Posters topathologiques. Le défaut d’isolement d’Aspergillus en culture mycologique tissulaire n’élimine pas le diagnostic d’aspergillose cutanée. Les diagnostics de Pseudallescheria boydii et Fusarium spp étaient éliminés en associant les arguments cliniques et histologiques. La patiente était traitée par un débridement chirurgical superficiel, combiné à un traitement médical à base de voriconazole, à une dose de 400 mg par jour en deux prises orales espacées de 12 heures, pour une durée de 4 semaines. Une résolution complète de la lésion initiale était rapportée en fin de traitement, sans aucun effet secondaire signalé. Discussion L’altération des deux branches de l’immunité (innée et acquise), associée à l’insuffisance rénale chronique terminale, prédispose à une susceptibilité accrue aux infections. Les cas d’aspergillose décrits chez les sujets hémodialysés comprennent des aspergilloses invasives pulmonaires ou rhino-orbitaires, des endocardites et des thromboses artérioveineuses à Aspergillus. À ce jour, il s’agit du premier cas clinique d’aspergillose cutanée primaire rapportée chez une patiente en hémodialyse. Conclusion Ce cas souligne la possibilité de survenue d’aspergillose cutanée chez un patient en état d’immunodépression relative, conférée par l’insuffisance rénale chronique terminale. Une aspergillose cutanée primaire est alors à évoquer face à une ulcération évolutive rebelle au traitement antibiotique adapté et aux soins locaux classiques. Mots clés Aspergillose ; Hémodialyse ; Immunodépression ; Insuffisance rénale ; voriconazole Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.431. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.431. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.431 P266
Association d’une lèpre borderline tuberculoïde et d’une tuberculose en France métropolitaine夽 L. Rousset 1,∗ , A. Sokal 1 , M.-D. Vignon-Pennamen 2 , V. Pagis 1 , M. Rybojad 1 , J.-D. Bouaziz 1 , M. Bagot 1 , M. Jachiet 1 1 Dermatologie 2 Anatomie et cytologie pathologique, hôpital Saint-Louis, Assistance publique—Hôpitaux de Paris (AP—HP), Paris, France Introduction En métropole, près de 20 nouveaux cas de lèpre sont diagnostiqués chaque année. L’incidence de la tuberculose en France est de 7,2/100 000 habitants et l’association des deux mycobactéries a été exceptionnellement rapportée. Nous rapportons un cas de co-infection avec lèpre borderline tuberculoïde (BT) et tuberculose disséminée diagnostiqué en France métropolitaine. Observation Un homme de 34 ans, originaire d’Inde, consultait pour des plaques érythémateuses infiltrées et hypoesthésiques du visage, du tronc, des membres supérieurs, de la cuisse droite et du lobule de l’oreille droite. La biopsie cutanée montrait un granulome épithélioïde lympho-histiocytaire à tropisme péri-sudoral et périnerveux, et la coloration de Ziehl mettait en évidence des bacilles acido-alcoolo-résistants. La PCR Mycobacterium leprae était positive, confirmant le diagnostic de lèpre, BT d’après la présentation clinico-biologique. Le patient présentait une altération de l’état général fébrile et des douleurs abdominales, ne s’intégrant pas dans le cadre de la lèpre. La tomodensitométrie montrait un épanchement pleural gauche de moyenne abondance, une adénopathie hilaire droite de 11 mm à centre nécrotique et un épanchement péri-
A269 tonéal. La ponction pleurale trouvait un exsudat lymphocytaire et la biopsie ganglionnaire ne montrait pas de granulome. L’examen direct, la culture et la PCR BK étaient négatifs dans les biopsies ® bronchique et cutanée, et les BK crachats. Le test du Quantiféron et l’intradermoréaction à la tuberculine étaient positifs. Le tableau clinico-radiologique était en faveur d’une tuberculose disséminée, selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un traitement associant polychimiothérapie anti-lépreuse (PCT) et quadrithérapie antituberculeuse (rifampicine, isoniazide, ethambutol, pyrazinamide, clofazimine) était débuté. Quelques jours après, une réaction de réversion (diplégie faciale), justifiait une corticothérapie à 1 mg/kg/j. À 12 mois était notée une régression complète des lésions cutanées, extra-cutanées et de la diplégie faciale. Discussion Au total, moins de 200 cas de co-infection lèpre et tuberculose ont été rapportés, avec un âge médian de 37 ans [18—69]. La lèpre est inaugurale dans 89 % des cas, et la tuberculose dans 6 % des cas, avec un intervalle médian de 12 mois [0,5—300] ; les 2 infections sont simultanées dans 5 % des cas. La lèpre est lépromateuse dans 80 % des cas et tuberculoïde dans 20 % des cas. La tuberculose est pleuropulmonaire dans 90 % des cas, rarement cutanéo-muqueuse. Plusieurs hypothèses physiopathologiques historiques ont été avancées, celle de l’immunité croisée et celle de la mortalité de la co-infection. Conclusion De même zone d’endémie, cette co-infection doit être connue car elle peut être fatale. Un cas de lèpre doit faire rechercher une tuberculose latente afin de limiter l’émergence de formes résistantes à la rifampicine et d’éviter une réactivation, a fortiori si une corticothérapie est associée. Mots clés Lèpre paucibacillaire ; Mycobactérie ; Tuberculose disséminée Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.432. