Archeologie aérienne en France: Recherches recentes

Archeologie aérienne en France: Recherches recentes

Photogrammetria - Elsevier Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands A R C H E O L O G I E AI~RIENNE EN FRANCE: RECHERCHES RECENTES...

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A R C H E O L O G I E AI~RIENNE EN FRANCE:

RECHERCHES RECENTES

R. C H E V A L L I E R , CDT. M O N G U I L A N , R. A G A C H E ET R. G O G U E Y

Ecole Pratiq,e des Hautes Etudes, Sorbomte, Paris (France) 90me G.A.L.A.T. (France) Direction des Antiquities Pr~historiq,es de Nord Picardie, A bbeville (France) Universitc~ de Diion, Dijon (France) (Re~u le 14 juin, 1968)

SUMMARY

Aerial archeology in France: recent investigations The authors give a few examples of recent archeological discoveries made in France by air prospection in Provence, Picardy and Burgundy under the auspices of the l~cole Pratique des Hautes I~tudes (Sorbonne, Paris). Rl~SUME

Les auteurs donnent quelques exemples de ddcouvertes archdologiques rdcentes faites en France par prospection adrienne en Provence, Picardie et Bourgogne sous les auspices de l'Ecole Pratique des Hautes I~tudes (Sorbonne, Paris). INTRODUCTION

(R. Chevallier) Crdd en 1961, le sdminaire de photogrammdtrie et photo-interprdtation appliqudes aux sciences humaines (t~cole Pratique des Hautes Etudes, Vie Section, Paris, Sorbonne) a pour but de transmettre aux auditeurs une technique les mettant m~me de poursuivre des recherches personnelles en rapport avec leur propre qualification et leurs curiositds particuli6res, mais en mdme temps de les fairc collaborer ;~ un travail collectif, en rapport avec la spdcialitd du professeur, la topographie historique. Ce travail en commun porte donc plus spdcialement sur l'inventaire du patrimoine archdologique et historique. La photo-interprdtation intervient ici, h cdte de la cartographie, de la toponymie, comme source essentielle de la gdohistoire. ~ Parmi plusieurs recherches qui concourent ~ cet inventaire, en vue de la constitution de rdserves archdologiques, opdration urgente ~ u n moment I Archdologie a~rienne et techniques compl~mentaires: Inventaire et sauvegarde du patrimoine historique. Catalogue d'exposition. I.P.N., Paris, 1963; Colloque International d'Arctu~ologie adriemze. SEVPEN, Paris, 1964. R. CHEVALmER, R. ACACHE et G. SCHMIEDT (1965). Etudes d'archdologie a~rienne. Mt:m. Photo-interprE:tation, 2. Pour l'ensemble de la bibliographie fran~aise, cf., R. CnEVALHER (1966). La photo-interprdtation arch~ologique. Rev. Photointerpretation, 1, p.4389. Photogrammetria, 24 (1969) 199-221

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off les rembrements, les labours m6caniques et les grands travaux d6truisent irr6m6diablement de nombreux vestiges anciens, nous souhaitons mettre en valeur celle de deux de nos auditeurs particuli6rement qualifi6s, R. Agache et R. Goguey. Par ailleurs nous entretenons des contacts suivis aves des organismes fran~ais, civils ou militaires, susceptible de s'int6rcsser au m6me probl6me. Nous avons choisi de retenir, pour cette pr6sentation collective, ractivit6 du 9brae G.A.L.A.T., adapt(~ aux unit6s de la Vile r6gion militaire (Provence-Languedoc-Roussillon). Nous remercions chaleureusement M. le Commandant Monguilan d'avoir bien voulu nous communiquer de nombreux et remarquables clich6s.1 Nous reproduisons ici les donn6es techniques correspondantes (Fig. 1-9).

Fig. 1. Verticale. 27 juin, 1967, 19h00, camera US K 24; 1/150, f 5.6, sans filtre: Polygones de cryoturbation. Contr61e au sol (coupe dans des fosses et gravi6res): fentes en coin de 5 h 6 m de profondeur et 1 h 2 m de large en surface, remplies de loess. Fig.1. Vertical. June 27, 1967, 19h00, camera US K 24; 1/150, f 5.6, without filter. Polygons of cryoturbation. Verification on the ground by sections in ditches and gravel pits: corner holes 5-6 m deep and 1-2 m wide on top, filled with loess.

