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quences désastreuses de cette situation sur l’offre de biologie médicale de proximité. La réforme de la biologie médicale a élargi le champ de compétences et d’obligations de ces professionnels, qui participent grandement à la proximité géographique, temporelle et professionnelle du trio prescripteur-patient et biologiste médical, acteur incontournable du parcours de soin et de la santé publique. Une charge de travail alourdie, un faible remplacement des départs à la retraite contribuent à leur épuisement alors qu’ils s’investissent pleinement dans l’avenir, concourant à des travaux de recherche et à l’enseignement. Aussi souhaite-t-il être informé de la stratégie du ministère pour soutenir une dynamique urgente de recrutement de biologistes médicaux.
Prescription du valproate Nouvelles conditions de prescription/délivrance des spécialités à base de valproate et dérivés du fait des risques liés à leur utilisation pendant la grossesse
Réponse du ministère : répondre aux inégalités de santé et améliorer le parcours de santé du patient dans toutes ses composantes sont des enjeux majeurs pour le gouvernement ; des réponses ont été apportées concernant la situation des biologistes, dont la formation est accessible soit à l’issue des épreuves classantes nationales (ECN) de médecine, soit par le concours d’internat de pharmacie.
Une lettre aux professionnels de santé de l’ANSM1 a informé des nouvelles conditions de prescription/délivrance des spécialités à base de valproate et dérivés : Dépakine® (valproate de sodium ou acide valproïque) et ses génériques, Micropakine® indiqués dans le traitement de l’épilepsie ; Dépakote® (divalproate de sodium) et Dépamide® (valpromide) indiqués en 2e intention dans les épisodes maniaques du trouble bipolaire.
Le nombre total de postes offerts en biologie médicale est en forte augmentation depuis 2013. Ainsi, 294 postes ont été ouverts en 2015 contre 239 deux ans auparavant, soit une augmentation de 23 % en deux ans. Toutefois, compte tenu de la durée de l’internat de biologie médicale, qui dure quatre ans, les effets de cette hausse sont nécessairement décalés. L’atlas démographique 2016, publié par l’Ordre des pharmaciens, confirme qu’en biologie, la part des pharmaciens dans le secteur privé domine largement, elle s’est stabilisée autour de 60 % dans les dernières années.
Le valproate est un tératogène qui expose à un risque élevé de malformations congénitales. Les nouvelles données disponibles confirment aussi que les enfants exposés in utero ont un risque accru de troubles neuro-développementaux : 30 à 40 % des cas. Ces risques, de même que les recommandations d’usage de ces produits, ont déjà été précisés dans une lettre aux professionnels de santé en décembre 2014, qui faisait suite à la réévaluation européenne de leur rapport bénéfice/risque. D’où de nouvelles conditions de prescription/délivrance des spécialités à base de valproate (et dérivés) s’appliquant aux filles, aux adolescentes, aux femmes en âge de procréer et aux femmes enceintes. QQ
On constate une forte concentration (financière, économique, métier…) des laboratoires de biologie médicale dans de nombreuses régions : le nombre de structures juridiques a été divisé par 2 en 5 ans. Selon le ministère la couverture nationale d’accès aux soins en biologie médicale reste préservée, dans les établissements de santé, le Centre national de gestion confirme une augmentation du nombre de biologistes médicaux à partir de 2016, qui va se poursuivre jusqu’en 2030. QQ
J.-M. M. 1. ANSM. www.sante.fr.
Attractivité et proximité de la biologie médicale
Son collègue Loïc Hervé évoque l’ambition d’une biologie médicale de proximité et attire l’attention de la ministre sur la démographie en berne des biologistes médicaux et des consé-
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Le sénateur Jérôme Bignon attire l’attention de la ministre des Affaires sociales et de la Santé sur les inquiétudes des biologistes médicaux. Depuis la loi n° 2013-442 du 30 mai 2013 portant réforme de la biologie médicale, ils constatent une augmentation de leur charge de travail très importante. Âgés en moyenne de plus de 55 ans, ils sont affectés par les départs à la retraite et sont insuffisamment remplacés. Ils craignent de ne plus être en mesure d’assurer un service de soins de qualité. Il est observé une désaffection croissante pour le secteur de la biologie médicale et cette perte d’attractivité est préoccupante, il lui demande quelles mesures le gouvernement compte prendre pour rendre son attractivité à cette spécialité et favoriser le remplacement des départs à la retraite.
Jean-Marie Manus
98 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 - N°485