Une adolescence arrive toujours à sa destination

evol

Psychiatr

2000 : 65 : 105-7

0 2000 kditions scientifiques Tous droits r&ervCs

et mCdicales

Elsevier

!! Une adolescence 6 sa destination B M. Mathieu *

A propos

de..

L’adolescence vol6e de Stanislas Tomkiewicz

SAS.

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ii propos de...

toujours

**

ombre d’icrivains prt%enldent parvenir 2 mieux se connaitre par 1’Ccriture. D’autres s’en tiennent au d&ir de se gdrir. Plus prudemment encore, une dernikre catCgorie se contente d’enregistrer, de consigner un itineraire, un chemin. Stanislas Tomkiewicz est de ceux-1%.Par une dCmarche qui force la sympathie, le psychiatre qu’il est devenu se retourne sur son histoire et la signifie d’emblCe : CC Je travaille avec Ies adolescents parce qu’on m’a volC ma propre adolescence. >) L’tcriture n’est ici en rien garante d’une mCthodologie de la pen&e mais seulement le compte-rendu d’une rCtlexion. Tomkiewicz Ccrit d’ailleurs son livre en collaboration avec Michkle Vernant. La recherche de guCrison est 2 son plus bas 6tiage : donner aux autres ce qu’on n’a pas requ, tout en en tirant profit aprks coup. Quant B la psychiatric, entendue comme CC refus d’une vision rkductrice du psychisme humain >>,elle est I’aboutissement d’une vocation medicale pr6coce. Quand ses parents >, ils pensaient, nous assure l’auteur. (Cpourvu que ce soit un m6decin x>.Je parle de l’auteur de L’Adolescence uolie, tout en laissant entrevoir, SItravers la dimension prophktique d’une telle sc?ne primitive, la toute-puissance du fantasme d’auto-engendrement. A Stanislas Tomkiewicz, &ernel adolescent, qu’est-ce qui a done 6t6 vole au sortir d’une enfance heureuse, dans une famille riche, cultivCe, aimante ? Tout simplement le droit d’avoir une jeunesse normale. Jugez-en plut6t : le ghetto de Varsovie, la diportation avec les parents CC vers les camps de la mort )), la fuite hors du train, l’extermination des parents, le camp de Bergen-Belsen, moins terrible peut-&tre mais tout aussi ankantissant. Auparavant, en 1942, deux tentatives de suicide avaient abouti g une consultation psychiatrique. 11se souvient du mCdecin :

N

* D’ Michel Mathieu, psychiatre, psychanalyste, docteur 75009 Paris, France. ** Tomkiewicz S. L‘adolescence volCe. Paris : Calmann-LCvy

en psychologie, ; 1999. 270 p.

5, square

de I’OpCra,

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M. Mathteu

Ce brave homme a foutu mes parents a la porte rapidement, il m’a gal-dC toul seul avec lui. et ii m’a parI&. parI& parE, ou ju lui ai park!, par+?. parI&. jc ne mc rappellc plus qui a le plus par16 B yui... Rencontre identificatoire capitale pour un adolescent, bien connue des thPrapeutes, avec sa mise cn perspective, ici particulikre. de la relation 9 tu et 3 toi. jusyuc dans la forme du vocahulaire. On voit bien Tomkicwicz. le docteur Tomkiewicz, reprenant par la suite avec ses patients le mod5le de cette communication skductrice et chaleurcusc, d’egal 5 &al. de confident r:1confident. Car ii y a toutes ces r6minixcences ainsi exprimkcs. (( foutu ;I la porte )) mais aussi c~corv@c de chiottes )l, ou encore N une nuit oil ie me suis saoQl6 la gueule dans une maison dont tes habitants venaient d’0trc cxtcrminb >>. L’humour comme contrcpoint
Apropos

de...

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cant s’il participe aux mouvements de la psychotherapie institutionnelle et de l’antipsychiatrie, il l’est Cgalement beaucoup moins quand il se lance dans des propos sur la violence a l’ecole et sur les moyens d’y remedier. Ce sont ce qu’il appelle ses annees d’action. AnnCes au reste genereuses, dont le sens ultime est la lutte pour le droit au respect de l’enfant. Et c’est une belle figure historique qui l’impulse, le docteur Korczak, pedagogue polonais, createur en 1912 d’un orphelinat a Varsovie. On aurait aim6 qu’il developpe cette valeur clinique, helas pas toujours palrtagee, en en deployant la dimension metaphysique, voire sacree. Car il ne si’agit pas seulement dune protection de l’enfant contre la sexualite et l’agressivite de l’adulte. Quand le poete latin Juvenal ecrit dans sa Satire XIV : N On doit le plus grand respect a l’enfant D, le terme qu’il emploie n’est pas respectus mais reverentia. Respectus s’en tiendrait au sens de <