de la protéine mTOR (mammalian Target of Rapamycin) ;

– le sorafénib (Nexavar®), un inhibiteur du récepteur du VEGF ; – l’évérolimus, autre inhibiteur de mTOR. Ces deux derniers interviennent en deuxième intention. Ces avancées vont conduire à de nouvelles stratégies thérapeutiques, mais cela ne résout pas toutes les problématiques des pathologies tumorales.

Une autre voie L’approche pharmacogénomique est devenue un axe majeur de recherche et d’espoir en cancérologie. Cependant, ces nouveaux médicaments anti-tumoraux semblent mettre à l’écart de la recherche les produits naturels. Toutefois, trois molécules dérivées de produits naturels (Ixempra®, Yondelis®, Torisel®) ont été approuvées par la FDA et/ou l’EMEA en 2007. Par regain d’intérêt, de nouvelles formulations se développent comme de nouveaux composés obtenus en particulier par fermentation. V.L.

Source Académie nationale de pharmacie, Séance du 21 octobre 2009, Paris.

Un médicament orphelin dans la leucémie lymphoïde chronique La leucémie lymphoïde chronique (LLC) représente 30 % des leucémies de l’adulte en Europe. Elle concerne environ 8 000 nouveaux cas par an en France. La LLC est une maladie grave, avec une survie moyenne de 10 à 12 ans. L’anticorps monoclonal recombinant chimérique dirigé contre l’antigène CD20 exprimé à la surface des lymphocytes B (LFB Biotechnologies) a reçu la désignation orpheline dans le traitement de la LLC par le Comité des médicaments orphelins (COMP) de l’EMEA. Il possède une forte activité ADCC (cytotoxicité cellulaire dépendant de l’anticorps) dirigée contre les cellules tumorales porteuses de l’Ag CD20 et pourrait être plus efficace que l’anticorps anti-CD20 de référence. V. L.

Source : www.lfb.fr