Un vaccin efficace contre l’herpès génital ?

Un vaccin efficace contre l’herpès génital ?

Revue de presse scientifique Les promesses de I'ARN thérapeutique L e Concours Médical a publié un entretien avec Claude Héléne, professeur au Muséum...

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Revue de presse scientifique

Les promesses de I'ARN thérapeutique L e Concours Médical a publié un entretien avec Claude Héléne, professeur au Muséum national d'histoire naturelle (Paris) sur les applications de I'interférence par ARN dans le domaine dont il ressort que les potentialités thérapeutiques de cette technologie que I'on commence seulement B entrevoir sont considérables. Cette technologie a été découverte fortuitement il y a prés de 20 ans par des généticiens qui essayaient d'appliquer à des plantes la technique de I'ARN antisens. Dans la cellule, les génes sont copiés en ARN messager qui permet la synthése des protéines. Le principe de I'ARN anti-sens consiste B produire un brin d'ARN complémentaire de tout ou partie de I'ARN messager sur lequel il se foce avec pour résultat d'inhiber sa traduction en protéine. Ce n'est qu'en 1998 que I'on a compris I'interférence, suite au travail d'une équipe qui a appliqué cette technologie à un ver, Caenorhabditis elegans, et a réussi à bloquer des génes dont la séquence était connue en injectant dans les cellules de ce

nématode des fragments d'ARN double brin dont la séquence était complémentaire à celle de ces génes [Fire A. & al., Potent and specific genetic interference by double stranded RNA, in : Caenorhabditis elegans, Nature 391 (1998) 806-81 11. Cinterférence par ARN est une technique dont les mécanismes restent en grande partie inconnus. De nombreux travaux semblent confirmer que ce mécanisme est, dans la nature, impliqué dans l'expression ou la non-expressionde certains gènes et qu'il est sans doute universel puisqu'on le retrouve aussi bien dans les levures que chez l'homme. Plutôt que l'introduction dans les cellules de mammifères d'ARN double brin, ce qui provoquait des résultats non spécifiques, les généticiens utilisent aujourd'hui des petits fragments de 21 nucléotides, petits fragments appelés siARN (smallintedering ARN) et qu'on sait en synthétiser quand la séquence du géne visé est connue. En utilisant cette technique, il est possible de bloquer un géne de façon temporaire, la cellule retrouvant spontanément son état initial. On comprend dés lors les possibilités thérapeutiques offertes par une telle technique qui per-

met d'envisager d'inhiber spécifiquement tout gène dont la séquence est connue au moyen du siARN adéquat. De nombreux laboratoires travaillent actuellement sur d'éventuelles applications thérapeutiques qui utiliseraientdes siARN comme médicaments ou qui seraient basées sur le traitement de cellules ex vivo. C'est vraisemblablement la cancérologie qui profitera des premiéres applications thérapeutiques de l'interférence par ARN.

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C. Héléne, Concours Méd. 124 (14/12/02) 2550-2552

Riz et arsenic au Bangladesh Alors que l'utilisation des pesticides en agriculture est largement remise en question dans les pays industrialisés, au Bangladesh, I'arsenic pose encore un probléme majeur de santé publique. Les conséquences d'une exposition chronique à l'arsenic font actuellement l'objet de nombreuses études dans les pays asiatiques et latinoaméricains où la contamination des sols est importante. Les canalisations d'eau sont aussi

contaminées, exposant au m&me risque lors de la cuisson des aliments, surtout le riz qui représente 70 % des apports caloriques de ces populations. La situation semble alarmante au Bangladesh, où le taux d'arsenic dans le riz cuit est trés supérieur à celui retrouvé dans le riz cru et dans l'eau de cuisson. Ce phénomène s'expliquerait par une méthode particuliére de préparation du riz qui utiliserait une grande quantité d'eau. L'eau non absorbée durant la cuisson est réutilisée ensuite pour faire cuire d'autres aliments. Deux phénomènes favorisent ainsi I'augmentation de la concentration en arsenic de I'eau : d'une part l'évaporation de I'eau et d'autre part une réaction chimique de chélation par les grains de riz. Une étude a mesuré puis comparé les concentrations en arsenic du riz cru, de I'eau de cuisson, du riz cuit et de I'eau de cuisson non absorb& par le riz. Les mesures ont été effectuées par spectrophotométrie d'absorption atomique après digestion des échantillons par acides nitrique,perchlorique et sulfurique. La concentrationen arsenic dans le riz cuit est de 10 à 35 fois suwrieure à celle attendue. La cuisson dans des récipients en aluminium augmenterait considérablement les concentrations en arsenic par rapport à celle réalisée dans des récipientsen terre cuite. D'autre part, l'ajout de curry et un temps de cuisson élevé majoreraient ce risque. Mais la remise en question de cette cuisine traditionnelle reste malheureusement difficilement envisageable. M. Bae, C. Watanabe, Lancet 360 (07/12/02) 1839-1840

Un vaccin efficace contre l'herpès genital ? 8e manifestant classiquement par une éruption érythématovésiculeuse localiséeau pourtour des orifices naturels, les infections herpétiques étaient déjà connues d'Hippocrate. Etant donné le caractére épidémique de ces infections, en particulierde

Revue Française des Laboratoires,mars 2003, No351

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Kevue ae presse scientirique

