Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S71–S92 faire, 80 dossiers sont tirés au sort dans chaque établissement sous une hypothèse d’homogénéité intra-établissement. Méthodes.– À partir de bases de données simulées nous modélisons l’impact d’une hétérogénéité entre services internes à un établissement, à partir de données réelles d’un grand CHU. Résultats.– Suivant l’hétérogénéité entre services, il existe une forte instabilité des résultats. Sous hypothèse d’hétérogénéité, la variance est 3 à 20 fois plus élevée que sous hypothèse d’homogénéité menant à une augmentation de la taille de l’intervalle de confiance à 95 % de 9 (issue des données HAS) à 21 (pour l’hétérogénéité la plus élevée possible). L’hétérogénéité intra-hôpital peut expliquer une grande partie de la différence de résultats observés d’une année sur l’autre et entre hôpitaux. Discussion/Conclusion.– Pour résoudre ce problème, il est nécessaire d’adapter la méthode d’enquête. Ceci nécessite de recourir à des analyses beaucoup plus larges de bases de données informatisées (la plupart des dossiers médicaux étant informatisées) pour calculer un plan de sondage correct ou pour effectuer des mesures quasi-grandeur nature. Pour se faire, nous pouvons utiliser une informatique distribuée via le projet « Global Initiative for Sentinel E-Health Network on Grid » (GINSENG). Ce réseau permet de fédérer des bases de données médicales existantes et distribuées grâce aux technologies innovantes de grilles informatiques. Ceci permet d’éviter que le recours à des indicateurs de qualité pour des établissements de grande taille ayant une forte hétérogénéité interne structurée en unité homogène soit mis en échec par une mauvaise qualité du plan de sondage. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.031 D1-4
Utilisation d’un registre de pratiques pour le développement professionnel continu, le registre ACIRA et les angioplasties E. Lesaine a , C. Perez a , J.-P. Legrand a , P. Coste b , M.-P. Benetier c , F. Saillour-Glenisson d a CCECQA, hôpital Xavier-Arnozan, Pessac, France b Service de soins intensifs et cardiologie, hôpital du Haut-Levêque, Bordeaux, France c Agence régionale de santé Aquitaine, Bordeaux, France d Umes, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Introduction.– La réalisation d’une angioplastie chez les patients coronariens stables doit au préalable être documentée par des tests d’ischémie non invasifs ou une mesure de la réserve coronaire (FFR). Cependant, la décision d’angioplastie est souvent prise selon l’apparence des lésions, sans documentation systématique. Cet acte est coûteux, non dénué de risques et bien que couramment réalisé, il n’a pas fait preuve de son efficacité par rapport au traitement médical seul dans cette indication. Ce programme de développement professionnel continu (DPC) a pour objectif d’améliorer la pertinence de l’indication d’angioplastie pour les patients coronariens stables par l’intermédiaire d’analyses d’indicateurs développés par le registre de pratiques ACIRA. Méthodes.– Le registre ACIRA, piloté par l’ARS Aquitaine, recueille des données médicales de tous les actes de coronarographie et d’angioplastie coronaire réalisés dans les établissements publics et privés d’Aquitaine. Pour le programme de DPC, trois indicateurs de pratique clinique seront utilisés avec une analyse en sous-groupes de patients polyvasculaires à risque : – taux de patients avec des tests d’ischémie non invasifs ; – taux de patients avec une mesure de la FFR ; – taux de patients avec soit des tests d’ischémie non invasifs, soit une mesure de la FFR. Une formation sur les indications des actes d’angioplastie et une évaluation à un an des pratiques complèteront cette analyse. Résultats.– Ce programme DPC s’adresse aux 80 angioplasticiens de la région Aquitaine qui participent au registre ACIRA. Les résultats préliminaires issus d’ACIRA confortent le choix de la thématique puisqu’ils montrent que seulement deux tiers des angioplasties réalisées chez les patients coronariens stables ont eu un examen documentant l’ischémie. Discussion/Conclusion.– Un registre de pratiques engendre de nombreuses retombées et peut, associé à une démarche d’amélioration de la qualité, être utilisé comme un programme de DPC utilisant des données déjà recueillies et
