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78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A23–A102
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Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O. Landon-Cardinal)
Introduction Les accéléromètres de poignet permettent une mesure objective de l’activité physique dans la vie quotidienne. Récemment, l’ENMC (European Neuromuscular Center) a recommandé d’implanter dans l’évaluation clinique courante l’activité physique pour améliorer le suivi des patients atteints de myopathies auto-immunes L’objectif était donc de mesurer et d’évaluer les changements de l’activité physique dans l’évaluation des patients avec myosite. Matériels et méthodes Tous les patients inclus présentaient un diagnostic de dermatomyosite (DM), de myopathie nécrosante auto-immunes (MNAI) ou de myosite de chevauchement (MC). Les patients pouvaient être naïfs de traitement ou en rechute, être en rémission, ou être en cours de sevrage des traitements immunosuppresseurs. Les patients ont eu une évaluation initiale (M0) puis à 6 mois (M6). Les paramètres d’évaluation IMACS (International Myositis Assessment & Clinical Studies Group), le score d’amélioration ACR/EULAR, des mesures d’endurance musculaire, la mesure quantitative de la force du deltoide et du psoas en dynamométrie portative, l’enregistrement sur 14 jours des données d’accélération exprimées en moyenne quotidienne Euclidean norm minus 1 g (ENMO) et en écart-type de sujets sains contrôles (score-Z), et des questionnaires de qualité de vie ont été réalisés. Des relations entre les variables ont été évaluées à l’aide du coefficient de corrélation Spearman () et des régressions de Random forest (RF). Résultats Cinquante-cinq patients (16 MC, 27 MNAI et 12 DM) ont été inclus. Lors de l’évaluation initiale (M0), 67 % des patients avaient un score Z ENMO inférieur à 1 (moyenne scores-Z −1,09 ± 0,94). À M0, l’ENMO était corrélé principalement avec le testing musculaire manuel 8 (MMT8, =0,44, p < 0,001), la créatinine (=0,43, p < 0,001), le HAQ (=−0,53, p < 0,0001), et le SF-36-fonctionnement physique (=0,40, p < 0,01). Selon les analyses de régressions RF, les variables principalement associées avec le score-Z ENMO étaient le HAQ, le SF-36-fonctionnement physique/énergie/douleur et la durée de la maladie. À M6, les changements en ENMO étaient principalement corrélés avec le changement des enzymes musculaires (=−0,44, p < 0,01), le MMT8 (=0,44, p < 0,01), et le score de dépression (=−0,44, p = 0,013). Selon les analyses de régressions RF, les variables principalement associées à un changement d’ENMO étaient le MMT8, HAQ, SF-36fonctionnement physique, l’évaluation globale du médecin, et le score de dépression. Les changements d’ENMO étaient corrélés avec l’amélioration du score ACR/EULAR (=0.48, p < 0,01) et tous les patients, sauf un, ayant atteint une amélioration majeure ont présenté un changement absolu d’ENMO >5 mg/jour. Néanmoins, seul 50 % des patients ayant présentés une amélioration modérée du score ACR/EULAR ont également présenté une amélioration en ENMO, et des changements variables en ENMO ont été observés chez les patients présentant un statut inchangé à minimalement amélioré. Conclusion Le niveau d’activité physique est plus faible chez les patients atteints de myopathies auto-immunes et sont corrélés avec le MMT8 et la qualité de vie. Une amélioration majeure du score ACR/EULAR à M6 était associée avec des changements substantiels du niveau d’activité physique, alors que ce dernier était plus variable chez les autres patients. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.290
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Y a-t-il un plafond de verre pour les femmes dans les carrières hospitalo-universitaires en France ? C. Rosso 1 , O. Steichen 2,∗ , A. Leger 1 Neurologie, hôpital Pitié Salpêtrière, Paris 2 Médecine interne, hôpital Tenon, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O. Steichen)
