ALTER, European Journal of Disability Research 9 (2015) 354–358
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Commentaire sur La pitié et la peur : images des handicapés dans la littérature et l’art populaire de Leslie Fiedler (1982) Comments on Pity and Fear: Images of the Disabled In Literature and the Popular Arts by Leslie Fiedler (1982) Alain Giami Inserm, UMR 1018, UPS, UVSQ, CESP, équipe : « genre, sexualité, santé », 82, rue du Général-Leclerc, 94276 Le Kremlin-Bicêtre cedex, France
i n f o
a r t i c l e
Historique de l’article : Rec¸u le 2 septembre 2015 Accepté le 21 septembre 2015 Disponible sur Internet le 29 octobre 2015
La publication du texte de l’historien américain de la littérature Leslie Fiedler – qui est quasiment inconnu du public franc¸ais – donne l’occasion de revenir sur certaines des perspectives de la recherche psychosociologique qui se sont un peu estompées au cours des dernières années dans ce que l’on désigne comme le champ du « handicap » au profit d’une recherche plus pragmatique et politique. Dans ce texte (Fiedler, 1982), il s’agit de l’exploration et de l’analyse des mythes, des représentations, des imaginaires et des fantasmes associés aux « personnes et aux situations de handicap » (comme l’on dit actuellement) ainsi que d’un regard sur l’histoire des désignations et des termes « populaires » qui ont été utilisés dans ce champ au cours des années passées. Certains de ces termes ne sont plus utilisés en vertu d’un mouvement qui peut être qualifié de « civilisation des mœurs » (Norbert Elias, 1973) ou dans sa forme nord-américaine de « politiquement correct ». Ce mouvement historique reste marqué par un brouillage des émotions fortes et des métaphores, et par la prohibition de l’utilisation de termes et d’images qui peuvent être vécus par les personnes qui en sont l’objet comme une offense
DOIs des articles originaux : http://dx.doi.org/10.1016/j.alter.2015.09.003, http://dx.doi.org/10.1016/j.alter.2015.09.002. Adresse e-mail :
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ou provoquer un malaise. Ce qui en soi serait une bonne chose si le remplacement de mots vécus comme insultants ou exprimant une discrimination s’accompagnait effectivement d’un changement d’attitudes et de comportements. Les jeux de langage, l’évolution des concepts et des représentations, les différences culturelles et linguistiques et le « flou » du concept de handicap (Giami, Korpès, Lavigne, & Scelles, 1996) rendent la traduction des termes désignant les infirmes, les boiteux et tous les autres particulièrement difficile. Il s’agit non seulement de trouver les termes littéralement appropriés, mais surtout de surmonter la censure interne qui est ancrée dans les attitudes sociales dominantes à l’égard de cet objet. Comment traduire le terme anglais handicapped alors que celui-ci qui est toujours utilisé en franc¸ais (« les handicapés ») ne l’est plus en langue anglaise car considéré comme offensif à l’égard des personnes ? Comment traduire crippled qui pourrait être traduit par les « estropiés » alors que ces deux termes ne sont plus utilisés aux États-Unis ? Faut-il « traduire » ces termes de fac¸on littérale ou au contraire les « traduire » dans le jargon politiquement correct d’aujourd’hui dénoncé vigoureusement par Leslie Fiedler ? Leslie Fiedler développe dans ce texte l’idée que le changement et le polissage des mots n’évacue pas les émotions et les sentiments, qu’ils soient bons ou mauvais. Il ne trace pas une différence bien tranchée entre ces différents sentiments et émotions dans la mesure où les bons sentiments servent parfois de meilleur alibi à des actions néfastes envers les personnes concernées. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, l’exploration et l’analyse des représentations, des mythes, des fantasmes et des stéréotypes qui est développée dans ce texte à partir de lectures de la littérature – aussi bien de la « grande littérature » et de la mythologie que de la littérature dite populaire – du cinéma ou d’œuvres culturelles en général n’est pas un pur exercice intellectuel : elle vise à comprendre les soubassements inconscients, latents ou subjectifs qui orientent toujours les pratiques interpersonnelles aussi bien que la mise en œuvre des politiques institutionnelles et de santé publique. « Lire des romans, des poèmes ou des pièces de théâtre ne suffira jamais, soyons clairs, à exorciser ces terreurs ; mais les amener à notre pleine conscience peut nous délivrer de notre hypocrisie et nous conduire à réaliser à quel point les choses changent peu lorsque nous changeons simplement les mots : ce ré-étiquetage superficiel dont nous avons si sottement tendance à nous enorgueillir », écrit Fiedler. 1. Leslie Fiedler Leslie Fiedler est un personnage hors du commun dans le monde académique, tout en apparaissant comme un pur produit de la contre-culture des années 1960 et 1970 aux États-Unis. Sa nécrologie publiée le 31 janvier 2003 dans The New York Times1 apporte quelques éclairages intéressants sur sa biographie et sur son œuvre. Pour Fiedler, l’œuvre est indissociable de la biographie d’un auteur et ainsi les critiques littéraires qu’il a élaborées au cours de sa longue carrière occupent une place à part entière dans sa propre biographie. Après de brillantes études et un engagement dans la seconde guerre mondiale où il a servi dans des unités du contre-espionnage de la Navy chargées du décryptage des messages et de la traduction de textes japonais, il entreprend une carrière académique en études littéraires. Il est très intéressé par la culture populaire qu’il place sur le même plan que les grands classiques. Mais surtout il cherche à dénicher les éléments implicites, émotionnels et intra-personnels qui travaillent les textes et les pratiques sociales en profondeur. Pour Fiedler, la littérature permet l’expression d’images, d’idées et d’émotions auxquelles on n’aurait pas accès autrement, dans une sorte d’espace de liberté. Cette posture théorique et méthodologique n’épargne pas le critique lui-même. Fiedler considère que le critique littéraire est guidé par sa propre personnalité et ses émotions et refuse toute bienséance au profit de prises de position passionnelles et passionnées. Il pratique ainsi une certaine forme de réflexivité avant la lettre. Morris Dickstein, un de ses commentateurs, considérait qu’il se situait dans la lignée de S. Freud, W. Reich et D.H. Lawrence en mettant à jour « les duplicités sexuelles de la culture américaine » (Dickstein, 1991). Ce même critique rappelle que la carrière de Fiedler a trouvé sa vitesse de croisière entre les premières publications de Norman Mailer et celle de Portnoy et son complexe
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Christopher Lehmann-Haupt. “Leslie Fiedler, a Provocative Literary Critic, Dies at 85”. The New York Times, January 31, 2003.
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de Philip Roth (1970 [1969]). C’est dire la place importante de la sexualité dans cette œuvre, mais une sexualité qui est toujours perc¸ue sous l’angle du scandale et de la transgression, ce qui en fait son intérêt. Fiedler s’intéresse à ce qui fait scandale de fac¸on scandaleuse. La posture de « réflexivité » adoptée par Fiedler est ici centrale dans la mesure où elle invite chacun à examiner ses propres représentations et les émotions sollicitées face à des situations de handicap, ce que l’auteur ne manque d’appliquer à lui-même. À la différence de Georges Devereux, autre personnage des années 1960, qui avait développé l’idée du contre-transfert pour comprendre les effets de la subjectivité du chercheur sur son objet de recherche (Devereux, 1980 [1967]) et pour tenter de sublimer ses conséquences méthodologiques, Fiedler, lui, met en acte sa personnalité dans son écriture et s’y implique au sens le