Fig.2. Verticale, K 24, 1/150, f 6.3, filtre jaune. Port gallo-romain. Deux diques en chicane, l'une de 200 m, rautre de 80 m. Fig.2. Vertical, K 24, 1/150, f 6.3, yellow filter. Gallo-roman port. Two dikes in zigzag, one of 200 m, and the other, 80 m.

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ARCHEOLOG1E AI~RIENNE EN FRANCE

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Fig.l. (Legendes voir p.200).

Fig.2 (Legendes voir p.200).

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Fig.3. Oblique basse. 15 juin, 1967. 15h00, K 24, 1/250, f 6.3, sans filtre. Champ de bl& Difference de coloration. Petit temple ~t abside. Au sol tessons de tegulae. Fig.3. Low oblique. June 15, 1967, 15h00, K 24, 1/150, f. 6.3, no filter. Corn field. Difference in colouration. Small temple with apse. On the ground, fragments of tegulae. Fig.4. Oblique basse. 13 juin, 1967, 18h00, K 20, 1/250, f 8, sans filtre. Ensemble de b~ttiments probablement d'6poques differ~ntes; (1) Au centre une villa gallo-romaine c a r r i e ~t cour centrale et p6ristyle. (2) En dessous du bouquet central, chapelle pal6o-chr~tienne (?). Pos~rieure ~ la ville. (3) Un petit b~ttiment carr6 au tiers sup~rieur droit. (4) Diverses lignes de nmrs ou canaux d'irrigation. Au contr61e au sol nombreux tessons de tegulae, dotia, morceau de meule en basalte. Fig 4. Low oblique. June 13, 1967, 18h00, K 20, 1/250 f 8, without filter. Group of buildings, probably of different periods: (1) In the centre, Gallo-Roman villa, square shaped with central yard and peristyle. (2) Beneath the central group, paleo-christian chapel (?) behind the villa. 13) Small square building in lower left third. (4) Small building in right hand upper third. (5) Several lines of walls or irrigation canals. Ground inspection; numerous fragments of tegulae, dolia, pieces of millstone of basalt.

Fig.5. Oblique basse. 15 juin, 1965, 15h00, K 20, 1/125, f 6.3, sans filtre. C h a m p de b16. Diff6rence de coloration. Au sol, nombreux tessons de tegulae et dolia, coquillage. Fig.5. Low oblique. June 15, 1965, 15h00, K 20, 1/125, f 6 3, without filter. Corn field. Difference in calouration. On the ground, numerous fragments of tegulae and dolia, shells.

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ARCHtiOLOGlE

Fig.5.

AriRIENNE

(Legendes

voir

EN FRANCE

p.202).

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Fig.6. Oblique basse. 15 juin, 1967, 17h30, K 20, 1/125, f 4.5, filtre jaune. Champ de bl& Differences de croissance. Villa gallo-romaine carr6e. Au sol, nombreux tessons de tegulae, dolia, amphores. Fig.6. Low oblique. June 15. 1967, 17h30, K 20, 1/125, f 4.5, yellow filter. Corn field. Difference in growth. Gallo-Roman villa (square). On the ground, numerous fragments of tegtdae, dolia, amphora.

Fig.7. Oblique basse. 2(1 juin, 1967, 19h00. K 20, 1/250 5. f 6.3 sans filtre. Hameau gallo-romain. Au contr61e au sol nombreux tessons de tegulae, dolia, amphores, pesons. Tr~s nombreux petits cubes de pS.te de verre (bleu et deux tons de vert) provenant de mosa'iques. Nombreux morceaux de marbre de placage, gris, rose, blanc, noir. Fig.7. Low oblique. June 20, 1967, 19h00, K 20, 1/250, f 6.3, without filter. Galloroman hamlet. Ground inspection; numerous fragments of tegulae, dolia, amphora, spring balance. Many small cubes of glass (blue, and two tints of green) coming from mosaic. Numerous pieces of marble plating; grey, pink, white and black. Fig.8. Verticale. 30 juin, 1967, 18h30, K 24, 1/150 ~ 4.5, filtre jaune. Grande villa gallo-romaine. Au contr61e au sol, tuyauterie de plomb, tessons d'amphores, tegulae, dolia. Fig.8. Vertical. June 30, 1967, 18h30, K 24, 1/150, f 4.5, yellow filter. Large GalloRoman villa. On ground inspection, lead piping, fragments of amphora, te,~,ulae, dolia.

