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lesbien, ce qui lui permet d'expliquer le trait~aent du type ~tva~,> r~,~a~ (vis-~t-vis de ionien-attique ~tva~ > ~Ra~) ; apr~s la disparit~on de l'dldment nasal, l'dldment palatal aurait subsistd sous l a forme de ~. - L'hypoth~se nous paratt tr~s risqude. Si la plupart de ces communications n'ont pas d6pass6 rdtat d'dbauche, de sorte qu'elhs ne foumissent pas de thdories solide2 merit tonddes sur un examen exhaustlf des fairs linguistiques, elles sugg6rent patrols des iddes intdressantes et. dies montrent qu'en Espagne, ceux qui s'appUquent ~ rdtude des langues classiques s'eff~rcent sddeusement de donner/~ la linguistique structurah Ia place qui lui revient. - Plusieurs passages de ce volume ont dtd imprim~s ¢n petitb caract6res sans qu'on comprenne toujours la raJmn de cc procddd.
Uni~frsigd d'Ai ~erdam, Seminarium vo ~r Klass~eke Filologie, Siegel 4z5, A~ .sterdam.
C. J. RvUGa
C. J. RU~JGH, l~t~eS S~r hz g~ammai~e e~~ ~ogwb~dairedu grec myc~ien. Adolf M. Hakkert, Amsterdam t967. 439 pp.
/So..~, Le bon myc(~nologue qu'est C. J. Ruijgh rdunit dar~ ce volume des contTibutions ~liverses, toutes .de qualit}, & l'herm6neutique d u lh~aire B. •La premiere pattie est une ample introduction ~ la connaissance de l'dcriture et du dialecte (p. 19-96, § i-77), ~t l a lois solide et personnelle. C'est un des premiers travaux ~ poser, en termes clairs, des probl~mes essentiels de c.hronologie phondtique: comment se situe l'dtat mycdnien du ddvelopper~ent du grec dans la succession des ph~nomAnes antdrieurs au premier milldnaire q u ' o n assignait nagu~re a u 'grec commun'? Les ambiguitds d u syllabaire et d e rorthogm.ph.~ rendent souvent la recherche ardue :et incertaine. Nous avons aillem~ (Rcv. P/~i[. LXIX, 1967, p. 280-:288)discut6 certains de ces probl~mes ff l'occasion de la pamtion des ~tude~ de Ruijgh. Une deuxi~me partie, la. plus ddv ~loppde (p. 97-286, § 78-251), est un longmdmoire surla suffixation par-yo-, sur ses varidtds,sur Ics difficultdsde d6tailque pr&ente notre matdriel.La conclusion
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est sans surprise (~tat interm6diaire entre l'~tat i.e. et cehfi du grec post6rieur), mais le relev~ quasi-exhaustif, et soigneusem(mt class6, des donn6es mye~nienaes demeurera un rapertoire pr~eieax. La troisi~me pattie (p. 287-350, § 252--311 ) traite des paxtieules -qe (coot~lonnante) et -de (adversative); eUe ~:st ~ co:mpl&er ~t present par un gros article de Mnemosyne XXII, 1969, p. !-66 (cidessous: Mn.) qtti traite du -~ '6pique'. Une quatri~me pattie (p. 351-387, !i312--359) rassemble, par ordre alphab&ique (a,.e-da-do-ro k ww-na-ka-te-ro) des essa:is d'~dMrcissements sur des roots divers; on notera aussi les observations pr~sent~es sur les id~ogrammes TA, DA, TE (§§ 356, 357), et les hypotheses sur une origine acrophonique 'minoenne' (non grecque) des va/eurs phon6tiques des syllabogrammes wo et 85 (§!}354-355, 358--359). Ottvrage riche, solide et suggestif. Nous pr~senterons ici quelques observations de d6tail sur la troisi~me pattie (et l'article Mn.) (a) L'auteur accepte (§ 293; Mn. § 15) la th~orie selon laquelle x~-rt- (duns thess, xext~ [¢~g] 'fr~re'), x~m- (clans ×~at-C~,ro¢ et duns myc. ~-si-ko-,no), ×&¢ de l'areadien et du ehypriote, et enfin x=[ seraient les membra disiecta d'un syst~me forrnel parall~le aux vari6t~s pr6positionnelles =o,[ (thessalien, b~otien, parlersoceidentaux saui Cr&'te), goal (ineonnu au premier mill(maJre, d6sormais attest6 en my¢~nien: ~o-si), r~bg de l'arcadien et du ehy~priote, r~[ (sporadique en gree occidental, Iraquent en m'gien, apparaissant somme un doublet dissimil6 de rcoxL (levant -~- ou 0,-). Mais il subsiste des diificult~s; ear le xaL de l'ionien-atfique et du lesbien appaxtient des dialectes assibilants at ne sauraJt 6ire issu de *za"rL devant dentale que si l'on ~sslgnalt la dissimilation b. une ~poque ant6rieure au passage de *x=xt ~ *~a[, /t date done pz~-myc6nienne, ee qui paraR assez peu vraisemblable. D'autre part, d'autres hliomes i.e. out u n *ke coord0rm m t proclitique, dont il semble malai.~ de s6parer gr. x0~[~~:=~; ainsi le v~n~te (el. Re~. Phil. XXVI, 1952, p. I92 sv), p. ex: d~dicaee faite pax une Iemme pour (son marl) Aimos ~-T pour ses err[ants: ~:.. aimoi keknC.erobos; ainsi le lyeien (ott un aneien *k,s'assibile devant voyelle arA6rieure: H. Pedersen, Lykisch und Hittitisch, § 67), p . ex. formulaire fun~raire usutel sp~cLfiant qu'un homme a lair ariger une tombe, nc~n seulement pour lui-m~me, mais pour temme e~ eniants: ladi se tideimi; etc. (b) Uauteur pose done p o ~ gr. *×~t¢[ et Ies tormes qui en seraient
