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www.sciencedirect.com Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 55S (2012) e373–e377
Troubles ve´sicosphincte´riens (I) Lower urinary tract dysfunction (I)
Communications orales Version franc¸aise CO09-001-f
Imagerie fonctionnelle du contr^ ole ve´sical C.J. Fowler University College London Hospitals, National Hospital for Neurology & Neurosurgery, Queen Square, WC1N 3BG Londres, Royaume-Uni Adresse e-mail :
[email protected]. Le développement des techniques d’imagerie cérébrale a profondément influencé nos représentations du rôle du cerveau dans la physiologie urinaire. Les résultats des études en imagerie ont souligné l’importance du rôle du cerveau dans le contrôle de la continence. 99,8 % du temps est consacré au stockage des urines et le traitement des informations afférentes durant cette phase est complexe. Il n’est pas encore certain que le centre pontique de la miction (CPM) humain rec¸oive ou non les informations afférentes, par contre la substance grise périacquéducale (SGPA) est probablement un relais important dans la conduction des afférences. L’insula est activée pendant le remplissage vésical, ainsi que le thalamus, la région fronto-orbitale, l’hypothalmaus et le gyrus cingulaire antérieur. La région médiale du lobe frontal semble cruciale dans la prise de décision quant au moment socialement opportun pour uriner, en inhibant la SGPA et le CPM jusqu’à ce qu’elle donne la permission d’uriner. Le CPM est alors activé et envoie des afférences qui contrôlent la synergie vésicosphinctérienne lors de la miction. Bien que de nombreuses études utilisant différentes techniques d’imagerie retrouvent des résultats similaires quant à l’implication de ces aires dans le remplissage vésical, les différences entre ces protocoles suggèrent que le modèle est probablement plus complexe. Cependant, nous avons à présent assez de connaissances pour explorer les dysfonctionnements du contrôle vésicosphinctérien et les effets des traitements. http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.948
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Efficacite´ de l’e´lectrostimulation sacre´e TENS dans le traitement du syndrome de Fowler H. Benzarti a,*, F. Mallat b, W. Ouanes a, W. Hmida b, G. Tlili b, N. Belhadjsalah b, N. Laazrag a, A. Zaoui a, A. Hidoussi b, N. Ben Sorba b, R. Nejib a, F. Mosbah b, K. Maaref a a Service de me´decine physique et re´education, CHU Sahloul, 4050 Sousse, Tunisie b Service d’urologie, CHU Sahloul, Sousse, Tunisie *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]. 0398-7620/$ – see front matter doi:http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.950
Mots cle´s : Syndrome de Fowler ; TENS Introduction.– Le traitement du syndrome de Fowler est encore difficile et non codifié, seul le progrès de la neuro-urologie s’avère efficace. L’objectif de ce travail est de démontrer l’efficacité du TENS sacré dans le traitement de cette pathologie. Patients et me´thodes.– Étude comportant 10 patientes soufrant de symptômes du syndrome de Fowler. Toutes ces patientes étaient traitées par TENS en regard de S3. Le protocole adopté comportait une application d’une demi-heure par séance, 2 séances par jour, 5 fois par semaine. Les patientes étaient revues à 1 mois puis chaque 3 mois. L’évaluation était clinique et urodynamique. Re´sultats.– L’âge moyen était de 25 ans (19–33 ans). Quatre patientes ont pratiqué l’autosondage depuis 2 à 7 mois. L’étude urodynamique a noté une augmentation de la pression de clôture urétrale associée à une mauvaise relaxation mictionnelle. Une polykystose de l’ovaire a été notée chez 4 patientes, une augmentation de la capacité vésicale a été notée chez 2 patientes et absence de retentissement sur le haut appareil chez toutes les patientes. Une disparition de la symptomatologie a été constatée chez 9 de nos patientes avec arrêt de l’utilisation de l’autosondage chez les 3/4 patientes. Les résultats à 11 mois restaient stables. Conclusion.– Les premiers résultats de la TENS sacré sont encourageants chez des patientes affectées de syndrome de Fowler. Il s’agit d’une technique qui permet une alternative à l’autosondage devant des traitements inefficaces et parfois invasifs tels que les dilatations, la rééducation, l’injection de toxine botulique et la neuromodulation. http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.949