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Fig.9. Oblique basse. 15 juin, 1965, 15h30, K 20, 1/125 ~ f 6.3, sans filtre. C h a m p de vesce. Diff6rence de coloration. Au sol nombreux tessons d'amphores, tegulae, dolia. Fig.9. Low oblique. June 15, 1965, 15h30, 1/125, f 6.3, without filter. Field of vetch. Difference in colouring. On the ground, numerous fragments of tegulae, dolia.

DI~TECTIONS ARCHEOLOGIQUES DANS LA SOMME

(R. Agache ~; Fig. l 0 - 1 9 ) Dans la Somme, 300 heures de vols h basse altitude out permis de d6tecter pros de 1.300 ensembles arch6ologiques sur 8.000 clich6s, format 24 X 36 ram. Les recherches se poursuivent par des survols p6riodiques au rythme de 45 heures

t N o m b r e u x articles, en particulier cf., R. AGaCrlE (1962). Vues a6riennes de la Somm_e. Bull. Sp~Sc. Soc. Prdhist. Nord, 5 : 7 5 pp. R. A6ACUE (1964). Arch6ologie a6rienne de la Somme. Bull. Spt~c. Soc. Prt~hist. Nord, 6.

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ARCHI~OLOGIE Al~RIENNE EN FRANCE

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Fig.10. R~gion de Conty. De nombreuses anomalies g~op6dologiques ont ~t6 d6celfes lors des survols hivernaux par temps humide quand le brouillard commence ~ se dissiper. Fig. lO. Region of Conty. Numerous geopedological anomalies have been detected during winter flights in wet weather when the fog begins to lift.

l'hiver et 5 heures au printemps ou en 6t6. En effet les meilleurs r6sultats sont obtenus sur sol nu, mais il arrive que des clich6s pris lors de la croissance des cultures fournissent des d6tails compl6mentaires. C h a q u e ann6e, pr6s de 200 ensembles nouveaux sont encore d6cel& bien que les prospections concernent toujours les m6mes zones (7.000 km2), mais surtout ces survols permettent d'obtenir peu ~t peu, parcelles par parcelles, de pr6cieuses donn6es compl6mentaires de d6tail pour les sites d6j?~ rep6r&. C'est ainsi que le plan de 400 villas antiques est maintenant connu avec pr6cision.

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Fig 11. Saint-Sauveur. Les taches de ros6e sur sols nus en avril rdv~lent d'anciens foss6s circulaires (enclos fun6raires de l'fige du bronze). Fig.ll. Saint-Sauveur. Patches of dew on bare ground in April reveal ancient circular ditches (burial enclosures of bronze age).

Fig.12. D6couverte a6rienne de l'habitation principale d'une villa gallo-romaine entre Biarre et March6-Allouarde. Fig.12. Discovery by air of the principal habitation of a Gallo-Roman villa between Biarre and March6-Allouarde.

Fig.13. Biencourt: bfitiments dispos6s autour de la cour d'une villa. L'habitation principale (en H) est 5. peine visible, ce champ n'&ant pas labour& Fig.13. Biencourt. Building set out around the courtyard of a villa. Principal habitation IH) hardly visible, this field not having been ploughed.

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Fig. 12. (Legendes voir p.208).

Fig.13. (Legendes voir p.208). Photogrammetria, 24 (1969) 199-221

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Fig.14. Malpart. Grande villa gallo-romaine. Fig.14. Malpart. Large Gallo-Roman villa.

Fig.15. Fluy. Vaste 6tablissement gallo-romain. Le site a 6t6 d&ruit et reconstruit sur un autre plan d6s l'antiquit6. Une petite agglom6ration a 6t6 6difi6e sur le m~me emplacement au Moyen Age (fl6che). I_e grand bassin circulaire est gallo-romain. Photo prise en f~vrier 1967 sur sol nu apr6s les labours. Fig.15. Fluy. Vast Gallo-Roman establishment. The site had been destroyed and rebuilt on another plan as early as the antiquity. A small built up area was erected on the same site in the Middle Ages (arrow). The large circular pool is Gallo-Roman. Photo taken in February on bare land after ploughing.

