Communications orales / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 56S (2008) S259–S294 sur la prise en charge initiale diagnostique et thérapeutique. Le délai de prise en charge thérapeutique était défini comme le temps écoulé entre la mammographie à l’origine du diagnostic et le premier traitement (inférieur à un mois, un à trois mois et supérieur à trois mois). Résultats.– L’âge moyen des femmes au moment du diagnostic était 60 ans. La mammographie était réalisée après l’apparition de signes cliniques chez 53 % des femmes, dans le cadre d’un dépistage individuel chez 38 % et d’un dépistage organisé chez 9 % des femmes. Le délai de prise en charge était inférieur à un mois pour 40 % des femmes, compris entre un et trois mois pour 50 % et dépassait trois mois pour 10 %. Le délai était plus élevé pour les femmes de 50 à 70 ans ou de plus de 70 ans que pour les patientes de moins de 50 ans. Le délai apparaissait également plus élevé lorsque la mammographie était réalisée dans le cadre d’un dépistage organisé ou d’un dépistage individuel que dans le contexte de signes cliniques. Les tumeurs de diamètre supérieur à 2 cm étaient associées à des délais plus courts que les tumeurs de diamètre inférieur à 2 cm. Conclusion.– Les recommandations européennes et franc¸aises préconisent un délai de prise en charge inférieur à quatre semaines, c’était le cas chez 40 % des femmes. L’augmentation du délai dans le cadre du dépistage organisé montre un besoin d’amélioration de la coordination des acteurs de la prise en charge. doi:10.1016/j.respe.2008.06.121 I2-4
Surveillance des événements coronaires aigus dans les trois régions MONICA franc¸aises en 2006 J.-B. Ruidavets a , M. Montaye b , B. Haas Bernadette c , A. Bingham d,e , P. Amouyel b , J. Ferrières a , D. Arveiler c , P. Ducimetière d,e a Département d’épidémiologie, Inserm U558, faculté de médecine, université Paul-Sabatier, Toulouse, France b Inserm U744, institut Pasteur de Lille, université Lille-2, Lille, France c EA1801, laboratoire d’épidémiologie et de santé publique, université Louis-Pasteur, Strasbourg, France d Inserm U909, université Paris-5, France e IFR69, université Paris-Sud, Villejuif, France Objectif.– La surveillance de l’infarctus du myocarde (IM) et du décès coronaire (DC), telle qu’elle a été définie dans le projet MONICA de l’OMS, a une validité limitée. Un système expérimental de surveillance de l’ensemble des événements aigus a été réalisé en 2006 dans la population âgée de 35 à 74 ans des trois régions franc¸aises ayant participé au projet MONICA (Lille, Strasbourg, Toulouse). Les taux d’attaque et d’incidence des événements sont rapportés dans ce travail. Méthode.– Le protocole original MONICA d’identification des décès coronaires a été maintenu, mais en cas d’hospitalisation, tous les épisodes d’insuffisance coronaire aiguë comme il est indiqué dans la lettre médicale de sortie ont été enregistrés. Les données collectées à chaque épisode comprennent, en plus d’indications démographiques, l’existence d’antécédents de cardiopathie ischémique et une catégorie diagnostique reprise de la lettre de sortie sous la forme d’IM, de syndrome coronaire aigu (SCA) ou d’angor instable (AI). Les taux d’attaque sont exprimés en nombre d’épisodes/100 000 après standardisation par âge. Seuls les épisodes sans mention d’antécédent de cardiopathie ischémique sont conservés pour le calcul de l’incidence. Résultats.– Sur un total de 4178 événements initiaux, 3372 événements initiaux ont été enregistrés. Les taux d’incidence et d’attaque ont été plus de trois fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes. Leur rapport (taux incidence/attaque) était supérieur chez la femme pour toutes les catégories diagnostiques ; 90 % versus 87 % pour l’IM et 74 % versus 62 % pour l’AI. Dix-huit à vingt pour cent de tous les épisodes (incidents ou non) étaient classés SCA dans la lettre de sortie. Conclusion.– La surveillance de la pathologie coronaire dans la population franc¸aise ne peut être que très partielle, à partir du seul enregistrement de l’IM et du DC qui ne représentent que moins de 70 % de l’ensemble des épisodes aigus. doi:10.1016/j.respe.2008.06.122