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Introduction Le « plafond de verre » désigne « les barrières invisibles, artificielles, créées par des préjugés comportementaux et organisationnels, qui empêchent les femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités ». Malgré l’existence de concours censés garantir l’égalité des chances entre tous, de nombreuses inégalités persistent au sein de la fonction publique et notamment dans les progressions de carrière des femmes et des hommes au sein des universités. Notre objectif était de déterminer si la progression au sein des carrières hospitalo-universitaires est plus difficile pour les femmes que pour les hommes et, le cas échéant, la nature et le niveau des freins à cette progression. Matériels et méthodes La liste exhaustive des praticiens en activité à temps plein a été extraite du Système d’Interrogation, de Gestion et d’Analyse des Publications Scientifiques (SIGAPS). Nous avons comptabilisé le pourcentage de femme à chaque échelon, en classant les spécialités en quatre domaines :. – médicales (incluant la psychiatrie) ; – chirurgicales ; – médicotechniques (médecins des laboratoires de biologie, de radiologie, de pharmacologie. . .) ; – anesthésie-réanimation (classée à part compte tenu du mode d’exercice très spécifique). Nous avons ensuite soumis un questionnaire à tous les médecins titulaires (PH, MCU-PH, PU-PH). L’enquête portait sur :. – les facteurs démographiques (âge, sexe, état civil, enfants ou non, profession des parents. . .) ; – le contexte du choix de carrière et de prise de poste ; – les freins ressentis au cours de la progression hiérarchique ; – le test EVAR (échelle évaluant la prise de risque en distinguant maîtrise de soi, le goût du danger, l’ardeur, l’impulsivité et le sentiment d’invincibilité). Résultats Les femmes représentent 49 % des effectifs médicaux et seulement 15 % des PU-PH. Cette sous-représentation des femmes PU-PH est plus importante en anesthésie-réanimation et moins dans les disciplines médicotechniques. L’enquête ne trouvait pas de différence en matière de production scientifique, de statut marital et de parentalité entre les femmes et les hommes hospitalo-universitaires. En revanche, il existe une différence d’attitude, mise en évidence par l’échelle EVAR, ainsi que dans le poids des obligations familiales et les préjugés ressentis par les femmes lors de la sélection universitaire. Conclusion Le plafond de verre existe au sein de notre groupe hospitalier. La progression des femmes n’est pas ralentie à l’entrée des carrières universitaires en tant que MCU-PH mais à la nomination en tant que PU-PH. Les facteurs explicatifs sont complexes, allant de facteurs familiaux, comme la gestion des enfants, à des facteurs psychocomportementaux, comme la dévalorisation lors de la compétition. Les critères de sélection universitaire devraient évoluer pour limiter le désavantage des femmes lié à un engagement familial plus important et à des attitudes moins centrées sur la compétition et la prise de risque (Tableau 1).
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Tableau 1 Proportion de femmes Spécialités Médicales Chirurgicales Médicotechniques Anesthésie Réanimation
CCA 71/98 (72 %) 34/65 (52 %) 9/14 (64 %) 12/22 (55 %)
PH 88/164 (54 %) 19/47 (40 %) 30/4 (67 %) 65/102 (64 %)
MCU-PH 17/33 (52 %) 9/24 (38 %) 19/30 (63 %) 0/2 (0 %)
PU-PH 15/77 (20 %) 3/41 (7 %) 7/28 (25 %) 0/14 (0 %)
p <0,001 < 0,001 0,002 < 0,0
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Latour E. Le plafond de verre universitaire: pour en finir avec l’illusion méritocratique et l’autocensure. Rev Mouvements 2008;55:53–60. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.291 CO038
Utilisation de l’application mobile de messagerie WhatsApp© comme outil pédagogique interactif en médecine tropicale H. Vanquaethem 1 , H. Vergneault 1 , S. Delamarre 2 , A.C. Fougerousse 3 , M. Aletti 4 , T. Carmoi 2,∗ 1 Médecine interne, hôpital d’Instruction des Armées Bégin, Saint Mandé 2 Médecine interne, hôpital Bégin, Saint-Mandé 3 Dermatologie, 69, avenue de Paris, Saint Mandé 4 Médecine Interne Rhumatologie, hôpital d’Instruction des Armées Percy, Clamart ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Carmoi) Introduction Les applications de messageries mobiles telles que WhatsApp Messenger© sont un moyen de partage rapide de l’information et facilitent la communication entre professionnels de santé. Nous avons expérimenté cette application pour partager des cas cliniques interactifs de médecine tropicale avec des étudiants en médecine. Matériels et méthodes Un groupe de discussion de 12 personnes a été créé sur la messagerie sécurisée WhatsApp© : sept internes (5 de médecine générale et deux de médecine interne), un interniste senior et un dermatologue senior experts basés à Bégin ainsi que trois internistes seniors en OPEX au Tchad sur une base militaire franc¸aise pendant la durée du projet. L’expérimentation a duré 4 mois (juin–septembre 2017) en proposant des cas cliniques réels rencontrés lors des consultations d’aide médicale à la population tchadienne. Les patients étaient tous volontaires et ont donné leur consentement oral éclairé pour les adultes, par l’intermédiaire d’un des parents pour les mineurs, après information explicite de la part