Fig. 16. Vicus routier de l'4poque romaine. Vermand (Aisne), f6vrier 1967. Fig.16. Village on road, Roman period. Vermand, February 1967.

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Fig.15. (Legendes voir p.210).

Fig.16. (Legendes voir p.210).

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Fig.17. Grand vicus 5. Marteville pros de Vermand. On distingue nettement des traces enchev~;trdes de substructions aras~es ainsi que des fosses et foss6s combl4s. F6vrier 1968. Fig. 17. Large village at Marteville near Vermand. Overlapping traces of foundations razed to the ground may be seen as well as filled in pits and ditches. February 1968.

Fig.18. Boismont. F a n u m inscrit dans un vaste enclos subrectangulaire plac4 dans l'axe d'anciens champs allong4s r6apparaissant nettement sous le parcellaire actuel. Mars 1968. Fig.18. Boismont. F a n u m inscribed in a large rectangular enclosure placed in the axis of ancient oblong fields which reappear distinctly beneath the present-day divisions. March 1968.

Fig.19. Ponthoile. Marais Platon, route de Noyelles-sur-Mer. Motte f6odale (?) sous une poudr6e de neige. Fig.19. Ponthoile. Platon Marshes, road to Noyelles-sur-Mer. Feudal mound (?) under thin snow.

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Fig.18. (Legendes voir p.212).

Fig.19. (Legendes voir p.212).

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DIX ANNI~ES D'ARCHI~OLOGIE AI~RIENNE EN BOURGOGNE (R. Goguey; Fig.20-27)

M~thode suivie et difficult~s techniques Depuis

1958, des recherches

effectu6es ~ Dijon sur l'ensemble moyens employ6s--avions

syst6matiques de la Bourgogne

d'"arch6ologie

a6rienne"

c e n t r a l e et m 6 r i d i o n a l e .

d e t o u s t y p e s et h 6 1 i c o p t ~ r e s A l o u e t t e l I - - o n t

sont Les

permis

Fig.20. Longvic-l~s-Dijon--3 juillet, 1964. Cette n6cropole protohistorique n'est apparue qu'une seule fois, dans un champ d'avoine, en juillet 1964. Situ6e dans la zone industrielle de Dijon-Sud, coup6e au XVIIIe si~cle par le canal de Bourgogne. elle allait ~tre d6truite par la construction d'une route, d'un port, d'usines. Grace h la photographie a6rienne, des fouilles ont pu ~tre entreprises ~t temps, r6v61ant dans les trois enclos circulaires voisins de l'6cluse les restes de tumulus totalement arasds. Dans le plus grand (A), une s6pulture ~ plat, avec 6p6e de bronze ?i rivets du d6but de Hallstatt. Dans les deux plus petits ( B e t C), s6pultures h incin6ration avec c6ramique des Champs d'Urnes et 6pingles du Bronze final. Les traces rectilignes orthogonales (D) correspondent ~ un 6norme foss6, large de 8 m, 80 et profond de 3 m, 70. Fig.20. Longvic-les-Dijon--July 3, 1964. This protohistorical necropolis in an oatfield was seen only once, in July 1964. Situated in an industrial area in south Dijon and intersected in the 18th century by the Burgundy canal, it was going to be destroyed to make place for roads, a port and factories. Thanks to aerial photographs, timely excavations were made, revealing in the three circular enclosures near the lock, the remains of tumuli which had been completely rased to the ground. In the largest (A), a sepulture was found containing a bronze sword with rivets, whilst the smaller two (B and C) contained cremation sepultures with ceramics of Champs d'Urnes and pins of the late Bronze Arge. The rectilinear orthogonal traces (D) reveal an enormous ditch, 8.80 m wide and 3.70 m deep.