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Analyse de la modification de la sensation du besoin d’uriner pendant une cystomanome´trie avant et sous stimulation conditionnante du nerf tibial poste´rieur au cours de l’hyperactivite´ ve´sicale M. Brondel *, M. Jousse, L. Borrini, A. Guinet-Lacoste, D. Verollet, G. Amarenco Service de neuro-urologie et d’explorations fonctionnelles pelvipe´rine´ales, hoˆpital Tenon, groupe de recherche clinique en neuro-urologie, universite´ Pierre-et-Marie-Curie, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]. Mots cle´s : Sensibilite´ ve´sicale ; E´lectrostimulation du nerf tibial poste´rieur ; Cystomanome´trie Objectif.– Le syndrome clinique d’hyperactivité vésicale (SCHAV) est fréquent et un de ses traitements est l’électrostimulation percutanée tibiale postérieure, dont l’efficacité sur l’hyperactivité détrusorienne (HAD) a été démontrée tant en aigu [1] qu’en chronique [2]. Cependant, en pratique clinique, certains patients
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ont une amélioration objective de leurs symptômes sans amélioration simultanée des paramètres urodynamiques d’HAD. L’objectif est d’évaluer si l’électrostimulation tibiale postérieure modifie la perception du besoin d’uriner pendant la phase de remplissage d’une cystomanométrie chez des patients avec SCHAV. Patients et me´thodes.– Quarante-trois patients avec SCHAV ont été inclus (31 femmes ; âge moyen 55,6 ans). L’étude urodynamique comprenait une cystomanométrie selon les recommandations ICS à 50 mL/min, avec notification du besoin d’uriner, suivie d’une deuxième cystomanométrie sous électrostimulation percutanée tibiale postérieure à la cheville droite (fréquence 10 Hz, mode continu, durée 150 ms). Le volume au 1er besoin (B1) et les paramètres moteurs étaient relevés. Re´sultats.– Lors de la première cystomanométrie, 32 patients avaient une hyperactivité détrusorienne. Le volume moyen au B1 était de 123,6 mL [12– 241] pendant la première cystomanométrie et de 150,1 mL [24–379] sous électrostimulation tibiale postérieure. Une différence significative était retrouvée pour le volume au B1 entre la première cystomanométrie et la cystomanométrie sous électrostimulation (p = 0,048). Concernant les patients avec hyperactivité détrusorienne, le volume moyen à l’apparition de la première contraction détrusorienne non inhibée était de 149,5 mL versus 166,9 mL sous électrostimulation tibiale postérieure (p = 0,017). Discussion.– Le mode d’action de l’électrostimulation percutanée tibiale postérieure reste mal défini. Si un des effets est une amélioration des paramètres moteurs et/ou toniques, la deuxième hypothèse que nous vérifions est celle d’une modulation des afférents sensitifs et des centres intégrateurs. Notre étude montre sous électrostimulation une modification significative des paramètres sensitifs recueillis en cystomanométrie.
Patients et me´thodes.– Un paraplégique et 7 tétraplégiques (4 ASIA A, 3 ASIA B, 1 ASIA D) ont été suivis dès l’admission neurotraumatologique. Les critères de jugement principaux étaient la quantité de fuites urinaires, la survenue d’une hypertonie ou d’une hyperactivité neurogène du détrusor. Les visites d’évaluation étaient hebdomadaires durant les 6 premières semaines posttraumatiques, puis à S8, S12 et S24, et comportaient : examens clinique neurologique et neuropérinéal, cystomanométrique et prélèvements urinaires destinés au dosage de marqueurs inflammatoires et neurotrophiques : NGF, PGE2, IL6 et tryptase. Re´sultats.– Cinq patients ont développé une hyperactivité détrusorienne (HD) durant les 6 premiers mois : un à 6 semaines post-traumatiques, un à S8, deux à S12 et un à S24. Parmi eux, quatre signalaient l’apparition de fuites soit avant, soit simultanément. L’étude des marqueurs urinaires n’a pas montré de corrélation avec l’évolution clinique et urodynamique dans cette série. Discussion.– Malgré le faible nombre de patients inclus, lié aux contraintes du protocole, l’hétérogénéité des évolutions individuelles montre la difficulté d’une analyse de groupe. Les résultats descriptifs montrent que chez certains patients l’HD apparaît très précocement, potentiellement avant le deuxième mois, et qu’elle tend à être précédée ou accompagnée de l’apparition de fuites urinaires, devant alerter le clinicien et inciter à réaliser une cystomanométrie sans délai. Pour en savoir plus Weld KJ, Dmochowski RR. Association of level of injury and bladder behavior in patients with post-traumatic spinal cord injury. Urology 2000;55(4):490–4. Qiao LY, Vizzard MA. Spinal cord injury-induced expression of TrkA, TrkB, phosphorylated CREB, and c-Jun in rat lumbosacral dorsal root ganglia. J Comp Neurol 2005;482(2):142–54.
