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précoces et de mettre en œuvre les mesures diététiques adéquates et l’ajustement du traitement immunosuppresseur (corticoïdes et tacrolimus). La réalisation d’une enquête nutritionnelle avec une étude par bio-impédancemétrie nous parait indiquée en début de transplantation rénale et au cours du suivi. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.076 AT 12
Impact des modifications des comportements alimentaires et d’un programme de rééducation à l’effort chez des patients obèses en insuffisance rénale terminale dans le cadre de la préparation à la greffe L. Moussallieh-Ghesquières a , T. Guincestre b , R. Azar c , M. Hazzan d , G. Deleporte e , R. Neviere f , C. Noel g a Néphrologie et d’hémodialyse, CHRU de Lille et CHG Dunkerque, Lille, France b Néphrologie et d’hémodialyse, hôpital Victor-Provo, Roubaix, France c Néphrologie et d’hémodialyse, hôpital, Dunkerque, France d Néphrologie - dialyse - tansplantation rénale, CHRU de Lille, France e Rééducation cardiovasculaire, centre Elan, hôpital Wattrelos, France f Physiologie - explorations fonctionnelles, CHRU de Lille, France g Néphrologie - dialyse - tansplantation, CHRU de Lille, France Introduction.– L’obésité, phénomène de pandémie mondiale, touche également la population des patients en insuffisance rénale (IR), ce qui engendre de nouvelles problématiques. La transplantation chez ces patients est à risque à court et long terme (complications chirurgicales, dysfonction du greffon Â. . .), raison pour laquelle une optimisation des conditions prégreffe, avec une perte de poids en ligne de mire, semblait justifiée. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude prospective non randomisée et multicentrique, examinant l’impact sur le poids, la composition corporelle, le statut nutritionnel et la capacité aérobie à l’effort (évaluée par le pic de VO2) d’un reconditionnement à l’exercice encadré pendant trois mois, associé à un régime hypocalorique et adapté en protéines chez des patients obèses (IMC > 30 kg/m2 ) en IRC inscriptibles ou inscrits sur liste d’attente de greffe. Nous avons comparé ces cas (groupe 1 n = 11) à des patients témoins (groupe 2 n = 19), soumis au même régime, mais avec une activité physique conseillée. La durée de surveillance est de six mois. Des tests statistiques non paramétriques sont utilisés compte tenu des faibles effectifs. Discussion, conclusion et résultats.– Les populations sont comparables à M0 hormis pour le nombre de patients inscrits en contre-indication temporaire, plus important dans le groupe1 (73 versus 20 % ; p = 0,04). Il y a eu dans ce groupe contrairement à l’autre, une augmentation significative du pic de VO2 (+8,9 % ; p = 0,004), une tendance à M6 à la baisse de proportion de la masse grasse (–2,62 %) au profit de la masse maigre (+0,82 %), et, dans les deux groupes, une tendance à la perte de poids (–2,43 % et –0,79 %), résultats non significatifs. L’albuminémie a augmenté dans le groupe 1 (+4,88 % ; p = 0,006) à M3. Quatre patients (36,4 %) ont pu être greffés dans le groupe 1, contre un (4,5 %) dans le groupe 2. Conclusion.– Un reconditionnement à l’effort encadré associé à un régime adapté permet une amélioration de la capacité aérobie à l’effort en pré greffe, sans amaigrissement significatif à six mois, sous réserve d’effectifs faibles. La poursuite de la surveillance à un an de la VO2 max, du poids et de la composition corporelle est nécessaire, pour s’assurer de la pérennité des résultats et favoriser l’accès à la greffe. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.077
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Hyperparathyroïdie après transplantation rénale : incidence et facteurs de risque M. Mattous , S. Lhoussni , L. Benamar , N. Ouzeddoun , R. Bayahia , F. Ezaitouni Néphrologie dialyse et transplantation rénale, CHU Avicenne, Rabat, Maroc Objectif.– La transplantation rénale corrige les anomalies responsables de l’hyperparathyroïdie secondaire. Néanmoins, après la greffe rénale, une élévation persistante de la parathormone (PTHi) est notée chez une majorité de patients. L’objectif de cette étude est d’analyser les caractéristiques de la sécrétion de parathormone dans notre population de transplantés rénaux, et de rechercher les facteurs de risque d’hyperparathyroïdie à distance d’une transplantation rénale. Patients et méthodes.– Étude rétrospective portant sur une cohorte de 81 patients transplantés rénaux de 1981 à 2009, et ayant une durée de suivi d’au moins une année. Les paramètres cliniques, biologiques et thérapeutiques ont été colligés trois mois avant la transplantation et pendant l’année qui a suivi. L’hyperparathyroïdie persistante a été définie par la nécessité d’introduction d’un traitement spécifique ou par une PTH au-delà des cibles préconisées par les KDOQI en fonction du débit de filtration glomérulaire. Résultats.