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validées. Il permet également un suivi répété des indicateurs étudiés. Par ailleurs, le DPC constitue un levier de mobilisation des professionnels autour du registre. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.032 D1-5
Étude de la faisabilité de l’implémentation d’indicateurs automatisés de la qualité des soins en France A. Schaffar a , D. Babaousmail b , G. Ficheur b , R. Beuscart b , E. Chazard b a Département d’information médicale, groupement hospitalier de l’institut catholique de Lille, Lille, France b Université Lille Nord de France, EA2694, CHRU de Lille, Lille, France Introduction.– L’objectif de ce travail est d’évaluer la faisabilité de l’implémentation d’indicateurs automatisés de qualité des soins à partir des données recueillies informatiquement en routine au cours des soins hospitaliers en France. Méthodes.– Une revue de la littérature des indicateurs de processus valides a été réalisée sur la base de données de PubMED. Les indicateurs de processus retrouvés ont été classés selon la spécialité médicale et selon la possibilité d’implémentation (implémentables/non-implémentables). L’automatisation du calcul des indicateurs a été testée sur un set d’indicateurs implémentables à l’aide d’une base de données test de 15 000 séjours. Pour chaque indicateur et pour évaluer la validité des résultats, la Valeur prédictive positive (VPP) a été calculée à partir d’une revue de cas de séjours tirés au sort. Résultats.– La recherche bibliographique a permis de sélectionner 126 articles sur PubMED. Au total 440 indicateurs de processus valides ont été recueillis dans 12 spécialités. Plus de 22 % des indicateurs ont été jugés implémentables. Sur les 15 000 séjours de la base test, le temps de calcul était d’environ 3 minutes et 30Université Lille Nord de France, EA2694, secondes pour les 10 indicateurs de processus valides sélectionnés. Selon les indicateurs, le nombre de séjours inclus s’étendait de 4 à 607. La VPP médiane était de 72,3 % [premier quartile–troisième quartile] [48,0–91,7]. Discussion/Conclusion.– L’implémentation d’indicateurs automatisés de qualité des soins à partir des données recueillies informatiquement en routine en France est faisable et rapide mais nécessite une bonne définition des critères d’inclusion et de conformité afin de minimiser le nombre de séjours faux positifs. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.033 D1-6
Développement et validation d’indicateurs d’absentéisme et de turnover du personnel non médical dans le programme national de recherche CLARTE L. Moret a , E. Anthoine a , C. Delmas b , S. Vialle c , A. Duclos d , C. Colin d a CHU de Nantes, Nantes, France b CESP, Inserm, France c CCECQA, hôpital Xavier-Arnozan, Pessac, France d Hospices Civils de Lyon (HCL), Lyon, France Introduction.– À l’hôpital, le poids croissant des contraintes organisationnelles et la dégradation de la satisfaction au travail des professionnels de santé sont associés à une augmentation de leurs taux d’absentéisme et de turnover, ainsi qu’à une moindre qualité et sécurité des soins. Un des objectifs du projet national CLARTE, financé par la direction générale de l’organisation des soins (DGOS) et la Haute Autorité de santé (HAS), était de développer et d’expérimenter en vue de leur généralisation, des indicateurs d’absentéisme et de turn-over des professionnels non médicaux (PNM). Méthodes.– Sur la base d’une revue de la littérature, un groupe de travail pluriprofessionnel, appuyé par un comité de pilotage national, a défini et formalisé les cahiers des charges des indicateurs d’absentéisme et de turnover du PNM. Chaque établissement expérimentateur a fourni des données agrégées rétrospectives au cours de deux expérimentations successives en 2011 et