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Fig 21. Beaune--18 f6vrier, 1965. Gisement caractdristique de la protohistoire, groupant quatorze anclos carr6s et une enceinte circulaire ~ double foss6. La pr6dominance des enclos carr~s indique une n~cropole plus tardive que celle de Longvic (vraisemblablement de la T~ne). Ici, a l'inverse des pr6c6dentes, les traces n'ont 6t6 visibles, qu'en hiver, dans une v6g6tation de maigres herbages. Fig.21. Beaune--February 18, 1965. Bed typical of protohistory containing fourteen square enclosures and a circular one with double ditch. The predominance of square enclosures indicate a necropolis of later period than that at Longvic (probably Tbne). Here, contrary to the former, the traces were only visible in winter, in scanty vegetation.

d'exp6rimenter les techniques les plus diverses: prospection en vol, photographie en couleurs ?~ basse altitude, couvertures obliques et verticales st6r6oscopiques r6alis6es au m o m e n t le plus favorable. Une m6thodologie de l'arch6ologie a6rienne a pu ~tre mise au point1 en m 6 m e temps qu'6tait entreprise une 6tude a6rienne approfondie des sites arch6ologiques de la r6gion. Cette 6tude s'appuie sur des "dossiers d'objectifs" rassemblant les photographies prises d'ann6e en ann6e dans les conditions les plus diverses de saison, de v6g6tation, d'humidit6 ou de s6cheresse, d'angle d ' 6 c l a i r a g e . . . Les dossiers des sites c o m p l e x e s - - t e l s Vix et A 1 6 s i a - - c o m p o r t e n t plusieurs milliers de clich6s: la multitude d'indices fragmentaires recueillis s'assemblent, se compl6tent, confirment ou infirment les hypoth6ses a R. GOGUEY (1968). De l'Aviation ?~ l'Arch~ologie: Recherches sur les Techniques et les M~thodes de l'Arch~ologie A~rienne. Al{sia, Vix et Quelques Sites Arch~ologiques de Bourgogne. Technip, Paris, 144 pp. Photogrammetria, 24 (1969) 199 221

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Fig.22. Vix--13 juillet, 1962. Un exemple des nombreuses traces arch6ologiques photographites dans la plaine de Vix de 1962 ~t 1967: I -- emplacement du ~'tumulus princier": c'est au centre de cette zone circulaire empierr6e que R. Joffroy d6couvrit, en janvier 1953, l'extraordinaire "tr6sor de Vix" expos6 au Mus6e de Chfitillon-sur-Seine; 2 plan d'une petite villa gallo-romaine inconnue, sans doute construite avec les pierres du tumulus situ6 moths de 10 m; 3 enclos carr6 qui correspond vraisemblablement ~ u n enclos rituel de la T6ne. Ira photographic a6rienne apporte ici la preuve d'une persistance de l'occupation du site de Vix apr~s la "grande p6riode" de Hallstatt. Fig.22. Vix--July 13, 1962. An example of the numerous archeological traces photographed in Vix plain from 1962 to 1967:1 - site of the "princely tumulus": it was in the centre of this circular paved zone that R. Joffroy discovered, in January 1953, the extraordinary "treasurer of Vix" on display in Chfitillon-sur-Seine Museum; 2 plan of a small, unknown Gallo-Roman villa, probably built with stones from a tumulus less than 10 m away; 3 square enclosure, which probably corresponds to a ritual enclosure of the Tbne. This aerial view offers proof of the persistence of the occupancy of the Vix site after the "great period" of Hallstatt.

pr6c6dentes. T r a v a i l de longue haleine, qui exige pers6v6rance et m6thode, mats qui d6cuple les possibilit6s de la photographie a6rienne et lui permet de r6ussir m~me dans les r6gions g6ologiquement d6favorables (plateaux calcaires arides, prairies argileuses par exemple). E n Bourgogne, dans notre zone de recherche, ce sont g6n6ralement les " c r o p - m a r k s " et les " w e e d - m a r k s " qui n o u s ont apport6 les renseignements les plus pr6cis et les plus 6tendus. Mats ~ la lumibre de dix ann6es de prospection exp6rimentale c o n t i n u e sur les m~mes sites, nous voudrions attirer l ' a t t e n t i o n sur trois difficult6s qui p e u v e n t expliquer les 6checs d'6tudes reposant seulement sur quelques explorations a6riennes sporadiques ou sur u n e seule couverture verticale:

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(1) Dans la majorit6 des cas, l'apparition de traces r6v61atrices fi l'emplacement de vestiges totalement aras6s reste un ph6nom~ne exceptionnel: en dix ans, les traces les plus fiddles se sont manifest6es trois lois; souvent, elles n'ont 6t6 visibles qu'une seule lois (par exemple, fi Aldsia, un dispositif complexe inconnu /t quadruple foss6 n'a 6t6 d6couvert dans la circonvallation romaine qu'au cours de la neuvibme annde de survol). L'absence d'indices sur une sdrie de photographies a6riennes ne permet donc pas de conclure fi l'absence de vestiges arch6ologiques et ne signifie pas qu'un poursuite des recherches restera toujours n6gative. (2) Lorsqu'elles apparaissent, les traces d'origine archdologique sont toujours d'une extrame fugacit6. Leur pdriode de formation peut s'dtendre sur une ou deux semaines, mais ~t ce stade l'image trop floue, incertaine, n'apporte que de maigres 616ments d'interpr6tation. Cctte image se pr6cise, passe par un maximum de lisibilit6 toujours tr~s bref (quelques j o u r s . . , ou quelques heures) s'estompe et disparait. C'est dans cette courte pdriode de lisibilit6 qu'il faut organiser les missions

Fig.23. Villy-le-Moutier--25 mai, 1965. Deux structures ddfensives voisines, mises en ~vidence par des traces d'humidit6 dans les prairies argileuses. 1 -- "Motte" ?~ foss6 quadrangulaire dont de multiples exemples ont 6t6 d6tect6s en Bourgogne; 2 structure ddfensive plus complexe, prot6g~e par deux foss6s concentriques. Site m6vi~val probable. Fig23. Villy-le-Moutier--May 25. 1965. Two adjoining structures revealed by traces of dampness in clayey meadows. 1 . . . . motte" with quadrangular ditch, many examples of which have been found in Burgundy; 2 -- more complicated defence structures, protected by two concentric ditches. Probably a medieval site.

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Fig.24. La ville gallo-romaine d'Alesia--11 juillet, 1967. Au Nord du th6~tre (en particulier dans la zone 0), de nombreux murs d'6difices inconnus se dessinent en lignes plus maigres dans les c~r6ales. Traces visibles sous un angle tr6s r6duit en lumi~re rasante. Fig.24. The Gallo-Roman town, Alesia--July II, 1967. At the north of the theatre (particularly in zone 0), numerous walls of unknown buildings are revealed by thinner lines in the cereal. Traces were visible in low angle illumination.

p h o t o g r a p h i q u e s ; d'o?l la n6cessit6 de vols de reconnaissance "~ vue p o u r d 6 t e r m i n e r avec pr6cision le m o m e n t le plus favorable. (3) F u g a c e s dans le temps, les traces arch6ologiques le sont aussi dans l'espace: souvent en effet, elles ne p e u v e n t fitre p h o t o g r a p h i 6 e s que d ' u n secteur restreint de l'espace a6rien, hors d u q u e l elles restent invisibles. D a n s de tels cas, la meilleure c o u v e r t u r e verticale p e u t rester muette: il faut, ou d6tecter en vol l'angle et l'altitude propices h la prise de vue, o u multiplier les clich6s sous des angles et des n i v e a u x de vol 6chelonn6s. T e c h n i q u e , on le voit, tr6s diff6rente de la prise de r u e s en "strips" rectilignes ~ altitude constante utilis6e en p h o t o g r a m m 6 t r i e .

Apercu des rdsuItats obtenus C ' e s t p a r centaines que des structures arch6ologiques ignor6es jusqu'ici ont 6t6 d6couvertes, en p a r t i c u l i e r dans le couloir de la Sa6ne et dans la plaine de Ch fitillon-sur-Seine:

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(1) Gisements protohistoriques, avec enclos ~ foss6s circulaires, r6niformes ou carrds du Bronze final, du Hallstatt et de la T6ne. (2) Enceintes d6fensives allant de la Protohistoire au M o y e n Age: oppida, camps cdsariens de la G u e r r e des Gaules, camps 16gionnaires du l e r si~cle, mottes foss6s circulaires ou q u a d r a n g u l a i r e s du H a u t M o y e n - A g e .