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.432. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.432 P267
Caractéristiques épidémio-cliniques des onychomycoses : série de 1926 cas W. Bahtaoui 1,∗ , F. Hali 1 , M. Soussi-Abdellaoui 2 , S. Chiheb 1 Service de dermatologie 2 Service de parasitologie mycologie, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc
1
Introduction Les onychomycoses constituent une véritable préoccupation par leur prévalence, leur caractère inesthétique et parfois douloureux, leurs associations morbides et leur coût de prise en charge. Elles ont également un impact psychosocial important et peuvent être source de complications infectieuses graves. D’où l’intérêt de ce travail qui a pour objectif d’établir le profil clinique et mycologique des onychomycoses au CHU Ibn Rochd de Casablanca. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive colligeant les cas d’onychomycose confirmés par étude mycologique suivis en consultation de dermatologie du CHU Ibn Rochd entre avril 2006 et décembre 2018. Le recueil des données a été fait à partir des dossiers à l’aide d’une fiche préétablie. L’analyse des données a été faite à l’aide du logiciel SPSS 20. Résultats Parmi 2847 patients consultant pour des onychopathies, nous avons colligé 1926 cas d’onychomycose (67,65 %). Les
A270
JDP 2019
femmes représentaient 61,7 % des cas (1188 cas), avec un sex-ratio H/F de 0,62. L’âge moyen était de 46,9 ans. La fréquentation de bains maures était retrouvée dans 577 cas (29,9 %), un diabète dans 431 cas (22,4 %), des microtraumatismes dans 188 cas (9,8 %), une atopie dans 154 cas (8 %), la pratique de sport dans 96 cas (5 %). L’onychomycose était monodactylique dans 481 cas (24,9 %) et polydactylique dans 1445 cas (75,1 %). L’atteinte siégeait au niveau des pieds dans 1338 cas (69,5 %), des mains dans 318 cas (16,5 %), et au niveau des mains et des pieds dans 270 cas (14 %). Une pachyonychie était présente dans 1202 cas (62,4 %), une xanthonychie dans 801 cas (41,6 %), une onycholyse dans 609 cas (31,6 %), un périonyxis dans 406 cas (21,1 %), un onyxis dans 281 cas (14,6 %), une hyperkératose sous-unguéale dans 154 cas (8 %), une leuconychie dans 127 cas (6,5 %). Une mycose plantaire était associée dans 1117 cas (58 %), un intertrigo inter-orteils dans 886 cas (46 %). Un érysipèle compliquait 270 cas (14 %). Les agents infectieux les plus fréquemment trouvés étaient Trichophyton rubrum dans 1156 cas (60 %) et Candida albicans dans 193 cas (10 %). Un traitement systémique était prescrit dans 1175 cas (61 %), la molécule la plus souvent prescrite étant la terbinafine dans 1048 cas (54,4 %). Discussion Notre série met en évidence la fréquence de l’onychomycose dans notre contexte. Nous notons également la prédominance féminine et la prévalence chez les sujets âgés vers la cinquantaine. Les orteils sont les plus souvent atteints et la manifestation clinique la plus retrouvée est la pachyonychie. Une mycose plantaire est associée dans plus de la moitié des cas. L’examen mycologique prend toute son importance pour la confirmation diagnostique et l’orientation du traitement. Il a isolé Trichophyton rubrum dans la majorité de nos cas. Mots clés Onychomycose ; Trichophyton rubrum Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
patients sous première ligne de traitement représentaient 87,2 % de l’échantillon et le reste était en deuxième ligne. D’autres causes étaient évoquées : le changement de centre de prise en charge et les décès non signalés. Discussion Cette étude a montré une prédominance féminine. Plusieurs facteurs expliquent la vulnérabilité féminine. Le taux de scolarisation féminine est faible. Il était de 43,99 % en 2014 au Burkina Faso. Le faible pouvoir d’achat des femmes les rend dépendantes de leur époux. Le non-partage du statut sérologique amène certains patients à se faire suivre dans des centres de santé éloignés de leur lieu de résidence. La charge virale élevée et les taux de CD4 bas au moment de la perte de vue du patient peuvent être le résultat de conseils insuffisants et non convaincants de la part des agents de santé. Ils ont recours à d’autres types de traitement pas efficaces. La communication entre les centres de santé est défaillante. Certains patients changent de centre de prise en charge sans un document officiel. Conclusion Cette étude montre l’intérêt de renforcer l’éducation thérapeutique et la mise en place d’un système efficace de détection précoce et de recherche active des patients défaillants dans la prise des antirétroviraux. Mots clés Antirétroviraux ; VIH ; Observance thérapeutique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.433