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issues une fonction premiere de prOposition-prfiverbe ('avec't encore sensible en composition (×~r~y~,0~) ; il y aurait eu ensuite passage des emplois pm~ment adverbiaux ('en outre'), d'oh serait finalement issu le role purement coordonnant de x&¢, att~ ('et'); cette derni~re 6volution se situerait entre l'Opoque rayc~nienne et l'~poque homOrique; de lit l'absencc de x~L en linOaire B, eL 1"usage d!un coordonnant unique, l'enclitique -qe. On peut, il est vrai,, dissocier eette th~orie de l'~tymologie discut*e sous (a), en posant un i.e. *ke ~ignifiant 'auttsi, en out.re', qui aurait tout natureUeaTtent, mais indOpendamment, abouti ~t une conjonction 'el'. darts diverses tangues. On peut, de plus, se demander, si l'absence de *ka- et Yusage exclusif de ~1, en myc~nien soar, comme l'enseigne Ruijgh, afr0.ire de chronologie, ou s'il dagit d'une paxticul~.rit6 stylistique de la langue de chancellerie mycOnienne. (a) I_:.ans le gree hom~rique existe, k c6t~ du ~ coordormant, un autre ~ que l'article Mn. ~tudie, et qu'il d~finil comme 'digressifpermanen(' (rmploi en seconde place d'une subordonnO~ digressive (dont la suppression laisserait la phrase intelligible), le verbe de la subordonn~e 6tant un present intemporel ou un aoriste gnomique et expfimant une v ~ t 8 permanente). Scion l'auteur (M~., § I3); ee ce '4pique',.encore incc,nnu du linOaire B, se serait d~velopp~, ~ partir du ¢~ coordonnant, entre l'Opoque mycOnienne et l'Opoque homOrique, ne surviwant d'ailleurs gtt~re k cette derni~re, ,~u moins it l'4tat libre, et ne se conservaxtt que dans des emplois fig~s (~o-~, etc.). Mais (encore plus que dans le cas pr~cOdent: ci,dessus, b) on peut douter de la: valeur de l'argumem ex silentio pour le lin4aire B: on volt real quelles occasions les scribes myc4niens auraient pu avoir d'employer le -rr ~Opique'. • (d) L'auteur, d'ailleurs, d~ns l'articleMn., ne fait pas allusion terrains tours mycOniens obscuxs clout il avait trait6 aux §§ 280-2,83 de son livre. I1 s'agit de l'usage de e-kc-q~ par le ~;riLmpylicn 4! d~ns l;~stablettes cadastrales Jndividuelles Eb qui o~t servi ~ la rOdaction ultOrieure des tablettes cadastrales collectives Ep par le scribe :1 (qtti, lui, ~crit presque toujours e-ke). La question n'est Ires rt~oltrv. Ruijgh se ra|lie k rexplication par -qe coordonn~nt ('Un t~; ~T il a tree aUo~ition de f e r r e t . . . ' ) ; Imrsonne ne jugera cette explication enthousiasmante. I1 ajoute que (~mi clans une.dizaine de cas oh il a ~crit e.ke-~e: par soumission ~ son. module, p. 319), si le scribe I a pr~f&d eke, c'est .pour gagner, de la place (p, 318). Cette derni~re
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~to~ivatie,n surprendra; les lignes oil le scribe 1 conserve e-ke-qe sont aussi charg6es que celle c~ il ~ r i t e-ke; Ruijgh aurait pu crddD.er te