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laforme génitale, il serait intéressant de disposer d'un vaccin permettant de limiter la disséminationde cette MST. En effet le probléme majeur de I'herpés génital est celui de la fréquence des récidives au cours desquelles le sujet infecté peut transmettre, du fait de l'excrétion virale qui les accompagne, le virus à son partenaire sexuel. Deux études ont évalué l'efficacité d'un vaccin utilisant la giycoprotéine gD du HSV 2, associé à un adjuvant, pour prévenir l'herpès génital chez des sujets dont les partenaires sexuels avaient des antécédents d'hep& génital. Elle ont concerné 847 sujets séronégatifs pour HSV 1 et HSV 2 d'une part, et 1 867 sujets séronégatifs pour HSV 2 d'autre part. A J O, 1 mois et 6 mois les sujets ont reçu en double aveugle soit le vaccin expérimental soit un placebo. Le critére retenu pour juger ce vaccin était la survenue d'un herpés génital chez tous les sujeis dans l'étude 1 et chez les femmes dans I'étude 2. b. vaccination a été dans I'ensemble bien tolérée avec induction d'une réponse humorale. Ceffi-

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r b s en réseaux densss. Ainsi, &r7i1$&ients atteints de mucoviscidose, fYnf~~W-*voies aériennes par Pseudmonas a e r ~ k f e r i est un parfait exemple. ~'%&&@~~ms peut entraîner une deSt~cti0np%&&$é.fa84/e. La transformation des liBrk.~e@nnes donc t en regroupement sous forme de bnrf~!m-& un événement redoutable car eHe mfmFpn$une résistance vis-&-vis à /a fois ckrs q$@hfsmes de défenses de l'hdte et des-xnâ'bi@qy@. Une équipe américaine a pm#@mprendm

cacité était de 38 % dans I'étude 1 et de 42 % dans I'étude 2 avec toutefois une grande différence entre les hommes et les femmes puisqu'elle était respectivement de 73 % et 74 % chez les femmes séronégativesà la fois pour HSV 1 et HSV 2. Le vaccin était en revanche inefficace chez les femmes séropositives HSV 1 et séronégatives HSV 2. Le vaccin Btait aussi inefficace chez les hommes, quel que soit leur statut sérologique. Ces études sont donc intéressantes et permettent de penser qu'une vaccination de ce type pourrait être utile dans la prévention de I'herpés génital chez les femmes. Un tel vaccin s'annonce comme beaucoup plus efficace qu'un vaccin constitué de virus entier inactivé qui s'est montré trés peu efficace. L.R. Strawberry et coll., N. Engl. J. Med. 347 (21/11/02) 1652-1661

Humeur et sérotonine m

D'aprés une étude publiée dans le Lancet, la sécrétion cen-

Revue Française des Laboratoires, man 2003, Ne351

plus précisément l'activité innée spécifique du système immunitaire contre la formation de biofilms. La lactoferrine, en quantité abondante dans les produits d'excrétion de glandes exocrines (nasales, bronchiques, intestinales, vaginales, pancréatiques) serait directement impliquée. Cette protéine inhibe en effet le développement de biofilms & des concentrations inférieures à celles qui sont bactéricides ou bactériostatiques. On sait d'autre pari que des concentrations élevées en fer sont indispensables à la formation de biofilms. Ainsi, en chélatant et séquestrant le fer, la Iactoferrinestimule la mobilité des bactéries qui se déplacent au lieu d'être immobilisées sous forme de biofilms. La lactoferrine a d'autre part une action bactéricide en se liant aux lipo@lysaccharides :elle permet la destruction des membranes bactériennes et facilite donc l'action des antibiotiques. Ces données permettent de mieux comprendre pourquoi la lactoferrineest retrouvée en quantités éle vvées dans le lait maternel:elle permet ainsi de renforcer les défenses du système digestif encore immature desé .su ,n o u ,

trale de sérotonine dépendrait directement des conditions d'ensoleillement et jouerait un rBle majeur dans l'humeur en général. On savait déj& que des perturbations de la transmission dopaminergique cérébrale entraînent des troubles de l'humeur de type saisonnier et du comportement et des désordres affectifs. Ainsi, la photothérapie et les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine sont utilisés dans le traitement des dépressions saisonniéres. Mais les concentrations en sérotonine, en dopamine et en noradrénaline dans le LCR des patients atteints de ces pathologies sont normales. Une équipe australienne s'est donc intéressée à la relation entre les concentrations sanguines en sérotonine et de son métabolite majeur, l'acide 5hydroxy-indolacétique (5-HIAA) et le degré d'ensoleillement. Chez plus d'une centaine d'hommes volontaires sans antécédents particuliers de 18 à 79 ans a été effectué un prélévement au niveau de la veine jugulaire interne, qui offre le meilleur reflet du sang provenant du cerveau. Tout au long d'une

P.K. Singh, M.R. Parsek, Nature 4 17 (30/05/02) 552-555

année, les concentrations en sérotonine, dopamine, 5-HIAA et noradrénaline ont été rapportées en fonction de différents paramètres météorologiques. Les températures maximales et minimales ont été notées ainsi que la pression atmosphérique, la quantité de pluie et la durée d'ensoleillement journaliére. Les résultats montrent que seules les concentrations en sérotonine varient avec I'ensoleillement. On observe une augmentation maximale de la vitesse de renouvellement de la sérotonine durant les mois d'été avec des quantités produites par le cerveau directement liées à la luminosité. Le turn over est trés élevé puisque les concentrations sont renouvelées quotidiennement en fonction de I'ensoleillement du jour même du prélévement. Ces données confirment l'observation, il y a vingt ans, qui montrait que les concentrations en sérotonine mesurées dans l'hypothalamus étaient trés faibles chez sujets décédés pendant l'hiver. G. Lambert, C.Reid, Lancet 360 (07/12/02) 1840-1842