Du vocabulaire

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2 Annales de l'Association internationale pour le Calcul analogique N ° 1 - - ~anvier 1960 EDITORIAL DU VOCABULAIRE Est-il opportun , dans une rev...

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Annales de l'Association internationale pour le Calcul analogique

N ° 1 - - ~anvier 1960

EDITORIAL

DU VOCABULAIRE Est-il opportun , dans une revue polflingue, d'aborder un problSme de vocabulaire ? ]e le crois, d'une Dart parce que, m$me parmi ceux qui n'ont point le franfais pour langue maternelle, beaucoup des membres de cette Association le parlent et l'dcrivent avec une grande correction, d'autre Dart parce que les autres, ceux qui le savent imDarfaitement ou doivent . .recourir ... ~ un traducteur, n'en ont que davantage besoin d'un style el'intelligence facile, et Dour cela ddpourvu de fautes, d'impropri&& et dOambigu~t~s. Le Franfais n'aime pas les ndologismes ; il les discute, s'en choque facilement, les rdpudie , m~me, pour se rabattre sur des termes dtrangers.., dont tro D souvent il fausse le sens. Il n'en est pas ainsi chez les Anglo-Saxons, o~'l des mote comme automation, transistor ont dtd d'embl& accept& par tout le monde ; chez eux aussi, to compute, d&ivd du &'tin computare qui a donnd notre verbe compter, et qui signifiait seulement, il y a vingt ans <>en est arrive, sans que personne ne s'en dtonne, ~ s'appliquer presqu'exdusivement aux procddds mdcaniques, dlectriques ou dlectroniques, m$n~e si ceux-ci sont analogiques, c'est-A-dire op&ent sans aucun calcul proprement dit. Pourrions-nous en faire autant, et faire accepter computer, computeur, computage, au lieu de la mddiocre expression de <>, qui s'accorde real aux procddds dlectriques ou dlectroniques, et dont on ne peut d&iver un verbe qu'au prix d'une lourde p&iphrase ? Dans un rdcent ouvrage, l'auteur a proposd ces roots, dont il prdtendait hmiter l'emploi au calcul dlectrique analogique, et l'dchec fur complet : lui-m~me ne s'en sert pas, et ne s'ent$tera pas clans ce qui fur, sans aucun doute une erreur. Faudrait-il, alors, malgrd le peu de go~t des Franfais pour cela, crder de routes pi&es un mot nouveau, avec ou sans < gr&o-laun6 dans l'espoir qu'il s'imloosera de lui-mSme - comme s'imposeront, esp&ons-le, les excellents mots ol6oduc, gazoduc., crd& par les Canadiens pour traduire l'inassimilable pipe-line ? <(Calcul m&anique >>a donn~ calculateur et calculatrice, o1~, de route dvidence, quelque chose reste sous-entendu : puisqu'il ne s'agit pas d'un ~tre humain, c'est un appareil, ou un instrument calculateur, ou une machine calculatrice. Quelques aut.eurs, ou construc~eurs ont, peut4tre inconsciemment, associd ~ ces deux genres, deux sens diff&ents - - de m~me qu'un moteur n'est pas une mortice. Une calculatrice descend lointainement mais directement de la machine arithm&ique de Pascal, et op&e sur des nombres ; de la machine de bureau, on est passd aux machines A statistiques, qui ont toujours eu des noms fdminins (tabu&trice, perforatrice, trieuse, interclasseuse, etc.); pourquoi l'av~nement de l'dlectronique a-t-il, chez Bull comme chez I.B.M..FRANCE, amend le masculin (calculateur Gamma, ordinateur 65o ) ? Sans doute par attraction phondtique du mot am&~ain "computer, qui appelle une traduction en -teur, mais cela est regrettable ; le grammah'ien Petter, consultd par I'I.B.M., avait forgd Dour la circonstance le mot ordinatrice,.., mais la Compagnie s'est laissd entra~ner par le mot en -teur. En mati&e de calcul analogique~ en tous cas, tout le monde est d'accord sur le mot calculateur: on dit parfois (~la machine >>, mais c'est bien plutSt un appareil, et le masculin s'est toujours imposd. II n'y a pas de probl&ze, non plus, ~ nou'e sens, quant au genre du nora ~ donner aux machines mixtes, num&iques et analogiques. D'une part, il y a toujours un dldment dominant, gdnd-

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ralement le numgrique, d'autre part il y a juxtaposition de deux choses, calculateur et calculatrice, avec des organes de passage de l'une ~ l'autre, mais sans aucune comp~ndtration : l'ensemble est une associatmn ~ laquelle s'apphquera un nora ou l'autre, selon ce qui, clans le fonctionnement, appara~t comme essentiel : ainsi l'<~analyseur diffgrentiel numdrique ~> est, sans h~sitation possible, croyonsnous, une calculatrice, puisque tout s'opSre par sommation de nombres. Reste ~ savoir si, clans le domaine puremem analogique, calc~llateur est addquat pour un appared qui, loin de calculer, rgalise un phgnomSne physique, et mesure des grandeurs: construi~'e un triangle avec la r~gle divisde et le rapporteur, n'est pas le ~
Ainsi donc, aussi bien pour l'ensemble des mgthodes que nous appelons ~