Alerte au vapotage cannabinoïde

Alerte au vapotage cannabinoïde

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La sénatrice Corinne Imbert avait alerté le ministère de la Santé sur le risque de mise en vente en France par une société (elle n’a pas dit laquelle) d’une e-cigarette au chanvre. Or cette substance cannabinoïde, dont la culture est néanmoins autorisée en France, dit-elle, pourrait avoir des effets psychotropes et additifs non négligeables. Sous couvert d’effet relaxant du cannabis thérapeutique (sic), ladite société vante un produit qui constituerait un premier pas vers la légalisation tacite d’une substance proche des stupéfiants et ce à l’échelle industrielle, accessible à un jeune public sensible. le ministère a esté

en justice pour faire interdire ce produit : où en est la procédure, quelle est la position du gouvernement sur la légalisation du cannabis. Le ministère confirme : un industriel a annoncé en 2014 sa volonté de commercialiser un vaporisateur en vantant les bienfaits des cannabinoïdes sans effet psychotrope, grâce à l’extraction des molécules de tétra-hydrocannabinol (THC). Il a ouvert un site internet à l’attention des sociétés qui souhaiteraient distribuer ce produit dans leur pays, ce n’est pas un site de vente en ligne au public. À ce jour [réponse du 3 septembre], on n’a aucun élément de nature à confirmer l’accord entre le fabricant de Kanavape et un distributeur

français. Ce produit semble tomber sous le coup de l’article L. 3421-4 du Code de la santé publique [le juge… jugera], qui sanctionne l’incitation à l’usage de substances ayant les effets de substances ou plantes classées comme stupéfiants. Même s’il ne contient pas de THC, ce produit présente sous un jour favorable le cannabis et ses effets. Le produit est incitatif et présenté comme une alternative à la médecine traditionnelle. Dans ce cas, la cigarette électronique permet de reproduire l’acte de fumer du cannabis, ce qui présente un caractère ostentatoire. Le parquet du Pôle de santé publique de Marseille est saisi du dossier des cigarettes Kanavape. Outre les risques pour le système respira-

© starflamedia

Alerte au vapotage cannabinoïde

toire, le cannabis entraîne chez les jeunes des troubles de l’apprentissage et de la mémoire et peut favoriser des troubles psychiatriques. La consommation précoce accroît le risque de dépendance. Le ministère se dit déterminé à lutter contre ce fléau, notamment chez les jeunes. La France dispose d’un dispositif spécifique (les consultations jeunes consommateurs) trop peu connu malgré la communication lancée au début 2015. | Y.-M. D.

psychiatrie

Apnées du sommeil : attention dépression !

La dépression est en fait extrêmement fréquente chez les patients atteints de SAOS, mais les symptômes dépressifs s’améliorent considérablement s’ils bénéficient du traitement de référence : le port d’un masque respiratoire à pression d’air continue (CPAP). L’étude australienne (Pr David R. Hillman et coll., University of Western Australia, Sir Charles Gairdner Hospital, Perth), publiée par le Journal of Clinical Sleep Medicine (septembre 2015)1, a réuni 426 patients (243 hommes, 183 femmes, âge moyen 52 ans)

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© 64427595 | Auteur : BVDC

Quand les nuits sont perturbées par un syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS), il n’est pas conseillé de négliger ce signe d’appel. Insidieusement, le SAOS peut favoriser la constitution d’une dépression, une étude australienne en fait la démonstration inverse.

dyssomniaques du fait d’un SAOS probable. Ces sujets ont été explorés quant à l’existence de symptômes dépressifs à partir d’un outil d’évaluation, le Patient Health Questionnaire (PHQ-9), l’existence d’un SAOS étant avérée par une exploration nocturne en laboratoire de sommeil (polysomnographie). Sur les 293 patients diagnostiqués comme souffrant

d’un SAOS, 228 ont bénéficié d’un traitement par CPAP durant 5 h ou plus par nuit pendant 3 mois. On retiendra qu’au début de l’étude, près de 73 % des patients ainsi traités (213 sur 293) avaient des symptômes cliniquement significatifs de dépression (prévalence similaire pour hommes et femmes) qui augmentaient avec la sévérité du SAOS.Après 3 mois de CPAP, seuls 9

OptionBio | mercredi 4 novembre 2015 | n° 533

sur 228 avec CPAP avaient encore des signes de symptômes dépressifs, selon les auteurs australiens. Les sujets améliorés notamment n’exprimaient plus d’idées suicidaires ! L’originalité de cette étude est qu’elle révèle que le SAOS n’est pas seulement un trouble du sommeil mais qu’il exerce un impact sur la qualité de vie, d’autant plus qu’il est sévère. Ce constat illustre le fait que ce trouble du sommeil, un problème sous-diagnostiqué, selon les auteurs, peut être confondu avec… une dépression, disent-ils. Cette étude montre l’importance de consulter en cas de troubles du sommeil persistant, dans la mesure où existent aujourd’hui des moyens exploratoires des troubles et de traitement. | Y.-M. D. note 1. Mensuel publié par l’American Academy of Sleep Medicine/AASM. www.aasmnet.org