Une manifestation biologique inhabituelle du red man syndrome

Une manifestation biologique inhabituelle du red man syndrome

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 23 (2004) 1015–1017 http://france.elsevier.com/direct/ANNFAR/ Lettres à la rédaction Images in obs...

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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 23 (2004) 1015–1017 http://france.elsevier.com/direct/ANNFAR/

Lettres à la rédaction

Images in obstetric anesthesia: giant cystoadenofibroma in a healthy parturient Cystoadénofibrome géant chez une parturiente Keywords: Pregnancy; Ovarian cyst; Adnexal mass; Cystoadenofibroma; Obstetric anesthesia; General

K.M. Kuczkowski Departments of Anesthesiology and Reproductive Medicine, University of California San Diego 200, west Arbor Drive, San Diego, CA 92103–8770, California, USA E-mail address: [email protected] (K.M. Kuczkowski).

Mots clés : Anesthésie obstétricale ; Générale ; Grossesse ; Cystoadénofibrome ; Kyste ovarien 0750-7658/$ - see front matter © 2004 Elsevier SAS. All rights reserved. doi:10.1016/j.annfar.2004.07.012

The incidence of ovarian tumors during pregnancy is increasing as more women delay childbearing into their later reproductive years [1]. Pregnancy-associated ovarian tumors present significant therapeutic challenges as a result of the conflict between optimal maternal therapy (e.g. surgical resection) and fetal well-being (e.g. miscarriage or preterm labor). Sturlese et al. first reported on perioperative management of a parturient with a large ovarian cystoadenofibroma presenting for Cesarean section [2]. I herein present a similar case, and the first report in anesthesiology literature of a giant cystoadenofibroma requiring surgical resection in the second trimester of pregnancy. A 33-year-old, previously healthy female at 19 weeks gestation presented with increasing abdominal size, and one-week history of left-sided pelvic and abdominal pain. An obstetric ultrasound demonstrated a single intrauterine pregnancy (size compatible with dates) coexisting with a large cystic mass in the abdomen (originating form the left ovary), which measured 22.5 × 17.0 × 11.5 cm. Surgical resection (cystectomy and left ovariectomy) under general anesthesia (rapid sequence induction with cricoid pressure) was necessary at 22 weeks gestation due to a rapid tumor growth (tumor size of 29 × 19.5 × 14.5 cm at resection). Pathologic evaluation was reported as cystoadenofibroma. No postoperative maternal and fetal complications were reported.

References [1]

Oehler MK, Wain GV, Brand A. Gynaecological malignancies in pregnancy: a review. Aust N Z J Obstet Gynaecol 2003;43:414–20.

[2]

Sturlese E, Panama S, Tripodi A, Retto G. Voluminous ovarian cystoma in term pregnancy: case report. Clin Exp Obstet Gynecol 2001;28:111–2.

Une manifestation biologique inhabituelle du red man syndrome An unusual biologic manifestation of the red man syndrome

Le red man syndrome (RMS) ou syndrome du cou rouge (red neck syndrome) est un effet secondaire de la perfusion rapide de vancomycine, caractérisé par une rougeur de la face, du cou ou du thorax, parfois accompagné d’une hypotension artérielle et, dans les cas sévères, d’un état de choc voire d’un arrêt cardiaque [1]. Nous apportons un cas de RMS sévère, simulant un choc anaphylactique vrai. Un enfant, âgé de dix ans, était admis au service des urgences pour réfection d’une plaie oculaire (traumatisme accidentel par aiguille de seringue non stérile). Dans ses antécédents on notait une insuffisance mitrale d’origine rhumatismale asymptomatique et une allergie à la pénicilline. L’induction anesthésique comportait 3 µg/kg de fentanyl, 3 mg/kg de propofol et 0,1 mg/kg de vécuronium ; l’intubation était réalisée trois minutes après. L’antibioprophylaxie, débutée une minute avant l’induction, était réalisée par la perfusion de vancomycine (500 mg/100 ml) en 20 minutes. L’entretien de l’anesthésie était assuré par un mélange d’oxygène et de protoxyde d’azote (50/50 vol %) et d’halothane (0,6 %). L’état hémodynamique après l’intubation était correct (PA : 100/60 mmHg, FC : 90 b/min, SpO2 < 99 %). Dix minutes après l’intubation, apparaissait une rougeur diffuse (visage, tronc, membres supérieurs et inférieurs), une cyanose des extrémités, une tachycardie à 140 b/min, la SpO2 était inférieure à 70 % et la PA était imprenable. Le diagnostic de choc anaphylactoïde était retenu. On a procédé à un