du traducteur. Les cas cliniques (histoire clinique, sémiologie, images et courtes vidéos) ont été soumis depuis le Tchad aux étudiants en stage à Bégin par le biais de WhatsApp©. Il était demandé aux internes d’analyser les tableaux cliniques et de soumettre des hypothèses, tandis que les enseignants animaient la discussion. Résultats Trente-trois cas ont été partagés incluant des complications de la médecine traditionnelle. Les internes ont fait le diagnostic dans 26 situations, la plupart du temps après un travail collaboratif entre eux et piloté par les tuteurs. Certains cas cliniques ont fait l’objet de rappels théoriques. Conclusion Il a été démontré que l’utilisation des services de messagerie instantanée sécurisée en milieu médical facilite la communication et améliore les possibilités d’apprentissage [1,2]. A travers ce travail pilote et le partage interactif de ces 33 cas sur une période de 4 mois, nous avons confirmé la faisabilité, l’acceptabilité et le potentiel pédagogique de WhatsApp Messenger© auprès d’étudiants, en complément d’un enseignement formel et au plus
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près des conditions d’exercice de leur future pratique militaire tropicale. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Raiman L, Antbring R, Mahmood A. WhatsApp messenger as a tool to supplement medical education for medical students on clinical attachment. BMC Medical Education 2017;17:7. [2] Giordano V, Koch H, Godoy-Santos A, Dias Belangero W, Esteves Santos Pires R, Labronici P. WhatsApp Messenger as an adjunctive tool for telemedicine : an overview. Interact J Med Res 2017. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.292 CO039
Evaluation de l’utilisation d’une plate-forme en ligne de simulation de cas d’auscultation cardio-pulmonaire dans l’apprentissage de la sémiologie cardio-pulmonaire chez des étudiants de DFGSM2 A. Malmartel 1 , M. Ecollan 1 , B. Planquette 2 , M.C. Bories 3 , B. Ranque 4,∗ 1 Médecine générale, Université Paris Descartes, Paris 2 Pneumologie, hôpital Européen Georges-Pompidou AP-HP, Paris 3 Chirurgie cardiovasculaire, hôpital Européen Georges-Pompidou AP-HP, Paris 4 Médecine interne, hôpital Européen Georges-Pompidou, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Ranque) Introduction Compte tenu du déséquilibre entre le nombre d’étudiants en médecine et le nombre de patients présentant les maladies devant être étudiées par ces étudiants au moment voulu durant leurs stages, des alternatives pédagogiques à l’apprentissage en situation réelle sont nécessaires. Certaines, comme la simulation sur mannequin haute-fidélité, sont très intéressantes mais fort coûteuses sur le plan financier et humain (le ratio temps d’enseignement/nombre d’étudiants est extrêmement élevé). Une équipe d’ingénieurs pédagogiques européenne a développé un logiciel d’apprentissage de l’auscultation (IS4L), permettant de créer sur une plate-forme Moodle des cas cliniques auditifs de maladies cardio-pulmonaires à partir de sons auscultatoires réels enregistrés par stéthoscope électronique, accessibles sur un thorax de patient modélisé avec des points d’auscultation sur lesquels le pratiquant peut cliquer pour entendre les sons correspondants. L’objectif de cette étude est de comparer les performances en auscultation cardio-pulmonaire des étudiants ayant bénéficié de la plate-forme IS4L comme support pédagogique durant leur stage de sémiologie cardio-pulmonaire et leur période de révisions et de celles des étudiants ayant eu accès à la plate-forme en ligne uniquement durant leurs révisions, par rapport à celles d’étudiants n’ayant pas du tout eu accès à la plate-forme. Patients et méthodes Il s’agit d’un essai randomisé et contrôlé, mené sur l’ensemble des étudiants en DFGSM2 de la promotion 2017–2018 de la faculté de médecine de Paris Descartes. Quatorze cas cliniques d’entraînement ont été préparés avec des sons enregistrés sur de vrais patients et mis sur la plate-forme Moodle. Les étudiants ont été répartis aléatoirement en trois groupes. Le groupe A bénéficiait uniquement de l’enseignement classique de sémiologie cardiopulmonaire par un chef de clinique (10 heures de stage répartis en séances de 2 h dans un service de cardiologie ou de pneumologie), le groupe B bénéficiait de l’enseignement classique et d’un accès libre à domicile à la plate-forme IS4L un mois avant les examens, et le groupe C bénéficiait de l’enseignement classique, d’une utilisation supervisée de la plate-forme durant le stage par un chef de clinique, puis d’un accès libre un mois avant les examens. Le critère de jugement principal était la note sur 3 points