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session i3 – troubles de conduite I3-1
Usages de drogues en France parmi les hommes et les femmes : une question de milieu social S. Legleye a,b,c , F. Beck d,e , F. Maillochon f , G. de Peretti g U669, Inserm, Paris, France b UMR-S0669, université Paris-Sud et université Paris Descartes, Paris, France c Observatoire fran¸ cais des drogues et des toxicomanies, France d Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), Saint-Denis, Paris, France e Inserm U611, CNRS UMR 8136, Cesames, Centre de recherche psychotropes, santé mentale, société, université René-Descartes Paris-5, France f CNRS, Centre Maurice-Halbwachs, France g Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), Paris, France
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Objectifs.– Mesurer les usages de drogues licites (alcool, tabac et médicaments psychotropes) et illicites (cannabis) en France, suivant le genre, le niveau d’éducation, le statut face à l’emploi et la profession et catégorie sociale. Méthode.– L’échantillon des actifs âgés de 26 à 54 ans (n = 15 000) du baromètre santé 2005, enquête téléphonique (téléphone filaire et portable) représentative des 12 à 75 ans. Les données ont été analysées à l’aide de régressions logistiques ajustées sur l’âge et les trois indicateurs de situation sociale. Résultats.– Les usages sont plus fréquents parmi les hommes que les femmes (tabagisme quotidien : 33,5 % versus 25,6 % ; alcool régulier : 28,6 % versus 9,7 % ; ivresse alcoolique dans l’année : 22,4 % versus 7,2 % ; cannabis régulier : 4,2 % versus 1,2 %) sauf la consommation de médicaments psychotropes dans l’année (13,8 % versus 24,3 %). Le chômage est lié à une surconsommation de tabac (ORa proche de 2). Parmi les hommes, la consommation d’alcool, l’ivresse alcoolique et la prise de médicaments psychotropes sont plus communs parmi les personnes sans emploi (ORa = 1,2 ; 1,3 et 1,9, respectivement), mais pas parmi les femmes. Parmi elles, la consommation d’alcool, l’ivresse et le cannabis sont plus fréquents parmi les cadres que les ouvriers (ORa = 1,8 ; 1,6 et 1,8), ce qui n’est pas le cas parmi les hommes. Des résultats similaires sont observés pour le niveau de diplôme, associé à des consommations plus fréquentes parmi les femmes, mais moins fréquentes parmi les hommes. Par conséquent, les écarts entre les hommes et les femmes diminuent avec l’élévation du milieu social, quel que soit l’indicateur retenu. Conclusion.– Les hommes sont généralement plus consommateurs de drogues que les femmes, mais l’écart varie suivant le milieu social : globalement, les femmes semblent « masculiniser » leurs usages lorsqu’elles occupent des positions plus favorables. doi:10.1016/j.respe.2008.06.123 I3-2
De la maltraitance dans l’enfance aux troubles des conduites et à la dépression à l’âge adulte : une analyse des données de la cohorte SIRS dans l’agglomération parisienne C. Roustit a,b , P. Chauvin a,b,c Équipe de recherche sur les déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins, U707, Inserm, Paris, France b UMR S 707, université Pierre-et-Marie-Curie Paris-6, Paris, France c Unité de santé publique, hôpital Saint-Antoine, AP–HP, Paris, France
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Introduction.– La transmission intergénérationnelle de la violence conduisant au cycle de la maltraitance aux enfants a été documentée en France à partir des observations cliniques. Les objectifs de cette étude étaient d’étudier ce cycle en population générale, de préciser les caractéristiques biographiques et sociales des sujets ayant été victimes de maltraitance dans l’enfance et d’estimer l’impact sur la santé mentale à l’âge adulte. Méthode.– Cette étude est basée sur une analyse des données de la cohorte SIRS, enquête conduite en 2005 auprès de 3000 adultes représentatifs de la population