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arrêt de la perfusion de vancomycine, à une ventilation en oxygène pur et à un remplissage par sérum salé isotonique. La PA restant toujours imprenable, des bolus de 0,1 mg d’adrénaline ont été administrés. L’état hémodynamique se stabilisait après 15 minutes de réanimation et une dose d’adrénaline de 3 mg (PA : 85/50 mmHg, FC : 130 b/min et SpO2 à 95 %). L’intervention chirurgicale a pu être terminée. Le réveil anesthésique se déroulait normalement. Vu la gravité de cet état de choc, le diagnostic différentiel entre anaphylaxie induite par des IgE spécifiques et une histaminolibération non spécifique due à la perfusion rapide de vancomycine n’a pu être fait. Un bilan biologique a été réalisé une heure après le réveil. Le taux de tryptase sérique était de 33,32 µg/l (N = 13,5 µg/l), la méthylhistamine était de 11 868 mmol/l, le rapport méthylhistamine/créatinine était de 1200 mmol/l (N = 250 mmol/l). La recherche des IgE spécifiques (vécuronium, vancomycine, propofol, fentanyl et latex) était négative. Cette discordance entre un taux de tryptase élevé et des IgE spécifiques négatifs, nous a amené a réaliser les tests cutanés deux mois après l’intervention : l’intradermoréaction avec trois dilutions au vécuronium, fentanyl, propofol, vancomycine et au latex était négative. Le diagnostic d’une histaminolibération non spécifique ou red man syndrome, secondaire à une perfusion rapide de vancomycine a été retenu. Le red man syndrome est atttribué à la libération d’histamine, cette réaction anaphylactoïde est non médiée par des anticorps préformés [2]. Il est favorisé par une perfusion rapide de vancomycine (moins d’une heure), la dose et l’association avec des produits histamolibérateurs [3]. L’incidence est variable d’une étude à l’autre (0 à 90 %). Dans une étude antérieure, la perfusion de 1 g/10 ml de vancomycine pendant 10 minutes diminue la pression artérielle de 25 à 50 % chez 15 % des patients [4]. La prémédication par des antihistaminiques diminue l’incidence et surtout la sévérité du RMS [4]. Le taux d’histamine est élevé, celui de la tryptase est presque toujours normal [5]. Cette observation montre qu’un RMS sévère peut s’accompagner d’une augmentation du taux de tryptase et simuler une réaction anaphylactique. Dans ce cas, la recherche des IgE spécifiques et les tests cutanés orientaient le diagnostic. L’observation incite au respect des indications de l’antibioprophylaxie à la vancomycine et aux modalités de prescription de celle-ci.

Références [1]

[2]

[3]

Ngeow WC, Chai WL, Moody AB. Red man syndrome during administration of prophylactic antibiotic against infective endocarditis. J Ir Dent Assoc 2000;46:92–4. Hui YL, Yu CC, Ng YT, Lau WM, Hsieh JR, Chung PC. Red man syndrome following administration of vancomycin in a patient under spinal anaesthesia. A case report. Acta Anaesthesiol Sin 2002;40:149– 51. Sivagnanam S, Deleu D. Red man syndrome. Crit Care 2003;7:119– 20.

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Renz CL, Thurn JD, Finn HA, Lybch JP, Moss J. Antihistamine prophylaxis permits rapid vancomycine infusion. Crit Care Med 1999;27:1732–7. Renz CL, Laroche D, Thurn JD, Finn HA, Lynch JP, Thisted R, et al. Tryptase levels are not increased during vancomycine-induced anaphylactoid reactions. Anesthesiology 1998;89:620–5.

E. El Harrar Y. Miloudi * A. Bensaid Département d’anesthésie-réanimation, CHU d’Ibn-Rochd, hôpital 20-août, Casablanca, Maroc Adresse e-mail : [email protected] (Y. Miloudi) A. Alaoui Yazidi Service de pneumoallergologie, CHU d’Ibn-Rochd, hôpital 20-août, Casablanca, Maroc Disponible sur internet le 6 octobre 2004 * Auteur corresponsant. 0750-7658/$ - see front matter © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annfar.2004.09.001

Intérêt de la perfusion continue de naloxone sur l’analgésie et la dépression respiratoire après injection de morphine intrathécale Interest of naloxone infusion on analgesia and respiratory depression after spinal anaesthesia with morphine Mots clés : Analgésie postopératoire ; Morphine ; Rachianesthésie ; Naloxone ; Effets secondaires Keywords: Postoperative analgesia; Morphine; Spinal anaesthesia; Naloxone; Adverse-effect

L’utilisation de la morphine à de faibles doses permet une meilleure qualité du bloc et procure une analgésie postopératoire efficace durant les 24 premières heures sans prolongement du bloc moteur [1]. Les facteurs limitants sont les effets secondaires dose-dépendants à type de dépression respiratoire, de rétention aiguë d’urine, de nausées-vomissements (NVPO) et de prurit. De nombreuses études ont été effectuées pour différents types de chirurgie afin de préciser la dose minimale efficace avec la meilleure balance bénéfice– risque [2,3]. Des doses inférieures ou égales à 0,1 mg de morphine intrathécale sont habituellement utilisées chez le patient jeune [1]. Pour la personne âgée, les doses utilisées varient entre 0,05 et 0,1 mg de façon empirique. L’analgésie par morphine intrathécale nécessite une surveillance en unités de soins intensifs par un personnel paramédical formé à cette surveillance spécifique (dépression