Références [1] Amarenco G, et al. Urodynamic effect of acute transcutaneous posterior tibial nerve stimulation in overactive bladder. J Urol 2003;169(6):2210–5. [2] De Se`ze M, et al. Transcutaneous posterior tibial nerve stimulation for treatment of the overactive bladder syndrome in multiple sclerosis: results of a multicenter prospective study. Neurourol Urodyn 2011;30(3):306–11.
http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.951
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E´volution naturelle clinique, urodynamique et de marqueurs inflammatoires et neurotrophiques urinaires chez 8 patients blesse´s me´dullaires suivis de`s le traumatisme et jusqu’au 6e mois C. Delleci a,*, D. Goossens b, E. Shao a, A. Noze`res a, K. Forest c, R. Lassalle c, P. Denys d, P.-A. Joseph a, M. de Se`ze e a EA 4136, service de MPR, poˆle des neurosciences cliniques, universite´ Bordeaux-Se´galen, CHU de Bordeaux, place Ame´lie-Raba-Le´on, 33076 Bordeaux, France b CMPR Tour de Gassies, Bruges, France c De´partement de pharmacologie clinique, universite´ Bordeaux-2, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France d Service de re´e´ducation neurologique, hoˆpital Raymond-Poincare´, Garches, France e Cabinet de neuro-urologie et urodynamique, clinique Saint-Augustin, Bordeaux, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]. Mots cle´s : Neurovessie ; Blesse´ me´dullaire ; Neuroplasticite´ ; Inflammation ; Marqueurs urinaires Introduction.– La cinétique précoce des troubles vésicosphinctériens humains après lésion médullaire est encore mal connue, étant donné les difficultés techniques liées aux investigations dans les services de soins aigus. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer la nature et le délai de survenue des troubles neuro-urologiques cliniques et urodynamiques chez des patients blessés médullaires dès la phase aiguë et durant 6 mois, et d’évaluer leur corrélation avec les taux urinaires de marqueurs neurotrophiques et de l’inflammation, suggérée par les études animales mais non démontrée chez l’homme.
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E´valuation de la filie`re de prise en charge des troubles ve´sicosphincte´riens secondaires a` une scle´rose en plaques, dans la re´gion Midi-Pyre´ne´es C. Chautard a,*, X. Game´ b, E. Braley-Berthoumieux a, X. de Boissezon a, F. Viala c, P. Rischmann b, M. Clanet c, P. Marque a, E. Castel-Lacanal a a Service de MPR, CHU Rangueil, 1, avenue Jean-Poulhe`s, 31059 Toulouse, France b Service d’urologie, CHU Rangueil, 31059 Toulouse, France c Neurologie, CHU Purpan, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]. Introduction et objectifs.– Les troubles vésicosphinctériens secondaires à une sclérose en plaques (SEP) sont fréquents et peuvent être responsables de complications graves. Au CHU de Toulouse, à partir de 2004 la prise en charge des troubles urinaires secondaires à une SEP s’est organisée à travers une collaboration avec le réseau MIPSEP, le développement d’un arbre décisionnel et une consultation multidisciplinaire associant un urologue et un médecin de médecine physique. L’objectif est d’évaluer cette prise en charge et son impact sur la survenue de complications. Population.– Entre 2004 et 2009, 328 patients atteints de SEP ont été pris en charge dans cette filière. Nous avons comparé les données épidémiologiques (âge, sexe), cliniques (durée d’évolution de la SEP, score EDSS, forme évolutive de la SEP) et la fréquence de survenue des complications urinaires du groupe de 168 patients pris en charge pendant la mise en place de cette organisation (avant 2006 : Groupe 1) et celui de 160 patients qui ont bénéficié de cette organisation bien établie (après 2006 : Groupe 2). Re´sultats.– Il existe une différence significative entre ces 2 populations concernant l’âge, la durée d’évolution de la SEP et le niveau d’EDSS (Groupe 1 vs Groupe 2, respectivement, 51,6 12,6 ans vs 48 11,8 ans, p = 0,008, 19 9,7 années vs 13,8 10,5 années, p < 0,0001, 5,8 2 vs 5,1 2,1, p = 0,008). Par ailleurs, la survenue de complications urinaires dans le groupe 1 est plus fréquente que dans le groupe 2 (66,3 % vs 40 %, p 0,0001). Conclusion.– Le développement de la prise en charge des TVS dans la SEP en Midi-Pyrénées a permis de prendre en charge les patients plus tôt dans l’évolution de la SEP et de diminuer les complications urinaires. http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.952