scribe I d'un louable souci de s'exprimer plus clairement et plus simplement que son coll~gue 41. Mais la discussion de Ruijgh implique que e-ke-qe et e-ks expriment la m ~ m e chose. Or on s'est demaudd s!il n'y awfit pas, entre r u n et l'au~-e, une difference que, faute de mieux, nous apellerons a~pectuelle; te passage d'un e-ko,.qe comportant une nuance d'inddterminatton ~t z~n e-ke ddtermin6 traduirait une mo~fieation survenue entre les d, mx rddactions soit darts rintormation des bureaux palatiaux, soit plutbt dans l a situation mdme des allocataires recensds; c'est d ' a a t a n t plus plausible que rinventaire Ep ne :reprend e-ke-qe,que dans quelques cas bien parrticularisds (ainsi, en Ep 301, pour les sept rubriques des lignes 5-14, les seules of~ [es atlocatalres soient qualifids de ko-to-no-o-ko, car la m~me mention ~ la 1. 2 (oft le verbe est e-ke} est tree addition iaite apr~s c oap~. Ceci dit, r a u t e u r a sans doate raison de douter (p. 321) du ddtafl de rexplieation de Palmer (-qe anc~tre dc ×¢) ; mais cela ne supprime pas le probl6me pour a u t a n t ; et dire (p. 321) qu'avec cet ancgtre de ×s on attendrait an futur ou un optatii, non un indicatff prdsent, c'est oublier que, si e-ke ~t ~)~¢~,e-ke{-qe) pourrait ~tre ~L~¢. Au reste, un -qe associd/~ une expression d'aspect peat ~tre autre chose que ×~(~); par exemple an ~rq inddtini (avee *~ instrumental); oa bien encore.., un x¢. E t en ce cas, i l y aurait un fil6ment myednien au dossier de ce ~z :'6piqae', dont 1~ d6finition {Mn. § I) est, on le rappellera, n6gative (~z non coordonnant, exeluant qu'on y substitue (d Etudiant .la. particule-adversative, ~ , .rauteur en arrive (§§ 306-3.11) au probl~me..posd.pax to-so-de, ~-s~-de, sans d'ailleurs procdder h u n examen exhaustif du dossier; une attitude a ~'o~i, dont nous ne voyons pas le motif, le porte ~ nier toute e~l. ~euce de -.o(a)a6a~s en myc~nien et ~t entendre p a r t o a t ¢6(a}cm¢ avee ~ adversatif. Or ii ressort des denndes; que ies ddmonstrathts quanfita-
tifs~6(a)c~¢ et ~(u)~6~¢ (qui ne se distinguent [ms i~r ie sens) dtaientindiffdremine~ntemployds par ;es scribes;que, par surcrdt, il pouvait arriver qu'ilsfusseat initiauxd'une proposition s'oppo.~nt h la prdcddente et appdant h paxtieule adversative ~t, aaqud cas (pour des raisons euphoniques)~6(a)aog dtaitprd~drd h *~(a)o~a~ 8~; que, par consdquent,
~o-so-d¢peut, en mycdnien, s'entendre, salon
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les contextes, tant6t comme un mot. tam6t comme deux (un certain nombre de contextes demeurant pour nous, iz cet ~gard, ambigus). Far exemple, Yintitul~ de PY En 609 (pa-ki-~a-ni-~a to~sa da-ma-te DA 40 to-so-de te-re-ta v m i4) 6none,ant d'une part te nombre des unff6s de supedicie cultiv~s (da-~a-le) d'autre part le hombre des allocataires cle parcel|es (t,-m-ta = ,aX***~[). comporte assur6ment d'abord ~6(a),ott, ensuite ~6(a)~ et la particule adversative 8t. En revanche, dans une tablette comme PY Es 650, k 9 rubriques coml~ztant chac~me un anthroponyme puis e-ke to-so-de pe-mo, pnis rid~ogramma ~iZA~CU~aet des chiifres, on entendra natureUement 'un tel ~ZcLvo(¢)u6~ ~ ; qui voudra croire, avec Ruijgh, qu'on a 1~ deux phrases: 'un tel eat en posse~siotl; telle est, d'autre part, la quantitfi de grain (qu'il poss6de)' ? Z5 rue G o . a n
MICHEL LEJEUNE
Paris x4L France.
PAUL K1~TCCHVtL, The C,~in~e language today; features ot an emerging standard. Modern Languages and Literature. Hutchinson University Library, London 1968. 199pp. 15 s (¢asex~ ;~s.). In the introductmy chapter (ch.~1), the author circumscribes hh object of description with two qualifiers: 'modern' and "standard'. The word 'modern' refers to recent developments of the Chinese language during: 'the period of the past forty years or so of MS(; (Modern Standard Chinese) (waich) covers the time from the socalled May 4th Movement, the modern Chinese cultural revolution ol 1919, since when the gre~t majority of altpublished literature has keen written in a more or less sophisticated reflection of the language . . . This is also th~ period of the birth of modern Chinese linguistics during w~ich MSC has first been systematicaily recorded, described, and analysed by Chinese and foreign scholars' (p. 22). The 'standard', in the sense of a model of app/o~mation, is, supplied by 'the langnage ~used.today by educated speakers of Peking dialect, which most speakers ol other Chinese-dialects consider as the 'correct' form e¢. oral communication and in whose favour they adjust their own speech behaviour' (p, 21). The 'standard', in a slightly different sense, m~y be understood as the common denominator shared by