plus fort. On est assez loin des idéaux de la science objective marquée par l’ascèse du chercheur garante de son objectivité. Il a ainsi appliqué à lui-même la pratique de la désacralisation des tabous sans concessions en affirmant qu’il avait « profité d’un philo-sémitisme aussi généralisant que l’antisémitisme dans lequel il avait trouvé sa source ». . . avant de conclure que « pour rendre les choses encore pires, j’ai joué sans aucune honte le rôle qu’on m’avait attribué en devenant le ‘Fiedler on the roof’ académique » (Fiedler, 1991) –jeu de mots2 qui fait référence à Le violon sur le toit, une comédie musicale américaine présentée en 1964 à Broadway, mettant en scène un personnage juif Tévié le laitier. Last but not least, pour compléter ce tableau, en 1969, Fiedler a publié un ouvrage dans lequel il raconte une descente de police effectuée à son domicile et la découverte de quelques grammes de marijuana qui lui valurent des démêlés judiciaires qui ne cessèrent qu’au bout de cinq années de procédure (Fiedler, 1992 [1969]). Tous les éléments de la biographie de Fiedler que je viens de rappeler ne peuvent que susciter ma sympathie et même une forme d’identification de ma part envers cet auteur et l’on comprendra que cette note de lecture est tout sauf objective. 2. La pitié et la peur Le texte qui est traduit ici par Florence Paterson et Jean-Sébastien Eideliman, a été publié originalement en anglais dans la revue Salmagundi en 1982. Salmagundi Magazine est une revue intellectuelle qui est publiée depuis 1965 à New York et dont l’ambition a été, dès le départ, de s’adresser à un public cultivé situé au-delà du monde académique et en développant l’idée selon laquelle toute analyse de la littérature devait être fondée sur une prise en compte des dimensions psychologiques, sociales et politiques qui sous-tendent et structurent les textes. Au-delà de sa publication dans Salmagundi, ce texte a initialement été prononcé lors d’une conférence organisée en 1981 par le Centre international pour les handicapés avec le soutien des Nations-Unies dans le cadre de « l’Année internationale des personnes handicapées », c’est-à-dire dans un contexte politique au plus haut point, un lieu dans lequel on s’attendrait plutôt à entendre un plaidoyer en faveur de l’intégration – et une dénonciation des limites et des obstacles rencontrés par l’intégration ou l’inclusion des « personnes en situation de handicap ». Après avoir utilisé des termes qui ne sont plus acceptés aujourd’hui pour parler des « personnes en situation de handicap », et qui font même l’objet d’une certaine censure à moins que l’on ne les écrive entre guillemets ou en italique, Fiedler n’a pas hésité à se désigner lui-même comme un « gros vieux youpin » en n’hésitant pas à utiliser la pire des expressions injurieuses américaines pour désigner les juifs (kike). Il nous propose une relecture de textes de Shakespeare, d’un film de Jane Fonda Coming home ou encore d’une série télévisée populaire. Son analyse du récit du Docteur Treves sur Elephant Man ne porte pas seulement sur le texte lui-même mais surtout sur les conditions de rétention dont il a fait l’objet de la part de son auteur avant d’être finalement publié plus de 30 ans après la mort de John Merrick et de la « Veuve Windsor » (la reine Victoria). Fiedler développe la thèse selon laquelle le remplacement des mots qui gênent, qui offensent ou qui sont censés faire mal à ceux qui en sont les objets par des mots plus acceptables car plus neutres, laisse intact ces images enfouies au plus profond de l’inconscient et qui sont chargées d’émotions. Il rappelle aussi que ces émotions et ces sentiments peuvent être de différentes natures, depuis la haine jusqu’à l’amour le plus désespéré, en passant par la pitié ou le ridicule et pouvant aller jusqu’au désir
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Le titre original est The Fiddler on the Roof.