Fig.25. Nuits-Saints-George--24 juin, 1964. Le plan du quartier central d'une petite ville gallo-romaine r6v616 par la s~cheresse dans un champ de luzerne; quadrillage des rues (0), voie ext6rieure oblique (1), b~timents dans les ~lots (2). Aprbs une premiere fauchaison, la luzerne n'a pas repouss6 ~ l'emplacement des substructions: d'o~l l'6tonnante prficision de ce plan, qui n'est apparu qu'en 1964. Fig.25. Nuits-Saint-George--June 24, 1964. Plan of the central district of a small Gallo-Roman town revealed by dryness in a field of lucerne. Chequer work of the streets (0), outer oblique road (I), buildings in blocks (2). After the first cutting the lucerne did not grow on the sites of the substructures, thereby showing the lay-out of the town with surprising clarity.

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R. CHEVALLIER, CDT. MONGUILAN, R. AGACHE ET R. GOGUEY

(3) Traces de rorganisation du sol: d6frichements, arch6ologie agraire, anciens cadastres, rdseaux de voies anciennes, etc. (4) Villas gallo-romaines dont les plans couvrent une gamme typologique &endue: bfitiments ruraux 616mentaires, villes ~ plan carr6 compact, "refines" aux bfitiments dispersals dans une cour limit6e par un tour d'enceinte (dont l'6paisseur donne parfois un caract6re de forteresse), ou "fermes" dont les bfitiments forment eux-m0mes enceinte autour d'une cour, enfin sdrie de villas dont le plan homog6ne traduit un souci architectural, avec galerie de faqade, ou parfois cour centrale p6ristyle dans de vastes et sans doute luxueux ensembles. (5) Sites exceptionnels: ~ Vix, les photographies adriennes ont rdv616 de nombreuses structures carr6es et circulaires dans le zone du "tumulus princier". A Alcsia viennent d'6tre ddcouvertes de nouvelles et ddcisives preuves des travaux de Cdsar dans le plaine des Laumes, de multiples plans d'6difices urbains ~ remplacement de la ville gallo-romaine. A Nuits St. Georges, le quadrillage des rues antiques et le dessin des bfitiments a pu 6tre photographi6 par grande s6cheresse dans les luzernes. La d6couverte la plus marquante concerne une ville romaine

Fig.26. Mirebeau-sur-B6ze--3 juillet, 1964. L'enceinte d'un camp romain dficel6 par la photographie a6rienne. II s'agit vraisemblablement d'un camp du let si~cle, avec foss6 et rempart de terre, construit par des d~tachements de la VlIIe L6gion "Augusta". kes couvertures verticales r6alis6es simultan6ment en pr6cisent les dimensions: 222 m6tres, soit 750 pieds romains. Fig.26. Mirebeau-sur-B6ze--July 3, 1964. Surrounding wall of a Roman camp revealed by aerial photography. Probably a camp of the 1st century with moat and rampart of earth, built by detachments of the VIIIth legion "Augusta".

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ARCHEOLOGIE AERIENNE EN FRANCE

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Fig.27. Mirebeau-sur-B6ze--3 juillet, 1964. k'un des principaux ensembles momentaux d6couverts le 3 juillet, 1964 ~ l'emplacement de la ville voisine du camp: couvrant un hectare, le forum avec sa place rectangulaire ~ p6ristyle (3) entour6e de boutiques (4), sa basilique double colonnade (5) et s e s a n n e x e s (6). A I'angle inf6rieur gauche du clich6 (1), le march6 monumental ~t place p6ristyle et bassin circulaire. Fig.27. Mirebeau-sur-B6ze--July 3, 1964. One of the principal antiquities discovered near the site of the town near the camp, on July 3, 1964. A forum with square and peristyle (3) surrounded by shops (4), a basilica with double colonnade (5) and several other buildings (6). At the lower left of the figure, a huge market with square, peristyle and circular pool.

totalement arasde et jamais encore explor6e, prbs de Mirebeau-sur-B6ze: les clichds de 1964-1967 nous apportent l'image d'un camp de ldgionnaires (sans doute fi l'origine de l'agglomdration), des portes fortifides, des maisons, d'un marchd monumental fi place p6ristyle, des thermes, d'un vaste forum avec ses annexes. Bien connue pour son aptitude ~t 6clairer les ensembles, la photographie a6rienne nous donne ici la preuve de son extr6me pr6cision dans la ddtection des ddtails architecturaux: cloisonnement des pi~ces, bassin circulaire au centre du march6, points r6v61ant l'emplacement des colonnes de la basilique, et jusqu'~ la trace de deux pi6destaux marquant l'entrde monumentale du forum.

Photogrammetria, 24 (1969) 199-221