– L’âge moyen des patients est de 39 ± 14 ans avec une sex-ratio (H/F) de 50/31, et une durée en dialyse de 37 mois en moyenne. Nous avons noté une baisse rapide de la PTHi moyenne de 479 ± 375 pg/mL en pré-greffe à 132 ± 113 pg/mL à un mois après la greffe. Un an après, touts les greffons étaient fonctionnels, avec une créatininémie moyenne de 14 ± 6 mg/L, la prévalence des patients avec hyperparathyroïdie était de 78 %, Parmi ceuxci, trois ont bénéficié d’un traitement par alfacalcidiol, et un a nécessité une parathyroïdectomie. Les facteurs prédictifs indépendants d’hyperparathyroïdie persistante après la transplantation sont l’ancienneté en dialyse (p = 0,02 ; OR = 2,258), la créatininémie à 12 mois après la greffe (p = 0,01, OR = 2,551), et une hyperparathyroïdie avant la transplantation rénale traitée par alfacalcidiol (p = 0,01 ; OR = 2,571). En analyse multivariée, seule la créatininémie à 12 mois a un impact sur le taux de PTH (p = 0,03). Discussion et conclusion.– Après transplantation rénale, la synthèse de calcitriol par le rein greffé et la diminution de la phosphorémie par restauration de l’excrétion urinaire, entraînent la diminution des taux plasmatiques de la PTH par involution progressive de l’hyperplasie des glandes parathyroïdes. Malgré la restauration d’une fonction rénale satisfaisante, un certain nombre de patients (50 à 60 %) présente une hyperparathyroïdie (HPT) persistante après la greffe rénale. Les principaux facteurs prédictifs sont : L’ancienneté en dialyse, Les valeurs de PTH avant la greffe, et la fonction rénale après la greffe. Une parathyroïdectomie peut s’imposer en cas d’hyper parathyroïdie tertiaire. Dans notre série, 78 % des patients avaient une hyper parathyroïdie persistante à un an après la transplantation rénale, et la parathyroidectomie était nécessaire dans un cas d’hyper parathyroïdie tertiaire. Une durée de dialyse courte, et un greffon fonctionnel sont les principaux garants d’une correction de l’hyperparathyroïdie après transplantation rénale. Pour en savoir plus G. Mourad et al. EMC-Néphrologie2. 2005 Torres A et al. Nephrol Dial Transplant 1998; 3(suppl3):94–97.
http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.078 AT 14
En France aussi, il y a une disparité d’accès à la liste d’attente d’une greffe rénale entre les hommes et les femmes ! C. Couchoud a , S. Bayat b , E. Villar c , C. Jacquelinet d , R. Ecochard e , au nom du Registre REIN
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Registre Rein, agence de la biomédecine, Saint-Denis La Plaine, France b Inserm U936, école des Hautes-études en santé publique, Rennes, France c Néphrologie, dialyse, transplantaion et réanimation médicale, hôpital Lyon-Sud, Pierre-Bénite, France d Pôle Rein simulation, agence de la biomédecine, Saint-Denis La Plaine, France e Département de biostatistique, université de Lyon 1, UMR CNRS 5558, Lyon, France Introduction.– La disparité d’accès à la liste d’attente, en faveur des hommes, a depuis longtemps été discutée dans les études, essentiellement nord-américaines. Certains résultats contradictoires peuvent s’expliquer par des différences d’approches méthodologiques. Dans la présente étude, nous proposons un modèle plus adapté pour déterminer si le sexe féminin est associé à une plus faible probabilité d’être inscrit sur la liste d’attente ou un délai plus long entre le démarrage de la dialyse et l’inscription. Patients et méthodes.– À partir des données du registre REIN, l’effet du sexe sur l’accès à la liste d’attente a été analysé chez 9497 hommes et 5386 femmes âgés de 18–74 ans, ayant démarré une dialyse entre 2002 and 2009 et suivi jusqu’au 31/12/2010. Nous avons utilisé modèle de mélanges pour survie avec fraction non à risque, ajusté sur l’âge, l’activité professionnelle et 11 comorbidités associées. Résultats.– Les femmes sont plus jeunes, moins souvent en activité professionelle et ont moins de comorbidités. Pendant le suivi, 33,8 % des hommes et 34,1 % des femmes ont été inscrits au moins une fois. Après prise en compte des facteurs confondants potentiels, notre modèle montre que les femmes ont une probabilité moindre d’être inscrites (OR = 0,69, 95 % CI 0,62–0,78) et un délai plus long entre le démarrage de la dialyse et l’inscription (HR 0,89, 95 % CI 0,84–0,95) que les hommes. Cette disparité touche essentiellement les femmes plus âgées, sans activité professionnelle ou avec un diabète et semble être plus prononcée dans certaines régions. Le pourcentage de patients qui ont refusé d’être inscrits était légèrement supérieur chez les femmes (3,4 % versus 2,3 %). Discussion et conclusion.– Des éléments sociologiques ou psychologiques liés aux patients mais aussi des barrières organisationnelles ou des facteurs liés aux professionnels de santé peuvent être en jeu. De plus amples études sont nécessaires afin de comprendre les déterminants de cette disparité. Pour en savoir plus Taylor JM. Semi-parametric estimation in failure time mixture models. Biometrics 1995;51: 899–907.