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de meurtre. Il considère que l’usage de ces termes et des émotions qui les accompagnent s’inscrit dans une dimension historique dans laquelle les retournements de signification ou de polarité sont monnaie courante. Les estropiés ont longtemps fait rire avant de susciter de la pitié. Il montre aussi comment l’enfermement, la réclusion de ces personnes comme dirait Goffman, dans des institutions fermées et à l’écart du monde social et du regard public a pour fonction de les rendre invisibles, c’est-à-dire de produire leur mort sociale. Quelques travaux menés en France à partir de la fin des années 1980 (sur lesquels je reviendrai plus bas) avaient bien mis en évidence l’importance de la figure de l’enfant comme métaphore du handicap et des ambivalences dont elle fait l’objet de la part de leurs parents, des professionnels qui les accompagnent. Fiedler met en lumière une dimension sur laquelle on s’est jusqu’à présent peu intéressés : il nous montre que l’une des cibles de cette haine est la figure du Senex – le vieillard menac¸ant – « un avatar du sinistre Senex – mauvais pères ou oncles malfaisants, que chaque enfant reconnaît sous leurs déguisements transparents de pirates, de sorciers maléfiques ou de loups de mer tyranniques ». Le Capitaine Crochet, personnage central de Peter Pan, incarne cette image maléfique d’un infirme équipé de prothèses dont il se sert comme d’une arme, à l’instar du Docteur No, incarnation du mal absolu dans le premier James Bond représenté au cinéma. La longue analyse de Elephant Man fait apparaître toute l’intrication des bons et des mauvais sentiments et leur incarnation dans les pratiques de soins et d’assistance. Dans un autre registre, on se souvent du film espagnol de Marco Ferreri sorti en 1961, El cochecito (la petite voiture), dans lequel un retraité valide se voit confiné par sa famille à une vie triste alors que ses amis handicapés peuvent se balader avec leurs petites voitures électriques. Après de multiples tentatives pour obtenir l’acquisition de cette petite voiture qui lui rendrait sa dignité et ses amis, le vieillard empoisonne toute sa famille et demande à la police venue l’arrêter à la suite de son crime si une fois en prison on lui donnera un « cochecito ». La référence à un cas d’infanticide envers un enfant trisomique fait apparaître la permanence des sentiments de haine et des passages à l’acte envers ceux qui sont vécus comme insupportables car ils nous rappellent notre mortalité et nos faiblesses. Le texte est ainsi émaillé de discussions d’œuvres qui donnent une image inattendue ou refoulée des « handicapés ». Fiedler remet en question le caractère ahistorique d’une hypothétique « part maudite » et il termine son texte par une invitation où il en appelle à notre capacité à nous percevoir – tous et ensemble dans « l’infinie diversité de la norme humaine » qui s’oppose à l’inclusion de « l’autre altéré » dans des catégories où il incarne l’« Autre absolu ». 3. Et en France ? Les travaux de Fiedler renvoient à des approches inspirées par la psychanalyse qui essaient de mettre à jour les fantasmes inconscients et à des travaux qui ont traité des images et des représentations visuelles. Dans son Handicap et société publié en 1968, Claude Veil, qui avait surtout entrepris une sociologie du handicap, concluait en soulignant que « tout homme, handicapé ou non, porte en lui-même des images du malheur (du sien et de celui des autres) et des images d’autrui (d’on ou d’eux) qui infléchissent ses motivations, ses jugements, ses émotions, ses conduites. Nous ne sommes pas en mesure de révéler et décrire complètement ces images, dont tout donne à croire qu’elles sont en majeure part enfouies et inconscientes et qui, dans notre matériel, restent latentes. » (Veil, 1968, p. 17). Le propos de Veil est certainement marqué par une époque où le handicap était surtout considéré dans sa dimension dysphorique (« la pitié ») empêchant de penser d’éventuels aspects euphoriques ou positifs associés à ces situations, thématiques qui furent développées à partir des années 1970 avec l’apparition des mouvements contestataires. Suite au programme énoncé par C. Veil, mes propres travaux sur la figure fondamentale du handicap (FFH) – publiés sous forme de rapport de recherche en diffusion restreinte – avaient abordé les représentations et les sentiments latents et l’ambivalence à l’égard des personnes handicapées et notamment sur la figure de l’enfant perc¸u tour à tour et parfois simultanément comme un monstre à détruire ou comme un ange à protéger de ceux qui lui veulent du mal. Les métaphores utilisées par les personnes interrogées renvoyaient aux registres du végétal, de l’animal, de la mécanique, etc., et de toutes sortes de registres du non-humain ou de la déshumanisation (Giami, 1990 ; Giami, Korpès, & Lavigne, 2007 ; Piquet, Giami, & Berthier, 1988). Dans une étude de la pornographie mettant en scène des personnes mutilées, on avait compris comment les personnes mutilées pouvaient être l’objet de désirs sexuels intenses du fait même de leur mutilation et comment
