VACC!F#TION
Un ADN h poils
La iinaire II y a 250 ans, le botaniste suCdois Carl von Linnr? voyait chez la linaire commune (finaria vu/garis) le premier mutant floral : la symstrie de la fleur y est axiale, et non bilatgrale. Des chercheurs britanniques rt%rklent qu’une modification CpigenCtique frappant le gene fcyc est a I’origine de ce phbnotype. Homologue du gene cycloidea qui, chez la gueule-de-loup (Anfhirrhhum), contrble I’asymCtrie dorsoventrale des fleurs, Lcyc est forfement methyl6 dans le variant de linaire. Cette altkation, qui ne modifie pas la sequence du gene, mais le rend silencieux, est en outre occasionnellement rsversible. (FJature I19991 401, 157-161)
‘utilite des poils pour I’espece huL maine semble a priori une idee delicate a dtfendre. Mais c’est ignorer les ressources offertes par ces millions de breches trouant la barriere cutanee. Des chercheurs de Stanford (Californie, Stats-Unis) viennent d’en fournir un exemple original, chez l’animal. En appliquant simplement une solution aqueuse d’ADN nu sur la peau de souris, sans Cpilation ni aucun pro&de d’abrasion prealable, l’equipe de Paul Khavari a pu obtenir le developpement d’une immunite humorale et cellulaire contre le virus de l’hepatite B, assez proche de celle qui est observee apres une vaccination intramusculaire classique. Des vaccinations par voie cutanee avaient deja ite expirimentees avec succts chez l’animal, mais celles-ci avaient Cte rtalisees au moyen d’un vecteur viral, applique apres Cpilation et abrasion chimique ou physique de l’epiderme. Cette procedure, ltgtrement invasive et beaucoup plus onereuse que la technique d’ADN nu, limitait les applications potentielles de la methode et surtout, ne permettait pas de savoir si l’immunisation Ctait like au passage du vecteur a travers les microeffractions realisees sur la peau, ou a d’autres micanismes. La methode utilisee par l’tquipe de Khavari ne
Passeport pour protbines
laisse, en revanche, aucun doute sur l’integrite du revetement cutane. Comment 1’ADN nu pedtre-t-i1 ?
L’ADN nu, en empruntant d’immuniser des souris.
privees de pelage se revelait incapable de les retenir. De plus, aucune reponse immunitaire n’a ete observee apres
les br&ches Ici, un folicule
Selon les chercheurs, il baigne dans un environnement propice forme par les secretions lipidiques des glandes seba&es, et empmnterait les (ctunnels s) ouverts par les follicules pileux pour atteindre ses cellules cibles, notamment les cellules presentatrices d’antiPnes presentes a la base des follicules. x I’appui de cette hypothese, les auteurs ont observe que des fragments d’ADN marques par fluorescence Ctaient detectables a l’interieur de follicules pileux, chez les souris traides, alors que la peau de souris mutantes
naturelles pileux.
de la peau,
permet
application du vaccin cutane chez des souris immunocomp&entes auxquelles on avait greffe de la peau de souris mutante. On concoit l’indret d’une vaccination cutanee par ADN nu, simple, economique et qui serait certainement mieux accept&e que I’injection. 11 s’agit maintenant de verifier que cette mtthode est bien capable d’induire chez l’homme une immunite suffisante avec un taux de reussite satisfaisant (H. Fan et al. [1999] Nature Biotechnol. 17, 870-872) Chantal
Gueniot
TH&APIE,G,~NIQtJE,
L
‘utilisation therapeutique de proteines se heurte aujourd’hui a un obstacle majeur : la grande taille de la plupart d’entre elles et leur solubilite limit&? dans les lipides s’opposent au passage de la membrane cellulaire et, en particulier, au franchissement de la (c barrfere hemato-encephalique n, constituee par les cellules qui tapissent les capillaims du cerveau et des meninges. G&e aux travaux de chercheurs de I’universite Washington, B Saint Louis (Missouri, fktats-Unis), cet 6cueil pourrait ne plus Qre une fatafffe. L’kfuipe de Steven Dowdy a en effet reussi s fntroduire la R-galactosidase, une grosse enzyme facilement detectable, dans tous les tissus d’une souris vivante, sans en afterer I’activite. Pour ce faire, elle a attache la proteine a un peptide de synthese de 11 acides amines, qui correspond au G( passe-partout m permettant a la proteine TAT (trans-activating protein) du virus de I’immunodeficience humaine (VIH) de pen& trer dans les ceflules, y comprfs celles du cerveau. Ap& injection intmp&iton6afe de cette construction, la D-galactosidase a ete d6tectee dans tous les tissus, y comprfs I’encephale, saris qu’il y ait eu de lesion apparente de la bard&e hematoencephafique. Avec cette premiere demonstration de n therapie proteique *, Steve Dowdy voft I’avenir avec optimisme : (c J’esp&e que nous pourrvns prochainament envisager des tests en vue d’une application humaihe de cette m&hode, notamment dans le traitement des patients en phase terminale de cancer ou d’infection par le V/k/. JJ Cependant, le risque de reaction immunitaire en reponse a une proteine exogene devra etre examine de pms avant de songer a passer aux essafs chez I’homme. (S.R. Schwarze et a/. [l 9991 Science 285,1569-l 572) n M.G.
12 BIOFUTUR193 l Octobre1999
Un vecteur dirigeable table, non pathogene et faiblement S immunogene, l’adtnovirus de type II humain (AAV2) semble a priori tout indique pour &tre utilise comme vecteur en therapie gtnique. Malheureusement, ce petit virus simple brin est peu regardant lorsqu’il s’agit de choisir une cellule-h&e. Un tropisme etendu qui est tres pratique pour des experiences in vitro, mais se rtvele fort g&rant in viva, car il interdit tout transfert specifique de genes. Une Cquipe franco-allemande (Institut de biologie et chimie des promines de Lyon, universite de Munich et centre de recherche sur le cancer d’Heidelberg), dirigie par Michael Hallek, a reussi a contourner ce probleme. Elle a ins&i dans la capside de l’AAV2 (la structure proteique entourant I’ADN viral) un polypeptide de 14 acides aminis, le L14, qui possede la propriete de se lier a certains recepteurs, les integrines, presents notamment a la surface des globules blancs.
La premiere Ctape a consist6 a identifier sur la capside virale des sites possibles sur lesquels inserer ce ligand, sans alterer les fonctions essentielles du virus. En supposant la structure tridimensionnelle de I’AAVZ proche de celle du parvovirus canin, les chercheurs ont identifie 6 sites potentiels d’insertion et ont crCC ainsi autant d’AAV2 mutants. L’un d’eux, exprimant L14 a sa surface, a infect6 une lignee de cellules a integrines normalement rtsistantes au virus. L’infection est bien sptcifique de ces recepteurs puisqu’un competiteur inhibe la liaison des mutants aux cellules. Ces resultats montrent qu’il est possible, in vitro, de diriger I’AAVZ vers de nouvelles cibles grace h la modification de la capside virale. Prochain objectif : I’Claboration de vecteurs ciblts pour la thtrapie gtnique chez l’homme. (Nature Med. [1999] 5, 10521056) Marie
Guillaume