Actes du Congrès de la SFETD, Lille, 21—24 novembre 2012 [3] Stevens A. Mono-symptômes et traits de psychose ordinaire. Quarto 2009;94-95:61—5. http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.030
A9 serotonin and norepinephrine receptor subtypes. Br J Anaesth 2012;109(2):245—52. http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.031 CS8-2
Cours supérieur 8 — Méthodes non médicamenteuses (MNM)
CS8-1
Compréhension actuelle des mécanismes d’action I. Nègre CETD, hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre, France Les MNM sont de plus en plus proposées en particulier dans le traitement de la douleur. Une enquête récente montre une augmentation de leur utilisation dans les services hospitaliers [1]. Plus de 15 MNM ont été identifiées, en particulier l’hypnose (HYP), la relaxation, le toucher thérapeutique, les traitements physiques manuels (STM), les traitements issus de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC). . . Les effets de HYP sont largement documentés grâce à la neuro imagerie. L’effet antalgique est objectivé par une baisse du réflexe R3 [2] et semble dû à une action sur la composante émotionnelle de la douleur. L’HYP influence l’attention en modulant l’activation du cortex cingulaire antérieur et en découplant la fonction de monitorage de conflit et celle de contrôle cognitif. Durant cet état de conscience particulier, le débit sanguin est augmenté au niveau des cortex occipital, pariétal, précentral, préfrontal et cingulaire. Du point de vue neurophysiologique, le précuneus et la région mésiofrontale sont désactivés [3]. Par ailleurs, la méditation interfère également avec les mécanismes de la douleur par une action sur le girus cingulaire, l’hippocampe et l’insula antérieure [4]. Pour les SMT, les méta analyses récentes décrivent une littérature pauvre, divisée et de basse qualité. L’efficacité cliniquement significative sur la douleur et la fonction vs les autres traitements est retrouvée à court et parfois moyen terme [5]. Les manipulations vertébrales agissent sur les différents composants de l’unité fonctionnelle vertébrale. Elles semblent diminuer brièvement la pression intradiscale, étirer en force les muscles paravertébraux, ce qui favorise leur relaxation. Enfin, elles ont probablement un effet antalgique propre indépendant de la lésion en cause [6]. La MTC fait appel à une conceptualisation particulière de l’anatomie et utilise la stimulation de points spécifiques, organisés sous forme de réseaux (méridiens) dont l’existence n’est pas scientifiquement prouvée. Néanmoins, cette stimulation augmenterait le taux de neurotransmetteurs (sérotonine et dopamine), interfèrerait avec les mécanismes de contre irritation, modifierait le tonus musculaire [7]. Références [1] Médecines complémentaires à l’Assistance publique—Hôpitaux de Paris. Rapport. Juillet 2012. [2] Danziger N. Different strategies of modulation can be operative during hypnotic analgesia: a neurophysiological study. Pain 1998;75(1):85—92. [3] Hick G. Hypnose en anesthésie. SFAR; 2011. [4] Grant JA. Cortical thickness and pain sensitivity in zen meditators. Emotion 2010;10(1):43—53. [5] Bronfort G, Haas M, Evans RL, Bouter LM. Efficacy of spinal manipulation and mobilization for low back pain and neck pain: a systematic review and best evidence synthesis. Spine J 2004. [6] Maigne JY. Mode d’action des manipulations vertébrales. Rev Rhum;70(203):713—19. [7] Zhang Y. Electroacupuncture inhibition of hyperalgesia in an inflammatory pain rat model: involvement of distinct spinal
Qi Gong et douleur : définitions et revue de la littérature M. Beaumont Centre d’évaluation et du traitement de la douleur, CHU Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre, France Le Qi Gong est une pratique ancestrale qui trouve son origine en Chine. Il puise ses racines dans le taoïsme, le bouddhisme, le confucianisme, les arts martiaux et la médecine traditionnelle chinoise à laquelle il appartient au même titre que l’acupuncture, la moxibustion et la pharmacopée. Littéralement Qi Gong signifie méthode, travail sur le Qi, que l’on pourrait traduire par énergie ou souffle. Le Qi peut être assimilé au pneuma des grecs, l’anima des latins ou le prana des indiens. Définir le Qi c’est également définir le Tao, la voie dans laquelle passe l’énergie et le taoïsme. On peut aussi définir le Qi comme les mouvements d’aller et retour du Yin et du Yang, à l’origine des cinq éléments et des cinq organes. C’est le Docteur Cho Zang-Hee qui a démontré en 2002 que le Qi était une réalité concrète [1]. Le Qi Gong, est constitué d’exercices physiques effectués dans un état de méditation provoqué par une grande concentration. Cette pratique travaille sur tous les niveaux du corps, tels qu’ils sont définis dans la médecine chinoise traditionnelle : physique, psychique (mental/esprit) et énergétique. Il apparaît dès lors cohérent que certaines équipes toutes spécialités confondues aient voulu intégrer le Qi Gong à leur médecine conventionnelle. Cette revue de la littérature a pour but de faire la synthèse des articles qui concernent l’impact de la pratique du Qi Gong dans les domaines de la douleur [2—4] (douleur rachidienne, pathologie arthritique, fibromyalgie. . .), mais aussi sur des populations particulières comme le sujet agé [5—7] ou les soignants [8,9]. Globalement la pratique du Qi Gong apparaît simple, réalisable par les plus fragiles (sujets âgés) avec un impact positif (mais pas toujours statistiquement significatif) sur la douleur mais aussi la dépression, l’équilibre, la qualité de vie, l’état de stress. La plupart des auteurs soulignent également le faible coût que représente cette pratique, qui n’a aucun effet indésirable, et peu ou pas de contre indication. En conclusion, dans le cadre de la prise en charge globale d’un patient douloureux, le Qi Gong avec une action directe sur la douleur mais aussi sur l’humeur, les émotions, la qualité de vie, se présente donc comme une proposition toute à fait adaptée. Des études bien conduites sont toutefois nécessaires pour valider de fac ¸on durable cette pratique. Références [1] Cho ZH, Olesaon TD, Alimi D, Niemtzow RC. Acupuncture: the search for biologic evidence with functional magnetic resonance imaging and positron emission tomography techniques. J Altern Complement Med 2002;8(4):399—401. [2] Rendant D, Pach D, Lüdtke R, Reisshauer A, Mietzner A, Willich SN, et al. Qi gong versus exercice versus no therapy for patients with chronic neck pain: a randomized controlled trial. Spine 2011;36(6):419—27. [3] Jahnke R, Larkey L, Rogers C, Etnier J, Lin F. A comprehensive review of health benefits of Qi Gong and tai chi. Am J Health Promot 2010;24(6):e1—25. [4] Lee MS, Pittler MH, Ernst E. Internal Qi Gong for pain conditions: a systematic review. J Pain 2009;10(11):1121—7. [5] Mannerkorpi K, Arndorw M. Efficacy and feasability of a combination of body awareness therapy and Qi Gong in patients with fibromyalgia: a pilot study. J Rehabil Medicine 2004;36:279—81.