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cette mutilation constitue quelque chose « de plus » et donc éminemment désirable comme fétiche (Giami, 2003). Cette perspective a inspiré d’autres travaux d’orientation plus ouvertement psychanalytique (Assouly-Piquet & Berthier-Vittoz, 1996 ; Sausse, 1996). Le travail de H.-J. Sticker après s’être longtemps développé dans le cadre d’une anthropologie historique est revenu récemment vers des approches de la subjectivité sociale et même de l’inconscient en écrivant que « les déficients et donc l’infirmité elle-même sont comme une projection de cette fameuse part maudite de nous » (Sticker, 2013 [1982], p. 289). L’idée de la « part maudite » chère à George Bataille est proche de celle du clivage entre le bon et le mauvais objet repris par l’historien américain S. Gilman à la psychanalyste anglaise Mélanie Klein. Dans un travail historique sur les images de la maladie depuis la dépression jusqu’au sida, Gilman développait l’idée de la permanence et même de la nécessité subjective quasi structurelle de la figure d’un mauvais objet permettant de comprendre nos représentations explicites (Gilman, 1988). Le texte de Fiedler ne propose pas la même vision essentialiste des représentations, et des mythes auxquels « le handicap » peut être rattaché, ni du traitement que la société réserve aux hommes et aux femmes de tous âges et de toute condition physique ou mentale qui se trouvent placés en situation d’écart différentiel. Ce texte nous laisse ainsi avec une affirmation : ce n’est pas le déni des émotions et des représentations qui permet de mettre en œuvre une humanité généreuse, et avec une question : à quelles conditions est-il possible de changer nos attitudes et nos représentations qui entravent un traitement humaniste de ceux qui sont construits socialement comme différents ? La posture réflexive qui guide le travail du chercheur s’avère ici dans toute sa pertinence. Souhaitons que la publication de ce texte ouvre de nouvelles pistes de réflexion et de recherche. Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. Références Assouly-Piquet, C., & Berthier-Vittoz, F. (1996). Regards sur le handicap. Paris: Desclée de Brouwer. Devereux, G. (1980 [1967]). De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement. Paris: Flammarion. Dickstein, M. (1991). Rebel with a thousand causes. The New York Times. Elias, N. (1973). La Civilisation des mœurs. Paris: Calmann-Levy. Fiedler, L. (1992 [1969]). Being busted. New York: Stein & Day Publishers. Fiedler, L. (1982). Pity and Fear: Images of the Disabled In Literature and the Popular Arts. Salmagundi, 57, 57–69. Fiedler, L. (1991). Fiedler on the Roof: Essays on Literature and Jewish Identity. Boston MA: David R. Godine Publisher. Giami, A. (1990). L’hypothèse de la figure fondamentale du handicap. In H. Paicheler, & J.-S. Morvan (Eds.), Représentations et handicaps : Vers une clarification des concepts et des méthodes. Paris: CTNERHI, MIRE. Giami, A. (2003). Pornographie et handicap. Cités, no 15, 43–59. Giami, A., Korpès, J.-L., Lavigne, C., & Scelles, R. (1996). La pluralité des représentations du handicap. In S. Aymé, J. Henrard, A. Colvez, & J. Ravaud (Eds.), Handicap et vieillissement : Politiques publiques et pratiques sociales (pp. 7–28). Paris: Inserm. Giami, A., Korpès, J.-L., & Lavigne, C. (2007). Representations, metaphors and meanings of the term “handicap” in France. Scandinavian Journal of Disability Research, 9(3–4), 199–213. Gilman, S. (1988). Disease and representation. From madness to aids. Ithaca, NY: Cornell University Press. Piquet, C., Giami, A., & Berthier, F. (1988). Le miroir brisé. (55 minutes vidéo couleur). Saint-Cloud: Université audiovisuel (E.N.S. Saint-Cloud), CCAS. Roth, P. (1970 [1969]). Portnoy et son complexe. Paris: Gallimard. Sausse, S. (1996). Le miroir brisé. Paris: Calmann-Lévy. Sticker, H.-J. (2013 [1982]). Corps infirmes et sociétés. Essais d’anthropologie historique. Paris: Dunod, coll. « Idem ». Veil, C. (1968). Handicap et société. Paris: Flammarion.