http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.079 AT 15
Non reprise primaire de la fonction rénale du greffon : étude monocentrique Z. Fouad , A. Hertig , M. Richard , G. D’hyturbide , L. Mesnard , J. Peltier , C. Ridel , N. Ouali , E. Rondeau Urgences néphrologiques et transplantation rénale, hôpital Tenon, Paris, France Introduction.– La non reprise primaire de la fonction (NRPF) rénale se définit par l’absence complète et durable de la fonction rénale du greffon après son implantation. Ce groupe inclut les patients ayant présenté des complications chirurgicales vasculaires ou urétérales, des thromboses vasculaires, le rejet hyperaigu ou les reins non viables. Cette entité n’a pas été sujette à beaucoup d’études cliniques. L’objectif de ce travail original est de décrire cette entité dans une période récente à travers les dossiers de patients ayant une NRPF. Patients et méthodes.– Cette étude descriptive a inclus les treize patients transplantés avec un rein issu d’un donneur cadavérique entre 2006 et 2011 à l’hôpital Tenon à Paris qui ont développé une
NRPF. Les données exploitées ont concerné le donneur, le receveur, la greffe ainsi que l’évolution après la greffe rénale. Résultats.– Cinq cas de NRPF ont été colligés durant l’année 2010 (38,46 %). Quarante-six puour cent des receveurs de notre série étaient âgés de plus de 60 ans et 53,84 % étaient de sexe masculin. Les anticorps anti-HLA étaient présents dans 46 % des cas. Un seul patient avait un antécédent de transplantation rénale avec un délai de deux ans entre les deux greffes. Le degré de Mismatch était en moyenne à 3,69. Le cross match du jour était négatif chez douze patients, et un seul patient, sans anticorps anti-HLA détectable, avait un cross match négatif sur les sérums historiques mais a posteriori positif en B et T sur les sérums du jour. Le donneur était de sexe masculin dans 53,84 % avec un âge supérieur à 60 ans dans 69,23 %. Un arrêt cardiaque était survenu chez deux donneurs. La créatininémie au prélèvement était en moyenne à 112 mol/L. Deux de nos transplantés avaient bénéficié d’une bigreffe. Le temps d’ischémie froide était en moyenne à 21,07 heures et dépassait le plus souvent les quinze heures (84,6 % des cas). La NRPF était due à une thrombose de la veine rénale du greffon dans quatre cas ? ; une thrombose artérielle chez deux patients. Un greffé avait présenté un choc septique à point de départ urinaire. Un contexte d’hypotension artérielle chronique a été retenu comme cause de NRPF chez deux patients. Un état de choc hémorragique est survenu chez un patient de notre série nécessitant la reprise chirurgicale. Le patient dont le cross match du jour était positif a présenté un rejet hyperaigu confirmé à la ponction biopsie du greffon. Une infection à candida était diagnostiquée chez un transplanté nécessitant (selon les recommandations à l’époque) une détransplantation préventive. Discussion et conclusion.– La NRPF reste une entité assez rare, peu étudiée dont les étiologies sont assez variées. Les complications chirurgicales (thromboses des gros vaisseaux) et le rejet hyperaigu sont imparables au moment du diagnostic, mais le temps d’ischémie froide (fréquemment long chez les patients décrits ici) peut lui être raccourci en optimisant l’organisation de la période préopératoire. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2012.07.080 AT 16
Reconstitution lymphocytaire après thymoglobulines : impact de la modalité d’administration (traitement quotidien contre traitement monitoré) V. Pernin a , P. Portalès b , I. Szwarc a , V. Garrigue a , F. Vetromile a , S. Delmas a , J.-F. Eliaou a , G. Mourad a a Néphrologie, CHU de Montpellier, France b Laboratoire d’immunologie, CHU de Montpellier, France Introduction.– Le traitement d’induction par thymoglobulines après transplantation rénale induit une lymphopénie profonde parfois prolongée associée à une incidence accrue d’infections opportunistes ou de cancers ainsi qu’à une surmortalité. Les déterminants de la reconstitution lymphocytaire sont mal connus. Patients et méthodes.– La reconstitution lymphocytaire T (LyT) au cours de la première année a été étudiée chez 32 patients randomisés 1 :1, selon deux modalités différentes d’administration de thymoglobulines : un traitement « quotidien » (1 mg/kg par jour de j0 à j4) ou un traitement « monitoré » (1 mg/kg à j0 et j1 puis seulement si le nombre de LyT CD3+ circulants dépassait 10 cellules/mm3 jusqu’à j10). Les sous populations LyT ont été analysées en cytométrie de flux de à j0, M1, M2, M3, M6 et M12. Résultats.– Dans le groupe « monitoré », malgré un âge moyen plus élevé (52,8 ± 13,1 ans vs. 49,2 ± 15,7 ans) et une dose de thymoglobulines totale supérieure (6,0 ± 1,5 mg/kg contre 4,6 ± 1,0 mg/kg), la reconstitution lymphocytaire a été significativement plus importante, en particulier pour les LyT non CD4+. À M12, le nombre de lymphocytes totaux était de 1063 ± 673/mm3 contre 626 ± 333/mm3 (p = 0,13), le nombre de