C. Klein 1,∗ , A. Mahé 2 , R. Goussot 2 , L. Spielmann 3 , S. Gravier 4 , D. De Briel 5 , E. Birckel 2 1 Clinique dermatologique, hôpitaux universitaires de Strasbourg 2 Service de dermatologie 3 Service de rhumatologie 4 Service de maladies infectieuses 5 Laboratoire de bactériologie, centre hospitalier de Colmar, France
P268
Déterminants des patients infectés par le VIH et perdus de vue de la cohorte du service de dermatologie du CHU Yalgado Ouédraogo G.P.M.L. Tapsoba 1,∗ , M.S. Ouédraogo 1 , N.A. Ouédraogo 1 , N. Korsaga 1 , F. Barro 2 , P. Niamba 1 , A. Traoré 1 1 Dermatologie vénéréologie, CHU Yalgado Ouédraogo 2 Dermatologie vénéréologie, CHU de Tengandogo, Ouagadougou, Burkina Faso Introduction La prise en charge adéquate d’un patient infecté par le VIH nécessite un suivi clinique et paraclinique régulier et une bonne observance thérapeutique. Malgré la disponibilité des services de santé et des antirétroviraux, un certain nombre de patients sont perdus de vue. L’objectif de notre étude était d’étudier les caractéristiques des patients infectés par le VIH et perdus de vue. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude transversale qui a concerné la cohorte des patients infectés par le VIH et suivis dans le service de dermatologie vénéréologie du CHU Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou. Les perdus de vus étaient des patients sous antirétroviraux et qui ne s’étaient pas présentés à la consultation médicale ou infirmière ni à la dispensation des ARV depuis plus de six mois. Résultats En 2017, la cohorte des patients suivis dans le service de dermatologie comportait 2882 patients. Parmi eux, 125, soit 4,33 %, étaient perdus de vue. L’âge moyen était de 37,5 ans et 66,4 % étaient de sexe féminin. Le niveau d’instruction était faible, avec 33 % de non-scolarisés ; 66,33 % vivaient en couple. Pour des raisons de confidentialité, 14 % venaient d’autres villes éloignées de plus de 20 km de l’hôpital. Soixante-treize pour cent étaient classés stade III ou IV de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au dépistage. La valeur médiane des CD4 était de 250 cellules/UI. Sur 20 résultats de charge virale disponible, 17 étaient détectables. Les
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.434 P269
Érythème annulaire centrifuge multiple associé à une monoarthrite du genou révélateur d’une infection à Capnocytophaga canimorsus夽
Introduction Capnocytophaga canimorsus (CC) est un bacille Gram négatif commensal de la cavité buccale des chiens et des chats, pathogène pour l’homme, dont les manifestations cliniques les plus fréquentes sont des septicémies, méningites et endocardites. L’atteinte cutanée est présente dans 50 % des cas. Nous rapportons le cas d’un érythème annulaire centrifuge multiple (EACM) associé à une monoarthrite du genou secondaire à une infection à CC. Observation Un homme de 66 ans consultait pour une éruption cutanée et une monoarthrite du genou droit en contexte fébrile dans les suites d’une piqûre d’insecte sur l’hallux droit. L’examen dermatologique montrait sur le tronc et les membres de multiples plaques érythémateuses annulaires sans altération de la surface cutanée, à bordure palpable et guérison centrale, d’extension centrifuge objectivée à 2 jours d’intervalle. L’histologie cutanée montrait un infiltrat inflammatoire mononucléé dermique aspécifique. L’analyse du liquide articulaire du genou droit montrait un liquide inflammatoire avec culture bactériologique stérile. La PCR Borrelia dans le liquide articulaire était négative. Après 3 jours de culture, les hémocultures permettaient d’isoler la bactérie CC. La PCR de l’ARN 16S dans le liquide articulaire était positive au même germe. La reprise de l’anamnèse permettait de découvrir que le chien du patient avait léché la plaie de l’hallux. La recherche d’une immunodépression sous-jacente était négative. L’évolution était favorable après antibiothérapie d’une durée de 6 semaines par céphalosporine de 3e génération (C3G), puis rifampicine et lévofloxacine, associées à un lavage articulaire.